1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

lundi 26 septembre 2011

« Réconciliation » à la hondurienne



 
Par Maurice Lemoine  |  14 septembre 2011


Signé le 22 mai dernier par l’ex-président Manuel Zelaya (renversé fin juin 2009 par un coup d’Etat) et l’actuel chef de l’Etat Porfirio Lobo, l’Accord dit « de Cartagena » était censé mettre un terme à la grave crise politique qui affecte le Honduras. Ayant pour véritable intitulé « Accord pour la réconciliation nationale et la consolidation du système démocratique dans la République du Honduras », il a permis à cette dernière d’être réadmise au sein de l’Organisation des Etats américains (OEA), le 1er juin 2011, et prétend, dans son paragraphe 5, « veiller de manière particulière au respect de la Constitution en ce qui concerne les garanties du respect et de la protection des droits humains ».
S’il a été paraphé malgré les sérieuses mises en garde d’une part non négligeable du mouvement social hondurien qui, durement réprimé, a vu en lui une façon insidieuse de faire oublier le golpe [1] et d’absoudre ses auteurs, cet accord n’en a pas moins permis le retour de M. Zelaya dans son pays, d’où il peut désormais assumer son rôle de dirigeant de l’opposition – le Front national de résistance populaire (FNRP). Tout irait donc pour le mieux dans le (presque) meilleur des mondes si la « communauté internationale » (en général) et l’OEA (en particulier) ne se désintéressaient totalement de la curieuse conception qu’a l’oligarchie hondurienne de la « réconciliation » et « des droits humains ».
Le 5 juin, quatre jours seulement après que, à San Salvador, les chefs d’Etats du continent (ou leurs ministres des affaires étrangères) aient célébré le retour « officiel » de la démocratie à Tegucigalpa et de Tegucigalpa au sein de l’OEA, le sang coulait à nouveau dans le Bas Aguán – région de la côte atlantique, au nord du pays, où trois mille cinq cents familles membres du Mouvement uni des paysans de l’Aguán (MUCA), du Mouvement paysan de l’Aguán (MCA) et du Mouvement authentique revendicatif paysan de l’Aguán (MARCA) occupent une partie des 20 000 hectares de terre que trois grands propriétaires terriens – MM. Reinaldo Canales, René Morales et Miguel Facussé – se sont indûment appropriés au fil des années. Ce 5 juin, donc, un fort contingent de policiers, de militaires et d’authentiques « paramilitaires » à la solde des terratenientes [2] attaquait les asentamientos (colonies) du MARCA, à Trinidad, San Isidro et San Estebán, avant d’envahir violemment les installations de l’Institut national agraire (INA), une entité semi-autonome de l’Etat, à Sinaloa. Au même moment, des inconnus interceptaient et assassinaient trois membres de la coopérative de San Estebán : José Recinos Aguilar, Joel Santamaría et Genaro Cuesta. Ce crime portait alors à trente-deux le nombre des paysans victimes de la répression.
Depuis, la mort poursuit son œuvre. Le 16 juillet, tombent Luis Alonso Ortiz Borjas et Constantino Morales Enamorado, de la communauté de Nueva Marañones (MUCA). Une semaine plus tard, le 23, des inconnus abattent Julián Alvarenga García, président de l’asentamiento Isla Uno (MUCA) et blessent gravement l’un de ses compagnons, M. Santos Dubón.
La confusion atteint son comble lorsque, les 14 et 15 août, un affrontement aux circonstances encore non élucidées coûte la vie à quatre sicaires de M. Facussé, en blessant onze autres, et quand, le lendemain, cinq personnes n’ayant rien à voir avec les conflits agraires de la zone sont froidement exécutées alors qu’elles sortent des bureaux de l’INA, à Sinaloa.


