1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

mardi 11 octobre 2011

Lettre du Comité des Prisonniers, Persécutés et Exilés Politiques à la Commission des Droits de l’Homme du Parlement Européen

Tegucigalpa, D.C. le 6 Octobre 2011

Messieurs de la Commission des droits de l'homme du Parlement Européen

Chers Messieurs:

Conscients de votre engagement pour la défense des droits de l'homme, nous nous permettons de vous informer que sous le régime actuel de José Porfirio Lobo, malgré les promesses et la signature des accords de Carthagène, la situation des droits de l'homme au Honduras ne s'est pas améliorée, bien au contraire: les cas de violations de droits de l'homme commises par la police, les militaires, les juges et les procureurs se sont multipliés.

Personne n'ignore que depuis que M. Lobo est au pouvoir, la liste des persécutés, exilés et prisionniers politiques a augmenté, et à ce jour, il n'y a aucun signe avant coureur d'une solution aux procès politiques en cours, puisque les accusés sont poursuivis pour s'opposer au coup d'état et au régime actuel.

Nous nous permettons de vous adresser un rapport des cas de prisonniers et persécutés politiques, auquel il manque de nombreux noms, car tous les jours augmente la liste des assassinats, des intimidations, et des persécutions; aujourd'hui il y a plus de 300 exilés politiques, des milliers de persécutés politiques et pus de 300 personnes déjà assassinées à travers le pays.


Nous tenons à clarifier les points suivants:
1.      Concernant les assassinats politiques, aucun cas n'est instruit par les tribunaux.
2.      A ce jour, aucun policier ni militaire n'a été arrêté.
3.      Pendant que les victimes du coup d'état doivent se défendre devant les tribunaux et que certaines sont en détention, les violeurs des droits de l'homme sont amnistiés définitivement.
4.      Alors qu'il y a des milliers de persécutés politiques, de personnes torturées et détenues arbitrairement, seulement 199 cas ont été traités par la justice.
Vous pourrez consulter plus de détails dans le rapport qui suit et observer comment l'impunité règne dans le pays.

Pour toutes ces raisons nous sollicitons vos bons offices pour garanti nos droits humains, en particulier celui de bénéficier de la protection juridique et judiciaire pour que la justice puisse être rendue (Articles 8 et 25 de la Convention Américaine des Droits de l'Homme).

POUR LE CHATIMENT DES RESPONSABLES DES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME
NI OUBLI NI PARDON
Comité de Prisonniers, Persécutés et Exilés Politiques du Honduras

lundi 26 septembre 2011

« Réconciliation » à la hondurienne



 
Par Maurice Lemoine  |  14 septembre 2011


Signé le 22 mai dernier par l’ex-président Manuel Zelaya (renversé fin juin 2009 par un coup d’Etat) et l’actuel chef de l’Etat Porfirio Lobo, l’Accord dit « de Cartagena » était censé mettre un terme à la grave crise politique qui affecte le Honduras. Ayant pour véritable intitulé « Accord pour la réconciliation nationale et la consolidation du système démocratique dans la République du Honduras », il a permis à cette dernière d’être réadmise au sein de l’Organisation des Etats américains (OEA), le 1er juin 2011, et prétend, dans son paragraphe 5, « veiller de manière particulière au respect de la Constitution en ce qui concerne les garanties du respect et de la protection des droits humains ».
S’il a été paraphé malgré les sérieuses mises en garde d’une part non négligeable du mouvement social hondurien qui, durement réprimé, a vu en lui une façon insidieuse de faire oublier le golpe [1] et d’absoudre ses auteurs, cet accord n’en a pas moins permis le retour de M. Zelaya dans son pays, d’où il peut désormais assumer son rôle de dirigeant de l’opposition – le Front national de résistance populaire (FNRP). Tout irait donc pour le mieux dans le (presque) meilleur des mondes si la « communauté internationale » (en général) et l’OEA (en particulier) ne se désintéressaient totalement de la curieuse conception qu’a l’oligarchie hondurienne de la « réconciliation » et « des droits humains ».
Le 5 juin, quatre jours seulement après que, à San Salvador, les chefs d’Etats du continent (ou leurs ministres des affaires étrangères) aient célébré le retour « officiel » de la démocratie à Tegucigalpa et de Tegucigalpa au sein de l’OEA, le sang coulait à nouveau dans le Bas Aguán – région de la côte atlantique, au nord du pays, où trois mille cinq cents familles membres du Mouvement uni des paysans de l’Aguán (MUCA), du Mouvement paysan de l’Aguán (MCA) et du Mouvement authentique revendicatif paysan de l’Aguán (MARCA) occupent une partie des 20 000 hectares de terre que trois grands propriétaires terriens – MM. Reinaldo Canales, René Morales et Miguel Facussé – se sont indûment appropriés au fil des années. Ce 5 juin, donc, un fort contingent de policiers, de militaires et d’authentiques « paramilitaires » à la solde des terratenientes [2] attaquait les asentamientos (colonies) du MARCA, à Trinidad, San Isidro et San Estebán, avant d’envahir violemment les installations de l’Institut national agraire (INA), une entité semi-autonome de l’Etat, à Sinaloa. Au même moment, des inconnus interceptaient et assassinaient trois membres de la coopérative de San Estebán : José Recinos Aguilar, Joel Santamaría et Genaro Cuesta. Ce crime portait alors à trente-deux le nombre des paysans victimes de la répression.
Depuis, la mort poursuit son œuvre. Le 16 juillet, tombent Luis Alonso Ortiz Borjas et Constantino Morales Enamorado, de la communauté de Nueva Marañones (MUCA). Une semaine plus tard, le 23, des inconnus abattent Julián Alvarenga García, président de l’asentamiento Isla Uno (MUCA) et blessent gravement l’un de ses compagnons, M. Santos Dubón.
La confusion atteint son comble lorsque, les 14 et 15 août, un affrontement aux circonstances encore non élucidées coûte la vie à quatre sicaires de M. Facussé, en blessant onze autres, et quand, le lendemain, cinq personnes n’ayant rien à voir avec les conflits agraires de la zone sont froidement exécutées alors qu’elles sortent des bureaux de l’INA, à Sinaloa.


