1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

samedi 31 octobre 2009

Honduras : au quatrième mois du Coup d’Etat



(source : Agence Pulsar, traduction Futur Rouge 28/10/09)
Sans nouvelles sur le retour de l’ordre constitutionnel au Honduras, ce mercredi débutait le quatrième mois du coup d’Etat au Honduras.

Après l’échec des pourparlers, qui n’ont pas réussi à parvenir à un accord sur le retour de Manuel Zelaya Rosales à la présidence, se poursuivent les tentatives pour préserver les négociations.

Víctor Rico, secrétaire des affaires politiques de l’Organisation des États américains est à Tegucigalpa pour garantir la continuité du dialogue entre le gouvernement de facto et le gouvernement légitime du Honduras.

Aussi, mercredi est arrivé aux Caraïbes, une délégation dirigée par le secrétaire d’État aux Affaires latino-américaines des États-Unis, Thomas Shannon.

Le délégué du gouvernement pour Barack Obama se joindra à l’effort de parapher l’accord de San Jose, défendue par le président du Costa Rica, Óscar Arias, qui prévoit un dédommagement pour le président Zelaya.

En attendant, le Frente Nacional de Resistencia Popular al Golpe, continue de dénoncer les violations persistantes des droits de l’homme dans le pays et a rejeté l’appel des élections prévues pour le 29 Novembre. (Pulsar)

Servicio Internacional Cristiano de Solidaridad con los Pueblos de América Latina - Sicsal




octobre 2009

Madame Florence Bastien
Institut Catholique de Paris
21, Rue d'Assas
F-75006 PARIS Cedex 06 - FRANCE
+33 1 44 39 52 00
f.bastien@f2scom.com

Chère Madame, Bastien,

Au nom du Comité Oscar Romero, qui, à partir de la foi du Christ et en solidarité avec les personnes précarisées, se solidarise avec la lutte des peuples latino-américains; je me permet de me diriger vers vous afin de vous exprimer notre préoccupation sur l’octroi par votre Institut du titre de Docteur Honoris Causa au Cardinal et Évêque de Tegucigalpa (Honduras) Oscar Rodríguez Maradiaga, ainsi qu’à l’ex-directeur général du Fonds Monétaire International (FMI), Michel Camdessus.

S’il est certain que Monseigneur Maradiaga avait pu montrer ces dernières années - en particulier au moment de sa candidature pour la succession de Jean-Paul II - une image progressiste de défenseur de la cause des pauvres; à partir du coup d’État du 28 juin 2009, ses déclarations ont provoqué la déception parmi le peuple hondurien.

Il ne s’agit pas seulement du fait que, comme d’autres membres de la Conférence épiscopale hondurienne et avec le total appui du Vatican, il n’ait pas dénoncé le coup d’Etat. Mais il l’a surtout légitimé en déclarant que « la Constitution a été respectée par les putschistes ».

Il n’a pas condamné ni évoqué les assassinats, les tortures et les détentions massives dont s’est rendu coupable le gouvernement putschiste. Il n’a pas prononcé une seule parole sur la suppression des libertés civiques, ni sur la fermeture des média de communication qui ne voulaient pas se soumettre aux putschistes, en particulier la radio jésuite, Radio Progreso.

Le Cardinal Maradiaga a choisi le camp des militaires et des grandes familles putschistes, au contraire de Monseigneur Luis Alfonso Santos (Evêque de Santa Rosa de Copan), de la Confédération des Religieux du Honduras, du Gouvernement provincial apostolique des Jésuites au Honduras et des Dominicains d’Amérique central qui ont condamné le coup d’État et les crimes commis.

Il nous est aussi particulièrement affligeant de constater que le Cardinal sera honoré en même temps que Michel Camdessus, dont les politiques qu’il a impulsé à la tête du FMI de 1987 à 2000 ont été reconnues coupables d’encore plus grandes souffrances parmi les peuples que le coup d’État militaire hondurien. Certains analystes ont même appelé ces politiques du FMI « les crimes économiques contre l’humanité ».

Nos valeurs chrétiennes nous font douter du bien fondé de l’octroi du titre de Docteur Honoris Causa à ces personnes ainsi que de l’adjectif « Catholique » de votre Institut (MT, 25-40).

Je vous prie d’agréer, Madame Bastien, l’expression de nos sentiments distingués

vendredi 30 octobre 2009

Comuniqué No. 30.

Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat au Honduras.
Communique à la population hondurienne et à la communauté internationale:

1. Nous Dénonçons les manipulations et les tactiques dilatoires par lesquelles le régime de facto essaye de gagner du temps, et arriver à la farce électorales du 29 novembre prochain sans avoir rétabli l’ordre constitutionnel et restitué le président légitime Manuel Zelaya Rosales.

2. Nous rappelons que le peuple hondurien ne reconnaîtra pas la campagne et les résultats électoraux du 29 novembre si se prolonge la dictature de l’oligarchie et des forces armées

3. Nous condamnons la campagne de désinformation montée par les médias au service de l’oligarchie, qui essaye de présenter le Front de Résistance contre le Coup d’Etat comme une organisation violente. Nous maintenons que les moyens de lutte pacifique sont les seuls que nous employons depuis 115 jours de résistance.

4. Nous dénonçons que le régime de facto nous mène à une crise économique qui provoque l’augmentation du niveau de pauvreté de la population.

5. Nous exprimons notre indignation face à la répression menée par la police et l’armée, qui se traduit en assassinats de militants de la Résistance, en actions d’intimidation et d’interdiction des manifestations, en procès illégaux et immoraux, aux arrestations de nos compagnons, et plus récemment, en actions d’intimidation des enseignants à travers tout le pays.

6. Nous réitérons notre volonté inébranlable d’installer une Assemblée Nationale Constituante, démocratique et populaire, pour refondre la patrie et la sauver d’une classe économique minoritaire qui exploite les classes de populaires.


“APRÈS 115 JOURS DE LUTTE, PERSONNE NE SE REND”
Tegucigalpa, le 20 octobre 2009

mercredi 28 octobre 2009

Honduras : les amis de Ileana Ros-Lehtinen publient une fausse liste d’appuis à la dictature

Jean-Guy ALLARD


Quelques heures avant qu’il ne publie une lettre appuyant le retour au pouvoir du président Zelaya, à la tête de de plusieurs congressistes démocrates, le nom du représentant Bill Delahunt a été trompeusement placé dans une liste de partisans du gouvernement putschiste par les organisateurs de la visite au Honduras de la républicaine Ileana Ros-Lehtinen.

La principale représentante de l’extrême-droite nord-américaine s’est réunie avec le président usurpateur Roberto Micheletti, en compagnie de deux autres éminents représentants de la mafia d’origine cubaine à Washington : Lincoln et Mario Díaz-Balart.

La liste, destinée à tromper le public, a été diffusée par le quotidien La Prensa de San Pedro Sula au coeur d’un reportage intitulé Ils préparent aux États-Unis la reconnaissance des élections, en référence aux élections illégales de novembre, avec un préambule où on mentionnait que la congressiste nord-américaine Ileana Ros-Lehtinen « a confirmé qu’elle arriverait à notre pays pour écouter le côté de l’histoire que peu de personnes ont voulu entendre : celle du gouvernement de Micheletti ».

Ros-Lehtinen, surnommée La Louve féroce, est une politicienne de Miami d’origine cubaine qui s’est convertie dans les dernières années en porte-parole de l’extrême-droite du Congrès des États-Unis et en défenseure inconditionnelle des politiques les plus agressives d’Israël.

Dans le dossier hondurien, elle a été une des très rares voix au monde appuyant l’imposition au peuple hondurien d’une dictature d’inspiration fasciste.