Familles des victimes, dans le Bas Aguan
 
C’est toutefois le drame du 14 qui, et pour cause, fait sortir les autorités de leur léthargie : cette fois, les victimes ne sont pas des paysans en lutte mais des hommes de main du « maître de la terre » et roi de la palme africaine Miguel Facussé. Dirigeant l’INA avec rang de ministre, M. César Ham peut bien affirmer que ces faits de violence ne peuvent être attribués ni au MUCA, ni au MARCA, ni au MCA, le ministre de la sécurité Óscar Álvarez, sur ordres du président Lobo, lance l’ « opération Xatruch II ». Mille militaires et policiers sont dépêchés dans la région pour y « rétablir l’ordre » et procéder à un « désarmement » (sous-entendu : des paysans). Une opération similaire avait déjà eu lieu en décembre 2010… sans qu’aucune arme ne soit trouvée [3] !
Rétablir l’ordre ? Mais quel ordre ? Cette re-militarisation massive du Bas Aguán n’empêche nullement l’assassinat, le 20 août, de Secundino Ruiz, président de la coopérative San Isidro (MARCA) ; l’exécution et la décapitation, le 21 août, à La Concepción, du vice-président du MUCA Pedro Salgado et de son épouse Reina Mejía Licona ; la mort violente, le 2 septembre, d’Olvin David González Godoy, membre du MUCA, à proximité de la coopérative Marañones.
Le calme reviendra-t-il avec l’approbation par le Congrès, le 7 septembre, d’un décret affectant 4 712 hectares à sept communautés appartenant au MUCA et au MARCA ? Le 14 avril 2010, en effet, admettant que ses membres avaient le droit d’accéder à la terre, le président Lobo leur avait proposé, par l’intermédiaire de l’INA, 11 000 ha en trois parties (dont une première de 4 000 ha), à condition qu’elles abandonnent l’occupation de vingt-six fincas [4] et moyennant une indemnisation des pseudo propriétaires, MM. Morales et Facussé. Depuis, la transaction traînait en longueur, ouvertement sabotée par ce dernier : alors que le gouvernement proposait 110 000 lempiras par hectare (4 028 euros), il en réclamait 350 000 (12 800 euros). La négociation a finalement débouché sur 135 000 lempiras par hectare (4 963 euros), soit pour les 4 045,70 hectares de M. Facussé et les 667 ha de M. Morales, une somme de 636 millions de lempiras (23,3 millions d’euros) [5]. Bénéficiant d’un prêt au taux « préférentiel » de 10 %, les paysans devront les rembourser dans un délai de quinze ans – l’Etat se portant garant de ce remboursement.
Pour positif qu’il soit, cet accord, contesté par une majorité des intéressés car ne résolvant qu’une infime partie des conflits agraires, ne garantit en rien la fin des revendications et donc de la répression. Laquelle, par ailleurs, ne se cantonne pas au seul Bas Aguán. Le 22 août, l’étudiant Nahúm Guerra Guerrero, qui participait à l’occupation pacifique de l’Ecole d’agriculture Pompilio Ortega, à Santa Bárbara, est tombé sous le feu de tueurs circulant en automobile. Le 7 septembre, à Tegucigalpa, Mahadeo Roopachand Sadloo, dit « Emo », militant connu et très populaire du FNRP, a été fauché à son tour, à son domicile – une balle dans la tête, quatre dans le thorax. Le lendemain, à Puerto Cortés, le journaliste et trésorier du Front élargi de résistance populaire (FARP) pour le nord du pays [6], était victime des tueurs d’un escadron de la mort.


