1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

mercredi 30 juin 2010

Des manifestations de solidarité dans le Monde pour le premier anniversaire de la résistance hondurienne contre le coup d'État.

Sydney

VENEZUELA


BERLIN


VIENNE


SUISSE


GRENOBLE


BARCELONE


MONTPELLIER


MEXIQUE


COSTA RICA


MADRID


http://www.cut.org.br/content/view/21027/


http://www.rel-uita.org/internacional/honduras/democradura/comite_uruguayo/la_solidaridad_no_se_agradece.htm


http://quotha.net/node/1057


http://www.aprileonline.info/notizia.php?id=15228


http://www.frenteamplio.org/?p=1681


http://www.truth-out.org/one-year-later-honduras-resistance-strong-despite-us-supported-coup60852


http://www.kaosenlared.info/noticia/honduras-sin-golpistas

http://www.pagina12.com.ar/imprimir/diario/elmundo/4-148432-2010-06-28.html

http://www.ecologistasenaccion.org/spip.php?article17990

http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=6&id=2829&option=com_content&Itemid=11

mardi 29 juin 2010

MANIFESTE POLITIQUE

Camarades.

Quand l’oligarchie hondurienne a perpétré le coup d’état le 28 juin dernier, jamais elle n’aurait imaginé qu’elle devrait affronter un des exemples de courage et de dignité les plus importants de l’histoire de notre patrie latino-américaine. Le peuple hondurien s’est mobilisé depuis le moment même où il s’est rendu compte de la trahison, planifiée et organisée par l’impérialisme et l’oligarchie hondurienne. Depuis ce moment il n’a cessé un instant de s’organiser et de se mobiliser pour réclamer ses droits à transformer son présent et être maître de son futur.

Le Honduras est aujourd’hui la scène de cette bataille entre les anciens et les modernes, entre la domination et la liberté. Ici les criminels et le fascisme international, les partis de droite, les églises au service des oligarchies et les gouvernements serviles de l’empire, s’affrontent aux organisations populaires de base, aux forces politiques progressistes et démocrates, aux secteurs sociaux historiquement opprimés et à la solidarité désintéressée d’autres peuples frères.

La Résistance, est l’expression authentique de cet ensemble de forces révolutionnaires qui a fait échouer les plans de l’empire nord-américain, de la droite internationale et de l’oligarchie locale, et s’est convertie en sujet social et politique, qui se rie des services spéciaux et devient totalement incompréhensible pour une oligarchie incapable d’appréhender à partir de ses schémas moraux et de sa logique néolibérale, le sacrifice et l’espoir grâce auquel le peuple affronte la répression, le totalitarisme et les mensonges, avec une vision de l’avenir pour le bien-être de tous.

Le coup d’état militaire est l’action désespérée de l’oligarchie face au début d’un processus de transformation, interprété et canalisé par le gouvernement du Président Manuel Zelaya Rosales, qui tout en ayant été élu pour préserver les intérêts économiques des puissants, a su changer de politique économique et sociale et exercer légitimement la souveraineté nationale en plaçant l’état du côté des pauvres et en faveur des transformations de la société.

Mel Zelaya a hérité du pouvoir en pleine crise sociale, dans un contexte de bipartisme moribond, de mouvements populaire en ascension et d’une Amérique Latine vivant des processus profonds de changements économiques, politiques et sociaux. Dans ce contexte, le Président Zelaya a assumé un engagement social, démontrant son courage et son audace en affrontant une oligarchie parasitaire, corrompue et criminelle dont les privilèges n’avaient pas été remis en cause depuis Francisco Morazán. Les petites réformes entreprises, pour renforcer l’appareil productif national et freiner les privatisations des derniers services encore publics et les ressources qui appartiennent encore à l’état, ont évolué progressivement vers la transformation structurelle de l’état et de la société à travers la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante.

La situation de l’oligarchie est aujourd’hui désespérée: les pouvoirs de l’état qu’elle détient sont en train de s’effondrer devant une crise fiscale et financière qui peut se convertir en banqueroute totale; elle est également incapable d’obtenir un soutien international qui lui fournirait les crédits pour oxygéner la grave crise économique générée par le coup d’état et l’énorme saccage de la part des fonctionnaires du régime de facto ; le monde les considère comme des violeurs des droits de l’homme dénoncés devant la Cour Pénale Internationale ; en quelques mots, il est certain qu’ils sont condamnés au désastre.

La Résistance elle se renforce, augmente ses capacités d’organisation dans le pays, se préoccupe de garantir des mécanismes de démocratie interne à même de maintenir l’unité dans la diversité idéologique et rêve d’une nouvelle société juste, égalitaire et incluante: pour l’obtenir, la stratégie du Front de Résistance Populaire (FNRP) est claire : les honduriennes et les honduriens convoqueront une Assemblée Nationale Constituante, Démocratique et Populaire pour refondre l’Etat et la Société.

Il est particulièrement important de nous souvenir et d’honorer la mémoire de nos camaradas torturés et assassinés par l’appareil répressif et terroriste de l’état au service de l’oligarchie et du Pentagone nord-américain. Pour eux, qui ont offert leur vie pour construire une société juste et égalitaire, nous réaffirmons qu’ici, personne ne se rend, personne, jusqu’à ce que les aspirations légitimes du peuple hondurien deviennent réalité ; pour eux, nous manifestons notre total soutien à la Commission de Vérité installée grâce à la Plateforme des droits de l’homme. Nous pensons que grâce à son travail, la vérité sera publique et les auteurs matériels et intellectuels des tortures, des assassinats, et des multiples violations des droits de l’homme et de la répression seront jugés.

