1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

lundi 10 janvier 2011

L'OMS doit-elle déclarer une épidémie d’homicides au Honduras?

L’OMS pourrait alerter cette année sur une épidémie nationale
concernant l’augmentation de la criminalité.
 
Selon Hillary Clinton (USA):« "Le Honduras est en train de sortir d'une période très difficile... " Honduras: Hillary Clinton (USA) appuie Lobo, le président illégitime.
Mais, cela ne semble pas concerner  les homicides et assassinats… En effet, le Directeur de la Police Nationale du Honduras, José Luis Muñoz, a admis que les violences ont augmenté de manière explosive en 2010 avec un total de 600 cas de plus que pour l’année antérieure. Le fonctionnaire ne divulgue pas les chiffres exacts des morts de l’année écoulée, mais les agences certifient qu’ils dépassent les 16 000, avec une moyenne de 16 par jour.
Pour sa part, Ramón Custodio, Commissaire National aux Droits de L’homme au Honduras a assuré en Octobre 2010 que si le Honduras continuait à assassiner un être humain toutes les 88mm, le pays pourrait finir l’année 2010 avec le triste record du plus haut taux d’assassinats dans le monde.
 
En ce sens, L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pourrait peut-être décréter qu’il y a une « épidémie d’homicides » ? L’OMS a en effet expliqué qu’un taux moyen de 10 points plus élevé en pourcentage par rapport à l’année précédente était considéré comme une épidémie. Le journal La Tribune, sur son site web, indique que la décision de l’OMS est appuyée par la forte poussée de criminalité qui s’abat sur le Honduras. Il est donc possible que si la tendance continue le pays réponde aux critères de l’alerte à l’épidémie pour 2011 et qu’il soit placé en quarantaine.
Les vents soulevés depuis Washington charriaient aussi cette tempête de criminalité. La violence a atteint ce sommet alarmant depuis le Coup d’Etat de Juin 2009 contre le président constitutionnel Manuel Zelaya et au cours du mandat du président « de fait » Roberto Micheletti. Depuis lors, le président Porfirio Lobo s’est attribué l’impunité avec laquelle sont commises les exécutions de jeunes, auxquels on a préalablement attaché les pieds et les mains, par des tirs à la tête, les décapitations dont le nombre a augmenté ces deux dernières années, en plus des viols des femmes - selon ce que décrivent les organisations sociales qui s’en occupent.
 
Ni le Mexique ni la Colombie n’atteignent ces niveaux de violence.
 
Traduction : Alma CSL
Sources :
http://www.telesurtv.net/secciones/noticias/86593-NN/aumento-de-violencia-en-honduras-provoca-alarma/
www.aporrea.org/internacionales/n167969.html

Les femmes honduriennes se heurtent au chômage et aux bas salaires

Tegucigalpa, 6 janvier (RHC).—Une enquête auprès des ménages réalisée par l’Institut National des Statistiques révèle que le chômage et les bas salaires figurent parmi les problèmes qui affectent le plus la femme hondurienne.

L’Institut précise que si, en 2008, près de 33 200 Honduriennes cherchaient du travail, en 2009, le chiffre s’élevait à 47 500.

Luca Renda, représentant adjoint du Programme de l’ONU pour le Développement a affirmé, que bien que le niveau d’éducation des femmes soit supérieur à celui des hommes, des facteurs, limitant leurs chances de travail existent.

Parmi les causes de ce problème, Luca Renda a mentionné les limitations dans les postes de direction et de décision politique, les grossesses précoces et le fait qu’elles doivent faire face à une société machiste.

D’autre part, des professeurs et des étudiants en journalisme de l’Université Nationale Autonome du Honduras ont dénoncé le haut risque pour l’exercice de la profession dans le pays, où l’année dernière, 11 professionnels de la presse ont été assassinés.

Les professeurs et les élèves de ce centre d’études ont condamné les récentes menaces de mort proférées par le vice gérant de l’Entreprise Nationale Portuaire, Mario Coto, contre un groupe de journalistes dans la ville de Puerto Cortés.

L’Université Nationale Autonome du Honduras a signalé dans un communiqué que ces menaces font partie des graves risques aux milieux desquels a lieu l’exercice du journalisme dans ce pays centraméricain.

Le texte rappelle que la majorité des journalistes assassinés ont utilisé la presse comme tribune pour dénoncer des violations des droits de l’homme, des cas de corruption et de narcotrafic.