Israël qui approvisionne Micheletti en armes dites non fatales, est de fait le seul soutien international que reçoit la junte au pouvoir dans le pays d’Amérique centrale.


INITIATIVE POUR APPUYER UNE DICTATURE FASCISTE

Dans son reportage piégé, La Prensa signale que la congressiste républicaine Ileana Ros-Lehtinen a introduit au Congrès des États-Unis une soi-disant initiative afin que l’on reconnaisse les élections honduriennes du 29 novembre.

Ce scrutin a été dénoncé à travers le monde pour manquer totalement de légitimité puisqu’il se déroulera hors du cadre constitutionnel.

« Pour le moment, 28 congressistes ont adhéré à l’initiative HR749 de Ros-Lehtinen ». affirmait le journal avant de nommer divers législateurs dont le démocrate Bill Delahunt.

Alerté au sujet de cette fausse information diffusée au Honduras par les amis de Ros-Lehtinen qui organisent sa visite, le bureau de Delahunt à Washington a annoncé la publication immédiate d’une déclaration.

Quelques heures plus tard, la signature de Delahunt apparaissait en tête d’une lettre adressée au Congrès hondurien, où on réclamait le retour immédiat du président Manuel Zelaya et où on qualifiait de coup d’état les évènements du 28 juin dernier.

Dans le document adressé à José Ángel Saavedra, président du Congrès putschiste, les représentants nord-américains ont déclaré que « le coup d’État contre le président Zelaya a été anticonstitutionnel, que l’absence d’un président légitime, les violations des droits de l’homme et la restriction des libertés civiques sont inacceptables, et que ces conditions rendent impossible des élections justes et libres en novembre".

La signature de Delahunt est suivies de celles de James P. McGovern, Janice D. Schakowsky, Sam Farr, Gregory W. Meeks et Xavier Becerra.

RAPPORT CONFIDENTIEL DE L’AMBASSADE USA

La représentante Ros-Lehtinen et les Díaz-Balart sont bien connus pour leurs liens avec les cercles terroristes de Miami, en particulier avec le délinquant international Luis Posada Carriles, qui profite de nombreuses complicités au Honduras depuis qu’il a géré des opérations dans ce pays pour le compte de la CIA.

Tandis que Ros-Lehtinen se réunissait avec le ministre putschiste des Relations Extérieures, Carlos López Contreras, sa vice-ministre Martha Lorena Alvarado et le cardinal Óscar Andrés Rodríguez. les Díaz-Balart conversaient avec les candidats à la présidence, des membres de la Cour Suprême et des fonctionnaires de haut rang.

Attention : Ros-Lehtinen s‘est réunie avec des fonctionnaires de l’ambassade étasunienne pour recevoir « un rapport confidentiel sur les intérêts de la sécurité nord-américaine au Honduras et dans la région ».

Elle n’a pas précisé quels sont ces intérêts si confidentiels du Nord dans ce pays qu’il a converti en base militaire pour sa guerre sale contre la Révolution nicaraguayenne.

Le quotidien La Prensa, membre de la Sociedad Interamericana de Prensa (SIP), qui dénonce constamment le manque de liberté de presse dans les pays prpgressistes d’Amérique latine, est la propriété du multimillionnaire Jorge "Pepsi" Canahuati Larach, un des complices du coup d’état les plus connus après les chefs militaires et Micheletti lui-même.

Canahuati est détenteur pour le Honduras de la marque Pepsi et des franchises de Pizza Hut, Kentucky Fried Chicken, Seven Up, Teem, Enjoy, Adrenaline, Gatorade, Quanty, Be-Light, Link, SoBe Energy, et (le thé) Lipton.

dimanche 25 octobre 2009

Honduras : le feuilleton des discussions entre Zelaya et Micheletti continue



Les négociations s’étirent au Honduras. Au bouclage de cette édition, les représentants du président constitutionnel Manuel Zelaya et ceux du dictateur Roberto Micheletti discutaient à huis clos une possible sortie de crise.

Suspendues depuis vendredi, la réouverture des conversations hier après-midi à Tegucigalpa semblait avoir réveillé un certain optimisme. "La seule raison pour réouvrir la table de négociations est si le régime de facto présente une proposition avec sens et avec base. On n’acceptera pas de nouvelle tromperie de la part des représentants du putschisme. S’il n’y a pas une base de proposition, nous n’allons pas nous asseoir à la table", avait dit à midi Rodil Rivera, avocat et représentant de Zelaya. La base attendue de la proposition du gouvernement putschiste était d’accepter la restitution du mandataire, et que ce soit une décision du Congrès. A la différence des zelayistes, les michelettistes soutenaient jusqu’à hier que ce devait être la Cour Suprême qui prenne la décision finale au sujet de la restitution à son poste du président renversé.

"Tant qu’ils ne nous apportent pas de proposition sérieuse et objective, nous ne serons pas disposés à prendre une autre initiative", avait déclaré, à son tour, Maira Mejias, ministre du travail du mandataire légitime et négociatrice. Malgré ce climat, les parties ont renoué les discussions. En somme, la contre-proposition de la délégation putschiste a été la suivante : au lieu de la Cour Suprême ou du Congrès, la décision finale sur la restitution ou non de Zelaya devrait être prise par la propre table de négociation. C’est-à-dire, au lieu de laisser la décision suprême entre les mains de n’importe lequel de ces deux pouvoirs constitués de l’État, celle-ci serait une attribution exclusive d’une instance politique par excellence comme la table de dialogue, mais ayant pour "fondement" les opinions de ces deux pouvoirs. "La nouvelle proposition consiste en ce que nous reprenions sous contrôle de la table de dialogue la décision finale sur le problème, mais nous ne pouvons pas le faire tant que nous n’avons pas les décisions de la Cour et du Parlement envers celle-ci", a expliqué Armando Aguilar, membre de la commission du président de facto.

Au bouclage de cette édition, on ne connaissait pas encore de réponse de la part des délégués zelayistes. "Le président qu’a élu le peuple est entouré par les militaires et le président qu’ont choisi les militaires est entouré par les puissants dans la Maison Présidentielle", a synthétisé Zelaya.

Pagina/12, 20 octobre 2009.

Traduit par Amerikenlutte

jeudi 22 octobre 2009

Wendy et Obama

La paix comme médaille et non comme principe

AUTEUR: Allan McDONALD

Traduit par Esteban G.. Édité par Fausto Giudice


Wendy Elizabeth Ávila était née à Tegucigalpa le 28 juin 1985, sous une pluie de cendres mélancoliques.

Barack Hussein Obama est né à Honolulu le 4 août 1961, sous un carnaval de couleurs asiatiques.

Wendy est allée dans une école publique, pauvre comme ses copines, et ses bras étaient toujours chargés de cahiers avec le mot espoir écrit en majuscule.

Obama est allé à la prestigieuse école de droit, Harvard Law School, avec ses sandwiches riches en protéines de la magistrature.

Wendy a grandi avec un sourire franc et dénué de toute illusion.

Obama a grandi parmi les ombres de l'avidité et du mensonge public.

Wendy a aidé chaque jour les tristes bas-quartiers de Tegucigalpa pour alphabétiser des garçonnets et des fillettes.

Obama a mené des campagnes méthodiques qui l’ont fait élir sénateur du treizième district de l'Illinois, pour trouver l'alphabet de la force irrationnelle du pouvoir.

Wendy s’est inscrite dans une université du Honduras pour être avocate et aider ceux qui ont soif de justice.

Obama a été professeur de droit constitutionnel dans la Faculté de ddroit de l'Université de Chicago pour enseigner à ceux qui ont faim de démagogie et de marketing.

Wendy est arrivée à son plus grand honneur en voyant des enfants heureux avec le diplôme qui prouvait qu’ils savaient déjà lire et écrire.