Nous exigeons le retour de nos camaradas exilés à cause de la persécution politique de la l’oligarchie putschiste.

Face à cette crise politique, économique et sociale provoquée par l’oligarchie pour soutenir ce système injuste et inégal, nous avons adopté la feuille de route suivante:

1.- Nous devons intensifier le processus de l’Assemblée Nationale Constituante, qui sera intégrée par des députés constituants issus des secteurs sociaux ouvriers, ethniques, afro, paysans, féministes, artisans, jeunes, pour représenter le peuple hondurien fidèlement et nous renforcer depuis la base jusqu’à la structure nationale. Le nouveau pacte social sera discuté dans la cadre d’assemblées ouvertes et participatives, pour refonder un Etat Social Souverain Laïque et Démocratique, impliqué dans le progrès et le bien être du peuple hondurien. Ceci passe inévitablement par la destruction de la structure oligarchique putschiste et de son appareil répressif et criminel.

2.- Sauver nos ressources naturelles en dénonçant les concessions illégales accordées sous le modèle néolibéral, et reconsidérer les privatisations des secteurs stratégiques pour la vie économique du pays, tels que les télécoms, l’énergie, l’eau, les forêts, les ports, les mines et les hydrocarbures, les aéroports, avec la mise en œuvre d’une économie mixte qui permette la participation du peuple et une répartition égalitaire de la richesse pour satisfaire les justes aspirations du peuple hondurien à une vie digne. Pour obtenir le progrès et le bien être du peuple hondurien, il est nécessaire que les ressources nationales soient utilisées avec des objectifs nationaux. A cet égard, nous rejetons les mesures néolibérales prises par le régime oligarchique putschiste de Porfirio Lobo Sosa, qui attaque le peuple hondurien à coup de mesures d’austérité, de privatisations, de nouveaux impôts, d’augmentation du coup des services publics, transférant le coup du saccage et de la corruption du coup d’état militaire principalement sur les classes moyennes et les secteurs populaires. Nous les encourageons à continuer cette lutte patriotique avec encore plus d’engagement : pacifique, démocratique, cette lutte patriotique est la raison d’exister du FNRP.

3.- Nous appelons le peuple hondurien à s’organiser, dans les hameaux, dans les villages, dans les quartiers, dans les villes et les départements, en fronts de résistance. Nous appelons les organisations sociales, les syndicats, les fédérations, les coopératives, les corporations professionnelles à intensifier leur travail d’organisation. Les mesures prises par l’oligarchie pour stopper le processus de transformation sociale avec le coup d’état militaire du 28 juin 2009, puis les élections illégitimes, violentes et militarisées du 29 novembre dernier qui ont porté au pouvoir l’oligarchie en la personne de M. Porfirio Lobo Sosa, n’ont pas pu résoudre la crise économique, politique et sociale. Bien au contraire, la crise s’est agravée. Maintenant, l’oligarchie putschiste dans un effort désespéré de maintenir ses privilèges, prépare une offensive violente et criminelle, aidée dans sa tache par l’extrême droite nord-américaine et latino-américaine. Elle essaye à nouveau de stopper le processus social de transformation impulsé par le peuple hondurien, organisé, politiquement fort, accompagné par José Manuel Zelaya Rosales dont nous réclamons le retour inconditionnel. Le peuple digne de Morazán avance soutenu par le FNRP jusqu’à la victoire finale.

Honduras le 28 Juin 2010.

A LA MEMOIRE DE NOS MARTYRS TOMBES AU COMBAT !

POUR UNE SOCIÉTÉ JUSTE ET POUR LA REFONDATION DE L’ETAT HONDURIEN !

POUR L’ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE !

NOUS RESISTONS ET NOUS VAINCRONS !

VIVE LE FNRP !

COMMUNIQUE "La Plateforme des Droits de l’Homme au Honduras, la Commission Vérité"

La Plateforme des Droits de l’Homme au Honduras, rappelle sa mission et son engagement pour la vérité et la justice, et présente à la communauté nationale et internationale, et plus particulièrement aux victimes et à leur famille, la Commission Vérité qui investiguera et dénoncera les cas de violations des droits de l’homme commis contre des milliers d’Honduriennes et de Honduriens depuis le coup d’état du 28 juin 2009.

La Commission Vérité est constituée des personnalités suivantes:

1. Nora Cortiñas, Fondatrice du Mouvement des Grands Mères de la Place de Mai, Argentine.

2. Luis Carlos Nieto, Magistrat et universitaire, Espagne.

3. Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix, Argentine.

4. Mirna Perla Jiménez, Magistrat de la Cour Suprême et défenseure des droits de l’homme, Salvador.

5. Craig Scott, Avocat et défenseur des droits de l’homme, Canada.

6. Elsie Monge, Religieuse catholique, Directrice du Front Equatorien des droits de l’homme, Equateur.

7. Francois Houtart, Prêtre catholique, Belgique.

8. Francisco José Aguilar, Avocat et défenseur des droits de l’homme, Costa Rica.

9. Helen Umaña, Universitaire et écrivain, Honduras.

10. Fausto Milla, Prêtre catholique, fondateur de INEHSCO, Honduras.

Les membres de cette commission ont été invités pour leur mérite et leur engagement dans la défense des droits de l’homme, et parce qu’ils garantissent leur indépendance et leur autonomie sans conditions dans le respect de leur mandat.

a. Rechercher et établir les violations des droits de l’homme qui ont eu lieux depuis le coup d’état du 28 juin 2009 et celles qui pourraient se perpétrer pendant son mandat, en identifiant dans la mesure du possible les personnes et les institutions responsables.

b. Rechercher et établir les schémas d’agression et de persécution qu’ont subis les défenseurs des droits de l’homme et les leaders sociaux qui luttent pour des changements structurels, en identifiant les acteurs et institutions responsables.

