1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

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Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

jeudi 5 novembre 2009

« Drôle » de pacte au Honduras


La restitution du pouvoir à Manuel Zelaya est suspendue au vote du Congrès.

Quand le pouvoir sera-t-il restitué au président du Honduras, Manuel Zelaya ? Nœud gordien de la crise politique qui agite le pays depuis le coup d’État du 28 juin, l’accord conclu jeudi entre le régime de facto de Roberto Micheletti et les émissaires des autorités légitimes n’avance pourtant aucune date butoir. Selon le texte officiel, il revient aux 128 députés du Congrès de procéder à la restitution du pouvoir à Manuel Zelaya jusqu’à expiration de son mandat en janvier prochain, après avis non contraignant de la Cour suprême de justice.

Pour mémoire, cette institution ainsi que la majorité des députés du Parti libéral, dont sont issus Zelaya et Micheletti, et du Parti national s’étaient rangés du côté des putschistes. Depuis l’ambassade du Brésil, où il est toujours confiné, le président destitué a annoncé qu’il comptait revenir aux affaires du pays jeudi, au plus tard, tout en pointant qu’« il serait lamentable que le Congrès nie la restitution démocratique ». Du côté des putschistes, on joue la montre. « Personne ne peut imposer des délais aux pouvoirs de l’État », a proclamé Arturo Corrales, émissaire de Micheletti aux négociations, tandis que le gouvernement d’union nationale est censé voir le jour le 5 novembre. Retarder le retour de Zelaya serait encore le meilleur moyen pour le régime de facto de garder au maximum la main sur les affaires du pays jusqu’à la tenue des élections générales (présidentielle, législatives, municipales) qui auront lieu le 29 novembre.

« S’il est appliqué de bonne foi, cet accord résoudra la crise », a réitéré le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), José Miguel Insulza, certain d’une médiation déterminante dans le dénouement du conflit. Rien n’est moins sûr. Au lendemain de pourparlers étrangement efficaces après des semaines d’enlisement, et symboliquement conclus à un mois des élections, les yeux se tournent déjà du côté des États-Unis. Un « pacte secret et non écrit » aurait été passé entre le sous-secrétaire d’État américain pour l’Amérique latine, Thomas Shannon, dépêché à Tegucigalpa par Hillary Clinton, et Portifirio Lobo, candidat à la présidentielle et chef du Parti national, rapporte la BBC. Selon ce pacte, Lobo favoriserait un retour à la normale en s’assurant du vote des 55 députés de la formation en faveur de la restitution de Zelaya. En échange, poursuit le média, celui qui fait la course en tête dans les sondages aurait reçu la garantie que les résultats du 29 novembre soient reconnus par l’administration états-unienne. Ces tractations, si elles se révèlent vraies, en diraient long sur le rôle plus qu’ambigu joué par les États-Unis dans ce conflit. À moins que cette crise ne soit la bienvenue pour remettre sur les rails un pays jugé trop proche des gouvernements socialistes de la région.

Cathy Cebe http://www.humanite.fr/article2754562,2754562