Obama est arrivé à son plus grand honneur en étant le premier président noir, c’est ainsi qu’il a écrit son destin et son histoire pour ceux qui ne savent pas lire dans l'empire.

Wendy était dans sa maison et regardait par la fenêtre le ciel humide en pensant à son anniversaire lorsqu’elle elle a entendu les balles du coup d'État.

Obama déjeunait de frites lorsqu’il s'est aperçu de la transition constitutionnelle du Honduras.

Wendy a fermé ses yeux, a ouvert la porte et est sortie à la recherche de réponses.

Obama a ouvert la fenêtre du bureau ovale et s’est envolé avec Superman pour inventer des questions.

Wendy a immédiatement rejoint le Front National Contre le Coup d’État et est sortie à la recherche de justice, de démocratie et, surtout, de paix.

Obama a juré en tant que quarante-quatrième président des USA et a immédiatement intégré les marées guerrières en Afghanistan et en Irak.

Wendy a marché chaque jour sans repos face au blocus criminel des rues.

Obama a marché dans les jardins de la Maison Blanche sans se préoccuper du blocus criminel contre Cuba.

Wendy, dans les luttes acharnées, sans d’autres armes que la paix a affronté les maîtres du pays et des armes et ils l'ont attaquée avec des fusils lance-grenades et des canons.

Obama s'est engagé à envoyer 40 mille hommes avec des fusils lance-grenades et des canons en l'Afghanistan.

Wendy avait sous les yeux une armée de barbares et demandait la paix.

Obama ordonne que la 4ème flotte navale poursuive.

Wendy continue debout, jour après jour, sur ses bases de lutte pacifique à la recherche de la paix dans les rues de la terreur.

Obama apporte ses bases militaires en Colombie.

Wendy ne perd pas l'espérance de paix.

Obama garde toujours Guantánamo pour l’horreur.

Wendy de nouveau se heurte contre les armes de fumée.

Obama lance des rideaux de fumée.

Wendy tombe à cause des gaz toxiques lancés par des militaires honduriens pour réprimer les manifestants pacifiques.

Obama tombe ennuyé dans son fauteuil, à cause de ce qui se dit sur le Honduras.

Wendy meurt à la recherche de la paix qu’elle a chaque jour réclamée, il était 10 h du soir le samedi 26 septembre à Tegucigalpa.

Obama gagne le prix Nobel de la Paix, il était 5 h, le matin le vendredi 9 octobre à Washington.

Wendy a été veillée dans un pauvre local syndical, avec ses camarades de lutte.

Obama a fêté sa médaille dans les salons dorés de l'élite pacifique, avec vins et fromages qui inspirent la paix gastronomique.

Wendy a cru à son combat.

Obama ne croit pas encore en sa médaille.


Source : Wendy y Obama

Article original publié le 14/10/2009

mardi 20 octobre 2009

« Nous devons approfondir l’insurrection populaire et l’organisation du peuple sans sous-estimer notre ennemi. »

Entretien avec Bertha Cácares :

par Giorgio Trucchi

Bertha Cácares dirige le Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH) et est membre de la direction collective du Front national contre le coup d’État.

En moins de 24 heures on est passé de l’euphorie suscitée par le retour du président Zelaya à la répression violente de l’armée et de la police. Quelle est ton opinion sur ce qui s’est passé hier, le 22 septembre ?

Bertha Cácares : Nous condamnons cette nouvelle violation des droits humains du peuple hondurien. Beaucoup de camarades ont été illégalement arrêtés, accusés de sédition et emprisonnés dans des centres illégaux de détention. C’est une preuve de plus de ce dont ces fascistes et leur structure économico-militaire sont capables. Ils ont démontré leur ferme intention de se maintenir au pouvoir dans le cadre d’une véritable dictature.

Dans les quartiers et dans les communautés périphériques de Tegucigalpa les gens résistent de manière énergique à la répression et aux tentatives d’assassinat perpétrées par le gouvernement de fait. Cette résistance s’approfondit chaque jour.

Le président Zelaya est enfin dans le pays comme les gens et le Front national contre le coup d’État l’avaient demandé. Toutefois le gouvernement de fait a démontré qu’il ne veut pas céder même un centimètre de son pouvoir et qu’il se moque même de la communauté internationale. Que va faire maintenant la résistance?

Bertha Cácares : Nous devons être conscients que nous ne devons pas sous-estimer cet ennemi du peuple hondurien, parce qu’il est capable à tout moment de sortir ses griffes sans tenir compte des condamnations internationales. Nous devons générer de nouvelles stratégies sans perdre la force mobilisatrice qui nous a caractérisée au cours des 87 journées passées de lutte.

La résistance exige la restitution de sa charge au président et non seulement son retour. Il reste donc beaucoup à faire. Nous attendons également des réponses bien plus fermes de la communauté internationale, parce que jusqu’à présent son action a été très lente, ce qui a permis aux putschistes et à la dictature de s’installer au pouvoir et de retarder ainsi toute solution.

On parle de la possibilité d’une arrestation du président Zelaya et d’une action violente dans l’ambassade du Brésil. S’agirait-il d’une erreur du gouvernement de fait ou bien cela lui permettrait-il de se renforcer?

Bertha Cácares : Ce serait une grande erreur car cela générerait plus de convulsions, approfondirait la crise et provoquerait une forte réaction populaire. Mais nous savons que ces gens sont capables de planifier un meurtre et c’est pour cela que nous avons dit que la vie du président et de ses compagnons est en danger. Ceci élèverait le niveau de l’insurrection populaire.

La résistance a qualifié ce régime de dictatorial bien que le gouvernement de fait essaye constamment de se présenter comme légitime et démocratique. A quoi en réalité doit faire face la population qui résiste?

Bertha Cácares : C’est une dictature du XXIe siècle, qui tout en préservant des caractéristiques des dictatures des années 1970 et 1980 cherche une stratégie nouvelle pour tenter d’apparaître comme étant légitime et démocratique. Cependant personne ne peut douter qu’il s’agit d’une dictature, dont la structure économique, politique et militaire contrôle tous les pouvoirs de l’État avec le but de briser les processus émancipateurs de notre continent.

Ce qui doit nous préoccuper c’est le fait que nous avons affaire à une nouvelle tendance qui peut être répétée à tout moment dans n’importe quel pays du continent. C’est pour cela qu’il est essentiel d’y mettre fin.

Nous nous trouvons dans une période difficile. Quels sont les éléments nécessaires pour tenter de restaurer la démocratie et de reprendre la voie de l’émancipation du peuple hondurien?

Bertha Cácares : Nous devons approfondir l’insurrection populaire et l’organisation du peuple sans sous-estimer notre ennemi. Faites pression sur la communauté internationale pour qu’elle réagisse plus activement et coupe les sources de financement qui continuent à approvisionner les putschistes.

Tegucigalpa, le 23 septembre 2009

Cet entretien a été réalisé par Giorgio Trucchi pour la Régionale latino-américaine de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie, de la restauration, du tabac et assimilés (Rel-UITA) et publié sur son site web www.rel-uita.org

Publié dans Inprécor n°553-554 du 9 octobre 2009. Inprécor est édité par le Bureau exécutif de la 4ème Internationale.


dimanche 18 octobre 2009

HONDURAS : encore un syndicaliste assassiné par la dictature hondurienne

Le Front National contre le coup d’État au Honduras a condamné ce dimanche l´assassinat du dirigeant syndical Jairo Sánchez, mort samedi d´un tir des forces militaires putchiste reçu le 22 septembre dernier pendant une manifestation.

Sánchez et des centaines de citoyen(ne)es ont été réprimés par les organismes de sécurité aux ordres du régime putschiste dans un quartier de Tegucigalpa de nom San Francisco. Des organisations de défense des droits de l´Homme ont dénoncé les blessures par balle de six autres personnes durant ces événements.