La Commission Vérité cherche à rendre leur dignité aux victimes, à documenter les cas de violations des droits de l’homme ayant eu lieux pendant cette période.

Son travail considère qu’on ne peut permettre l’oubli et le pardon, ni que l’impunité l’emporte sur la justice; de même, que les graves violations des droits de l’homme et les crimes contre l’humanité ne peuvent rester sans condamnation de la part du peuple hondurien et sans le châtiment des coupables.

Enfin, la Commission documentera les cas de viols et de crimes commis contre les défenseurs des droits de l’homme, en établira le schéma, et proposera des mécanismes de protection des victimes.

Tegucigalpa le 28.06.2010

lundi 28 juin 2010

1ère anniversaire du Front de Résistance Populaire au Honduras!!!!!




28 juin 2010 Un an après le coup d'Etat...

Un an après le coup d'Etat, le Honduras résiste.


Entretien avec le président Manuel Zelaya
Manola Romalo
« Nous devons vaincre le coup d`État, l`impunité et la terreur ». Manuel Zelaya, président légitime du Honduras depuis janvier 2006, a été dérogé le 28 juin 2009 par un coup dÉ'tat. Depuis le 27 janvier 2010, il se trouve avec son épouse et sa cadette en République Dominicaine. Entretien réalisé pour le quotidien « Junge Welt » de Berlin par Manola Romalo.




Ce 28 juin le peuple hondurien sort protester dans tout le pays contre le coup d`État perpétré il y a un an par une clique d’oligarques, parrainé par Washington. Sous l’hospice d’un gouvernement fantoche mis en place en juillet 2009 - suivi par les élections présidentielles manipulées de janvier 2010 - des paramilitaires ont assassiné à ce jour des dizaines de membres de la Résistance, des syndicalistes, des enseignants, des journalistes. Protégeant ses intérêts économiques, l’Union Européenne n’y voit que du feu.



Manola Romalo: Monsieur le Président, cela fait un an aujourd’hui qu’une clique d`entrepreneurs envoyèrent des militaires vous kidnapper dans votre maison sous le feu des balles. Que signifie cet acte pour l’avenir du Honduras ?
Manuel Zelaya: En ce moment, ils ont plus de problèmes qu’auparavant : ils ont fait prendre conscience, non seulement au peuple hondurien mais aussi aux peuples d’Amérique Latine, de la menace que représente l’ambition économique pour les démocraties. Avec cette attaque, ils ont réussi à accélérer les processus de transformation à travers lesquels sont nées de nouvelles forces d’opposition.
L’influence des grandes multinationales s’étend à la politique étrangère des Etats Unis, preuve que l`administration d’Obama - de même que celle de son prédécesseur - est tombée dans l’effrayante erreur d’appuyer le terrorisme d’État. Ils ont recommencé à faire des coups d’État, méthode pratiquée déjà dans le passé par une extrême droite acharnée à semer la barbarie à travers le monde.

Manola Romalo: Quoique les putschistes, parrainés par Washington, essayèrent de maquiller en démocratie les élections présidentielles de novembre 2009, une grande partie de la communauté internationale n’a pas reconnu la légitimité du gouvernement en place. Quelles transformations démocratiques veut le peuple hondurien?
Manuel Zelaya: J`ai présenté un plan de réconciliation en 6 points qui passent par le respect des Droits Humains et la fin de l’impunité. C`est le chemin correct pour annuler le putsch et retourner à l’Etat de droit.
Avec leur position inflexible et extrémiste de laisser impuni ce putsch au Honduras, les États-Unis et leurs alliés créoles n`appuient pas ce plan et n’aident en rien la réconciliation du peuple hondurien.
Contrairement à ce que nous avons espéré, avec ses déclarations, le Département d’État ignore le crime qu’il condamna antérieurement et nomme « crise politique» des faits qu’il occulte : l`immunité et les privilèges des putschistes.

Manola Romalo: Le Ministère allemand des Affaires Extérieures informe sur son site Internet , qu’ « après le coup d`État », le gouvernement allemand ne reprendra pas de nouveaux projets d’aide pour le Honduras, mettant également court aux « consultances gouvernementales ». Quelle est la situation économique du pays?
Manuel Zelaya : Les chiffres sont plus éloquents que les mots. En trois ans nous avions réalisé les meilleurs indices de croissance de l’histoire du Honduras : 6,5 et 6, 7 %. Pour la première fois en trente ans, la pauvreté avait été réduite à plus de 10 %.
Par contre, depuis le coup d`État, le pays est entré dans une récession économique, le nombre de pauvres a augmenté, les investissements de l’Etat et ceux des particuliers ont été réduits de façon significative. Les dommages causés par le coup d`État dans le processus de développement économique du pays vont durer au moins dix ans avant d’être réparés.

Manola Romalo : Ce 28 juin, il y aura de grandes manifestations dans tout le pays, le peuple va débattre les principaux articles de la Déclaration Souveraine. La Résistance veut « refondre le Honduras ». Quelles sont les étapes nécessaires ?
Manuel Zelaya: Nous devons vaincre le coup d`État, l`impunité et la terreur. L`Assemblée National Constituante, avec la participation de tous les secteurs, est l’instrument légitime pour reconstruire la démocratie, l’ordre constitutionnel et l’Etat de droit.
L’organisation, la conscience et la mobilisation sont nécessaires pour renforcer le Front National de Résistance Populaire (FNRP) qui est la force sociale et politique de la Résistance contre le coup d’État. Nous avons la responsabilité de la reconstruction, le peuple doit reprendre les affaires en cours pour transformer le pays.