Au Honduras, les uns comptent leurs dollars, les autres leurs morts

Au Honduras, les uns comptent leurs dollars, les autres leurs morts

Le 15 novembre 2010, la région du bas Aguán au Honduras a été le théâtre d’un massacre de plus, perpétré contre cinq paysans membres de l’organisation paysanne Movimiento Campesino del Aguán (MCA). Les faits se sont produits à l’aube du 15 novembre, lorsque deux cents gardes armés à la solde de M. Miguel Facussé Barjum (1), le magnat hondurien de la palme africaine, ont tiré avec des armes de gros calibre sur un groupe de paysans qui venait présenter les papiers les accréditant comme légitimes propriétaires de la finca (propriété) El Tumbador (municipalité de Trujillo).
Ces assassinats constituent un nouvel épisode dans le conflit agraire qui oppose de longue date le MCA aux grands entrepreneurs et propriétaires terriens de la région : M. Facussé Barjum – président de la société Dinant et oncle de l’ex-président libéral Carlos Flores Facussé (1998-2002) –, M. René Morales Carazo – industriel et frère du vice-président de la République du Nicaragua, M. Jaime Morales Carazo –, M. Reynaldo Canales – lui aussi grand patron –, et M. Oscar Najerá – député du parti Libéral (droite).
A la différence d’autres pays d’Amérique latine, où la culture de la palme africaine connaît un essor très récent – lié à l’élaboration des agro-carburants –, celle-ci est présente au Honduras depuis les années 1970. A cette époque, des réformes agraires ont en effet été promues – souvent par des gouvernements militaires, comme au Pérou et au Honduras – pour réduire la pression sur les latifundia (grandes propriétés) et contrôler le mouvement paysan. La culture de la palme constitue donc un enjeu économique important, qui explique d’une part la force et la capacité des coopératives paysannes, et d’autre part la convoitise des grands propriétaires et entrepreneurs de l’industrie de transformation du précieux végétal.
Au début des années 1990, sous la présidence de M. Leonardo Callejas (Parti national [PN], droite), se met en place la loi de modernisation et développement du secteur agricole (2), qui modifie celle de 1962 sur la réforme agraire. Suivant la même tendance que dans le reste des pays d’Amérique latine, la nouvelle loi privilégie la « sécurisation de la propriété » à travers la titularisation individuelle des terres et l’incursion croissante du secteur privé dans le financement de la production agricole. Ce procédé – développé et promu par la Banque mondiale – est également connu sous l’appellation trompeuse de « réforme agraire assistée par le marché ».
La majorité des organisations paysannes du Honduras s’accorde sur le fait que cette loi marque le début d’une accélération de la réappropriation privée des terres anciennement attribuées à des coopératives dans le cadre de la réforme agraire des années 1960.
Considérant cet accaparement comme illégal, les paysans partent à la reconquête des terres. C’est dans ce contexte que le MCA voit le jour, début mai 2000, en occupant les terres du Centre régional d’entraînement militaire (CREM), soit plusieurs milliers d’hectares utilisés pendant les années 1980 par les instructeurs de l’armée des Etats-Unis pour former les combattants de la Contra nicaraguayenne.
Pour le MCA, l’objectif consiste à faire pression pour l’application des dispositions légales établissant l’usage social de la terre et limitant la concentration agraire.
Dans les premiers temps, la tension entre les paysans et les propriétaires terriens est si forte que le président de la République (l’homme d’affaires Ricardo Maduro, PN) n’a d’autre choix que d’intervenir en personne. Le 12 octobre 2000, 1124 hectares sont titularisés au nom des coopératives du MCA, cependant que l’Institut national agraire (INA) entreprend des démarches pour annuler les titres de propriété indûment attribués aux grands propriétaires.
Toutefois la victoire est de courte durée et, pendant des années, la situation reste explosive et le harcèlement constant.
Le 12 juin 2009, un accord est pourtant signé entre le président hondurien, M. Manuel Zelaya, et les organisations paysannes de l’Aguán. Il établit qu’aucune expulsion ne pourra se réaliser avant que la légalité sur les titres de propriété et les ventes de terres n’ait été établie par les autorités compétentes. Mais le coup d’Etat du 28 juin 2009 met fin à cette courte trêve. Le MCA, qui, comme de nombreuses organisations populaires, a rejoint le Front national de résistance contre le golpe (3), se retrouve une fois de plus dans la ligne de mire.
Les attaques reprennent avec plus de vigueur au début de l’année 2010, avec l’entrée en fonction du gouvernement de facto de M. Porfirio Lobo, parvenu au pouvoir lors des élections organisées à l’ombre du putsch militaire, en novembre 2009. Face à la paralysie du processus de titularisation, le mouvement (4), qui recense désormais plus de 3 500 familles organisées en centaines de coopératives, a en effet décidé de reprendre, le 9 décembre 2009, les occupations de terres.
Le 8 janvier, une première expulsion violente des terres nouvellement occupées a lieu : 27 personnes, dont dix femmes, sont détenues. Le 13 janvier, trois dirigeants du MCA sont arrêtés, ce qui porte à 18 le nombre de membres du MCA emprisonnés depuis la création du mouvement. Dans un communiqué, l’organisation dénonce par ailleurs la présence menaçante d’hommes armés aux alentours des terrains des coopératives et accuse un colonel de l’armée de « prêter ses services » aux entrepreneurs de la palme africaine.
Mi-février 2010, des groupes paramilitaires à la solde des grands propriétaires, appuyés par l’armée et la police, attaquent les campements du MCA et font plusieurs blessés. Les faits se produisent alors même qu’une délégation du MCA négocie la ratification des accords signés avant le putsch de 2009, avec l’actuel ministre de la réforme agraire, Cesar Ham. Ce dernier, un ancien député du parti de gauche Union démocratique (UD), s’est à la fois opposé au coup d’Etat… et l’a légitimé en acceptant d’entrer au gouvernement de M. Lobo. Depuis cette « position », il prétend jouer le rôle de « courroie de transmission » des revendications populaires auprès du gouvernement.
Début mars 2010, de nouvelles négociations s’ouvrent entre le gouvernement et les paysans du MCA alors que la région est totalement militarisée et subit une intense répression. Quarante personnes ont été détenues pendant le processus de dialogue, y compris le responsable régional de l’INA, M. Coronado Ávila Mendoza. Le dirigeant du MCA, M. Rudy Hernandez, décrit la situation : « La région du bas Aguán a été inondée de militaires, 28 coopératives étaient en cours de récupération (de leurs terres) et c’est pour cette raison que le 13 avril, après une réunion de plus de quinze heures avec le gouvernement, qui ne voulait nous concéder que 6000 hectares, nous en avons obtenu 11 000. Nous avons signé parce que nous étions sous la menace des canons et nous ne pouvions pas mettre en danger la vie de nos compagnons. Malgré tout, la lutte n’a pas été seulement pour cette quantité de terres mais pour toute la terre assignée à la réforme agraire (5). »
Le 13 avril 2010 les deux parties « s’entendent » donc : 3 000 hectares de terres affectées à la palme africaine seront titularisés immédiatement en faveur de 28 coopératives et après évacuation volontaire des champs occupés (par les paysans), les mêmes surfaces (en friche) leur seront attribuées dans un délai de trois mois et à un autre emplacement. Enfin, dans un délai d’un an, les paysans devront recevoir 1 000 hectares cultivés en palme et 4 000 hectares non cultivés. Le président de facto se rend lui-même sur place et se porte garant des accords.
Mais l’apaisement qu’on aurait pu attendre à partir de la signature des accords n’a pas lieu. Au contraire, la zone de l’Aguán connaît un regain de tension. En effet, le magnat de la palme, M. Facussé, donne la mesure du peu de cas qu’il fait des dispositions légales. Il annonce qu’il fera appel des décisions prises auprès des tribunaux.
Allant au-devant de ses désirs, le 20 avril, l’armée resserre son étau autour de la communauté Guadalupe Carney (fondée sur les terres occupées du CREM), qui se retrouve complètement encerclée par plus d’une centaine d’effectifs des commandos Cobras et de militaires. Le prétexte : l’arrestation de membres du MCA. Par ailleurs, le syndicat des travailleurs de l’INA (Sindicato de Trabajadores del INA [SITRAINA]) de la région dénonce des menaces et des intimidations contre ses membres.
Le 23 avril, alors que le MCA fait état de l’invasion imminente de la communauté Guadalupe Carney par l’armée, M. Facussé annonce qu’il refuse de négocier ne serait-ce qu’un hectare de terre. Le bras de fer engagé avec le MCA s’étend à l’INA et à son directeur dont le propriétaire réclame ouvertement la tête. Cette situation révèle le double jeu du gouvernement qui, d’un côté, fait mine de jouer la conciliation par le biais de l’INA, et de l’autre, prend prétexte du climat de tension pour militariser la région.
Quelques jours plus tard, le 28 avril, la radio communautaire de Zacate Grande (une communauté située dans le golfe de Fonseca, région pacifique, à 150 km de la capitale) est attaquée et détruite par des hommes armés à la solde de M. Facussé.
Le 25 mai, le quotidien La Prensa avait publié un entretien avec M. Facussé dans lequel celui-ci affirmait que « le problème de l’Aguán détruirait l’économie », laissant ainsi entendre que le « climat d’insurrection » dans la région faisait fuir les investisseurs étrangers (6). En juin 2010, l’annonce du licenciement de 500 employés des entreprises de Miguel Facussé dans la région constitue une manœuvre de plus pour attiser les dissensions entre les paysans.
Le 21 juin, une opération conjointe de membres des bataillons Cobras et des vigiles de l’entreprise de sécurité Orión (recrutée par M. Facussé), menée dans le but d’arrêter deux membres de la coopérative La Aurora, provoque la mort d’un jeune de 17 ans. L’autopsie révèle douze impacts de balles (7). Le communiqué du MCA souligne que la finca La Aurora avait été assignée à la coopérative par l’INA.
Le 17 août, trois membres du MCA (dont un adolescent de 14 ans) sont assassinés. Quelques jours plus tard, un affrontement a lieu à Zacate Grande entre les occupants des terres récupérées et les habitants de villages voisins, à qui M. Facussé a remis des « titres de propriété » et fait miroiter la construction d’un collège pour leurs enfants.
La liste des intimidations et arrestations arbitraires s’allonge tous les jours mais les institutions financières internationales ne sourcillent pas. Dans une lettre (8) adressée le 17 novembre 2010 au président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick, l’ONG canadienne Rights Action accuse celle-ci d’être coresponsable des exactions commises dans l’Aguán. Dénonciation fondée sur le fait que le 5 novembre 2009, Dinant avait reçu de la Corporation financière internationale (IFC) – chargée de l’attention au secteur privé au sein de la Banque mondiale – le prêt n° 27.250, à hauteur de 30 millions de dollars.
Les rumeurs, régulièrement relayées par la presse, faisant état de l’existence de groupes armés au sein du MCA se sont renforcées ces derniers jours. Certains médias croyant même savoir que les bases d’entrainement de la guérilla se trouveraient au Nicaragua (9)… Ironie du sort : les terres originalement occupées par le MCA, avaient, elles, bel et bien servi de base pour les troupes de la Contra, dont l’objectif était précisément d’agresser le Nicaragua voisin…
Le massacre du 15 novembre a donné un nouveau prétexte à l’envoi de l’armée dans la région. Mais contre toute attente, au lieu de s’en prendre aux milices armées des entrepreneurs de la palme, ce sont les bureaux de l’INA – ceux-là même où sont entreposés les dossiers de régularisation des terres du MCA – qui ont été militarisés.
Le 6 décembre les paysans ont repris les blocages de route pour exiger que justice soit faite. Le 7 décembre, un communiqué du MUCA avertit que la communauté Guadalupe Carney est de nouveau encerclée par l’armée.
Le 15 décembre, 600 militaires ont pris position sur les collines alentours et des hélicoptères survolent la zone.
Hélène Roux
Journaliste et sociologue.
(1) Giorgio Trucchi, « Masacre y barbarie en el Bajo Aguán », Secrétariat régional latino-américain (Rel-UITA), 16 novembre 2010.
(2) « Ley para la Modernización y Desarrollo del Sector Agrícola (LMDSA) », Institut agraire national (INA), 5 mars 1992.
(3) Aujourd’hui Front national de résistance populaire (FNRP).
(4) Qui se présente également sous le sigle MUCA (Mouvement uni des paysans de l’Aguán).
(5) German Reyes, « Incumplimiento del gobierno caldea los animos en el Aguán », Revistazo, 18 novembre 2010.
(6) « Problema del Aguán destruiría la economía », La Prensa, 25 mai 2010.
(7) Giorgio Trucchi, « Asesinato salvaje de joven del MUCA », Rel-UITA, 22 juin 2010.
(8) « Letter to the World Bank », Rights Action, 17 novembre 2010.
Source : le monde diplomatique

Le 10 ème journaliste assassiné cette année au Honduras

Henry Suazo a été assassiné ce matin, il est le 10 ème journaliste assassiné cette année au Honduras. Après le Mexique (14 morts) le Honduras est le pays le plus dangueureux pour les journalistes devant l'Irak (9 morts).
 