Familles des victimes, dans le Bas Aguan
 
C’est toutefois le drame du 14 qui, et pour cause, fait sortir les autorités de leur léthargie : cette fois, les victimes ne sont pas des paysans en lutte mais des hommes de main du « maître de la terre » et roi de la palme africaine Miguel Facussé. Dirigeant l’INA avec rang de ministre, M. César Ham peut bien affirmer que ces faits de violence ne peuvent être attribués ni au MUCA, ni au MARCA, ni au MCA, le ministre de la sécurité Óscar Álvarez, sur ordres du président Lobo, lance l’ « opération Xatruch II ». Mille militaires et policiers sont dépêchés dans la région pour y « rétablir l’ordre » et procéder à un « désarmement » (sous-entendu : des paysans). Une opération similaire avait déjà eu lieu en décembre 2010… sans qu’aucune arme ne soit trouvée [3] !
Rétablir l’ordre ? Mais quel ordre ? Cette re-militarisation massive du Bas Aguán n’empêche nullement l’assassinat, le 20 août, de Secundino Ruiz, président de la coopérative San Isidro (MARCA) ; l’exécution et la décapitation, le 21 août, à La Concepción, du vice-président du MUCA Pedro Salgado et de son épouse Reina Mejía Licona ; la mort violente, le 2 septembre, d’Olvin David González Godoy, membre du MUCA, à proximité de la coopérative Marañones.
Le calme reviendra-t-il avec l’approbation par le Congrès, le 7 septembre, d’un décret affectant 4 712 hectares à sept communautés appartenant au MUCA et au MARCA ? Le 14 avril 2010, en effet, admettant que ses membres avaient le droit d’accéder à la terre, le président Lobo leur avait proposé, par l’intermédiaire de l’INA, 11 000 ha en trois parties (dont une première de 4 000 ha), à condition qu’elles abandonnent l’occupation de vingt-six fincas [4] et moyennant une indemnisation des pseudo propriétaires, MM. Morales et Facussé. Depuis, la transaction traînait en longueur, ouvertement sabotée par ce dernier : alors que le gouvernement proposait 110 000 lempiras par hectare (4 028 euros), il en réclamait 350 000 (12 800 euros). La négociation a finalement débouché sur 135 000 lempiras par hectare (4 963 euros), soit pour les 4 045,70 hectares de M. Facussé et les 667 ha de M. Morales, une somme de 636 millions de lempiras (23,3 millions d’euros) [5]. Bénéficiant d’un prêt au taux « préférentiel » de 10 %, les paysans devront les rembourser dans un délai de quinze ans – l’Etat se portant garant de ce remboursement.
Pour positif qu’il soit, cet accord, contesté par une majorité des intéressés car ne résolvant qu’une infime partie des conflits agraires, ne garantit en rien la fin des revendications et donc de la répression. Laquelle, par ailleurs, ne se cantonne pas au seul Bas Aguán. Le 22 août, l’étudiant Nahúm Guerra Guerrero, qui participait à l’occupation pacifique de l’Ecole d’agriculture Pompilio Ortega, à Santa Bárbara, est tombé sous le feu de tueurs circulant en automobile. Le 7 septembre, à Tegucigalpa, Mahadeo Roopachand Sadloo, dit « Emo », militant connu et très populaire du FNRP, a été fauché à son tour, à son domicile – une balle dans la tête, quatre dans le thorax. Le lendemain, à Puerto Cortés, le journaliste et trésorier du Front élargi de résistance populaire (FARP) pour le nord du pays [6], était victime des tueurs d’un escadron de la mort.