Mahadeo Roopachand Sadloo, dit « Emo », assassiné le 7 septembre
 
Face à l’hécatombe, les autorités font preuve d’une fertile imagination. Ainsi, la violence qui affecte le Bas Aguán serait-elle due à la présence d’un groupe (lire : une guérilla) « d’au moins trois cents hommes armés » obéissant aux ordres d’un individu nommé « El Comandante » et entraîné par « deux Nicaraguayens » – originaires, on l’aura compris, d’un pays membre de l’Alliance bolivarienne des peuples de notre Amérique (ALBA) [7]. En revanche, d’après le commissaire Marco Tulio Palma Rivera, chef de la Direction nationale d’investigation criminelle (DNIC), qui mène l’enquête sur le meurtre d’ « Emo », « l’hypothèse la plus forte est qu’il s’agit d’un crime de droit commun, sans caractère idéologique [8] ».
On ignore pour l’instant si la démission du ministre de la sécurité Óscar Álvarez, survenue le 9 septembre, à la demande du président Lobo, est due à son échec dans la lutte contre une insécurité galopante, ou si elle est une conséquence de pressions intervenues après les déclarations fracassantes qu’il a faites le 31 août : ce jour-là, en effet, il a dénoncé « qu’au moins dix officiers de la police nationale se sont transformés en “contrôleurs aériens” permettant l’atterrissage [au Honduras] de narco-avions qui transportent de la drogue du sud du continent jusqu’en Amérique du Nord [9] » et a annoncé qu’il voulait épurer l’institution.
Ce pavé dans la mare a fait d’autant plus d’effet que, quelques jours plus tard, il a été suivi de la publication, via WikiLeaks, d’un câble « secret » de l’ambassade américaine daté du 19 mars 2004 et intitulé « Un avion du narcotrafic brûlé dans la propriété d’un éminent Hondurien » [10]. Le document détaille comment, le 14 mars de cette année-là, un bimoteur chargé d’une tonne de cocaïne et provenant de Colombie a atterri sur l’une des propriétés de M. Miguel Facussé située à Farallones (côte nord du Honduras) ; comment le chargement fût transféré dans une caravane de véhicules escortés par trente hommes fortement armés ; comment l’aéronef fût brûlé, en plein jour, près de la piste d’atterrissage, et enterré le 15 au soir, avec l’aide d’un bulldozer. Sans mettre ouvertement en cause M. Facussé, le rapport signé par l’ambassadeur Larry Leon Palmer n’en rapporte pas moins que sa propriété « était fortement surveillée ce qui rend “questionnable” la version selon laquelle des étrangers auraient pu y pénétrer et utiliser la piste d’atterrissage sans autorisation », sachant par ailleurs « que Facussé était présent (…) au moment où ont eu lieu les faits ». Enfin, mentionne le câble, « cet incident marque la troisième occasion où, au cours des quinze derniers mois, l’on a vu des trafiquants de drogue en relation avec cette propriété de M. Facussé ».
Sans aller au-delà de ce que suggère ce document, on n’en comprend pas moins que, vu sous cet angle, certaines « élites » du Bas Aguan préfèrent voir la zone fourmiller de paramilitaires et de policiers que… de paysans.

Photos : Maurice Lemoine
Notes
[1] Coup d’Etat.
[2] Grands propriétaires.
[3] Lire « Bras de fer au Honduras », Le Monde diplomatique, juin 2011.
[4] Propriété.
[5] Sont concernées les fincas La Aurora, La Confianza, Isla 1 et 2, Marañones, La Concepción, La Lempira et San Estebán.
[6] Après le retour d’exil de M. Zelaya, la résistance populaire a pris la décision de constituer un Front élargi (FARP) regroupant le FNRP et d’autres secteurs de l’opposition, en vue des élections prévues en 2013.
[7] L’ALBA regroupe la Bolivie, Cuba, la Dominique, l’Equateur, le Nicaragua, le Venezuela, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Antigua et Barbuda ; le Honduras en faisait partie avant le coup d’Etat.
[8] El Heraldo, Tegucigalpa, 9 septembre 2011.
[9] La Prensa, Tegucigalpa, 1er septembre 2011.
[10] Radio La Primerísima, Tegucigalpa, 3 septembre 2011.