Manola Romalo: Monsieur le Président, dans le contexte politique du Honduras, le peuple réclame énergiquement votre retour. Quels sont vos projets ?
Manuel Zelaya: Le futur n`est pas très loin. Toutefois je fais des projets pour le présent: je veux réussir à vaincre les espaces d`impunité avec lesquels les putschistes prétendent couvrir les crimes contre la démocratie et contre l`humanité.
Mon retour devra être immédiat, il n´existe aucun prétexte ni justification qui expliquerait l`absence absolue de garanties pour mon retour. Il n’est pas possible que quelqu’un prétende voir les victimes soumises à la justice de leurs bourreaux.
Mon retour est lié à la reprise de l’Etat de droit au Honduras. Le propre président Porfirio Lobo affirme être menacé, ajoutant en même temps qu’il garantit ma sécurité.
Évidemment, ils utilisent les Honduriens comme des cobayes, les putschistes font de ce pays un laboratoire de violence. Ils recourent aux castes militaires pour réprimer le peuple et créer le chaos afin de maintenir le contrôle sur la société. Peu leur importent les conséquences du processus d`intégration régionale et la confrontation, doublement éprouvés, avec les organismes multilatéraux.
Les preuves sont sous nos yeux : ils ont créé un nouveau régime de terreur et de persécution. Et les Etats Unis ont beaucoup perdu de leur prestige en Amérique Latine.

Des organisations suisses demandent au Conseil fédéral d’intervenir

Assassinats politiques au Honduras
vendredi 25 juin 2010 par Claude REYMOND

USS - COMMUNIQUE DE PRESSE N°28

Berne, le 25 juin 2010

À travers une pétition lancée par l’Union syndicale suisse (USS) et l’organisation de solidarité le SOLIFONDS, 32 organisations demandent au Conseil fédéral de s’engager pour les droits humains au Honduras. Depuis le putsch d’il y a une année, des membres de l’opposition et des journalistes sont régulièrement victimes de mesures d’intimidation et d’assassinats sciemment commis.

Le 28 juin 2009, le président démocratiquement élu Manuel Zelaya du Honduras a été renversé par l’armée et expulsé du pays. Les nombreuses protestations émises par la population contre ce putsch ont été violemment réprimées, des centaines de manifestant(e)s furent emprisonnés et brutalisés, et nombre d’entre eux tués. Les élections organisées en novembre 2009 par les put-schistes se sont déroulées dans un climat de répression politique et en l’absence d’une vraie liberté d’opinion ; elles furent d’ailleurs largement boycottées. La majorité de la population ne reconnaît pas le gouvernement de Porfirio Lobo Sosa issu de ces « élections » comme son représentant légitime.

Depuis l’entrée en fonction de Lobo, en janvier 2010, les violations des droits humains se sont poursuivies : des dirigeant(e)s de syndicats, mais aussi des journalistes, sont les victimes de mesures d’intimidation et de pression. Sur les seuls trois mois de février, mars et avril 2010, sept journalistes, quatre syndicalistes et plusieurs membres de l’organisation paysanne MUCA ont été assassinés. Mais pour aucun de ces cas une enquête sérieuse n’a été menée à ce jour et il a été encore moins question d’établir l’identité des responsables et de les traduire en justice.

C’est pourquoi 32 organisations – dont les syndicats Unia, ssp et comedia, la communauté de travail des grandes œuvres d’entraide « Alliance Sud » et le Parti socialiste suisse, ainsi que de nombreuses organisations non gouvernementales et de solidarité – s’adressent au Conseil fédéral au moyen d’une pétition lancée par l’USS et le SOLIFONDS. Elles demandent qu’il s’engage pour que les violations des droits humains commises depuis le putsch militaire fassent l’objet d’une enquête indépendante et exhaustive et que les coupables aient à rendre des comptes.

La Suisse doit aussi s’engager pour que la liberté d’expression soit garantie au Honduras et que les protestations de la population ne soient plus criminalisées. L’armée doit retourner dans ses casernes. En outre, ces organisations demandent que la Suisse ne poursuive ses activités de coopération au développement dans ce pays que là où elles servent directement à la population et renforcent les droits humains.

Une intervention de la Suisse, État dépositaire de la convention de l’ONU relative aux droits humains, est, précisément en ce moment, urgente : on doit en effet craindre qu’à l’approche du 28 juin, date anniversaire du putsch, la répression ne s’accentue à l’encontre de la population qui s’engage pour une démocratisation du pays via une assemblée constitutionnelle.

Yvonne Zimmermann, coordinatrice du Solifonds (044 272 60 37 ou 078 866 27 06) et Peter Lauener, responsable de la communication et porte-parole de l’USS (031 377 01 06 ou 079 650 12 34) se tiennent à votre disposition pour tout complément d’information.

http://www.cgas.ch/SPIP/spip.php?article1592
http://www.cgas.ch/SPIP/IMG/pdf/2010-04-24Ad-communique_Honduras_Petition.pdf

Des mouvements de diversité sexuelle en résistance font appel à transformer l'inégalité et l'exclusion


- Communauté Lesbienne Gay Trans -travestis, transsexuels et transgenre- et Bisexuelle (LGTB) souffre du plus grand nombre de morts à cause du coup d’état, avec plus de 20 personnes assassinées

- Acharnement et haine dans les meurtres des personnes LGBT

- Première victime de la répression était transsexuelle


Tegucigalpa, 19 Juin 2010. « Vicky a été la première victime, tué par une arme militaire, il a pris une balle dans l’œil, avec sortie explosive… On n’a pas voulu lui faire une autopsie. En évitant le rapport du médecin légiste, ils ont dit que c’était une personne atteinte du VIH/Sida;… Légalement, toute personne a droit à une autopsie », récrimina Erick Martínez, officier des droits humains de l’organisation Kukulcán.