Mahadeo Roopachand Sadloo, dit « Emo », assassiné le 7 septembre
 
Face à l’hécatombe, les autorités font preuve d’une fertile imagination. Ainsi, la violence qui affecte le Bas Aguán serait-elle due à la présence d’un groupe (lire : une guérilla) « d’au moins trois cents hommes armés » obéissant aux ordres d’un individu nommé « El Comandante » et entraîné par « deux Nicaraguayens » – originaires, on l’aura compris, d’un pays membre de l’Alliance bolivarienne des peuples de notre Amérique (ALBA) [7]. En revanche, d’après le commissaire Marco Tulio Palma Rivera, chef de la Direction nationale d’investigation criminelle (DNIC), qui mène l’enquête sur le meurtre d’ « Emo », « l’hypothèse la plus forte est qu’il s’agit d’un crime de droit commun, sans caractère idéologique [8] ».
On ignore pour l’instant si la démission du ministre de la sécurité Óscar Álvarez, survenue le 9 septembre, à la demande du président Lobo, est due à son échec dans la lutte contre une insécurité galopante, ou si elle est une conséquence de pressions intervenues après les déclarations fracassantes qu’il a faites le 31 août : ce jour-là, en effet, il a dénoncé « qu’au moins dix officiers de la police nationale se sont transformés en “contrôleurs aériens” permettant l’atterrissage [au Honduras] de narco-avions qui transportent de la drogue du sud du continent jusqu’en Amérique du Nord [9] » et a annoncé qu’il voulait épurer l’institution.
Ce pavé dans la mare a fait d’autant plus d’effet que, quelques jours plus tard, il a été suivi de la publication, via WikiLeaks, d’un câble « secret » de l’ambassade américaine daté du 19 mars 2004 et intitulé « Un avion du narcotrafic brûlé dans la propriété d’un éminent Hondurien » [10]. Le document détaille comment, le 14 mars de cette année-là, un bimoteur chargé d’une tonne de cocaïne et provenant de Colombie a atterri sur l’une des propriétés de M. Miguel Facussé située à Farallones (côte nord du Honduras) ; comment le chargement fût transféré dans une caravane de véhicules escortés par trente hommes fortement armés ; comment l’aéronef fût brûlé, en plein jour, près de la piste d’atterrissage, et enterré le 15 au soir, avec l’aide d’un bulldozer. Sans mettre ouvertement en cause M. Facussé, le rapport signé par l’ambassadeur Larry Leon Palmer n’en rapporte pas moins que sa propriété « était fortement surveillée ce qui rend “questionnable” la version selon laquelle des étrangers auraient pu y pénétrer et utiliser la piste d’atterrissage sans autorisation », sachant par ailleurs « que Facussé était présent (…) au moment où ont eu lieu les faits ». Enfin, mentionne le câble, « cet incident marque la troisième occasion où, au cours des quinze derniers mois, l’on a vu des trafiquants de drogue en relation avec cette propriété de M. Facussé ».
Sans aller au-delà de ce que suggère ce document, on n’en comprend pas moins que, vu sous cet angle, certaines « élites » du Bas Aguan préfèrent voir la zone fourmiller de paramilitaires et de policiers que… de paysans.

Photos : Maurice Lemoine
Notes
[1] Coup d’Etat.
[2] Grands propriétaires.
[3] Lire « Bras de fer au Honduras », Le Monde diplomatique, juin 2011.
[4] Propriété.
[5] Sont concernées les fincas La Aurora, La Confianza, Isla 1 et 2, Marañones, La Concepción, La Lempira et San Estebán.
[6] Après le retour d’exil de M. Zelaya, la résistance populaire a pris la décision de constituer un Front élargi (FARP) regroupant le FNRP et d’autres secteurs de l’opposition, en vue des élections prévues en 2013.
[7] L’ALBA regroupe la Bolivie, Cuba, la Dominique, l’Equateur, le Nicaragua, le Venezuela, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Antigua et Barbuda ; le Honduras en faisait partie avant le coup d’Etat.
[8] El Heraldo, Tegucigalpa, 9 septembre 2011.
[9] La Prensa, Tegucigalpa, 1er septembre 2011.
[10] Radio La Primerísima, Tegucigalpa, 3 septembre 2011.

