1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

mardi 22 juin 2010

Appel International

A une semaine du premier anniversaire de la Résistance, ajoutons nous au

Chemin pour la refondation du Honduras

Le Front de Résistance Populaire (FNRP) représente les intérêts de tout un peuple en lutte contre le régime actuel répressif, déguisé en démocratie. La Resistance grandit tous les jours et s’étend à travers tout le territoire national, coordonnant les différents projets politiques et sociaux en une seule vision unitaire, base de la construction d’une nouvelle société hondurienne.

A la suite du coup d’état du 28 juin 2009, l’état de droit déjà affaibli s’est effondré. Un petit groupe d’affairistes a séquestré le président légitime, et se maintient au pouvoir grâce à la violence des forces de répression (Police nationale et Armée), assassinant, en emprisonnant, en violant et en forçant à l’exil des centaines d’Honduriennes et de Honduriens. Les “putschistes” qui ont expulsé Manuel Zelaya Rosales ont placé maintenant une marionnette à la tête de l’état, Porfirio Lobo, pour consolider leur régime de violence.

Ces criminels ne s’attendaient pas à un tel courage du peuple hondurien qui a décidé de lutter jusqu’à la fin. La Résistance est l’expression du pouvoir populaire et de la participation directe de tous les secteurs de la société à la construction d’un projet politique qui réponde à la grave crise que traverse le pays.

Nous allons à la constituante pour créer le cadre légal qui nous permette comme peuple organisé, de changer le destin de notre patrie et de le sortir des mains mesquines du petit groupe qui a séquestré le gouvernement.

Les peuples du monde suivent de près la consolidation de la résistance. Maintenant, nous faisons une nouvelle démonstration de force en présentant plus d’un million de “Déclarations souveraines”, où en tant que citoyens, nous rejetons ce gouvernement illégal et illégitime, et invitions l’ensemble de la population à convoquer une nouvelle Assemblée Nationale Constituante.

Ce 28 juin, le Front de Résistance Populaire (FNRP) fête son premier anniversaire, non pas en commémorant l’attaque de la démocratie par les putschistes, mais en célébrant la naissance de la réelle démocratie populaire qui a entrepris le chemin de la refonte de l’état et la construction d’un futur juste pour toutes et tous.

La Résistance Hondurienne invite tous les peuples du monde à participer à ce projet de refondation et de révolution, à le suivre de près et célébrer le premier anniversaire de ce chemin vers la victoire.

Nous vous invitons à visiter notre page officielle www.resistenciahonduras.net pour vous informer de différentes activités qui auront lieux et pour consulter les documents officiels et les informations qui vous permettront à votre tour de participer et de convoquer à cette célébration qui n’est pas seulement notre, mais aussi de tous les peuples en lutte dans le monde.

Le Front de Résistance invite toutes les personnes, organisations et camarades qui se sentent solidaires du peuple hondurien, à nous accompagner avec des activités politiques pour faire pression contre le régime.

Ce 28 juin, toutes les voix se feront entendre, et toute manifestation, marche, forum, réunion, de solidarité à l’étranger avec les Honduriennes et les Honduriens, viendront s’ajouter à nos manifestations massives et à la force que représente sur notre territoire le vrai Pouvoir Populaire.

D’avance nous remercions pour toutes les actions qui se dérouleront et invitons à nous contacter. Non, nous ne sommes pas seuls, le monde entier lutte avec le Honduras dans cette tranchée de justice et de dignité.

Un salut solidaire en résistance, camaradas internationalistes.

Commission Internationale – Front de Résistance Populaire

ci_coordinacion@resistenciahonduras.net

Contacts:

Betty Matamoros: bmflores2009@yahoo.com

Dirian Pereira: dirianbeatrizpereira@yahoo.com

Gerardo Torres: unita1984@hotmail.com

Honduras : le Mondial 2010 une opportunité pour les putschistes


dimanche 13 juin 2010, par Primitivi

Alors que la mascarade de la coupe du monde 2010 vient de commencer en Afrique du Sud (voir "Coupe du monde de football : passion, diversion, répression"), Oscar Estrada cinéaste indépendant hondurien s’inquiète de la manipulation de l’engouement national pour le foot que fera certainement le gouvernement de ’Pepe’ Lobo pour écraser la résistance populaire.

Et cette vision pessimiste est malheureusement confortée à la fois par l’usage qui avait été fait de la coupe du monde 78 par la junte argentine et l’augmentation des meurtres et des exactions contre l’opposition populaire depuis que Lobo est au pouvoir.

Le 28 juin prochain, si l’équipe de foot hondurienne est toujours en lice, il faudra porter un regard attentif et perçant sur le Honduras. Car à ce moment là le premier anniversaire du coup d’État risque fort d’être l’occasion d’une grande vague de répression à travers tout le pays.

Les vacances du Loup et de ses agneaux quand le monde a les yeux tournés vers...