« La diversité sexuelle et la Résistance » a été le sujet du sixième forum du Front National de Resistance Populaire (FNRP), coordonné par la Commission de Communications et l’Equipe de Réflexion et Analyses, comme partie du projet pour la transformation structurelle du Honduras.


« La première mort est celle d’un transsexuel », elle a été commise le lendemain du coup d’état, pendants les premières heures de la matinée du 29 juin 2009, à San Pedro Sula [pôle industriel du Honduras, au 300 kms du nord de la capitale Tegucigalpa]. Une autre mort, celle là à Tegucigalpa, a eu lieu le même jour. « En décembre, il y avait déjà 17 morts LGBT » a précisé Martinez.


Après d’avoir analysé ce qui se passait, qu’en moins de quatre mois avaient eu lieu 17 morts, ils ont conclut qu’il ne s’agissait pas des crimes homophobes ou haineux isolés. « C’était de l’acharnement contre la communauté LGTB par un régime politique qui, en toute sa conception, tout le modèle qui avait amené au coup d’état, était aussi fondée sur l’homophobie », a-t-il expliqué.


« La plupart des assassinats contre les personnes LGBT ont été commis de façon acharnée et avec haine, leur parties génitales mutilées puis mises dans leurs bouches », a décrit Oscar Estrada, modérateur du forum.


Il a précise que, de 26 cas connus, plusieurs présentent un patron similaire, et qu’il s’identifie « la participation d’organismes de sécurité de l’Etat dans ces exécutions, dans lesquelles, avant d’être tuées, les victimes ont été torturées ».


Le 16 septembre 2010, après le « grand rassemblement [de la résistance] du 15 septembre, il a été publié, comme «note curieuse» dans la Tribuna [NDLT : journal national de grande circulation, qui a pris position à faveur du coup d’état], que deux transsexuel, Salomé et Zaida, participaient au rassemblement. Le lendemain, ils ont été assassinés. « Alors, si celui là n’est pas un crime politique… » a mis en question Estrada.


Martínez a critiqué que « dans la Constitution hondurienne il n’existe pas la typification pour les crimes de haine, ni pour les féminicides, ils restent invisibles ». C’est à partir de cela que la lutte LGBT propose « une Constitution qui inclue la diversité sexuelle ».


Les droits à la santé, à l’éducation, au travail, à la sécurité, famille, à l’adoption et à la paternité, aux garanties sociales pour la protection de la famille et du compagnon de vie, sont plus difficiles à atteindre pour la communauté LGTB. « Les pratiques discriminatoires sont abondantes, et la population la plus affectée, la plus exposée, est celle des personnes LGBT avec apparence féminine », a-t-il dit.


Pour Tony Reyes, directeur exécutif de l’organisation Arco Iris, « le plus grand défi est le droit à la vie », et la tâche principale est de faire voir la communauté LGBT comme « des sujets et sujettes de droit, comme des êtres humains». Il a rappelé qu’au début, les organisations LGBT « s’articulaient autour de la prévention du VIH/Sida », et que maintenant c’est autour de la « limitation des droits ».


Erick Martinez a mis en évidence que l’homophobie, le rejet où la répudiation des homosexuels par les hétérosexuels « s’exprime à travers de la discrimination, de la moquerie, des insultes, des accusations, de coups qui peuvent aller jusqu’à la mort, ou aux crimes de haine ».


A cause de la transphobie, de l’homophobie ou de la lesbophobie, beaucoup des personnes se suicident, ne pouvant pas résister la pression sociale. Ils vivent dans la clandestinité, ils ont des pratiques homosexuelles, mais ils ne sortent pas à la lumière par peur. « Ils préfèrent rester dans l’anonymat qu’affronter le rejet des gens, ou se faire appeler « culero » [NDLT : traitement dérogatoire utilisé pour dénommer les hommes homosexuels], ou qu’ils valent rien. L’homophobie produit de l’occultation, et les personnes se mettent en marge ».


La lutte contre l’homophobie pour transformer


« On peut être d’accord sur beaucoup de choses, et diverger sur d’autres, mais là où on est d’accord… c’est que d’un point de vue des droits… dans la conscience de droits humains qui me dit que je dois me joindre aux ceux qui défendent ces droits [NDLT : droits des LGBT]… notre conscience du fait qu’on a besoin d’une refondation, d’un changement social… », déclare Tony Reyes.


Oscar Estrada a observé que le sujet de la diversité sexuelle « est difficile, même à l’intérieur du FNRP », et a attiré l’attention sur le fait que, dans le salon, il avait moins de la moitié des chaises occupées.


Mais il explique la difficulté, « d’un coté, un FNRP très divers, même avec des organisations qui ont des objectifs primaires contradictoires, et de l’autre coté, une communauté LGTB organisée mais très peu politisée », justifie Estrada.


Pour transformer le Honduras « on doit transformer tout type de discrimination, tout type d’inégalité, et tout type d’exclusion ; et on doit commencer par notre propre communauté, le FNRP », a remarqué Erick Martinez.