Le PG dénonce l'assassinat politique de Emo

Dimanche, 11 Septembre 2011 10:06 Eduardo Meneses

Ce mercredi 07 septembre, la sphère militaire et oligarchique qui détient le pouvoir de l'État du Honduras depuis le coup d'État de juin 2009 a démontré ouvertement devant le peuple hondurien et la communauté internationale que peu lui importe de continuer à faire semblant d'être démocratique.
En effet, le 7 septembre, peu après 14h00, le camarade du Front national de résistance populaire (FNRP) Mahadeo Roopchand Sadloo, mieux connu sous le nom affectueux de « Emo », a été lâchement assassiné. Il a reçu 5 balles, 4 dans le torse et une dans la tête, sur son lieu de travail.
Emo, d'origine indienne et citoyen naturalisé hondurien, résidait au Honduras depuis plus de 35 ans et était l'une des figures emblématiques du FNRP. Depuis des mois, il était la cible principale d'une
campagne d'acharnement médiatique, orchestrée par le journal El Heraldo (intimement lié à l'oligarchie hondurienne) contre les militants du FNRP. Ce journal et d'autre médias liés aux putschistes ont essayé, à plusieurs reprises, de décrédibiliser le mouvement étudiant en essayant de faire passer le soutien inconditionnel de Emo à la lutte étudiante contre la privatisation de l'éducation publique pour une « infiltration d'étrangers terroristes » dans le mouvement étudiant.
Depuis des mois les médias exerçaient des fortes pressions sur le ministre de l'intérieur pour qu'il expulse Emo du Honduras, bien que celui-ci soit un citoyen hondurien naturalisé. Le Parti de Gauche dénonce depuis des mois la situation du Honduras, où les mouvements sociaux, paysans et tous les mouvements progressistes du pays sont réprimés de façon méthodique par la violence la plus abjecte. On compte déjà plus de 200 assassinats politiques depuis le coup d'État de juin 2009.
L'assassinat d'une figure publique de la résistance hondurienne telle que Emo, très proche de Manuel Zelaya, le président expulsé du pays par les putschistes et revenu depuis quelques mois au Honduras, est un message très de clair d'intimidation de la part de l'oligarchie hondurienne aux mouvements sociaux. Comme l'a déclaré Xiomara Zelaya, épouse de Manuel Zelaya: « cet attentat contre une personne si proche on le prend comme une menace contre Mel ».
De son côté, Manuel Zelaya, coordinateur du FNRP, a considéré que cet assassinat marque une rupture avec l'accord de Cartagena qui avait permis son retour au Honduras et dans lequel Porfirio Lobo, président issu d'élections organisées par les putschistes, s'était engager à mettre en œuvre un processus de « réconciliation nationale ». Pour Zelaya cet assassinat est une « déclaration de guerre contre le mouvement populaire» du Honduras; il a appelé tous les coordinateurs départementaux et municipaux du FNRP à assister aux funérailles de Emo où ils prendront les décisions quant aux mesures à prendre pour dénoncer au niveau national et international la persécution et les assassinats politiques dont souffrent actuellement les membres du FNRP.
Le parti de Gauche se joint à cette dénonciation et affirme le soutien inconditionnel au mouvement populaire hondurien qui continue la lutte de résistance pour libérer le pays de l'oligarchie économique et militaire qui le gouverne par la peur et la violence.

dimanche 25 septembre 2011

Les Résolutions de l'Assemblée Extraordinaire "Semences de Liberté"


La deuxième session extraordinaire de l'Assemblée " Semences de Liberté " du Front National de Résistance Populaire, qui s'est tenue à l'Institut Central Vicente Cáceres, a rassemblé des délégués de tous les départements, le département 19 et représentants des organisations sociales et politiques qui font partie du FNRP.
L'Assemblée s’est focalisé sur l'approbation de la Déclaration de principes, les Statuts et le drape du FARP, qui sont à son tour les exigences d'enregistrement pour le Front Elargi de Résistance Populaire (FARP en Espagnol) dans le Tribunal Suprême électoral.

Après une longue discussion, débat et la présentation de certaines propositions de réforme les points suivants ont été convenus:

1. Approuver la Déclaration de principes (lire version en Espagnol).

2. Formation d'un comité de style pour être responsables de réviser, modifier et mettre en œuvre les réformes préconisées pour les Statuts du Front Elargi de Résistance Populaire (lire version en Espagnol des Statuts).