La victime était le coordinateur et président du Syndicat de Travailleurs de l’Institut de Formation Professionnelle (Sitrainfop), a informé le dirigeant du Front de Résistance, Juan Barahona, qui a affirmé que ce nouveau décès fait partie de l’effort du gouvernement putschiste pour « paralyser par la terreur la résistance populaire ».

« Ils lui ont tiré au visage, ils l’ont opéré mais ils n’ont pas pu extraire la balle logée dans une zone très sensible et il en est mort », a déclaré Barahona.

Sánchez a reçu le tir en plein état de siège décrété par Mr. Robert Micheletti et une équipe militaire, installés au pouvoir dans ce pays á la suite d´un coup d’État le 28 juin dernier, lorsqu´un raid militaire appuyé par le Pentagone leur permit d´expulser le président du Honduras Manuel Zelaya.

Ce dimanche se poursuivront les manifestations contre le régime, malgré la répression policière, a indiqué Barahona. Le coordinateur général a informé qu’à partir du 08:00 heures (13H00 GMT) la direction nationale se réunira pour analyser l’évolution de la crise. Il a ajouté que depuis midi se déroule une assemblée avec les bases pour continuer à débattre des actions à effectuer dans les prochains jours, pour continuer la résistance pacifique et pour obtenir la restitution de Zelaya. Barahona a affirmé avoir peu d’espoirs que le dialogue entamé le 7 octobre entre des représentants de Zelaya et le gouvernement illégitime conduit à une solution négociée du conflit.

Il a assuré que dès le premier jour des conversations auxquelles il a pris part jusqu’à mardi dernier, il a perçu que Micheletti en voulait pas céder le pouvoir. « Pourvu que je me soie trompé et que le président Zelaya puisse être restitué dans le mandat pour lequel le peuple l´a choisi », il a signalé. Les conversations continueront ce dimanche, à quelques heures du terme du nouveau délai accordé par le président Zelaya jusqu’à lundi, pour qu´on arrive à une décision.

Source : Presse Web RNV

vendredi 16 octobre 2009

Derniers "ajustements" et conclusion proche au Honduras




Les négociations n'ont finalement pas encore abouti sur la question du retour du président Zelaya. Les crispations les deux tendances du Parti Libéral, parti du président renversé comme du putschiste Micheletti, tardent à s'aplanir, mais le différent semble plutôt porter sur les modalités constitutionnelles (décision du Congrès, ou de la Cour suprême) du rétablissement que sur son principe.

Les putschistes, qui ont réalisé un coup d'etat "à l'ancienne" ne respectant les nouvelles normes "Soros" du coup d'Etat "du 21e siècle" (mobilisation de la "société civile", "répression" des affreux autocrates socialistes, "victoire de la liberté"...), sont acculés, ils doivent agir pour voir les élections prévues fin novembre reconnues (élections probablement acquises à la droite - ou à la "normalisation" - après 3 mois de répression sanglante des forces progressistes - emprisonnements, disparitions...).

Déjà, en rupture avec le triomphalisme qui ne manquerait pas d'accueillir, au Honduras et dans le monde, le retour de Zelaya, nous avons exprimé notre position selon laquelle les putschistes ont déjà gagné, avec le soutien de la bourgeoisie impérialiste US et de ses alliés et laquais du monde entier (en particulier de l'OEA), le "processus" actuel n'étant qu'un maquillage démocratique de cette victoire.

Qui de sensé peut parler de victoire avec l'"accord" en passe d'être finalisé ? Avec la Constituante enterrée, les froces progressites décimées, un Zelaya de retour privé de tout pouvoir et de toute façon en fin de mandat, une élection du 29 novembre acquise, par le rapport de forces, à la droite soutien du coup d'Etat...

Ce qu'aurait été une victoire

- La remise du pays en l'état du 28 juin. Le président élu a été privé de 3mois et demi de son mandat, celui-ci doit donc être prolongé, et les élections reportées d'autant. Comment prétendre que ces élections se dérouleront "dans des conditions normales", après ce qui s'est passé, sous prétexte que Zelaya est revenu à la présidence ?

- Dans l'intervalle (et dans les meilleurs délais), devrait se tenir le référendum initialement prévu le 28 juin, sur le projet d'Assemblée Constituante.

- Non pas "pas d'amnistie" (ce qui signifie que le vainqueur du 29 novembre, pro- ou (utopie, utopie...) anti-putsch pourra faire juger le camp adverse), mais la destitution de leurs fonctions et le procès selon la loi hondurienne des putschistes, des tortionnaires et des assassins.

Ces revendications n'ont rien de révolutionnaire, et même tout de démocratique petite-bourgeoises. C'est pourtant ce qu'ont été incapables de tenir fermement les négociateurs de Zelaya.

Non pas pour les voir aboutir, ce serait rêver, mais pour montrer à la face du monde que dans les pays dominés les principes les plus élémentaires de la légalité bourgeoise ne s'appliquent pas, ou plus dès qu'il s'agit d'améliorer même de façon ridicule la condition du peuple. Et pour démasquer la position des États-Unis et de leurs alliés de l'OEA sur ces principes, dont ils se font les héros quand il s'agit de Cuba, du Venezuela,de la résistance colombienne, du Hamas ou de l'Iran.

Car bien sûr la "communauté internationale" n'aurait pas manqué de dénoncer l'"irresponsabilité", l'"obstination" du camp Zelaya...

Mais trêve de politique-fiction. Tout cela est bien entendu impossible à des grands bourgeois issus de l'oligarchie, même animés des meilleures intentions réformistes et humanistes. La détermination populaire, prolétaire, est étrangère à leur psychologie de classe.

Quoi qu'il arrive désormais au Honduras, le combat ne fait que commencer. La dictature terroriste n'aura duré que 3 mois et demi, et non 40 ans, mais la "légalité démocratique" rétablie et sanctionnée par les élections du 29 novembre sera une "légalité démocratique" à l'espagnole.

La marche du peuple hondurien doit reprendre là où elle s'est arrêtée : devant les isoloirs pour une assemblée constituante. Tel est l'enjeu aujourd'hui de la lutte des classes au Honduras.



Par Servir_Le_Peuple - Publié dans : Amérique Latine

jeudi 15 octobre 2009

Position du Front contre le Coup d’Etat à propos du Dialogue et de l’Accord de San José


Lundi 05 Octobre 2009 19:26

La dictature militaro-civile de l’oligarchie hondurienne et ses alliés de l’extrême droite internationale, affaiblie par les actions de rue permanentes du Front de Résistance Contre le Coup d’Etat, et pressionnée par les instances internationales, comme l’OEA, l’ONU, le Groupe de Río, entre autres, se s’est trouvée obligée d’accepter un processus de "dialogue" avec le Président Manuel Zelaya Rosales, sous les auspices d‘une Commission de ministres des affaires étrangères de l’OEA. A travers ce dialogue, l’OEA cherche la signature de l’ « Accord de San José » qui implique comme point de départ la restitution du Président Zelaya, mais qui lui impose des conditions, comme de renoncer à convoquer une Assemblée Constituante.


Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat, précise sa position quant au dialogue:

  1. Nous pensons que le dialogue est un moyen adéquat pour résoudre les différences, mais que cela n’est pas possible sous la répression que mène la dictature militaro-civile depuis le 28 juin, violant les libertés et les droits fondamentaux. Ces mesures violentes ne sont pas propices à un dialogue réel.

    Nous partageons les conditions posées par le Président Zelaya pour que ce dialogue soit possible:

La suspension du décret PCM-M-016-2009 qui suspend les droits constitutionnels fondamentaux.

Que soit mis fin à l’isolement et à la persécution dont est objet le Président Manuel Zelaya, et que le périmètre de l’ambassade du Brésil soit démilitarisé.