Je ne pensais pas écrire sur ce sujet, c’est vrai, je voulais prendre une certaine distance avec le sujet et éviter de gâcher l’une des rares distractions du peuple hondurien. Mais il est impossible de ne pas commenter l’effronterie de la classe gouvernante, qui dans un manque de respect incroyable, 100 grands fonctionnaires, monsieur Lobo y compris, son épouse, ses 3 [vice-présidents] désignés, le président et les vice-présidents du congrès national,les ministres et vice-ministres ont pris 15 jours de vacances, après seulement 3 mois d’exercice du pouvoir, pour aller en Afrique du Sud tous frais payés par le trésor public et pour voir, (parce que voir par soit-même est toujours mieux que se le faire raconter), l’équipe du Honduras, ou l’H, comme l’appelle les médias.

Il est certain, que comme beaucoup de Honduriens qui sont dans la résistance j’aimerais voir le Honduras gagner, se glisser victorieusement entre les meilleures sélections du monde et qu’un peu d’orgueil soit redonné à ce peuple qui vit plein de mauvaises nouvelles. Mais je ne peux pas. Alors que les médias internationaux informent d’un Honduras au pouvoir vacant, ils oublient de mentionner que Pepe Lobo n’a gouverné à aucun moment, ce n’était pas son travail, il a été engagé pour apparaître devant la chambre et pour se faire voir, avec un sourire collé sur le visage alors que les autres nettoient le terrain. Les autres, les personnages obscurs qui se cachent dans l’ombre pour conspirer contre ce peuple digne, pour torturer, pour tuer notre espoir.

Nous savons que ce Mondial, plus que tout autre dans l’histoire, sera utilisé de manière sinistre contre notre peuple. Le show qui se monte avec la complicité de la presse nationale et étrangère, me rappelle ce jour d’août, où tandis que dans les maisons, les bars, les restaurants, les rues, les trottoirs et les bureaux on célébrait les buts de la sélection, des dizaines de personnes souffraient des tortures dans le sous-sol du congrès national pour être transportés peu après dans les cachots humides du bataillon des Cobras [1] : parce que leurs cris pouvaient gâcher la fête footballistique de Micheletti.

Tout à fait comme cela c’est passé il y a 32 ans, en Argentine, quand la dictature a profité de la fête du Mondial 78 pour faire disparaître des milliers de citoyens. Adolfo Perez Esquivel, prix Nobel de la paix 1980 qui a été détenu arbitrairement durant 14 mois nous rappelle comment “Dans la prison, comme les agents voulaient aussi écouter les match, les commentaires de la radio nous arrivait par des haut-parleurs. C’était étrange, mais dans un cri de but nous nous unissions les agents et les prisonniers. Cela me donne la sensation qu’à ce moment, au-delà de la situation que nous vivions, c’était le sentiment pour l’Argentine.”

C’est pour cela que je ne peux me réjouir. La Résistance hondurienne se trouve actuellement dans un intense processus d’organisation. Pratiquement dans chaque coin du pays nous apprenons à travailler ensemble, à débattre, à discuter de politique et à approuver à la majorité ce projet complexe de refondation du pays. Cette force, avec nos avancées et nos reculs, on ne peut l’arrêter qu’avec la terreur.

Et c’est pour cela qu’on a fait sortir les Forces armées, ceux qui profitent d’une accusation suspecte de monsieur Lobo qui disait cette semaine qu’il “se préparait un coup d’État contre lui”, sont redescendus dans les rues, pour soit-disant combattre le crime organisé, mais ils envahissent les villages et les hameaux dirigeant leurs armes contre le peuple comme s’ils se préparaient à quelque chose de plus important.

Pendant ce temps, le lundi 14 les 3 centrales ouvrières indiqueront ce qu’elles vont faire par rapport au salaire minimum qui a dû être défini par le gouvernement en décembre dernier [2] et que Lobo Sosa a évité d’appliquer pour ne pas irriter l’oligarchie. Ils lanceront certainement un appel à la Grève, je crois que c’est la seule possibilité qu’ils ont. A la Choluteca le peuple a pris la mairie d’une commune en protestation contre l’attitude effrontément corrompue du maire et indiquent qu’ils se tiennent prêt à résister contre l’armée, jusqu’à ce que le maire soit destitué.

Nous sommes à deux semaines du premier anniversaire du coup d’État. Si la sélection hondurienne arrive à se classer pour le second tour elle jouera le 28 Juin. Ce même jour, des centaines de milliers de Honduriens seront dans les rues et feront savoir au monde qu’ici personne ne se rend, et que cette équipe elle appartient aussi au patron.

Oscar Estrada Le 12 juin 2010


Source : Habla honduras "Las vacaciones del Lobo y sus corderos cuando el mundo con los ojos sobre..."
Traduction : Primitivi

Notes

[1] Les Cobras : la section commando de la police anti-émeute. Qui peut-être comparable au GIPN français, même si les Cobras ressemblent bien plus à un bataillon militaire.

[2] Le salaire minimum est une décision prise sous le gouvernement de Zelaya en 2009, il devait être mis en place en décembre et appliqué début 2010. Avec le coup d’État et l’arrivée de Porfirio Lobo Sosa au pouvoir ce projet a été complètement gelé.