Les autres victimes sont Joseph Ochoa, du canal 51; David Meza, de Radio El Patio; José Bayardo Mairena et Víctor Manuel Juárez, de Radio Súper 10; Nahum Palacios, de la Television del Aguán et Luis Chévez, de la station W105, Georgino Orellana, d'un canal de San Pedro Sula; Nicolás Asfura, journaliste radical et Luis Arturo Mondragón, directeur d'information du Canal 19 de la ville d'El Paraíso.
 

Honduras : Discours d’une enseignante, militante de la Résistance, le jour où les élèves de son école reçoivent leur diplôme. (Rebelion)

Leyla ZUNIGA
statue du General Francisco Morazán
Notre monde n’a pas eu des étudiants depuis toujours. Les universités n’ont pas existé de tout temps. Les écoles sont une invention récente et les temps où a existé une relation entre un maître et son élève ne sont pas très anciens. Cela remonte à l’époque qui vit naître les grandes religions historiques comme le judaïsme, le bouddhisme et l’hindouisme et aussi à l’époque de la Grèce des philosophes où un petit nombre de savants privilégiés connaissaient l’art de déchiffrer la vie et, avec des artifices de magie, avec des mythes en guise d’explications et avec le logos au centre de leur raisonnement et de leur volonté de comprendre, ils inventaient un sens à la totalité du monde extérieur.
Les disciples étaient des espèces d’éponges qui absorbaient toutes les sortes de savoirs qui leur arrivaient, mais les pauvres ne sortaient pas de leur rôle d’esclaves et on ne devenait disciple que si on appartenait à la caste religieuse, politique ou militaire.
Dans ce savoir naissant, le soleil voyageait d’est en ouest, la Terre était plate et si vous arriviez au bord du monde, vous pouviez tomber dans l’abîme ; les dieux faisaient des enfants aux femmes qui mettaient au monde des centaures à visage humain et avec un corps d’animal ; la lune était un prétexte pour les amoureux et une tache ronde peinte par un dieu pour éclairer les hommes. Le savoir était un privilège d’une infime minorité et l’ignorance le patrimoine de l’immense majorité.
L’éducation servait pour exploiter et les maîtres traitaient leurs esclaves comme des bêtes de somme et tout aurait continué ainsi si ces derniers n’avaient pas fini par ouvrir les yeux.
Le Moyen Âge fit main basse sur les connaissances et les emporta dans les couvents. Vous ne pouviez donc pas devenir un écolier si votre famille ne possédait pas assez de bien pour payer un maître ou une institutrice.
La Révolution Française nous apporta les Lumières. Il fallait que l’éducation devînt laïque. Les hommes devaient se libérer de l’ignorance, des préjugés, des peurs religieuses et des dogmes qui pétrifiaient les esprits. Avec le marxisme, Dieu devint un conte de fées dispensé de nous expliquer que son soleil tournait autour de la terre et que sa terre, créée par un oracle obscur, demeurait immobile en son centre aristotélicien.
Qui a mis en application ces valeurs dans notre pays et en Amérique Centrale ?
C’est le Général Francisco Morazan, mais non pas ce général que vous pouvez voir sur la Grande Place de Tegucigalpa parce que celui-là c’est celui que les familles riches du Honduras et les militaires des Forces Armées et les membres de la Police qui matraquent le peuple honorent avec des bouquets et une hypocrite vénération. C’est logique : ils adorent la pierre, le marbre et l’arriération.
Ces gens veulent un Morazan impassible, immobile, qui reste là sans bouger, sans dire un mot, sans prononcer une parole, qui se taise, qui garde le silence.
C’est pourquoi ils ne peuvent pas tolérer la troupe des militants fidèles à Morazan, ces combattants qui manifestent dans les rues, qui protestent et veulent sauver ce pays dont les riches, les gringos et les Forces Armées ont fait un modèle d’arriération et d’ignorance.
L’Église elle-même, en son temps, condamna le Général Morazan, car il l’avait dépossédée de ses biens immobiliers. L’Église cherchait le ciel, mais la terre l’intéressait bien davantage. Il se trouva même une religieuse, au Guatemala, pour raconter qu’elle parlait avec les anges et que ceux-ci, la nuit, lui écrivaient des billets de papier blanc qu’elle semait ensuite dans les cloîtres des couvents et sur ces billets il y avait écrit : « Celui qui tuera Morazan gagnera directement le Ciel sans passer par l’antichambre du Purgatoire ».
Croyez-vous que Morazan aurait serré dans ses bras le Cardinal après que celui-ci ait apporté tout son soutien au coup d’État ?
Non, parce que Morazan, en son temps, irrita l’Église et aujourd’hui les véritables combattants fidèles à Morazan continuent d’irriter l’Église.
Pourquoi je vous raconte ça ?
En tant qu’enseignants, nous vous enseignons les mathématiques, les sciences naturelles, la philosophie, l’histoire, la sociologie, la sylviculture, l’agronomie, la physique, l’espagnol, mais, surtout, nous vous avons enseigné que le pays il faut le défendre dans la rue, dans les luttes, dans les marches de protestation et dans les rêves, qu’il faut le libérer des chaînes d’un système qui mise sur les nombres et qui méprise les personnes. Nous vous avons enseigné la dignité.
Pas question de courber la tête.
Il n’est pas facile de réussir ses examens de nos jours. Vos parents ont fait de grands sacrifices et vous, vous ne les avez pas déçus. Vous avez fait un pas en avant important ; beaucoup s’égarent en chemin, d’autres avec beaucoup de qualités, ne trouvent pas l’occasion de mettre celles-ci en œuvre.
Ce que vous voyez devant vous, ce décor de fête, vos parents assis, là, dans cette salle, et vous sur le point de recevoir votre diplôme et vos professeurs endimanchés et cette ambiance de fête… Ça, jeunes gens et jeunes filles, c’est le rêve, c’est l’aboutissement des difficiles exercices scolaires, des dures épreuves d’examen, des longues heures d’étude, de vos uniformes scolaires mal repassés, des nuits d’angoisse de vos parents qui ont tant peiné à réunir l’argent qui leur était demandé.
Tout cela ce n’est qu’une goutte de la réalité, ce n’est qu’un lieu où règne la joie, ce n’est qu’un îlot de fête.
Parce qu’après aujourd’hui il y aura un samedi, il y aura un lendemain et il y a un chemin qui nous attend.
Vous voici arrivés à mi-chemin, mais le chemin continue. L’université est là qui vous attend. Continuez à étudier. Il y a peu de lieux pour le travail, mais il a toujours un lieu pour la créativité.
Ayez une vie digne quel que soit l’endroit où vous vous trouverez ; illuminez des routes par votre conduite. Soyez des phares qui donnent la bonne orientation ; que vos rêves ne s’enlisent pas dans l’individualisme ; en plus de lutter pour vote famille, luttez pour votre pays.
Aux futurs experts-comptables, je dis : 2 plus 2 ça ne doit jamais faire 5, pas plus que 100 plus 100 ne doivent faire 20 ; quelle que soit l’entreprise où vous travaillerez, soyez solidaires de vos frères ; ne fabriquez pas de fausses comptabilités parce que tôt ou tard la vie passe la facture.
Aux futurs agronomes, je dis : n’obéissez pas si on vous commande de semer du maïs ou des haricots rouges avec des gènes de poissons ; souvenez-vous que ce qui importe avant tout c’est de produire et d’être utile, mais que c’est une priorité encore plus grande d’assurer la sécurité alimentaire du pays. Et j’ajoute que personne n’est tenu d’obéir à qui que ce soit si cette obéissance implique de faire perdre sa dignité à un être humain, quel qu’il soit.
Je dois exprimer une reconnaissance toute particulière à vos maîtres ; ce sont eux les sculpteurs de vos destins professionnels ; en quelque sorte, la responsabilité de vos succès et de vos échecs incombe à la formation que l’école vous a donnée.
C’est pourquoi je les exhorte à faire en sorte que la mise au bon niveau professionnel et l’attention apportée à leurs élèves soient les bases fondamentales sur lesquelles repose notre devoir d’enseignants. Je tiens à exprimer ma reconnaissance aux parents, à ces parents qui nous ont supportés avec patience. Ces parents ont compris que nous avons subi les injures et les calomnies des médias de la communication qui défendent les intérêts des riches. Ces médias avaient parié que nous ne tiendrions pas jusqu’au bout de l’année scolaire. Ils ont reçu une leçon.
Parents, enseignants, élèves, soyons attentifs à la réalité sociale, à la vie, en somme. C’est ici qu’il nous a été donné de vivre, c’est ici qu’il nous est donné de rêver, d’espérer, qu’il nous est donné de lutter. Soyons attentifs parce que le pays et la patrie, parfois, nous appellent, soyons attentifs.
Soyons éveillés, disait Jésus et Jésus avait bien raison, parce que comme l’a fort bien dit le poète chilien Pablo Neruda : « Hautes sont les étoiles dans la nuit et Morazan veille ».
Traduit par Manuel Colinas Balbona pour Le Grand Soir