Le respect de la liberté d’expression, rétablissant immédiatement le fonctionnement de Radio Globo, de Canal 36 et des autres médias qui ont été fermés et censurés, ainsi que l’arrêt des persécutions contre les journalistes indépendants et contre les réseaux de communication alternatifs.

De plus, nous exigeons la liberté immédiate des Prisonniers Politiques détenus par la dictature.

  1. Nous demandons que le dialogue ait comme résultats:
    • L’abandon du pouvoir par la dictature militaro-civile.
    • La Restitution du Président Manuel Zelaya à son poste, sans conditions, de forme immédiate et sure
    • La définition de mécanismes de convocation d’une Assemblée Constituante démocratique, inclusive et participative.
  2. Nous appelons tous les Mouvements de résistance Locaux, Municipaux, Départementaux et Régionaux à continuer leur lutte pour ces revendications à travers des manifestations et activités dans tout le pays.

A 100 JOURS DE RESISTANCE,

PERSONNE NE SE REND.


mardi 13 octobre 2009

CSI : « 12 syndicalistes ont été tués depuis le coup d’Etat »




Bruxelles, le 12 octobre 2009 (CSI EnLigne) : Les travailleurs sont les principales victimes du coup d’Etat qui a renversé le président hondurien, Manuel Zelaya, le 28 juin dernier. Les syndicats se mobilisent pour réclamer le retour à la démocratie, mais beaucoup de militants et de militantes ont perdu la vie, sont emprisonnés et torturés. Le gouvernement de facto contrôle la presse. Erasto Reyes, un avocat engagé auprès du mouvement syndical et l’un des meneurs du Front national de résistance contre le coup d’Etat (1), témoigne des exactions commises. Il appelle à la solidarité syndicale internationale.

Des milliers d’Honduriens sont descendus dans les rues pour protester pacifiquement contre le coup d’Etat, mais ils se sont heurtés à une répression sanglante des autorités. Quel est le bilan à ce jour ?

Au total, la répression contre les opposants au coup d’Etat a provoqué la mort de plus de 20 personnes. 500 autres ont été blessées et 3.000 sont détenues. 12 militants syndicaux figurent parmi les personnes assassinées. Certains ont été tués chez eux, d’autres dans les mouvements de protestation contre le coup d’Etat. Les femmes et les jeunes sont particulièrement impliqués dans la résistance pacifique contre le coup d’Etat.

Les cas de torture physique et psychologique sont nombreux. Un journaliste photographe du journal El Libertador, Delmer Membreño, a été enlevé et torturé. Une enseignante syndicaliste a été violée par quatre policiers. Je pourrais citer beaucoup d’autres cas, comme celui d’Augustina Flores López, membre du Conseil civique des organisations populaires indigènes du Honduras (2), qui a été durement frappée par la police, y compris en public, devant des médias. Les images de ces coups ont été enregistrées et présentées devant un juge, mais il a refusé d’en tenir compte. Elle demeure en prison, accusée de « sédition et terrorisme ». Des dizaines de Honduriens sont détenus pour ce chef d’accusation, dont des personnes âgées.

Le président Zelaya avait augmenté le salaire minimum de 126 à 202 euros fin 2008, à la grande colère des patrons. Cette hausse est-elle l’une des raisons du coup d’Etat ?

Le président Zelaya avait pris toute une série de mesures en faveur des travailleurs et des travailleuses. De façon étonnante puisqu’il vient du parti libéral, il s’était aussi dirigé vers la gauche sur le plan des relations internationales, en rejoignant l’Alternative bolivarienne pour les Amériques (3). Il avait également invité les syndicats à un dialogue sur toute une série de sujets, dont la sous-traitance. Un projet de décret visait ainsi à régulariser le recours aux travailleurs sous-traitants, afin de ne pas les précariser davantage. Les autorités actuelles veulent aller dans le sens contraire en privilégiant par exemple les contrats temporaires, qui pourraient être renouvelés pendant trois ans. Si leur projet est approuvé, à terme, il n’y aura plus aucun syndicat au Honduras car il est extrêmement difficile d’organiser les travailleurs et travailleuses temporaires.

Peut-on penser que des forces antisyndicales ont profité de la répression des opposants au coup d’Etat pour assassiner des syndicalistes ?

C’est possible car la grand majorité des employeurs soutiennent le coup d’Etat.

Cela dit, même lorsque le président Zelaya était en place, être militant syndical était déjà une activité dangereuse, puisque plusieurs syndicalistes ont été tués ou attaqués par balle en 2008…

C’est vrai, et le taux de syndicalisation était déjà très faible : à peine 3% de la main-d’œuvre dans les maquilas (4), et 8% de la population active totale, qui représente 3,5 millions de travailleurs et travailleuses. Il y avait de nombreux incidents inquiétants. Ainsi, en 2008, des syndicalistes de l’Université nationale autonome du Honduras ont brièvement détenu de prétendus agents de police qui infiltraient le campus. Ceux-ci détenaient une liste avec les noms de syndicats à attaquer et de nombreux dirigeants syndicaux, dont celui de Rosa Altragracia Fuentes, la secrétaire générale de la Confédération des travailleurs du Honduras (CTH), assassinée en avril 2008 (5). Malgré les violations des droits syndicaux antérieures au coup d’Etat, les syndicats exigent le retour de l’ancien président car la situation s’est fortement dégradée depuis le 28 juin.

Les syndicats honduriens peuvent-ils encore fonctionner depuis lors ?

L’activité de chaque syndicat s’est réduite en raison de la peur d’être agressé à l’occasion d’éventuelles rencontres syndicales. Tous les dirigeants syndicaux reçoivent des menaces. Une bombe a explosé dans les toilettes du siège du syndicat du secteur industriel de la boisson, STIBYS (6), mais elle n’a pas fait de victimes car l’incident a eu lieu peu après le départ des militants, qui s’étaient réunis pour les funérailles d’un dirigeant syndical assassiné.

Certains syndicats bravent le danger, tel STIBYS, qui a même organisé son congrès en août dernier. Cela dit, beaucoup de syndicalistes manquent de temps pour les activités syndicales car ils sont aussi impliqués dans le Front national de résistance contre le coup d’Etat.

En dénonçant les exactions commises depuis le coup d’Etat, ne craignez-vous pas pour votre propre sécurité ?

Si, bien sûr. Ceux qui dénoncent courent beaucoup de risques, mais nous ne pouvons rester silencieux face à ce qui se passe dans notre pays. C’est pour ça que nous demandons à la CSI et à toutes ses organisations affiliées de nous soutenir, de tout faire pour divulguer les exactions commises au Honduras, afin que ça s’arrête.

Comment les syndicats nationaux et internationaux peuvent-ils vous aider ?

D’abord en condamnant le coup d’Etat et en diffusant des informations sur ce qui se passe actuellement au Honduras. Ensuite, par l’envoi de missions syndicales sur le terrain afin de constater les violations des droits humains et syndicaux. Nous souhaitons aussi que les syndicats fassent pression sur leurs gouvernements pour qu’ils n’envoient pas d’observateurs lors des élections du 29 novembre (le gouvernement actuel attend ces observateurs et une aide financière pour la tenue de ces élections). Nous avons également besoin d’aide financière et matérielle, notamment sur les plans alimentaire et médical. Beaucoup de militants souffrent de fractures suite à la répression, mais dans les hôpitaux, on ne trouve même plus de broches pour ressouder les os.