Le PG dénonce l'assassinat politique de Emo

Dimanche, 11 Septembre 2011 10:06 Eduardo Meneses

Ce mercredi 07 septembre, la sphère militaire et oligarchique qui détient le pouvoir de l'État du Honduras depuis le coup d'État de juin 2009 a démontré ouvertement devant le peuple hondurien et la communauté internationale que peu lui importe de continuer à faire semblant d'être démocratique.
En effet, le 7 septembre, peu après 14h00, le camarade du Front national de résistance populaire (FNRP) Mahadeo Roopchand Sadloo, mieux connu sous le nom affectueux de « Emo », a été lâchement assassiné. Il a reçu 5 balles, 4 dans le torse et une dans la tête, sur son lieu de travail.
Emo, d'origine indienne et citoyen naturalisé hondurien, résidait au Honduras depuis plus de 35 ans et était l'une des figures emblématiques du FNRP. Depuis des mois, il était la cible principale d'une
campagne d'acharnement médiatique, orchestrée par le journal El Heraldo (intimement lié à l'oligarchie hondurienne) contre les militants du FNRP. Ce journal et d'autre médias liés aux putschistes ont essayé, à plusieurs reprises, de décrédibiliser le mouvement étudiant en essayant de faire passer le soutien inconditionnel de Emo à la lutte étudiante contre la privatisation de l'éducation publique pour une « infiltration d'étrangers terroristes » dans le mouvement étudiant.
Depuis des mois les médias exerçaient des fortes pressions sur le ministre de l'intérieur pour qu'il expulse Emo du Honduras, bien que celui-ci soit un citoyen hondurien naturalisé. Le Parti de Gauche dénonce depuis des mois la situation du Honduras, où les mouvements sociaux, paysans et tous les mouvements progressistes du pays sont réprimés de façon méthodique par la violence la plus abjecte. On compte déjà plus de 200 assassinats politiques depuis le coup d'État de juin 2009.
L'assassinat d'une figure publique de la résistance hondurienne telle que Emo, très proche de Manuel Zelaya, le président expulsé du pays par les putschistes et revenu depuis quelques mois au Honduras, est un message très de clair d'intimidation de la part de l'oligarchie hondurienne aux mouvements sociaux. Comme l'a déclaré Xiomara Zelaya, épouse de Manuel Zelaya: « cet attentat contre une personne si proche on le prend comme une menace contre Mel ».
De son côté, Manuel Zelaya, coordinateur du FNRP, a considéré que cet assassinat marque une rupture avec l'accord de Cartagena qui avait permis son retour au Honduras et dans lequel Porfirio Lobo, président issu d'élections organisées par les putschistes, s'était engager à mettre en œuvre un processus de « réconciliation nationale ». Pour Zelaya cet assassinat est une « déclaration de guerre contre le mouvement populaire» du Honduras; il a appelé tous les coordinateurs départementaux et municipaux du FNRP à assister aux funérailles de Emo où ils prendront les décisions quant aux mesures à prendre pour dénoncer au niveau national et international la persécution et les assassinats politiques dont souffrent actuellement les membres du FNRP.
Le parti de Gauche se joint à cette dénonciation et affirme le soutien inconditionnel au mouvement populaire hondurien qui continue la lutte de résistance pour libérer le pays de l'oligarchie économique et militaire qui le gouverne par la peur et la violence.

dimanche 25 septembre 2011

Les Résolutions de l'Assemblée Extraordinaire "Semences de Liberté"


La deuxième session extraordinaire de l'Assemblée " Semences de Liberté " du Front National de Résistance Populaire, qui s'est tenue à l'Institut Central Vicente Cáceres, a rassemblé des délégués de tous les départements, le département 19 et représentants des organisations sociales et politiques qui font partie du FNRP.
L'Assemblée s’est focalisé sur l'approbation de la Déclaration de principes, les Statuts et le drape du FARP, qui sont à son tour les exigences d'enregistrement pour le Front Elargi de Résistance Populaire (FARP en Espagnol) dans le Tribunal Suprême électoral.

Après une longue discussion, débat et la présentation de certaines propositions de réforme les points suivants ont été convenus:

1. Approuver la Déclaration de principes (lire version en Espagnol).

2. Formation d'un comité de style pour être responsables de réviser, modifier et mettre en œuvre les réformes préconisées pour les Statuts du Front Elargi de Résistance Populaire (lire version en Espagnol des Statuts).

3. Approuver le drapeau du Front Elargi de Résistance Populaire, qui doit être rectangulaire sur fond rouge, dans le centre du drapeau les lettres de l’acronyme du FARP apparaissent en noir et à droite une étoile à quatre pointes en blanc.




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Ultima actualización ( Domingo 25 de Septiembre de 2011 03:51 )

Assassinat de Emmo Sadloo, membre de la Résistance

Un autre martyr s’ajoute aux rangs du FNRP

Le 9 septembre, dans l’après-midi a été annoncé le décès tragique d’un membre du Front National de Résistance Populaire. Il s’agit du citoyen naturalisé du Honduras Mahadeo Roopchand Sadloo Sadloo, mieux connu comme Emmo, que le 9 septembre après son retour d’une mobilisation du FNRP a été lâchement attaqué dans son entreprise.