MDR commémore le premier anniversaire de l’assassinat de Walter Trochez


Tegucigalpa 13 décembre 2010.  Le mouvement Diversité en Résistance (MDR) a commémoré aujourd’hui la première année depuis de l’assassinat du défenseur des droits humains Walter Trochez, lequel s’est passé le 13 décembre 2009, au « mains des groupes de nettoyage et de prophylaxie sociale de l’Etat, dirigés à ce moment là par le dictateur et président de facto Roberto Michelleti Bain ».

Par un communiqué, le MDR a rappelé que Trochez avait été « torturé puis assassiné », et que cet assassinat représente une perte irrécupérable pour la force de lutte pour les droits humains au Honduras et pour la région latino-américaine.

Ses camarades décrivent Trochez comme un leader et un pilier dans l’obtention de meilleures conditions de vie pour les groupes qui souffrent une grande exclusion sociale basée sur leur genre, leur pauvreté, leur condition sexuelle, leur statut de VIH et leur âge.

Le MDR assure qu’il maintiendra « la lutte pour qu’on reconnaisse l’essence de ce crime mais aussi d’autres assassinats de type politique ; crimes que le gouvernement de facto et l’illégitime successeur du coup d’état Porfirio Lobo aspirent à laisser dans l’impunité, en prétendant qu’il ne s’agissent que de « crimes de délinquance commune », en mettant le Honduras dans la plus grande vague d’inégalité, de violence d’Etat et d’impunité des deux dernières décennies.

Le mouvement demande à la communauté internationale de se maintenir constamment vigilante sur la situation de violence d’Etat qui existe au Honduras, « pour que les disparitions et les assassinats s’arrêtent, et pour que d’autres personnes courageuses en opposition à l’Etat répresseur et illégitime ne souffrent pas les conséquences du camarade Walter Trochez ».

Dans le communiqué le MDR a rejeté, de façon catégorique, l’ingérence que les Etats Unis ont historiquement eu sur le Honduras et la région latino-américaine, facteur déterminant dans le maintien des différences entre les riches et les pauvres, ainsi que dans la prolifération des groupes armés et entités répressives de l’Etat sous le modèle « démocratique ».

Ils condamnent, dans leurs efforts pour faire reculer les mouvement populaires qui luttent contre les inégalités, que ces groupes armés « battent, assassinent, et torturent des jeunes, indigènes, afro-descendants, paysans, femmes, étudiants, artistes, enseignants, travailleurs, et membres courageux de la communauté Gay-Lesbienne-Trans latino-américains, montré par le cas emblématique de Walter Trochez ».     

Ils ont aussi rejeté le rôle honteux de la soit-disant « commission de la vérité », phénomène médiatique créé avec les conseils des lobbyistes étatsuniens, pour masquer les évènements du coup d’Etat contre le président légitime du Honduras, Manuel Zelaya Rosales, le 28 Juin 2009, et qui a sapé les faibles piliers de la démocratie hondurienne.

Ils dénoncent que le coup d’Etat a déclenché une persécution indiscriminée contre leaders et membres de la communauté « Gay-Lesbienne-Trans, déterminante dans les disparitions, tortures et assassinat de 39 membres de cette communauté depuis le 28 Juin ».

Les membres du mouvement, qui déclarent une résistance permanente, ont manifesté qu’ils vont lutter jusqu’à la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante, et « la restitution de l’ordre constitutionnel, violenté depuis le coup d’état, lequel a permis l’établissement ouvert d’un Etat répresseur, criminel et qui s’achemine vers l’établissement d’une dictature militaire-entrepreneuriale et cléricale ».  

Dans le communiqué ils répudient la « colombinization » du pays, instaurée par des accords de coopération « gouvernementaux » en matière de sécurité nationale, entre le gouvernement colombien et le « successeur du coup d’Etat et illégitime gouvernement de Porfirio Lobo Sosa ».

Ils affirment que ces accord sont établis avec le but d’éradiquer l’opposition sociale, désarticuler les mouvements civils, nier les droits humains et établir un état d’exception permanent, pour se permettre de harceler, intimider, torturer et tuer des hommes et femmes qui luttent jour après jour pour récupérer le Honduras des mains criminelles de l’Armée, la police et les paramilitaires colombiens qui sont rentré au pays.

Le MDR a réitéré que « la mort du camarade Walter Trochez ne va passer à l’histoire comme une mort inutile, mais nous allons maintenir notre lutte pour que les idéaux et convictions pour lesquelles il a donné sa vie soient des piliers essentiels pour la reconstruction d’une société plus juste, un pays sans classes privilégiées, [pour éviter] une terre sans pitié dans les mains criminelles des propriétaires fonciers, inflexibles aux forces brute des armes ».

Traduction de GC du titre MDR recuerda primer aniversario de asesinato de Walter Trochez

Les Victimes de la Guerre Contre les Paysans au Honduras

Miércoles 22 de Diciembre de 2010 14:35 Dick et Maria Emanuelsson
Neuf balles des gardes de Miguel Facussé sont restées dans le corps de Maximiliano

Miguel Facussé est « un assassin sorti de l’enfer » et il va « s’approprier de tout le pays en utilisant les même méthodes qu’il utilise ici » : Père Fausto Milla

BAJO AGUAN/ DECEMBRE 2010/ Aujourd’hui ont continué les expulsions des paysans du Bajo Aguán [NDLT : zone nord du pays]. Aujourd’hui c’était la Coopérative San Esteban, affiliée à l’organisation de paysans MUCA.
Pressionnés pour obtenir des « résultats dans la recherche d’armes », des centaines des militaires et policiers Cobras sont rentrés dans la zone, en causant horreur et angoisse dans l’humble population. Jusqu’à maintenant les forces de l’ordre on été loin de trouver les « milliers d’AKA-47 » que soit-disant possèdent les « guérilleros paysans entrainés par les ex-guérilleros sandinistes nicaraguayens ». Ils on juste trouvé un fusil pour chasser les oiseaux.  

Ce n’est pas la première fois que les paysans de San Esteban sont victimes de la répression étatique. Maximiliano López, avec 24 ans de travail dans la campagne de l’Aguán, et membre de la coopérative de San Esteban, a été victime de la guerre sale menée contre la paysannerie le 4 novembre.
RAFALES INDISCRIMINEES DE LA PART DES GARDES DE FACUSSE
Sept radiographies du corps de Maximiliano on détecté que le paysan avaient neuf bales dans son corps. Il enlève son T-shirt et il commence à montrer les perforations où les balles sont entrées, et pour quelques cas, également sorties après que les gardes du propriétaire foncier le plus puissant du Honduras, Miguel Facussé, aient tiré de façon indiscriminée le 4 novembre 2010.

Le paysan n’a pas été que victime d’une tentative d’assassinat. Lorsqu’il était interné à l’hôpital, la police est arrivée pour enquêter sur sa présence sur le site et son état de santé. Et comme il était un témoin survivant de l’embuscade, il a eu peur et s’est enfui de l’hôpital.