La communauté internationale a largement dénoncé le coup d’Etat, mais ça ne semble pas impressionner beaucoup ses auteurs…

Tout ne va pas être immédiatement résolu, il s’agit d’une lutte de longue haleine, mais nous voulons qu’à la fin, les auteurs de ces violations des droits humains et syndicaux répondent de leurs actes. Nous espérons que ça servira d’exemple pour dissuader d’autres atrocités et coups d’Etat dans le futur. Si les condamnations internationales n’ont pas donné de résultat jusqu’ici, il faut des mesures plus concrètes, combinées à un maintien de la pression de la part du peuple hondurien. Le mouvement syndical international pourrait appeler à des sanctions économiques contre le gouvernement actuel. Le simple fait de menacer le Honduras d’être exclu de l’Accord de libre-échange d’Amérique centrale pourrait avoir un effet, car les pertes économiques seraient énormes.

Comment décrire la situation économique du commun des Honduriens ?

Le Honduras est l’un des pays les plus pauvres de la région. Le président Zelaya avait augmenté le salaire minimum à 202 euros, mais c’est encore inférieur de 20% au revenu nécessaire pour couvrir les besoins quotidiens d’une personne. De plus, très peu de travailleurs touchent ce salaire minimum. La crise économique mondiale a également eu un impact au Honduras : environ 20.000 emplois ont été perdus depuis le début de l’année. Ca ne va pas s’arranger car les entreprises déclarent perdre des millions depuis le début du coup d’Etat, entre autres en raison des blocages de routes et parce que de nombreuses personnes n’ont pu se déplacer pour se rendre sur leur lieu de travail. Dans les maquilas, des employeurs sont en train de contraindre les travailleurs et travailleuses à prester de très nombreuses heures supplémentaires pour rattraper le temps perdu suite à l’état de siège déclaré par le gouvernement de facto.

Propos recueillis par Samuel Grumiau

(1) Frente Nacional de Resistencia Contra el Golpe de Estado, dont font partie les trois affiliées de la CSI au Honduras (CUTH, CGT et CTH)

(2) Consejo Cívico de Organizaciones Populares Indígenas de Honduras (COPINH)

(3) L’ALBA est une organisation politique, sociale et économique promouvant la coopération entre les pays socialistes de l’Amérique latine et des Caraïbes

(4) Zones franches d’exportation

(5) Pour plus de détails à ce sujet, voir le rapport annuel des violations des droits syndicaux de la CSI, à l’adresse http://survey09.ituc-csi.org/survey...

(6) Sindicato de Trabajadores de la Industria de las Bebida y Similares, affilié à l’UITA

Voir aussi le dernier communiqué de la CSI (23 septembre 2009) réitérant sa condamnation du coup d’Etat et des graves violations des droits humains et syndicaux perpétrés par les autorités : http://www.ituc-csi.org/spip.php?ar...

Voir aussi la résolution de la Confédération syndicale des Amériques (CSA) du 8 juillet 2009 : http://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/Res...
Source

Le 24 novembre 2009, à 19 heures, à l’Institut catholique de Paris.

Monsieur le cardinal André Vingt-Trois et Monsieur le recteur Pierre Cahné présideront la séance solennelle de la rentrée universitaire de l’ICP.

A cette occasion, les insignes de docteur Honoris Causa de l’Institut catholique de Paris seront remis à... Mgr le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa (Honduras).

Laudatio prononcé par Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, vice-président de la Conférence des évêques de France.

Les insignes de Docteur honoris Causa seront également remis à Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI. Laudatio prononcé par... Jean-Claude Trichet.

HONDURAS : le peuple ne s´endormira jamais.

Les quartiers de Tegucigalpa maintiennent la lutte en organisant chaque nuit des marches dans les secteurs populaires, avec pour première exigence la restitution dans ses fonctions du président, Manuel Zelaya. Les casserolles résonnent dans les rues pour protester contre le putsch de Mr. Micheletti et son équipe militaire au Honduras, il y a plus de trois mois.

Face aux lenteurs d´un dialogue mené sous l´égide de l’OEA, le peuple organisé en Front de Résistance, méne des actions de rue depuis les secteurs les plus pauvres de la ville, les citoyen(ne)s se rassemblent à chaque coin de rue et de maison en maison la marche enfle pour exiger la rapide restitution de "Mel" Zelaya avant tout, et en second lieu la tenue d´une assemblée constituante, tout en appelant à refuser des élections que les putschistes voudraient “organiser” en plein état de siége.

Reina Centeno, membre du Front de Résistance : “Les activités de rue et les marches nocturnes continueront tant qu’on ne restituera pas le président Zelaya dans ses fonctions présidentielles. Notre peuple lutte pour la Constituante, pour assumer de véritables changements, les changements qui garantissent une véritable participation du citoyen hondurien.”

Sandra Tercero, du secteur “Le Pedregal” au sud de Tegucigalpa, un des quinze quartiers visités par les équipes de journalistes internationaux, souligne : “ils ont expulsé Manuel Zelaya, non pas á cause de la quatrième urne (consultation citoyenne sur la possibilité d´une réforme constitutionnelle, NDT), non ! Ils l´ont expulsé á cause de ses propositions d’augmenter le salaire minimum de 3.200 lempiras (monnaie locale) à 5500 lempiras, équivalent de quelques 300$, ce qui affecte directement le secteur patronal. "C’est ce qui a préoccupé les putschistes : la possibilité d´améliorations sociales pour les secteurs les plus pauvres : soutiens économiques aux femmes, aux personnes du troisième âge, allocations scolaires, allocations aux mères célibataires, démocratisation des droits d´inscription, aides dans le secteur santé, dans le secteur agricole oú on a noté des changements importants, mesures de protection de forêts menacées dans la région, tous ces projets sociaux marquent une amélioration quotidienne des conditions de vie des citoyen(ne)s hondurien(ne)s.”

“Par conséquent, le peuple restera présent dans la rue jusqu’à la victoire, refusant des élections qui ne résoudront pas la crise politique. Ceci est un coup d’état de Micheletti, une dictature répressive et militaire, Le peuple ne va pas voter », souligne Tercero.

Entretemps, Ramón Espinoza du Bloc populaire en Résistance, du secteur CentroAmérica Ouest, a souligné, que les jeunes continueront à se manifester dans les rues avec fermeté à mesure que se rapproche la fin du gouvernement putschiste. “Nous ne pouvons plus tolérer la dictature, ce gouvernement répresseur et qui viole les droits de l´homme, et le droit fondamental de vivre, des jeunes de notre secteur ont été assassinés aux mains des putschistes.”

Wendys Olivio /Correo de l’Orinoco Tegucigalpa : 09-10-09 Traduction : Collectif "La révolution vit" Tegucigalpa : 09-10-09



Edité par T 34 - 11 Oct 2009 à 17:43

Cecile LAMARQUE

L’attitude complice de la Belgique et de l’Union Européenne à l’égard de la dictature au Honduras

Cecile LAMARQUE
dessin : Martirena fr.toonpool.com
Le 14 septembre dernier, la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, par la voix de son président, le Belge Alex Van Meeuwen, et sous la vindicte des pays réunis en son sein, a décidé d’interdire l’accès à la séance de travail à l’ambassadeur du Honduras Delmer Urbizola. En effet, ce diplomate fait allégeance à la dictature de Roberto Micheletti, unanimement condamnée par l’ensemble de la communauté internationale.

Tandis qu’à l’ONU le représentant belge sanctionne avec fermeté le régime putschiste, la Belgique refuse toujours d’expulser de son territoire l’ambassadeur hondurien Ramón Custodio, acquis au régime putschiste et toujours en poste à Bruxelles. Pourtant, Yves Leterme, Ministre belge des Affaires Étrangères, a reçu dès juillet 2009 un courrier de son homologue du Honduras, Patricia Rodas, restée fidèle au gouvernement constitutionnel de Manuel Zelaya, signifiant la destitution de l’ambassadeur du fait de son appartenance à la bande putschiste |1|. Alors qu’il est clairement énoncé que cette personne ne représente plus le gouvernement de droit du Honduras, aucune disposition n’a été prise par le gouvernement belge.