Il a raconté comment au Parque Central [NDLT : de Tegucigalpa], lors de la mise en place de différents drapeaux sur la statue de Morazán, on ne les a pas laissé installer leur drapeau arc en ciel, « et le gens disaient ‘ce drapeau de culeros descendez-le’, et il a été descendu ».


« Dans le FNRP on parle des victimes du coup d’état, mais on ne parle pas du fait que c’était une personne trans ; pour ma communauté il est très triste de voir les chiffres et ne pas voir les personnes comme telles », a manifesté Martínez.


Tony Reyes a raconté les difficultés confrontées pour être acceptés par les gens dans les rassemblements, et il a relaté qu’au début on les a appelé « pédés » et « culeros ». Mais ils ont réussi à faire arrêter l’usage de ces mots dans les slogans, « lorsqu’on appelait Michelleti pédé, on leur réclamait : non, nous les pédés sommes ici, et on a les couilles aussi bien pendues que n’importe qui d’autre ».


Reyes a informé qu’au Honduras il existe 10 organisations LTGB constituées, dont cinq ou six ont le statut de personne juridique. Aux trois premières à l’avoir, le collectif Violeta, la Communauté Gay Sanpedrana et la Kukulcán, le statut leur a été donné presque 20 ans après la demande originale. L’organisation Arco Iris l’a eu en 2008, et en 2010 ont été reconnus l’association Jóvenes en movimiento et le collectif Travesti Transsexuel de San Pedro Sula.


Dans le forum ont participé Erick Martínez, de l’organisation Kukulcán, qui a mis en évidence les rapports entre droits et diversité sexuelle ; Tony Reyes, directeur exécutif de l’organisation Arco Iris, qui a parlé du coup d’état et de la communauté LGBT ; et la docteure Adrian Pain, qui a fait son exposition sur la réaction internationale à l’assassinat de Walter Tróchez [NDLT : défenseur des droits humains et activiste de la communauté LGBT assassiné en Décembre 2010]. Le forum a été réalisé dans l’auditorium du Collège des professeurs d’éducation secondaire du Honduras et soutenu par la Fondation Friedrich Ebert.


Traduit par: Gabriela Carias/Pierre Soum

vendredi 25 juin 2010

Communiqué No. 62


Le Front de Résistance Populaire (FNRP) soutient la Commission Vérité organisée par la Plateforme des Droits de l'Homme au Honduras.

Le FNRP recherche la vérité, la justice et les réparations pour les victimes des violations des droits de l'homme faites par les régimes de facto imposés par la force du coup d'état militaire du 28 juin 2009.

Le FNRP considère que le décret du régime actuel qui crée la "Commission pour la Vérité et la Réconciliation (CVR)" est illégal, et le restera tant que l'ordre constitutionnel n'aura pas été rétabli. Il est de plus illégitime parce qu'il ne respecte pas les standards internationaux et les bonnes pratiques et principes mis en œuvres dans plus de 30 commissions vérité à travers le monde. Il ne bénéficie d’aucune crédibilité auprès du peuple hondurien et des organismes internationaux, entre autre ceux de défense des droits de l’homme.

Ce décret de CVR établit comme objectif de « clarifier les événements ayant eu lieux avant et après le 28 juin 2009 dans le but d’identifier les actes qui ont mené à la crise et de donner au peuple hondurien des éléments pour éviter que cela ne se reproduise dans le futur ». Le but réel est de justifier le coup d’état, de légitimer l’impunité sous couvert d’une « réconciliation » recherchée désespérément par le régime actuel dans le but d’obtenir la reconnaissance internationale et l’ouverture des organismes financeurs.

La CVR est la stratégie de ceux qui ont promu et réalisé le coup d’état pour obtenir l’oubli et le pardon pour les criminels. Ceci n’est pas une exagération de notre part ; en février dernier, le Centre pour la Justice et la Loi Internationale (CEJIL) déclarait que le comportement des autorités honduriennes indiquait qu’une « commission vérité planifiée par ce gouvernement serait une farce ».

Même si elle avait été créée par un état de droit, la CVR ne bénéficierait pas de la légitimité attendue. Les victimes en sont exclues, de même que d’autres secteurs de la société hondurienne; elle est créée par un décret présidentiel qui n’inclut pas les autres pouvoirs de l’état, et qui ne peut garantir l’application de la justice puisque « dans certains cas les institutions de l’état ont soutenu activement le coup d’état », précise le CEJIL.

Le CEJIL remarque qu’après le coup d’état, le parquet général et le tribunal suprême de justice ont rejeté les dénonciations d’assassinat, de tortures, d’abus sexuels et d’arrestations arbitraires « sans même diligenter un enquête ». Cette attitude persiste encore aujourd’hui.

De plus, comment peut-on croire en la bonne volonté de ceux qui contrôlent les trois pouvoirs de l’état quand ils parlent de réconciliation, si ce sont les mêmes personnes qui ont participé au coup d’état, les mêmes qui se sont auto promulgués une amnistie pour se libérer d’enquêtes judiciaires futures, les mêmes qui ont converti en « héros » du Honduras un criminel sans scrupules, les mêmes qui au mépris de la loi ont excusé le haut commandement militaire pour avoir exilé le Président Constitutionnel, les mêmes qui ont récompensé le général Romeo Vásquez Velásquez en le nommant gérant de HONDUTEL, les mêmes qui continuent le saccage des biens de l’état et répriment le peuple hondurien ?

Une Commission Vérité doit établir les faits, apporter une reconnaissance morale et éthique aux victimes des violations des droits de l’homme pour présenter ensuite des recommandations politiques qui garantissent que ne se reproduisent plus ces violations des droits de l’homme.