Il dît, ainsi que les camarades qui l’accompagnaient, qu’ils sont prêts à mourir debout plutôt que de céder à celui qu’ils appellent « le Patron », M. Facussé. La lutte pour la terre continue, peu importe que les médias fidèles au Patron fassent leur guerre médiatique, en diabolisant les paysans, en les qualifiant de « guérilleros » et « d’envahisseurs de la propriété privée ».

Qui sont ces gardes qu’a Miguel Facussé dans la région ? Je lui demande.

-« Aucun type d’identification n’a pu être faite. Parce qu’ils changent souvent les gardes… Ils portent des cagoules », répond M. Lopez. Il est interrompu par le Père Fausto Milla, infatigable combattant populaire au service du peuple hondurien, qui sait qui est le Patron :

- « Mais on sait que celui qui les envoie c’est Miguel Facussé ! Cet homme est sorti de l’enfer pour venir semer la mort au Honduras ! Cet homme va commencer à s’approprier tout les pays en utilisant les méthodes qu’il utilise ici. C’est pour ça qu’on doit s’unir et s’organiser : pour arrêter et changer ça ».

A LA COUR PENALE INTERNATIONALE (CPI)


Le Père Fausto Milla, indigné par les impressions et impacts qu’il a eu après quatre jours dans le Bajo Aguán, quelifie M. Facussé de « voleur et d’assassin ».  
- « Que l’on envoie Facussé, Gorilletti, les civils et militaires à la Cour Pénale Internationale (CPI) pour qu’ils soient jugés pour les assassinats et les crimes commis », dit le combatif prêtre, qui est aussi médecin naturaliste et qui a été chassé par les militaires pendant la décade noire du Honduras des années 80s.

Le MUCA et le régime du Pepe Lobo ont suscrit, le 15 Avril 2010, un accord où les 3.500 familles paysannes affiliées au MUCA  bénéficieraient de 11.000 hectares de terre, réparties en trois occasions différentes. En échange, les paysans doivent partir de la vingtaine de fermes qu’ils occupent, accord qu’a respecté le MUCA, mais complètement ignoré par le régime [NDLT : de Pepe Lobo].

FACUSSE PROFITE DU VIDE
En outre, le bureau de l’Institut National Agraire, INA, en charge de la reforme agraire des titres de propriété des terres de l’Etat, a été occupé par les militaires par ordre du régime de Lobo. Par cette action, l’accord MUCA-Lobo est resté dans le vide. Vide dont Miguel Facussé et ses avocats profitent pour que les juges demandent l’expulsion - par de militaires- des paysans des terres auraient déjà dû leu être assignées selon l’accord.

Commentant cette situation de « non application de l’accord » entre le régime de Porfirio Lobo et une des organisations des paysans du Bajo Aguán, le père Milla dit :

Pepe est un putschiste et le Père d’Escoto, ex président de l’Assemblé Générale des Nations Unies a dit que tous les putschistes sont des menteurs, des assassins, des voleurs et des criminels. Voilà qui est Pepe. Et c’est à lui de prendre des mesures pour changer tout ça.

Le Front National De Résistance Populaire (FNRP) a publié hier un communiqué où il rejette et condamne les actions ordonnées par Porfirio Lobo, qui ont aussi été étendues hier dans la zone sud du pays, à  Zacate Grande. Dans cette communauté, où les habitants ont vécu pendant plus d’un siècle, les paysans on été agressés par des policiers militarisés, et on a arrêté huit femmes et sept hommes, qui on été brutalement frappés par les forces de l’ordre, selon la version des victimes.

Le communiqué de presse du FNRP finit par dire « Nous responsabilisons Miguel Facussé, Porfirio Lobo y Oscar Alvarez [ministre de sécurité] comme les principaux responsables des crimes qui sont en train d’être commis contre nos frères en Silín y Zacate Grande. Nous demandons l’immédiate libération des personnes arrêtées dans ces actes de violence ; ainsi que l’apparition avec vie et sans préjudice pour la santé des personnes disparues. Nous faisions un appel au gouvernements du monde et organismes internationaux des droits humains à  prêter attention à ce qui se passe au Honduras, où la vie et l’intégrité humaine sont bafoués systématiquement ».

Vidéo-reportage (2), 25 min : http://vimeo.com/17912432
2. Sous le feu les paysans du Valle du Bajo Aguán : http://vimeo.com/17845367
3. Contre l’homicide de la planete et les assassinats des paysans au Honduras! http://vimeo.com/17460421
VIDEOS HONDURAS: http://vimeo.com/album/220363


Artcile traduit para GC
 

Entretien avec François Houtart

« Au Honduras, la répression continue... »



par Giorgio Trucchi
Journaliste à Opera Mundi

publié : le 17 décembre 2010

Traduction française : Thierry Deronne

Le Honduras se débat en pleine crise économique, sociale et politique depuis le coup d’État qui a chassé du pouvoir le président Manuel Zelaya en juin 2009. Malgré l’image de “pays pacifié et normalisé” que l’actuel gouvernement de Porfirio Lobo tente de projeter internationalement, les organisations qui intègrent la Plateforme des droits humains du Honduras continuent de dénoncer les constantes violations des droits de l’homme et ont installé une "commission de la vérité" pour éclairer les abus commis depuis du coup d’État.
François Houtart (photo), prêtre, sociologue, membre du Conseil international du Forum social mondial est également membre de la Commission de la vérité. Dans cet entretien donné à Opera Mundi, il analyse la délicate situation que vit le Honduras. Le sociologue belge est convaincu qu’une consolidation du projet de refondation du FNRP (Front national de résistance populaire) pourrait impliquer une augmentation de la répression et que le gouvernement des États-Unis n’est pas étranger à cette situation. Selon lui, ce dernier souhaite se repositionner dans la région latinoaméricaine, le coup d’État au Honduras étant une pièce importante de cette stratégie.
GT : Dix-sept mois après le coup d’Etat au Honduras, comment voyez-vous la situation des droits de l’homme dans ce pays ?
F.H : Elle ne s’améliore pas. Elle empire même avec la difficile situation sociale et économique. Nous savons que le coup d’Etat a été mené par une oligarchie traditionnelle opposée aux processus de changements. Elle refuse de perdre ses privilèges. A présent qu’elle détient de nouveau le pouvoir et qu’elle contrôle la politique et l’économie, elle refuse toute autre avancée sociale. Tous ceux qui tentent de lutter sont vus comme des ennemis à abattre. Il ne se passe pas de nouvelle semaine sans victimes. Nous vivons encore une situation très tendue.
GT : Quel est le rôle de la Commission de la vérité dans un contexte aussi compliqué ?
FH : Les objectifs de la commission sont d’enquêter sur les violations des droits humains à partir du coup d’État, sur l’histoire de ce dernier, ses conséquences, sur qui furent les acteurs à l’origine de cet événement. Et finalement, d’enquêter sur le contexte général du pays car on ne peut comprendre ces faits sans connaître la structure sociale, économique et politique du Honduras. Tout ceci permettra d’éclairer ce qui s’est réellement passé et de montrer qui sont les véritables responsables.
GT : Récemment, le représentant du Département d’Etat nord-américain Philip J. Crowley a déclaré que “le thème des droits de l’homme n’est pas une condition préalable au retour du Honduras au sein de l’Organisation des Etats américains (OEA)”. Quelle lecture faites-vous de cette déclaration ?
FH : Cela fait partie de la logique politique des Etats-Unis. Ils ont condamné le coup d’État comme méthode mais pas comme objectif : stopper les processus de changement en cours. A présent, ils veulent légitimer l’actuel gouvernement pour poursuivre ses politiques et donner l’apparence d’une normalisation dans la région.
GT : Quel rôle a joué le coup d’Etat au Honduras dans la région ?
FH : Le Honduras était l’élément le plus fragile de l’ensemble des pays qui mènent des processus de transformation. C’est donc un avertissement à tout le continent et nous avons observé des suites dans plusieurs pays. Lorsqu’un pays refuse de s’aligner sur les politiques nord-américaines et les oligarchies locales, on observe des interventions non plus militaires comme par le passé, mais des déstabilisations qui s’appuient sur de nouvelles méthodes et instruments.
GT : La question du rôle du président Obama dans le coup d’État au Honduras est posée par certains. Qu’en pensez-vous ?
FH : Quand on observe sa politique extérieure, il ne fait pas de doute qu’il s’agit d’une continuité avec la période antérieure. Le style peut différer, pas la substance. Le cas du Honduras en fournit une claire illustration.
GT : On dit aussi que les Etats-Unis ont beaucoup de problèmes au Moyen-Orient et qu’en ce moment l’Amérique latine ne constitue pas une priorité.
FH : Le continent latino-américain conservera toujours une grande importance pour les États-Unis, le contrôler est nécessaire. Il est évident que les processus d’unité latinoaméricaine les préoccupent beaucoup. Comme les préoccupent également l’orientation de ces processus qui cherchent à envisager l’économie et la politique au delà de l’économie capitaliste et de l’économie de marché. Il s’agit, pour les Etats-Unis, d’une menace à long terme pour la continuité du système et leurs intérêts.
GT : Dans le cas du Honduras, est-ce un tel changement de système qui préoccupe le plus les États-Unis ?
FH : Pour une part, en effet. Mais le plus important est l’adhésion du Honduras à l’Alliance bolivarienne des peuples d’Amérique ( Alba). Du point de vue des Etats-Unis, il s’agissait d’un mauvais signal pour d’autres pays de la región centraméricaine et c’est pourquoi ils ont décidé d’intervenir.
GT : Le processus de formation du FNRP au Honduras est inédit dans la région. Croyez-vous que le Front pourra atteindre l’objectif de refonder le pays ?
FH : Il s’agit d’une résistance organisée par des mouvements de base et c’est quelque chose de très innovateur. Je crois qu’il pourra atteindre ses objectifs tant qu’il maintiendra l’unité de tous les secteurs et que tôt ou tard, il puisse trouver une traduction dans le champ politique pour promouvoir des réformes structurelles de l’Etat.
GT : Une montée en puissance du FNRP peut-elle impliquer davantage de répression ?
FH : Cela ne fait pas de doute. Le gouvernement actuel croit que les gens vont se lasser et que la résistance va disparaître peu à peu. Si cela ne se produit pas, comme je le crois, il va s’écrire un scénario de violence très préoccupant.
GT : Dans ce contexte, la présence d’une Commission de la vérité revêt une importance accrue ?
FH : Les travaux ont déjà commencé. Tous les membres ont parcouru le pays pour recueillir des témoignages et analyser les avancées du processus.
Source :
http://operamundi.uol.com.br (original portugais)
http://nicaraguaymasespanol.blogspot.com (version espagnole)