Selon des témoins de l’événement, Emmo se trouvait dans son entreprise, un magasin de pneus près de l’Hospital Escuela, quand un individu lui est approché et sans dire un mot a ouvert feu, lui donnant au moins six coups de balles et s’est alors enfui.
Encore en vie, Emmo a été emmené à la salle d’urgence de l’Hospital Escuela, où il mourut.

Jusqu’à la salle d’urgence, au centre médical, l’ex première dame Xiomara Castro de Zelaya a dit qu’ils ont assassiné un symbole de la Résistance. «Ce ne me vient pas de dire que cela a était un crime commun, c’était un crime politique» a déclaré Xiomara.

«Nous allons exiger une enquête sur qui s’est passé» a déclaré Xiomara, tout en ajoutant que l’assassinat de Emo est une menace contre l’ancien président, comme le désormais défunt était très proche de Manuel Zelaya et a ouvertement participé aux mobilisations de masse du FNRP.

Emo était un bastion de la Résistance pour sa position ferme contre le coup d’état et son soutien du Front National de Resistance Populaire.

Dans la matinée, Emo a participé à un sit-in devant la cour d’appel, en solidarité avec un autre membre du FNRP, Enrique Flores Lanza, exigeant la fin de la persécution politique contre les membres du Front National de Résistnace Populaire.



Traduit par KGK de En Tegucigalpa, asesinan a miembro de la Resistencia: Emo Sadloo

L'assassinat d'un journaliste de Radio Uno, proche de l'ancien président Zelaya, porte à quinze le nombre de tués en dix-huit mois


Le nom de Medardo Flores est venu s'ajouter, dans la nuit du 8 septembre 2011, à la longue liste des journalistes tués au Honduras dans le contexte de l'après-coup d'Etat du 28 juin 2009. La victime, employée de la station Radio Uno à San Pedro Sula, a été abattue dans une embuscade alors qu'elle regagnait son domicile de Puerto Cortés, sur la côte caraïbe. Medardo Flores était également chargé des finances au sein du Front élargi de résistance populaire (Frente Amplio de Resistencia Popular), parti du président renversé Manuel Zelaya revenu au pays en mai dernier.
L'assassinat de Medardo Flores a suivi de quelques heures celui d'une autre figure du FARP, Emo Sadloo. Au total, quatorze journalistes honduriens et un propriétaire de média ont perdu la vie en dix-huit mois. Aucun de ces crimes n'a pour l'heure fait l'objet de la moindre élucidation. 

“Il va être bien difficile aux autorités d'exclure a priori la piste politique ou professionnelle dans la présente affaire. Outre sa qualité de militant du FARP, Medardo Flores travaillait au sein d'une radio réputée pour son soutien à l'ancien président Manuel Zelaya. Il était donc exposé à ce double titre. Cette nouvelle endeuille une fois de plus la profession dans l'un des pays les plus dangereux du continent pour les journalistes. Elle est également très inquiétante pour l'avenir du fragile processus initié avec les accords de Cartagena et la réintégration du Honduras à l'Organisation des Etats américains (OEA).  Depuis lors, quels progrès ont été obtenus sur le terrain des droits de l'Homme et des libertés publiques ? Nous attendons avec impatience de savoir quelles explications les autorités fourniront à la rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, Margaret Sekaggya, attendue sur place du 27 septembre au 4 octobre prochains”, a déclaré Reporters sans frontières.

Radio Uno a fait l'objet d'attaques et de sièges réguliers de la police et de l'armée depuis le coup d'Etat. Son fondateur et directeur, Arnulfo Aguilar, a échappé de peu à une tentative d'attentat à son domicile le 27 avril dernier.
Ultima actualización ( Miércoles 14 de Septiembre de 2011 19:05 )

Deux dirigeants paysans tués au Honduras

Le vice-président de MUCA, Pedro Salgado et son épouse, Reina Mejía, ont été tués le 22 août chez eux à La Concepción autour de 19:40. Il y a quelques jours Secundino Ruiz, président de MARCA a été tué lors d'une visite à la ville de Tocoa avec le trésorier du groupe. «Aujourd'hui, le 20 août à 12 heures, un leader paysan a été assassiné, Secundino Ruiz, président de Marca, il a été abattu d'une moto en mouvement et mourut instantanément» a rapporté le chef de file locaux du FNRP Wil Paz.