Nous croyons résolument que la Commission Vérité promue par la Plateforme des Droits de l’homme atteindra ces objectifs parce qu’elle est légitime, responsable, éthique et a la reconnaissance du peuple hondurien et des organisations internationales de défense des droits de l’homme.

Nous exprimons notre considération et nos remerciements aux membres nationaux et internationaux qui intègrent la Commission Vérité, pour leur grande crédibilité professionnelle et leur engagement pour la défense des droits de l’homme.

Nous résistons et nous vaincrons !

Tegucigalpa le 22 juin 2010


mercredi 23 juin 2010

Honduras à un An du Coup d’État

Continuité de la Dictature Sanglante, l’Escalade Répressive s’Intensifie


Le 27 janvier 2010 au Honduras, Porfirio Pepe Lobo, désigné successeur du putschiste Roberto Micheletti lors d’un suffrage boycotté par la grande majorité des Honduriens, prend possession de la présidence de l’État. Il représente la continuité du coup d’état du 28 juin 2009 sous une forme plus présentable. « Élu » par seulement 15% de la population, sans aucune légitimité démocratique, il n’est qu’une marionnette dans les mains de l’oligarchie économique et militaire.

Le président constitutionnel Manuel Zelaya, dont le mandat officiel se terminait ce jour là, avant de quitter l'ambassade du Brésil où il était assiégé depuis le mois de septembre par les forces armées, a procédé, par l’intermédiaire de JuanBarahona représentant du Front de Resistance Populaire contre le coup d’état, à une transmission symbolique de l’écharpe présidentielle au peuple hondurien en lutte.


Craignant pour sa vie, il a gagné la République Dominicaine accompagné par le Président dominicain Leonel Fernandez qui a obtenu des putschistes un sauf conduit. Avec ce sauf conduit permettant l’exil de Manuel Zelaya, Porfirio Pepe Lobo croit avoir enclenché un processus de réconciliation nationale.

Avec la prise de possession du nouveau gouvernement illégitime, les forces putschistes veulent accomplir avec succès une stratégie qu'ils ont appliquée depuis le moment d'usurpation du pouvoir: légitimer le coup d'état à posteriori par des élections nationales. De plus, ils essaient ainsi de se garantir l'amnistie et l'impunité des délits politiques et violations des Droits de l'Homme commis depuis le 28 juin 2009. Par ailleurs et à l’instar de Pinochet au Chili, Roberto Micheletti s’était déjà autoamnistié en se faisant nommer député à vie.

Pour le Front de Resistance Populaire hondurien, qui avait appelé ce jour là à manifester massivement et pacifiquement contre l’investiture de Pepe Lobo, la seule issue possible passe par l’arrestation et procès des putschistes pour crime de lèse-humanité et par la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante. Le Front confirme sa décision de ne pas reconnaître le régime de Porfirio Lobo, le considérant comme la continuité de la dictature imposée par l’oligarchie à travers le coup d’état. «…Nous maintenons l’exigence d’un retour à l’ordre institutionnel et d’installer l’Assemblée Nationale Constituante démocratique et populaire, en accord avec le droit souverain du peuple de définir la société dans laquelle il vit …»¨

Juan Barahona a déclaré lors de l’acte de transmission de pouvoir du Président Manuel Zelaya au peuple hondurien: « La Résistance ne reçoit pas cette écharpe comme un trophée ou une simple reconnaissance pour ses efforts. Elle la reçoit comme la plus haute responsabilité : celle de représenter le Peuple et d’obtenir que surgisse la réelle Démocratie, participative et populaire ( …) Nous luttons pour la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante Populaire révolutionnaire, elle ira bien au delà des réformes tièdes qui laisseraient intact le système des privilèges, système qui permet aux puissants de vivre dans un luxe infini exploitant le travail des pauvres, volant les biens publics et exploitant sans pitié les ressources naturelles (…) Nous voulons une société neuve, un être humain neuf, qui n’exalte pas l’égoïsme come valeur suprême mais qui cherche au contraire le développement intégral de la collectivité. Nous aspirons à forger des personnes solidaires, qui ressentent comme leur la misère des autres et qui luttent pour éliminer les injustices sociales provoquées par le capitalisme, le patriarcat et le racisme (…) Nous nous battons pour une patrie libre d’ingérences externes, sans bases militaires pour menacer nos frères centraméricains, sans transnationales pour voler impunément nos richesses, sans classes politiques aux ordres de l’empire…» ¨

Avec le maintien de la dictature avec à sa tête Porfirio Lobo au service des intérêts économiques des grands propriétaires terriens et des grands entrepreneurs locaux et internationaux qui s’obstinent à intensifier le modèle néolibéral capitaliste, générateur de pauvreté et d'inégalités ainsi que de l’exploitation indiscriminée des ressources naturelles, le peuple s'est vu ravir la possibilité de déterminer son avenir.


De plus, le coup d’état au Honduras qui s’inscrit dans la persistance du contrôle de la région par les pouvoirs économiques des sociétés transnationales états-uniennes qui avec le soutien de Washington prétendent inverser les processus de changements sociaux à l’œuvre en Amérique Latine, montre, encore une fois, la détermination des États Unis de ne pas permettre le développement des processus sociaux et politiques en Amérique Latine qui ne soient pas contrôlés par eux, sous traitant aux forces armées locales la défense de ses intérêts. L’armée hondurienne n’a jamais mené d’autres guerres que celles contre son propre peuple.