A Nouveau le sang des paysans courre au Honduras


Rejet total du massacre des paysans de la vallée de l’Aguán par nombreuses organisations nationales et internationales, tandis que les autorités corrompues sont protégées par l’impunité et ne souhaitent jamais la paix et la justice pour le pays qui lutte chaque jour pour la survie. 
Tegucigalpa 17 novembre 2010. La population hondurienne, les organisations sociales, politiques et de défense des droits de l’homme honduriennes rejettent totalement le  massacre des paysans  habitant  la vallée de l’Aguan, qui a eu  lieu  la matinée du lundi, perpétré par des  « paramilitaires organisés et payés  par Miguel Facusse, le propriétaire de ces terres ». 

Les premiers à avoir condamné le fait ont été les organisations de défense des droits de l’homme qui ont exprimé leur inquiétude quant à l'impunité avec laquelle ce genre d'événements se passent depuis quelque mois dans la vallée de l’Aguán.  Le  Comité des parents de détenus disparus, au Honduras COFADEH,  le Comité pour la défense des droits de l’homme au Honduras  CODEH ainsi que le Centre de prévention et de traitement des victimes contre la torture CPTRT, ont condamné ces actes.

Le Front national de la résistance Populaire  FNRP, a exprimé à travers un communiqué, une forte condamnation contre le massacre des paysans de la communauté  de Tumbador, et a demandé l’arrêt du massacre des paysans de la vallée de l’Aguán.
 
 Le Front avance dans ce communiqué que  « ce terrible crime relève de la responsabilité de l'oligarque Miguel Facussé qui a recruté des centaines d'assassins, avec les conseils des groupes paramilitaires colombiens, pour massacrer et expulser les paysans des terres qui leur appartiennent légitimement, selon l’accord de l'Institut National Agraire INA.

Le FNRP désigne également comme responsable le « régime de facto de Porfirio Lobo »  complice de ce crime tout en dénonçant la tolérance que montrent les forces armées honduriennes, la police nationale et les  opérateurs de  justice face aux  crimes récurrents ordonnés par Miguel Facuse.

Pour leur part, les grandes organisations de paysans,  la Confédération nationale des agriculteurs CNC, le Conseil de coordination des organisations paysannes de Honduras COCOCH, La Confédération Nationale des femmes paysannes du  Honduras  CHMC, le Syndicat des travailleurs de l’Institut national agraire SITRAINA, ont également fortement condamné l'intention malveillante et la préméditation des tueurs à gage et acteurs  intellectuels du  massacre.

Les agriculteurs organisés ont demandé au ministère public MP, à la Cour suprême de justice CSJ, « qu’ils veillent à éclaircir ces évènements et à effectuer le nécessaire pour trouver les responsables  de ce crime odieux perpétré contre les compagnons du mouvement paysan de la MUCA  dans la région de la vallée de l’Aguan ».

Les artistes honduriens ont affirmé leur solidarité avec les paysans et paysannes et ont fermement condamné « l'attitude du régime 'héritier du coup d'Etat », qui consiste à vouloir justifier les évènements en les attribuant à une tentative d’occupation de la propriété privée de Monsieur Facuse. Ils appellent également au désarmement et à l’engagement de poursuites contre les tueurs à gages commandés par Miguel Facussé.  .

Les femmes  qui font partie de la résistance ont aussi exprimé leur « protestation énergique contre le meurtre des paysans  membres du mouvement paysan de l’Aguán » et rappellent qu’à l’issue du massacre, 11 paysans ont été blessés tandis que d'autres sont portés disparus.

Toutes les organisations concordent sur la nécessité de  mettre fin à l'impunité sur ces crimes afin qu’ils ne restent pas impunis et rendent responsable Porfirio Lobo Sosa de l'escalade des violations des droits de l’homme, tandis que certains croient « qu'il n’y aura de paix pour les riches tant qu’il n’y aura pas de justice pour les pauvres »


Article traduit para RAZ de Rechazo total a masacre de campesinos en el Valle del Aguán

Honduras en tête de liste des journalistes tués


Le site du Comité pour la protection des journalistes a publié les noms des journalistes tués au Honduras. En 2010, cette nation d'Amérique Centrale a déjà eu trois journalistes tués avec motif confirmé. Cela place Honduras au troisième rang parmi toutes les nations dans le monde en ce qui concerne la quantité de journalistes tués avec un motif confirmé, derrière seulement le Pakistan (6) et l'Irak (4).

Le Honduras a également cinq autres journalistes tués, mais sans motif confirmé. Pakistan et Irak ont zéro et trois respectivement. Même si l'Irak et le Pakistan semblent avoir plus journaliste tué, si tous les décès sont comptabilisés le Honduras est le pays le plus dangereux pour les journalistes. La gravité de la situation est accentuée lorsque vous regardez les meurtres par habitant. Selon le CIA World Handbook, le Pakistan a une population d'environ 184 millions, l'Irak de 30 millions et le Honduras de 8 millions. Ainsi, le Honduras a un taux d'assassinat des journalistes plus de vingt fois supérieur à celui du Pakistan.

Le danger d'être un journaliste au Honduras est un phénomène nouveau. Pour mettre les choses en perspective, avant le coup d'État il y a eu deux meurtres à motivation confirmée dans 17 ans et deux avec un motif non confirmées depuis 2003 au Honduras.

Les commentaires des médias internationaux sur les droits de l'homme au Honduras


Aujourd'hui, l'IPS (Inter Press Service) et la Prensa Latina ont publiés deux articles sur les violations des droits de l'homme en cours au Honduras. La crise la plus grave des droits de l'homme en Amérique centrale dans les deux dernières décennies affecte particulièrement les secteurs de la communication. Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme s'est inquiété cette semaine à cet égard.

Le PL a ajouté que "seulement dans cette année, 10 journalistes ont été assassinés dans divers médias et  régions du pays, tandis que d'autres ont dû fuir du Honduras en raison à des menaces de mort très graves. La presse a été l'un des secteurs les plus touchés par la rupture de l'ordre institutionnel avec plus de 300 attaques depuis le coup, allant des  insultes, des abus et des meurtres à l'intimidation, la censure et la fermeture de médias. "

Traduit de l'anglais par KGK de Honduras tops world list of journalists killed

Pour plus d'information:
http://ipsnews.net/news.asp?idnews=53441
http://pl-it.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&task=view&id=25842

La Police réprime des voisins de quartier qui protestaient contre la visite du cardinal hondurien Oscar A. Rodríguez


Tégucigalpa, le 7 novembre 2010. Deux personnes ont été arrêtées et plusieurs blessées par la police lors d’une manifestation contre le cardinal Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, dans le quartier Oscar A. Flores, à Tegucigalpa. Les voisins ont empêché le cardinal de faire une messe, selon la version des habitants du quartier.