"Ce sont des assassinats des escadrons de la mort parmi de nombreux commis dans la région, ce qu'ils veulent est de tuer tous les dirigeants, mais ils ne réussiront, car cela nous pousse à avancer", a déclaré Vitalino Alvarez, des relations publiques de MUCA.

Selon des voisins et autres membres de l’organisation, on a tiré dessus Pedro Salgado avec une arme a feux et l’ont ensuite décapité. Sa femme avait des blessures par balles.

Des dirigeants de MUCA disent que ces décès sont liés au conflit agraire et visent à déstabiliser l'organisation paysanne à laquelle ils appartiennent.

La section de FIAN au Honduras exprime son indignation dans une communiqué de presse, «il y a une énorme préoccupation devant le fait tant de sang dans le Bas Aguán sans que les autorités accomplissement la responsabilité qui leur sont assignées et laisse continuer l'impunité qui encourage des autres actes de violence".



Traduit par KGK de version en anglais

Le combat des étudiants honduriens fait une première victime


Tegucigalpa, le 23 août 2011. La lutte que mènent les étudiants honduriens pour la défense de l’éducation publique a fait sa première victime, dans l’Ouest du pays. Selon les informations fournies par des responsables du Front départemental de résistance populaire de Santa-Bárbara, le jeune Nahúm Guerra de 17 ans, étudiant de deuxième année en agronomie à l’École agricole « Pompilio Ortega » de Macuelizo, Santa Bárbara, a été lâchement assassiné durant la soirée du 22 août dernier.
L’incident se produisit alors que Guerra, accompagné d’autres étudiants, étaient de garde devant l’entrée principale de l’institut, situé face à la route international de l’Ouest, lorsqu’un inconnu à bord d’un véhicule leur cria « grévistes » puis se mis à tirer en direction des jeunes étudiants qui prenaient part à l’occupation, blessant Guerra à la poitrine et au bras.

Les étudiants de l’École agricole « Pompilio Ortega » prirent part aux diverses actions menées par le mouvement des etudiants depuis quatre semaines pour la défense de l’éducation publique. C’est dans le cadre de ces actions que Guerra et ses collègues de classe occupèrent les installations de l’institut, sans s’imaginer que l’intolérance provoquée par la campagne de salissage organisée contre les jeunes manifestants par les médias de « communication » au service de l’oligarchie lui coûterait la vie.



Traduit par les traducteurs du FNRP de la version en espagnol

Étudiants et professeurs continuent de lutter contre la privatisation de l’éducation


Tegucigalpa, le 17 août 2011. Par le biais d’un communiqué de presse présenté durant la journée d’hier, les organisations étudiantes dénoncèrent formellement les divers actes de répression dont furent l’objet des milliers d’étudiants suite à s’être prononcés contre un projet de loi qui régirait l’éducation publique.

Au cours dudit communiqué, les élèves réitérèrent que les collèges continueront d’être occupés au niveau national et la mobilisation continuera, les étudiants de chaque département du pays étant ceux qui décideront des activités à réaliser à travers les Conseils Étudiants.

Dans le département de Francisco Morazán, le mouvement estudiantin décida de continuer la mobilisation dans les rues, ainsi plusieurs mobilisations furent annoncées pour cette semaine.

Tel qu’expliqué dans le communiqué, les étudiants maintiennent leur position, c’est-à-dire que tous les collèges qui seront évacués par les forces répressives du régime seront repris par les étudiants, la même chose devant se produire lorsqu’ils seront délogés de la rue.

Aussi, ces dernier firent un nouvel appel à la communauté universitaire afin que ces derniers laissent de côté la démagogie et se joignent à la lutte pour la défense de l’éducation publique.

Du côté des professeurs, Edgardo Casaña, président du Collège des Professeurs d’éducation secondaire du Honduras (COPRUMH, en espagnol), annonça que la Fédération décréta la tenue d’assemblées ainsi que de mobilisations dans les 18 départements du pays pour le lundi (22 août), à 8 heures du matin.

Les enseignants appuieront les étudiants, qui depuis quelques semaines ont entrepris différentes actions contre la privatisation du système public.