Depuis dans le pays, c'est une vague de répression sanglante contre les membres actifs de la Résistance qui s'est abattue, intensifiant encore la répression constante qui sévit le peuple hondurien depuis le coup d'État du 28 juin 2009. Des assassinats, des disparitions, des arrestations illégales et de menaces ont caractérisent les derniers mois au Honduras.


Le Front de Résistance Populaire dénonce la stratégie de l’oligarchie d’affaiblir ainsi les organisations populaires qui maintiennent leurs exigences de rétablissement de la démocratie et de convocation d’une Assemblée Nationale Constituante Populaire.


Le CODEH (Commission des Droits Humains d’Honduras) avec une Plate-forme composé de diverses organisations des droits de l'homme dénonce un plan de terreur pour en finir avec le processus de développement d'une alternative politique et sociale dans le pays. La plateforme dénonce tout ce qui se passe dans le pays devant les organes des droits de l'homme de l'ONU et devant le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), pour qu'une enquête et un jugement soient initiés contre les responsables de ces crimes.


De son côté, Amnesty International a demandé une enquête indépendante qui garantisse que tous les responsables d'abus de droits de l'homme soient amenés devant la justice.


Le peuple Hondurien rejette catégoriquement la dictature déguisée, et exige la fin de la répression qui s'abat sur les manifestants et les leaders des mouvements.


A un an du Coup d’État, la solidarité des citoyens et des mouvements sociaux avec le peuple hondurien devient plus que jamais indispensable, et dans ce sens, les Associations Solidarité Honduras et Collectif ALBA-Amérique Latine, appellent les organisations de la société civile à exprimer leur solidarité et exiger que les Droits de l’Homme au Honduras soient respectés, que les crimes ne restent pas impunis, et enfin à rester vigilants sur le devenir du peuple hondurien.

Association Solidarité-Honduras

mardi 22 juin 2010

Appel International

A une semaine du premier anniversaire de la Résistance, ajoutons nous au

Chemin pour la refondation du Honduras

Le Front de Résistance Populaire (FNRP) représente les intérêts de tout un peuple en lutte contre le régime actuel répressif, déguisé en démocratie. La Resistance grandit tous les jours et s’étend à travers tout le territoire national, coordonnant les différents projets politiques et sociaux en une seule vision unitaire, base de la construction d’une nouvelle société hondurienne.

A la suite du coup d’état du 28 juin 2009, l’état de droit déjà affaibli s’est effondré. Un petit groupe d’affairistes a séquestré le président légitime, et se maintient au pouvoir grâce à la violence des forces de répression (Police nationale et Armée), assassinant, en emprisonnant, en violant et en forçant à l’exil des centaines d’Honduriennes et de Honduriens. Les “putschistes” qui ont expulsé Manuel Zelaya Rosales ont placé maintenant une marionnette à la tête de l’état, Porfirio Lobo, pour consolider leur régime de violence.

Ces criminels ne s’attendaient pas à un tel courage du peuple hondurien qui a décidé de lutter jusqu’à la fin. La Résistance est l’expression du pouvoir populaire et de la participation directe de tous les secteurs de la société à la construction d’un projet politique qui réponde à la grave crise que traverse le pays.

Nous allons à la constituante pour créer le cadre légal qui nous permette comme peuple organisé, de changer le destin de notre patrie et de le sortir des mains mesquines du petit groupe qui a séquestré le gouvernement.

Les peuples du monde suivent de près la consolidation de la résistance. Maintenant, nous faisons une nouvelle démonstration de force en présentant plus d’un million de “Déclarations souveraines”, où en tant que citoyens, nous rejetons ce gouvernement illégal et illégitime, et invitions l’ensemble de la population à convoquer une nouvelle Assemblée Nationale Constituante.

Ce 28 juin, le Front de Résistance Populaire (FNRP) fête son premier anniversaire, non pas en commémorant l’attaque de la démocratie par les putschistes, mais en célébrant la naissance de la réelle démocratie populaire qui a entrepris le chemin de la refonte de l’état et la construction d’un futur juste pour toutes et tous.

La Résistance Hondurienne invite tous les peuples du monde à participer à ce projet de refondation et de révolution, à le suivre de près et célébrer le premier anniversaire de ce chemin vers la victoire.

Nous vous invitons à visiter notre page officielle www.resistenciahonduras.net pour vous informer de différentes activités qui auront lieux et pour consulter les documents officiels et les informations qui vous permettront à votre tour de participer et de convoquer à cette célébration qui n’est pas seulement notre, mais aussi de tous les peuples en lutte dans le monde.

Le Front de Résistance invite toutes les personnes, organisations et camarades qui se sentent solidaires du peuple hondurien, à nous accompagner avec des activités politiques pour faire pression contre le régime.

Ce 28 juin, toutes les voix se feront entendre, et toute manifestation, marche, forum, réunion, de solidarité à l’étranger avec les Honduriennes et les Honduriens, viendront s’ajouter à nos manifestations massives et à la force que représente sur notre territoire le vrai Pouvoir Populaire.

D’avance nous remercions pour toutes les actions qui se dérouleront et invitons à nous contacter. Non, nous ne sommes pas seuls, le monde entier lutte avec le Honduras dans cette tranchée de justice et de dignité.

Un salut solidaire en résistance, camaradas internationalistes.

Commission Internationale – Front de Résistance Populaire

ci_coordinacion@resistenciahonduras.net

Contacts:

Betty Matamoros: bmflores2009@yahoo.com

Dirian Pereira: dirianbeatrizpereira@yahoo.com

Gerardo Torres: unita1984@hotmail.com