La police a attaqué violemment un groupe de personnes qui était ressemblé pour manifester contre la présence du visiteur. Ils ont reçu des coups de matraques et des bombes de gaz lacrymogène selon les images télévisées, dans lesquelles on a pu également constater l’enlèvement de deux jeunes, l’un avec des problèmes respiratoires, selon membres de sa famille. 

Un canal de télévision a transmis les images dans lesquelles la police donnait des coups à tout-e-s les citoyen-e-s présentes, même si le cardinal avait déjà quitté l’emplacement.

Les voisins du quartier se sont rassemblés pour protester contre la visite du religieux, considéré comme l’un des artifices du coup d’état contre Manuel Zelaya Rosales, le 28 Juin 2009.

Comme ont a pu l’observer dans les images, la police agit avec acharnement contre les personnes contre au coup d’état, dès qu’elles expriment de forme publique leur mécontentement.

Le cardinal a participé aux chaînes de radio et télévision, pour annoncer un “bain du sang” dans le pays, si Manuel Zelaya rentrait dans le pays [NDLT : lors de premier essai du Président Zelaya de rentrer au Honduras, en Juillet 2009], et postérieurement, il a remercié les militaires pour leur « défense à la démocratie » et en célébrant de façon anticipée le bicentenaire de l’indépendance.

Traduit par GC de Policía reprime a vecinos de colonia que protestaban contra el Cardenal

Mort d'un héros populaire, mais son exemple est invincible


Omar Rodriguez le propriétaire et directeur de Radio Gualcho est décédé d'une crise cardiaque ce mercredi à Tegucigalpa. Il était le diffuseur de radio le plus engagé de la Résistance au Honduras.

Le peuple du Honduras ressent profondément sa mort. Omar nous a accompagnés dans toutes les luttes, dans les circonstances les plus difficiles et a fait des sacrifices énormes pour transmettre son message de protestation et espoir aux pauvres en dépit des décennies de répression.

Le Bloque Populaire rappelle son style direct, sa solidarité permanente au mouvement et, surtout, sa moralité révolutionnaire. Omar vit dans le peuple, dans leurs luttes et est présent dans tous leurs victoires.

Radio Gualcho, l'insubordinable, l'incorruptible, emblématique moyens de communication des travailleurs a été et continuera d'être notre voix.


                                                              Camarade Omar Rodriguez : Hasta la Victoria Siempre !

                                                                                        BLOQUE POPULAR



Tegucigalpa, le 24 novembre 2010.

Note : Le Comité pour la défense des droits de l'homme au Honduras (CODEH) a décrété trois jours de deuil pour la perte irréparable de notre camarade Omar Rodriguez à partir du 25 novembre. Le CODEH son engagement dans la lutte et la défense des droits de l'homme à travers sa radio pour dénoncer et combattre l'impunité qui nous nuit à tous ; sa fermeté et son dévouement à ses principes face à des menaces et subornation ; et son héritage éthique et moral pour toutes les personnes qui renoncent à l'intérêt personnel et qui continuent à travailler pour le respect et la protection des droits de l'homme.

Note et traduction par KGK de Fallece un héroe del pueblo, pero su ejemplo es invencible

dimanche 9 janvier 2011

Crise et Progrès


Samedi 23 Octobre 2010. 17:46

Aujourd’hui, 21 octobre, la résistance démocratique du Honduras va fêter le jour des Artistes de la Résistance Nationale contre le Coup d’Etat. Ce cas fait contraste direct avec la reconnaissance officielle de ce jour comme la journée des Forces Armées du Honduras. La résistance, qui travaille pour un Honduras véritablement démocratique, a changé le nom de la festivité et a crée une célébration alternative, en considération aux attaques brutales de la part de la police contre des musiciens et leur public, qui ont résulté en une personne morte et des dizaines de blessés. 
Le 15 septembre 2010, un rassemblement non violent et un concert musical à San Pedro Sula, Honduras, a subi une attaque par les forces de police et de sécurité. De façon étonnante, les policiers impliqués dans l’assaut se sont concentrés sur la destruction des instruments des musiciens.

Les musiciens qui ont subi l’attaque ont demandé de changer le nom de la journée du 21 Octobre à « Jour de l’Artiste en Résistance contre le Coup d’Etat ». A cette occasion, le collectif des Artiste en Résistance et le Front National des Jeunes en Résistance (FNJR) ont organisé des concerts pendant cette soirée à San Pedro Sula et Tegucigalpa.

Ces groupes ne représentent qu'une petite partie du Front National de Résistance Populaire au Honduras (FNRP), l'un des groupes sociaux les plus mobilisés actuellement en formation dans l’hémisphère. Le FNRP représente les groupes sociaux, organisations et personnes en provenance de presque tous les secteurs de la société hondurienne. Ils s'organisent pour faire face à une des plus grandes crises des droits humains en Amérique Latine : le coup d’état de 2009 au Honduras, ainsi que l’intimidation, les agressions, la soumission au silence et l’assassinat de tous ceux qui ont résisté aux 2 régimes qui se sont succédés au pouvoir après le coup d’état. L’espoir est que les concerts d’aujourd’hui soulignent la continuité de la crise au Honduras et qu’ils aident à mobiliser la solidarité internationale envers le FNRP.

Crise continue au Honduras

Depuis le coup d’Etat de Juin 2009, deux régimes, le gouvernement de facto de Roberto Michelleti issu du coup d’état et l’administration du président Porfirio (Pepe) Lobo, ont peu fait pour protéger les droits humains. Tandis, la police et les forces de sécurité ont soumis les membres du FNRP, ou ceux identifiés comme en faisant partie, aux arrestations massives, aux tabassages, attaques au gaz lacrymogène, viols et autres formes de tortured et d’enlèvement. Les juges et les autorités qui étaient critiques envers le coup d’état ont été limogés, transférés arbitrairement, et ont subi des procédés disciplinaires.

Au moins dix journalistes ont été assassinés en 2010, dans des circonstances qui indiquent, de façon certaine, qu’il s’agissait d’assassinats [politiques]. Les journalistes qui n’ont pas été tués ont été confrontés à la censure de l’Etat. La violence et la répression des discours politique, des réunions publiques et des critiques démocratiques sont devenus parties intégrantes de la vie quotidienne.

Au lieu d'enquêter sur ces crimes et d’arrêter les agresseurs responsables de ces actes, les autorités honduriennes ont systématiquement fermé les yeux. La version officielle présentée par les autorités honduriennes, et souvent mentionnée par beaucoup de journaux au Honduras (qui ne font aucun effort pour cacher leur soutien au coup d'État et aux régimes post-coup d'Etat), est que la violence est un résultat de la guerre contre les drogues et les gangs. Malheureusement, cette version des faits a attiré un peu de attention dans le monde des blogs et les moyens diplomatiques, malgré le fait que ces spéculations ne sont fondées sur aucune enquête indépendante ni sur des arrestations commises.

L'augmentation de la violence contre des dirigeants syndicaux, des organisateurs communautaires, des journalistes, et des militants, a commencé seulement après le coup d'État, et les objectifs visés sont certainement les dirigeants et les membres de la résistance.

Selon le Comité des membres de la famille des détenus et disparus au Honduras (COFADEH) quatre-vingt trois assassinats des membres du FNRP ont eu lieu, d'innombrables blessures lors des attaques, et un flux constant d'exilés qui ont fui le pays après avoir été violé(e)s ou torturé(e)s, et/ou qui ont vu leur vie menacée pour avoir intégré la résistance, ou être perçu comme en faisant partie.
Est-il temps de «passer à autre chose »?

Malgré le renversement l'année dernière, du président démocratiquement élu Manuel Zelaya, malgré les mesures de répression du régime intérimaire putschiste de Micheletti, malgré l'illégitime «élection» de Pepe Lobo (que des groupes comme le Centre Carter et même l'Organisation des Nations Unies ont refusé d'accepter en raison de son illégalité manifeste), malgré l'absence de justice pour les victimes du coup d'Etat, et malgré la violence politique ultérieure et permanente, les autorités d’après le coup ont dit, à plusieurs reprises, qu'il était temps « que le peuple hondurien passe à autre chose ».