Le 23 septembre, les députés Juliette Boulet (Ecolo), Wouter De Vriendt (Groen !) et Benoit Hellin (Ecolo) ont alors adressé une lettre au Ministre des Affaires étrangères concernant la situation politique au Honduras et la position pour le moins ambiguë de la Belgique, qui d’un côté condamne le coup d’État, et de l’autre tolère la présence sur son territoire d’un représentant du gouvernement putschiste |2|.

Relayée par une question orale le 29 septembre lors d’une séance de la Commission des Affaires étrangères, le secrétaire d’État Olivier Chastel, au nom du Ministre Yves Leterme, répondra à la missive urgente que « le département des Affaires étrangères n’a pas reçu de notification officielle par la voie diplomatique à propos de la destitution de M. Ramón Custodio Espinoza et, début septembre, une copie officieuse de la lettre de Mme Patricia Rodas Barca, que vous mentionnez dans votre question, a été envoyée indirectement au ministre des Affaires étrangères. Cette lettre datait du 7 juillet 2009 et il apparaît impossible pour le ministre des Affaires étrangères de prendre une mesure radicale, comme l’expulsion d’un ambassadeur accrédité, en se basant sur une copie d’une lettre officieuse » |3|. Persister à abriter l’ambassadeur putschiste au motif que la lettre est officieuse, alors qu’elle porte le sceau officiel du gouvernement de Manuel Zelaya, reconnu comme étant le seul gouvernement légal du Honduras, et la signature de sa Ministre des Affaires Étrangères, est tout simplement irrecevable et témoigne du soutien pernicieux de la Belgique à l’égard de la dictature.

Pour rappel, le dimanche 28 juin 2009, le président Manuel Zelaya, élu démocratiquement le 27 novembre 2005, a été séquestré par l’armée du Honduras et expulsé de force vers le Costa-Rica. Des secteurs réactionnaires de la société (l’oligarchie, l’armée, l’Église, le pouvoir judiciaire et les médias dominants) se sont installés au pouvoir pour tenter de faire avorter le processus de réformes sociales. Depuis maintenant plus de trois mois, la dictature tente d’anéantir la résistance populaire qui ne fléchit pas. La police et les militaires au service des putschistes répriment, emprisonnent, torturent et assassinent les manifestants, censurent et détruisent les installations des rares médias indépendants. Le 22 septembre, 36 ans après les stades du Chili sous Pinochet, plusieurs centaines de personnes sont enfermées dans le stade Chochy Sosa à Tegucigalpa. Malgré la répression, le Front national de Résistance contre le Coup d’État et les forces populaires poursuivent tous les jours avec détermination les mobilisations pacifiques pour exiger le retour du président Zelaya, le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la poursuite des légitimes réformes sociales et politiques entamées. Manuel Zelaya, qui a réussi à regagner le Honduras le 21 septembre, se trouve depuis lors en exil dans son propre pays, au sein de l’ambassade du Brésil assiégée.

Depuis le jour du Coup d’État, les principaux médias internationaux n’auront eu de cesse de dénigrer et criminaliser Manuel Zelaya, prenant le parti des putschistes, et l’associant pour nombre d’entre eux au président vénézuelien Hugo Chavez, présenté comme un dirigeant populiste autoritaire. La Libre Belgique ne déroge pas à cet alignement international de l’information. Le 23 septembre, le quotidien belge titre « Zelaya relance la crise » |4|. Doit-on en conclure que « la crise » était une affaire classée !? La répression n’a jamais cessé à l’égard de la population hondurienne qui s’oppose à l’installation d’une dictature criminelle. Celle-ci n’a guère ému les médias, trop occupés à colporter des informations fallacieuses.

L’article publié dans La Libre Belgique déclare que le président Zelaya « avait décidé (...) d’organiser un référendum pour modifier la Constitution de 1986 |5| afin (...) d’autoriser le chef d’État à se présenter à plusieurs mandats ». Faux ! Le jour du coup d’État, Manuel Zelaya avait organisé une consultation à caractère non contraignant demandant aux Honduriens s’ils désiraient, ou non, la convocation d’une Assemblée nationale constituante, après les élections prévues le 29 novembre 2009 |6|. Si cette consultation avait recueilli une majorité de "oui", le président aurait soumis un décret à l’approbation du Congrès pour que, le 29 novembre, les Honduriens se prononcent formellement sur la convocation d’une Constituante, dans une "quatrième urne" (les trois premières étant réservées respectivement à l’élection du président, des députés et des maires). Ce processus aurait représenté une réelle avancée démocratique au Honduras.

Contrairement à ce qu’avancent les principaux médias, Manuel Zelaya ne cherchait pas, via cette consultation populaire, à reconduire son mandat présidentiel lors des prochaines élections puisque celles-ci se tiendront dans le cadre de l’actuelle Constitution qui prévoit des mandats présidentiels de quatre ans non renouvelables. Zelaya ne pouvait donc pas être candidat à sa propre succession.

Ce ’pêché’ lui a valu, selon La Libre Belgique, « sa destitution par le Parlement pour violations répétées de la Constitution ». Or, quiconque se penche sur la Constitution hondurienne pourra constater que le Parlement hondurien n’a pas les facultés pour démettre le président, pas plus que Roberto Micheletti, alors Président du Congrès, ne pouvait prétendre à la présidence |7|, tandis qu’il n’est pas prévu non plus par la Constitution qu’un Président ou un citoyen hondurien soit expulsé manu militari mais bien que « l’accusé » soit présenté devant la juridiction compétente. En outre, le « criminel » supposé Manuel Zelaya n’a commis aucune violation de la Constitution, la consultation se tenant dans un cadre parfaitement légal |8|.

Passons outre les erreurs, approximations et autres inepties proférées par les grands médias à l’endroit de Manuel Zelaya et d’autres présidents progressistes d’Amérique latine, objet de trop nombreuses calomnies. L’urgence est au retour d’un État de droit au Honduras.

Alors qu’une mission de l’Organisation des Etats Américains (OEA) se trouve actuellement au Honduras afin de négocier une « sortie de crise » sur base des Accords de San José, il est fondamental, comme le demandent les députés dans le courrier adressé au Ministère des Affaires Étrangères belge, que la Belgique et les autres pays membres de l’Union Européenne se positionnent fermement en faveur de « la non-reconnaissance des élections qui pourraient se dérouler en novembre, dans le cas du non rétablissement sans conditions du Président démocratiquement élu, M. Zelaya ».

Les négociations des Accords de San José, menées sous l’égide du président costaricain Oscar Arias, n’avaient jusqu’alors pas abouti face à l’intransigeance des putschistes, et en dépit des dispositions pourtant entièrement favorables à ces derniers, à savoir : le retour du président Zelaya mais avec des pouvoirs réduits et partagés avec les putschistes dans le cadre d’un gouvernement de "réconciliation et d’union nationale" en attendant les prochaines élections présidentielles de novembre 2009 ; une amnistie générale pour les délits politiques en relation avec le coup d’État ; l’interdiction de toute consultation populaire appelant à une Assemblée constituante.

Ces conditions inacceptables ne résoudront en aucune façon la situation tragique issue du Coup d’État, et ne sauraient constituer un point de départ des négociations. Les seules conditions acceptables sont le retour sans conditions du président Manuel Zelaya ; des poursuites judiciaires contre les auteurs matériels et intellectuels du Coup d’État et des violations continues des droits humains et des libertés fondamentales ; la poursuite du processus d’Assemblée nationale Constituante, qui est une exigence non négociable pour le Front Nationale de résistance contre le Coup d’État.