3. Approuver le drapeau du Front Elargi de Résistance Populaire, qui doit être rectangulaire sur fond rouge, dans le centre du drapeau les lettres de l’acronyme du FARP apparaissent en noir et à droite une étoile à quatre pointes en blanc.




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Ultima actualización ( Domingo 25 de Septiembre de 2011 03:51 )

Assassinat de Emmo Sadloo, membre de la Résistance

Un autre martyr s’ajoute aux rangs du FNRP

Le 9 septembre, dans l’après-midi a été annoncé le décès tragique d’un membre du Front National de Résistance Populaire. Il s’agit du citoyen naturalisé du Honduras Mahadeo Roopchand Sadloo Sadloo, mieux connu comme Emmo, que le 9 septembre après son retour d’une mobilisation du FNRP a été lâchement attaqué dans son entreprise.

Selon des témoins de l’événement, Emmo se trouvait dans son entreprise, un magasin de pneus près de l’Hospital Escuela, quand un individu lui est approché et sans dire un mot a ouvert feu, lui donnant au moins six coups de balles et s’est alors enfui.
Encore en vie, Emmo a été emmené à la salle d’urgence de l’Hospital Escuela, où il mourut.

Jusqu’à la salle d’urgence, au centre médical, l’ex première dame Xiomara Castro de Zelaya a dit qu’ils ont assassiné un symbole de la Résistance. «Ce ne me vient pas de dire que cela a était un crime commun, c’était un crime politique» a déclaré Xiomara.

«Nous allons exiger une enquête sur qui s’est passé» a déclaré Xiomara, tout en ajoutant que l’assassinat de Emo est une menace contre l’ancien président, comme le désormais défunt était très proche de Manuel Zelaya et a ouvertement participé aux mobilisations de masse du FNRP.

Emo était un bastion de la Résistance pour sa position ferme contre le coup d’état et son soutien du Front National de Resistance Populaire.

Dans la matinée, Emo a participé à un sit-in devant la cour d’appel, en solidarité avec un autre membre du FNRP, Enrique Flores Lanza, exigeant la fin de la persécution politique contre les membres du Front National de Résistnace Populaire.



Traduit par KGK de En Tegucigalpa, asesinan a miembro de la Resistencia: Emo Sadloo

L'assassinat d'un journaliste de Radio Uno, proche de l'ancien président Zelaya, porte à quinze le nombre de tués en dix-huit mois


Le nom de Medardo Flores est venu s'ajouter, dans la nuit du 8 septembre 2011, à la longue liste des journalistes tués au Honduras dans le contexte de l'après-coup d'Etat du 28 juin 2009. La victime, employée de la station Radio Uno à San Pedro Sula, a été abattue dans une embuscade alors qu'elle regagnait son domicile de Puerto Cortés, sur la côte caraïbe. Medardo Flores était également chargé des finances au sein du Front élargi de résistance populaire (Frente Amplio de Resistencia Popular), parti du président renversé Manuel Zelaya revenu au pays en mai dernier.
L'assassinat de Medardo Flores a suivi de quelques heures celui d'une autre figure du FARP, Emo Sadloo. Au total, quatorze journalistes honduriens et un propriétaire de média ont perdu la vie en dix-huit mois. Aucun de ces crimes n'a pour l'heure fait l'objet de la moindre élucidation. 

“Il va être bien difficile aux autorités d'exclure a priori la piste politique ou professionnelle dans la présente affaire. Outre sa qualité de militant du FARP, Medardo Flores travaillait au sein d'une radio réputée pour son soutien à l'ancien président Manuel Zelaya. Il était donc exposé à ce double titre. Cette nouvelle endeuille une fois de plus la profession dans l'un des pays les plus dangereux du continent pour les journalistes. Elle est également très inquiétante pour l'avenir du fragile processus initié avec les accords de Cartagena et la réintégration du Honduras à l'Organisation des Etats américains (OEA).  Depuis lors, quels progrès ont été obtenus sur le terrain des droits de l'Homme et des libertés publiques ? Nous attendons avec impatience de savoir quelles explications les autorités fourniront à la rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, Margaret Sekaggya, attendue sur place du 27 septembre au 4 octobre prochains”, a déclaré Reporters sans frontières.