La dernière incarnation de l'effort pour "passer à autre chose" de la part de Pepe Lobo est la fausse invitation du FNRP au dialogue sur le processus de l'Assemblée constituante. Le FNRP a considéré l’invitation avec soin. Deux assemblées séparées se sont formées, une intégrée par des membres de la Direction et une autre en Assemblée Générale, et la décision prise a été de rejeter l’invitation au dialogue en considération de la violence et la répression visées envers la résistance.  Les motifs de rejet incluent le fait que le président Zelaya continue d’être en exil forcé, à cause des fausses accusations contre lui ; le fait qu’il y ait beaucoup des prisonniers politiques;  et le fait qu’aucune responsabilité n’a été assignée pour les violations aux droits humains des membres du mouvement. Les leaders du FNRP ont déclaré que [l’invitation au dialogue] n’était qu’une autre tentative de Lobo de légitimer son autorité en face d’une audience nationale et internationale.

Progrès de la résistance
Le FNRP s'est engagé à modifier la Constitution du Honduras, mais d'une façon telle que le changement reflète la démocratie et les droits de l'homme.  Beaucoup au Honduras voient la Constitution comme écrite pour le bénéfice des élites du pays, en donnant très peu de droits aux pauvres et historiquement marginalisés. Certaines voix se lèvent pour dire que la Constitution est une des principales raisons pour lesquelles le Honduras a l’un des taux les plus élevés de pauvreté et de différences entre les riches et les pauvres dans les Amériques.

L'Assemblée constituante a été l'objet principal du FNRP une grande partie de l'année dernière. Récemment, 1,3 million de signatures ont été rassemblées et présentées pour soutenir le processus.

À première vue, cela peut sembler illogique [de rejeter le dialogue]. Si c’est bien le principal objectif du mouvement, et que l'actuel président veut en parler, la résistance ne devrait elle pas, au moins, essayer de participer? La résistance considère Lobo comme un fonctionnaire illégitime participant activement dans la répression contre le FNRP.  Le dialogue avec Lobo avait le potentiel de compromettre le processus démocratique prudent et profond que le FNRP a établi depuis plusieurs mois avec tous les secteurs de la société hondurienne, avec les syndicats, les jeunes, les paysans, les groupes LGBT (Lesbiens, Gay, Bisexuels et Transsexuels) et au-delà.

Le FNRP a décidé de continuer sur l'Assemblée constituante à travers d’un processus autonome, profondément démocratique. C’est incroyablement émouvant, et historique pour notre hémisphère et c’est un exemple de démocratie participative duquel on peut tous et toutes tirer des leçons.

Pendant ce temps, aux Etats-Unis, vingt-neuf membres du Congrès ont pris une mesure audacieuse, particulièrement en cette période précédant les élections de mi-mandat, en émettant une ferme condamnation du «bilan déplorable des droits humains » au Honduras, en citant plusieurs cas récents de violence politique.
(Voir http://quotha.net/docs/honduras/10.19.10.Dear_Colleague_Letter.pdf pour plus d'informations)

Les membres du Congrès ont déclaré leurs «graves préoccupations du fait que l’Etat de droit soit menacé directement par les membres de la police et des forces armées du Honduras", et ils ont demandé à l'administration d’Obama de cesser toute aide directe aux autorités honduriennes, en particulier à la police et à l'armée. Ils ont également demandé aux les Etats-Unis de mettre fin à son lobbying pour la réintégration du Honduras auprès de l'Organisation des États américains (OEA).

Bien que la majorité des pays membres de l'OEA soit resté ferme dans sa position de refus envers l’entrée du Honduras à l'OEA, la secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Hillary Clinton a fait du retour du Honduras à cette organisation une priorité pour son pays dans la région ; en donnant de l’importance au sujet lors de rencontres avec les chefs des Etats des pays latino-américains, et en plaidant  pour la réincorporation en diverses réunions soutenues. Pour des raisons que le Center for Constitutional Rights établit dans notre lettre ouverte à la secrétaire d'État Hillary Clinton, l'administration d’Obama doit éviter l’admission et l'OEA doit rester ferme en rejetant le Honduras de ses membres.  (Voir http://ccrjustice.org/files/CCR%20Letter%20to%20Clinton-Honduras.pdf pour plus d’informations)

Les personnes qui travaillent en solidarité avec les peuples en organisant pour l’accès à la démocratie, l'égalité, et la justice sociale dans les Amériques sont scandalisées de voir que l'administration Obama est devenue l'allié le plus important du régime de Lobo. Sans le soutien des États-Unis, le régime de Lobo n'aurait pas été en mesure d’effectuer ses élections illégitimes, ni de se maintenir au pouvoir si longtemps comme il l'a fait.

Mais l'histoire montre que les régimes anti-démocratiques en Amérique latine et ailleurs peuvent être surmontés, même quand ils ont le soutien des Etats-Unis, à travers des campagnes pour la démocratie et les droits humains. Le FNRP s'emploie à montrer la voie au Honduras. Ceux d'entre nous qui sont solidaires à l’étranger, regardons avec admiration leur travail pour transformer leur pays, et saluent leurs efforts pour le faire dans la joie



Écrit par Bill Quigley et Laura Raymond.
Bill et Laura travaillent pour le Center for Constitutional Rights.
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Publié dans commondreams.org Honduras: Crisis and Progress

Le comité exécutif du FNRP proposera des séries de dialogues internes pour atteindre l'unité, et également le pouvoir de la nation.


Mardi 09 novembre 2010 
En Janvier le FNRP pourrait définir la forme juridique à partir de laquelle il participera à la lutte politique. 
Red Morazanica de Información. 
Tegucigalpa, MDC. 09 novembre 2010. Le Comité exécutif national de  Résistance Populaire  (FNRP), présidé par son coordonnateur général, Manuel Zelaya,  proposera à l'Assemblée qui aura lieu le 20 novembre, de « renforcer, immédiatement, le dialogue au niveau le plus élevé, pour parvenir à un consensus, au sein des organisations qui l’intègrent ». 

Le Dialogue implique  « d’autres organisations sociales et politiques liées à notre positionnement programmatique et idéologique ». « Jusqu'à atteindre des arrangements et des accords afin de parvenir à l'unité et finalement, au pouvoir de la nation,".
De même, il inclut la participation des collectifs nationaux, municipaux, de quartiers sur les thématiques de leur choix. Pour faire face à  tout type de scénario « La  démocratisation interne du FRNP », sera un thème central pour convertir le FRNP en un FRONT INCLUANT. 
Ils promouvront, au plus tard à l’assemblée de janvier, l'approbation en accord avec la base « les étapes et la forme juridique à partir de laquelle s'inscrira la participation à la lutte pour  la puissance de la nation.
Dans le même temps, ils demanderont d’informer  suffisamment le peuple sur les alternatives juridiques éventuelles de participation politique, en considérant les accords politiques qu'il estime appropriés, ce qui « n'exclut pas les alliances avec les groupes politiques dans la résistance, ou les partis politiques qui partagent la lutte idéologique, le programme et la déclaration de principes ». 
Les déclarations  souveraines, en faveur de la constituante et du retour de José Manuel Zelaya, du  père Andrés Tamayo et des exilés, doivent être soumis à l'Assemblée pour son approbation et spécifier « Des actions énergiques pour faire respecter ce mandat populaire », afin de mettre en œuvre le mandat dont ils sont les dépositaires. 
Au sein des neuf points à présenter à l'Assemblée, le Comité exécutif demande la  diffusion  massive  sous une forme accessible » de l'idéologie politique, de la base de la programmation, de la doctrine et des règlements conceptualisés  et approuvés par le FNRP et exprimé dans les documents officiels. 
De plus, un appel à intensifier les activités de formation est formulé. Ils ratifient que « tout projet politique au Honduras doit tout d'abord intégrer la jeunesse à l’organisation conformément à l'engagement pris par le FNRP. » 
Le Comité exécutif demandera à l'Assemblée de « réaffirmer la vocation du FNRP à être une force politique populaire organisée pour atteindre le pouvoir de la nation d’une façon pacifique et démocratique à partir des collectifs déjà organisés ». 
Et, en outre, qu'ils prennent pleinement conscience  des conditions défavorables causées par la répression, la fraude,   et des mesures extraordinaires qu'exigent ces limitations.