Cette mesure fut décidée par les six collèges magistraux hier après-midi, et ce de manière unanime.

Casaña précisa qu’à Tegucigalpa, les assemblées informatives se réaliseront à l’Institut Mixte Hibueras, d’où les professeurs sortiront par la suite afin de protester dans les rues de la capitale.




Traduit par le group de traducteurs du FNRP

L’extrême droite hondurienne repasse à l’offensive


Le 22 mai, le président hondurien Porfirio Lobo et l’ex-chef de l’Etat Manuel Zelaya, renversé en juin 2009, signaient à Cartagena de Indias (Colombie) l’Accord pour la réconciliation nationale et la consolidation du système démocratique dans la République du Honduras. Leurs homologues colombien et vénézuélien Juan Manuel Santos et Hugo Chávez, qui avaient œuvré en tant que médiateurs lors des négociations ayant mené à ce dénouement, leur ont servi de témoins.

En permettant le retour dans son pays de M. Zelaya, jusque-là réfugié en République Dominicaine, cet accord a facilité la réincorporation du Honduras au sein de l’Organisation des Etats américains (OEA), survenue le 1er juin et approuvée par la totalité des pays membres, à l’exception de l’Equateur.

Si la fin de l’éloignement de « Mel », comme on appelle familièrement l’ancien chef de l’Etat, a provoqué une vague d’enthousiasme au sein du Front national de résistance populaire (FNRP), la réintégration express et concomitante du pays dans l’OEA y a produit un fort malaise et une évidente confusion.

Au terme d’une assemblée générale réunissant mille cinq cents délégués, les 26 et 27 février, le Front avait publiquement fait connaître ses exigences pour une sortie de crise : le retour en toute sécurité des exilés, dont l’ancien président (alors sous le coup de plusieurs procès montés de toutes pièces après son éviction ) ; la non participation à un quelconque processus électoral ; le démantèlement des structures golpistas [1] et le châtiment des responsables. Il avait également annoncé l’auto-convocation d’une Assemblée nationale constituante (ANC) « participative et démocratique », pour le 28 juin. Or, avec l’assentiment de M. Zelaya (et de M. Chávez, considéré par le FNRP comme son plus fidèle allié sur la scène internationale), l’Accord de Cartagena ne satisfait que le premier de ces points.

Bénéficiant d’une totale impunité, les organisateurs et bénéficiaires de la rupture constitutionnelle sont toujours incrustés dans les structures de l’Etat et du gouvernement Lobo. La répression n’a pas cessé. « L’Etat de droit est brisé et ses décombres demeurent entre les mains de ceux qui ont promu, accepté et défendu le golpe  », s’insurgeait Mme Bertha Oliva, dirigeante du Comité des familles de détenus-disparus du Honduras (Cofadeh), dès le 2 juin, exprimant un sentiment très répandu. « Comment pouvons-nous répondre au peuple qui réclame justice et liberté ? » D’où le malaise latent.

Alors que, depuis le coup d’Etat, ce sont les bases du Front qui, refusant de reconnaître la légitimité des gouvernements de MM. Roberto Micheletti (le putschiste) et Lobo (issu d’élections « illégitimes »), ont affronté et subi la repression, le sentiment a prévalu que le mouvement, en tant que tel, n’avait pu qu’entériner une négociation menée en dehors de lui, par MM. Santos, Chávez, Lobo et Zelaya – un accord de « chefs » laissant le peuple de côté.

Il eût fallu être aveugle ou sourd pour ne pas prendre conscience du sentiment de frustration, et même parfois de colère ,régnant à Tegucigalpa. Outre Quito, Caracas (mais peut-être trop tardivement) s’en préoccupa. Le 1er juin, lors de l’Assemblée générale de l’OEA au cours de laquelle le Honduras devait retrouver son siège, le ministre des affaires étrangères vénézuélien Nicolás Maduro ne ménagea pas sa peine, pendant de longues heures, pour que soit inclus, dans la résolution, « un élément ayant à voir avec la lutte contre l’impunité et le respect des droits de l’homme ». Ses efforts n’ayant pas abouti, le Venezuela, sans rejoindre la position très ferme de l’Equateur, votera « pour la réintégration », mais en exprimant des « réserves » [2].