Radio Uno a fait l'objet d'attaques et de sièges réguliers de la police et de l'armée depuis le coup d'Etat. Son fondateur et directeur, Arnulfo Aguilar, a échappé de peu à une tentative d'attentat à son domicile le 27 avril dernier.
Ultima actualización ( Miércoles 14 de Septiembre de 2011 19:05 )

Deux dirigeants paysans tués au Honduras

Le vice-président de MUCA, Pedro Salgado et son épouse, Reina Mejía, ont été tués le 22 août chez eux à La Concepción autour de 19:40. Il y a quelques jours Secundino Ruiz, président de MARCA a été tué lors d'une visite à la ville de Tocoa avec le trésorier du groupe. «Aujourd'hui, le 20 août à 12 heures, un leader paysan a été assassiné, Secundino Ruiz, président de Marca, il a été abattu d'une moto en mouvement et mourut instantanément» a rapporté le chef de file locaux du FNRP Wil Paz.

"Ce sont des assassinats des escadrons de la mort parmi de nombreux commis dans la région, ce qu'ils veulent est de tuer tous les dirigeants, mais ils ne réussiront, car cela nous pousse à avancer", a déclaré Vitalino Alvarez, des relations publiques de MUCA.

Selon des voisins et autres membres de l’organisation, on a tiré dessus Pedro Salgado avec une arme a feux et l’ont ensuite décapité. Sa femme avait des blessures par balles.

Des dirigeants de MUCA disent que ces décès sont liés au conflit agraire et visent à déstabiliser l'organisation paysanne à laquelle ils appartiennent.

La section de FIAN au Honduras exprime son indignation dans une communiqué de presse, «il y a une énorme préoccupation devant le fait tant de sang dans le Bas Aguán sans que les autorités accomplissement la responsabilité qui leur sont assignées et laisse continuer l'impunité qui encourage des autres actes de violence".



Traduit par KGK de version en anglais

Le combat des étudiants honduriens fait une première victime


Tegucigalpa, le 23 août 2011. La lutte que mènent les étudiants honduriens pour la défense de l’éducation publique a fait sa première victime, dans l’Ouest du pays. Selon les informations fournies par des responsables du Front départemental de résistance populaire de Santa-Bárbara, le jeune Nahúm Guerra de 17 ans, étudiant de deuxième année en agronomie à l’École agricole « Pompilio Ortega » de Macuelizo, Santa Bárbara, a été lâchement assassiné durant la soirée du 22 août dernier.
L’incident se produisit alors que Guerra, accompagné d’autres étudiants, étaient de garde devant l’entrée principale de l’institut, situé face à la route international de l’Ouest, lorsqu’un inconnu à bord d’un véhicule leur cria « grévistes » puis se mis à tirer en direction des jeunes étudiants qui prenaient part à l’occupation, blessant Guerra à la poitrine et au bras.

Les étudiants de l’École agricole « Pompilio Ortega » prirent part aux diverses actions menées par le mouvement des etudiants depuis quatre semaines pour la défense de l’éducation publique. C’est dans le cadre de ces actions que Guerra et ses collègues de classe occupèrent les installations de l’institut, sans s’imaginer que l’intolérance provoquée par la campagne de salissage organisée contre les jeunes manifestants par les médias de « communication » au service de l’oligarchie lui coûterait la vie.



Traduit par les traducteurs du FNRP de la version en espagnol

Étudiants et professeurs continuent de lutter contre la privatisation de l’éducation


Tegucigalpa, le 17 août 2011. Par le biais d’un communiqué de presse présenté durant la journée d’hier, les organisations étudiantes dénoncèrent formellement les divers actes de répression dont furent l’objet des milliers d’étudiants suite à s’être prononcés contre un projet de loi qui régirait l’éducation publique.

Au cours dudit communiqué, les élèves réitérèrent que les collèges continueront d’être occupés au niveau national et la mobilisation continuera, les étudiants de chaque département du pays étant ceux qui décideront des activités à réaliser à travers les Conseils Étudiants.

Dans le département de Francisco Morazán, le mouvement estudiantin décida de continuer la mobilisation dans les rues, ainsi plusieurs mobilisations furent annoncées pour cette semaine.

Tel qu’expliqué dans le communiqué, les étudiants maintiennent leur position, c’est-à-dire que tous les collèges qui seront évacués par les forces répressives du régime seront repris par les étudiants, la même chose devant se produire lorsqu’ils seront délogés de la rue.

Aussi, ces dernier firent un nouvel appel à la communauté universitaire afin que ces derniers laissent de côté la démagogie et se joignent à la lutte pour la défense de l’éducation publique.

Du côté des professeurs, Edgardo Casaña, président du Collège des Professeurs d’éducation secondaire du Honduras (COPRUMH, en espagnol), annonça que la Fédération décréta la tenue d’assemblées ainsi que de mobilisations dans les 18 départements du pays pour le lundi (22 août), à 8 heures du matin.

Les enseignants appuieront les étudiants, qui depuis quelques semaines ont entrepris différentes actions contre la privatisation du système public.