Comment peut-on prétendre plaider pour le retour à l’ordre constitutionnel et pour une « sortie de crise » en faisant fi des puissantes revendications populaires, et en laissant siéger au gouvernement et à la tête des plus importantes entreprises du pays ceux-là même qui tuent, torturent et privent de liberté la population hondurienne depuis plus de trois mois !? Nos chefs d’États et représentants ne sont-ils pas conscients de l’inconsistance de leurs réactions et prises de positions face à l’urgence de la situation au Honduras, qui exige que soient écartés au plus vite du pouvoir ces barbares réactionnaires ?

Le 22 septembre, Manuel Zelaya réitérait à l’antenne de Radio Habana Cuba sa demande formulée à Washington de « prendre des mesures concernant le commerce, parce que le Honduras dépend des activités commerciales » avec les États-Unis et « cela mettrait fin au coup d’État en moins de deux minutes » |9|. Si le maintien de la dictature incombe en grande partie aux États-Unis, l’Union Européenne ne peut être exempte de critiques : outre son silence complice, sa responsabilité est en effet clairement engagée du fait qu’elle n’a pas coupé les facilités commerciales au gouvernement dictatorial, celles-ci étant pourtant conditionnées « au respect des principes démocratiques et des droits humains ».

On peut sérieusement douter des « vraies-fausses » pressions exercées par l’Union Européenne et ses pays membres à l’égard de la dictature au Honduras. Exigeons une attitude claire et ferme de l’Union européenne !

Cécile Lamarque http://www.cadtm.org/L-attitude-complice-de-la-Belgique

notes articles :

|1| La lettre de Patricia Rodas est disponible à cette adresse : http://www.benoithellings.be/index.php?id=151

|2| Lire ici le courrier des députés : http://www.benoithellings.be/index.php?id=151

|3| Voir l’intervention complète : http://www.lachambre.be/doc/CCRI/html/52/ic642x.html

|4| « Zelaya relance la crise », MFC, La Libre Belgique, p.15, 23 septembre 2009.

|5| La Constitution date non pas de 1986 mais de 1982.

|6| La question était : « Êtes-vous d’accord qu’aux prochaines élections générales de 2009, une 4e urne soit installée pour permettre au peuple de se prononcer sur la convocation d’une assemblée nationale constituante ? OUI ou NON ».

|7| Conformément à l’article 242 de la Constitution, si le président renonce à ses fonctions, ou en son absence, sa succession revient au Vice-Président - à savoir Don Arístides Mejia, actuellemnt en exil et qui n’était pas présent ni convié quand les putschistes se sont répartis le pouvoir le 28 juin... En l’absence du Vice-Président, le Président du Congrès doit excercer simultanément à ses propres fonctions celles du Pouvoir Exécutif, toujours en sa qualité de Président du Congrès.

|8| Concernant les aspects légaux et les charges retenues contre le président Manuel Zelaya, entre autres articles et rapports traitant du sujet, se reporter par exemple au Rapport Final de la Mission Internationale d’Observation des droits humains au Honduras, Informe final : Gobierno de facto viola DDHH, http://alainet.org/active/32385&lang=es

|9| http://www.lefigaro.fr/internationa...

jeudi 8 octobre 2009

Position du Front contre le Coup d’Etat à propos du Dialogue et de l’Accord de San José


Lundi 05 Octobre 2009 19:26

La dictature militaro-civile de l’oligarchie hondurienne et ses alliés de l’extrême droite internationale, affaiblie par les actions de rue permanentes du Front de Résistance Contre le Coup d’Etat, et pressionnée par les instances internationales, comme l’OEA, l’ONU, le Groupe de Río, entre autres, se s’est trouvée obligée d’accepter un processus de "dialogue" avec le Président Manuel Zelaya Rosales, sous les auspices d‘une Commission de ministres des affaires étrangères de l’OEA. A travers ce dialogue, l’OEA cherche la signature de l’ « Accord de San José » qui implique comme point de départ la restitution du Président Zelaya, mais qui lui impose des conditions, comme de renoncer à convoquer une Assemblée Constituante.


Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat, précise sa position quant au dialogue:

  1. Nous pensons que le dialogue est un moyen adéquat pour résoudre les différences, mais que cela n’est pas possible sous la répression que mène la dictature militaro-civile depuis le 28 juin, violant les libertés et les droits fondamentaux. Ces mesures violentes ne sont pas propices à un dialogue réel.

    Nous partageons les conditions posées par le Président Zelaya pour que ce dialogue soit possible:

La suspension du décret PCM-M-016-2009 qui suspend les droits constitutionnels fondamentaux.

Que soit mis fin à l’isolement et à la persécution dont est objet le Président Manuel Zelaya, et que le périmètre de l’ambassade du Brésil soit démilitarisé.

Le respect de la liberté d’expression, rétablissant immédiatement le fonctionnement de Radio Globo, de Canal 36 et des autres médias qui ont été fermés et censurés, ainsi que l’arrêt des persécutions contre les journalistes indépendants et contre les réseaux de communication alternatifs.

De plus, nous exigeons la liberté immédiate des Prisonniers Politiques détenus par la dictature.

  1. Nous demandons que le dialogue ait comme résultats:
    • L’abandon du pouvoir par la dictature militaro-civile.
    • La Restitution du Président Manuel Zelaya à son poste, sans conditions, de forme immédiate et sure
    • La définition de mécanismes de convocation d’une Assemblée Constituante démocratique, inclusive et participative.
  2. Nous appelons tous les Mouvements de résistance Locaux, Municipaux, Départementaux et Régionaux à continuer leur lutte pour ces revendications à travers des manifestations et activités dans tout le pays.


A 100 JOURS DE RESISTANCE, PERSONNE NE SE REND!


mercredi 7 octobre 2009

INVITATION REUNION PUBLIQUE

"Refus du Coup d'Etat au Honduras-Solidarité avec le Peuple en Résistence". Vendredi 9 octobre, 18H30-21H, salle Petrarque (Hôtel de Varennes-2, place Pétrarque), Montpellier, France

lundi 5 octobre 2009

INVITATION REUNION PUBLIQUE




"Refus du Coup d'Etat au Honduras-Solidarité avec le peuple en Résistance".

Vendredi 9 octobre, 18H30-21H

salle Pétrarque

(Hôtel de Varennes-2, place Pétrarque)

Montpellier, France


jeudi 1 octobre 2009

RAPPORT # 24


Le Front de Résistance Contra le Coup d'Etat informe le peuple hondurien et la communauté internationale.

1. En respect de l'article 3 de la Constitution de la République du Honduras, nous condamnons, rejetons et ignorons le décret exécutif PCM-M-016-2009, divulgué le lundi 27 septembre 2009 par le régime de facto, par lequel il supprime pour une durée de 45 jours les libertés constitutionnelles de la population hondurienne en résistance. Ceci est une preuve de plus des violations des droits de l'homme perpétrés par la dictature de Roberto Micheletti, soutenue par l'armée et la police nationale, et financée par la droite affairiste.

2. Nous condamnons énergiquement l'attaque lâche par l'armée des installations de la télévision Cholusat-Sur Canal 36 et de Radio Globo, média indépendants qui accompagnaient la lutte populaire contre le coup d'état, qui divulguaient au niveau national et international tous les événements de cette période obscure de notre histoire. Nous leur exprimons notre solidarité et soutien à travers toutes les formes possibles en nos moyens.

3. Nous exhortons le digne Peuple hondurien en résistance à ne pas se laisser terroriser par les actions illégales du régime putschiste, qui tente par tous les moyens de paralyser la lutte populaire, de consolider son pouvoir par le dénigrement, l'exploitation et l'humiliation.

4. Nous renouvelons notre engagement dans la lutte populaire jusqu'à obtenir la refondation du Honduras, libre des oligarchies qui ont historiquement opprimé notre peuple.

Tegucigalpa, le 28 Septembre 2009