Cette mesure fut décidée par les six collèges magistraux hier après-midi, et ce de manière unanime.

Casaña précisa qu’à Tegucigalpa, les assemblées informatives se réaliseront à l’Institut Mixte Hibueras, d’où les professeurs sortiront par la suite afin de protester dans les rues de la capitale.




Traduit par le group de traducteurs du FNRP

L’extrême droite hondurienne repasse à l’offensive


Le 22 mai, le président hondurien Porfirio Lobo et l’ex-chef de l’Etat Manuel Zelaya, renversé en juin 2009, signaient à Cartagena de Indias (Colombie) l’Accord pour la réconciliation nationale et la consolidation du système démocratique dans la République du Honduras. Leurs homologues colombien et vénézuélien Juan Manuel Santos et Hugo Chávez, qui avaient œuvré en tant que médiateurs lors des négociations ayant mené à ce dénouement, leur ont servi de témoins.

En permettant le retour dans son pays de M. Zelaya, jusque-là réfugié en République Dominicaine, cet accord a facilité la réincorporation du Honduras au sein de l’Organisation des Etats américains (OEA), survenue le 1er juin et approuvée par la totalité des pays membres, à l’exception de l’Equateur.

Si la fin de l’éloignement de « Mel », comme on appelle familièrement l’ancien chef de l’Etat, a provoqué une vague d’enthousiasme au sein du Front national de résistance populaire (FNRP), la réintégration express et concomitante du pays dans l’OEA y a produit un fort malaise et une évidente confusion.

Au terme d’une assemblée générale réunissant mille cinq cents délégués, les 26 et 27 février, le Front avait publiquement fait connaître ses exigences pour une sortie de crise : le retour en toute sécurité des exilés, dont l’ancien président (alors sous le coup de plusieurs procès montés de toutes pièces après son éviction ) ; la non participation à un quelconque processus électoral ; le démantèlement des structures golpistas [1] et le châtiment des responsables. Il avait également annoncé l’auto-convocation d’une Assemblée nationale constituante (ANC) « participative et démocratique », pour le 28 juin. Or, avec l’assentiment de M. Zelaya (et de M. Chávez, considéré par le FNRP comme son plus fidèle allié sur la scène internationale), l’Accord de Cartagena ne satisfait que le premier de ces points.

Bénéficiant d’une totale impunité, les organisateurs et bénéficiaires de la rupture constitutionnelle sont toujours incrustés dans les structures de l’Etat et du gouvernement Lobo. La répression n’a pas cessé. « L’Etat de droit est brisé et ses décombres demeurent entre les mains de ceux qui ont promu, accepté et défendu le golpe  », s’insurgeait Mme Bertha Oliva, dirigeante du Comité des familles de détenus-disparus du Honduras (Cofadeh), dès le 2 juin, exprimant un sentiment très répandu. « Comment pouvons-nous répondre au peuple qui réclame justice et liberté ? » D’où le malaise latent.

Alors que, depuis le coup d’Etat, ce sont les bases du Front qui, refusant de reconnaître la légitimité des gouvernements de MM. Roberto Micheletti (le putschiste) et Lobo (issu d’élections « illégitimes »), ont affronté et subi la repression, le sentiment a prévalu que le mouvement, en tant que tel, n’avait pu qu’entériner une négociation menée en dehors de lui, par MM. Santos, Chávez, Lobo et Zelaya – un accord de « chefs » laissant le peuple de côté.

Il eût fallu être aveugle ou sourd pour ne pas prendre conscience du sentiment de frustration, et même parfois de colère ,régnant à Tegucigalpa. Outre Quito, Caracas (mais peut-être trop tardivement) s’en préoccupa. Le 1er juin, lors de l’Assemblée générale de l’OEA au cours de laquelle le Honduras devait retrouver son siège, le ministre des affaires étrangères vénézuélien Nicolás Maduro ne ménagea pas sa peine, pendant de longues heures, pour que soit inclus, dans la résolution, « un élément ayant à voir avec la lutte contre l’impunité et le respect des droits de l’homme ». Ses efforts n’ayant pas abouti, le Venezuela, sans rejoindre la position très ferme de l’Equateur, votera « pour la réintégration », mais en exprimant des « réserves » [2].

Pour autant, on ne résout pas un problème en le compliquant davantage : conscient d’avoir triomphé de la ligne des pustschistes qui refusaient la présence de M. Zelaya au Honduras, le FNRP a retrouvé son dirigeant – le seul, par son charisme, à même de fédérer le mouvement, et donc à lui permettre de possibles futures victoires – et serre les rangs. Et, M. Zelaya en tête, il dénonce les premiers « accrocs » aux Accords de Cartagena. Car ceux qui ont contesté la légitimation du gouvernement Lobo et le « blanchiment du coup d’Etat » qu’a entraîné de facto le retour au sein de l’OEA n’avaient pas, pour le faire, que de mauvaises raisons.

Depuis cette « normalisation », trois nouveaux paysans ont été assassinés et trois autres blessés par les paramilitaires à la solde des terratenientes [3], dans le Bas Aguán ; un autre est porté disparu depuis le 15 mai. Ces crimes portent le nombre des victimes des sicarios et des forces de sécurité à 32 morts, depuis janvier 2010, dans cette région.

Le 15 juin, M. Enrique Flores Lanza, ex-ministre de la présidence de M. Zelaya, a dû se présenter devant la justice. Membre de la Commission politique du FNRP, exilé au Nicaragua et revenu à Tegucigalpa, le 28 mai, dans le même avion que l’ancien chef de l’Etat, il est accusé d’avoir « détourné » des fonds publics pour mener campagne en faveur de la consultation populaire parfaitement légale que celui-ci voulait organiser, et qui lui a valu d’être renversé. Or, l’un des paragraphes de l’Accord « pour la réconciliation nationale » signé par M. Lobo mentionne « l’engagement assumé par le gouvernement de garantir à l’ex-président Manuel Zelaya, ainsi qu’aux autres ex-membres de son gouvernement, l’exercice de toute leur liberté d’action politique et toutes les garanties envisagées dans la Constitution et les lois du Honduras (…)  ». Il est également précisé que ces ex-fonctionnaires, au cas où ils auraient à répondre devant la justice, pourraient exercer leur défense « en liberté ».

Ce 15 juin, le juge Claudio Aguilar a placé M. Flores Lanza en détention à domicile, lui donnant un délai d’un mois pour réunir une caution de 27 millions de lempiras – quasiment un million d’euros –, somme exorbitante, jamais demandée dans le pays à aucun prévenu. Si, au terme de trente jours, il n’a pu présenter cette somme, dont il a déjà précisé qu’il ne peut la payer, il sera placé en détention préventive, dans une prison de droit commun.

Tandis que le FNRP, en tant qu’organisation, demande à la communauté internationale « de se prononcer contre ce nouvel acte arbitraire qui constitue un dangereux sabotage des tentatives de donner une sortie pacifique et politique à la crise vécue depuis le coup d’Etat de 2009 », son coordinateur général, M. Zelaya, dénonce : cette décision de « justice » (institution notoirement impliquée dans le golpe) « viole l’accord signé à Cartagena de Indias ».

Le président Lobo navigue à vue. Son aval au retour de l’ennemi juré a provoqué la fureur des secteurs golpistas. Depuis le début du mois de juin, une campagne médiatique menée en particulier par les quotidiens El Heraldo et La Prensa (propriétés de M. Jorge Canahuati Larach, l’une des figures les plus en vue de l’oligarchie) l’accusent implicitement d’avoir passé « un pacte secret » avec… M. Chávez. L’affirmation repose sur l’interception (par qui ? comment ?) d’un supposé câble destiné à Caracas et relatant une conversation entre le chargé d’affaires vénézuélien à l’ambassade de Tegucigalpa, M. Ariel Vargas, et le chef de l’Etat hondurien, à la mi-mai. Ne niant pas cette rencontre, M. Lobo a précisé qu’elle avait pour objet de demander au président bolivarien la reprise des relations diplomatiques et sa médiation pour que le Honduras rejoigne l’OEA.

Probable candidat du Parti libéral (PL) lors de la prochaine élection présidentielle [4], M. Lucio Izaguirre a appelé les députés du Congrès à organiser immédiatement un référendum « pour savoir si le président Lobo doit ou non continuer à exercer le pouvoir, car il a menti au peuple [en passant un « pacte secret » avec M. Chávez] et qu’un président qui ment à son peuple ne peut continuer dans l’exercice de la présidence [5]  ».

Ayant peut-être les « intérêts supérieurs du pays » à l’esprit, mais surtout peu désireux de finir comme « Mel », en pyjama, dans un avion, un petit matin blême, M. Lobo a expliqué que Cartagena « n’a pas pour objet d’éviter l’application de la justice ni de “blinder ” des cas de corruption », et que « personne n’est au-dessus de la loi ».

C’est ainsi que, membre à part entière de l’OEA et ayant réintégré avec honneur la « communauté internationale », le Honduras compte un éminent prisonnier politique : l’ancien ministre de la présidence Flores Lanza.


Publié dans Memoire des Luttes 

publié : le 22 juin 2011