Pour autant, on ne résout pas un problème en le compliquant davantage : conscient d’avoir triomphé de la ligne des pustschistes qui refusaient la présence de M. Zelaya au Honduras, le FNRP a retrouvé son dirigeant – le seul, par son charisme, à même de fédérer le mouvement, et donc à lui permettre de possibles futures victoires – et serre les rangs. Et, M. Zelaya en tête, il dénonce les premiers « accrocs » aux Accords de Cartagena. Car ceux qui ont contesté la légitimation du gouvernement Lobo et le « blanchiment du coup d’Etat » qu’a entraîné de facto le retour au sein de l’OEA n’avaient pas, pour le faire, que de mauvaises raisons.

Depuis cette « normalisation », trois nouveaux paysans ont été assassinés et trois autres blessés par les paramilitaires à la solde des terratenientes [3], dans le Bas Aguán ; un autre est porté disparu depuis le 15 mai. Ces crimes portent le nombre des victimes des sicarios et des forces de sécurité à 32 morts, depuis janvier 2010, dans cette région.

Le 15 juin, M. Enrique Flores Lanza, ex-ministre de la présidence de M. Zelaya, a dû se présenter devant la justice. Membre de la Commission politique du FNRP, exilé au Nicaragua et revenu à Tegucigalpa, le 28 mai, dans le même avion que l’ancien chef de l’Etat, il est accusé d’avoir « détourné » des fonds publics pour mener campagne en faveur de la consultation populaire parfaitement légale que celui-ci voulait organiser, et qui lui a valu d’être renversé. Or, l’un des paragraphes de l’Accord « pour la réconciliation nationale » signé par M. Lobo mentionne « l’engagement assumé par le gouvernement de garantir à l’ex-président Manuel Zelaya, ainsi qu’aux autres ex-membres de son gouvernement, l’exercice de toute leur liberté d’action politique et toutes les garanties envisagées dans la Constitution et les lois du Honduras (…)  ». Il est également précisé que ces ex-fonctionnaires, au cas où ils auraient à répondre devant la justice, pourraient exercer leur défense « en liberté ».

Ce 15 juin, le juge Claudio Aguilar a placé M. Flores Lanza en détention à domicile, lui donnant un délai d’un mois pour réunir une caution de 27 millions de lempiras – quasiment un million d’euros –, somme exorbitante, jamais demandée dans le pays à aucun prévenu. Si, au terme de trente jours, il n’a pu présenter cette somme, dont il a déjà précisé qu’il ne peut la payer, il sera placé en détention préventive, dans une prison de droit commun.

Tandis que le FNRP, en tant qu’organisation, demande à la communauté internationale « de se prononcer contre ce nouvel acte arbitraire qui constitue un dangereux sabotage des tentatives de donner une sortie pacifique et politique à la crise vécue depuis le coup d’Etat de 2009 », son coordinateur général, M. Zelaya, dénonce : cette décision de « justice » (institution notoirement impliquée dans le golpe) « viole l’accord signé à Cartagena de Indias ».

Le président Lobo navigue à vue. Son aval au retour de l’ennemi juré a provoqué la fureur des secteurs golpistas. Depuis le début du mois de juin, une campagne médiatique menée en particulier par les quotidiens El Heraldo et La Prensa (propriétés de M. Jorge Canahuati Larach, l’une des figures les plus en vue de l’oligarchie) l’accusent implicitement d’avoir passé « un pacte secret » avec… M. Chávez. L’affirmation repose sur l’interception (par qui ? comment ?) d’un supposé câble destiné à Caracas et relatant une conversation entre le chargé d’affaires vénézuélien à l’ambassade de Tegucigalpa, M. Ariel Vargas, et le chef de l’Etat hondurien, à la mi-mai. Ne niant pas cette rencontre, M. Lobo a précisé qu’elle avait pour objet de demander au président bolivarien la reprise des relations diplomatiques et sa médiation pour que le Honduras rejoigne l’OEA.

Probable candidat du Parti libéral (PL) lors de la prochaine élection présidentielle [4], M. Lucio Izaguirre a appelé les députés du Congrès à organiser immédiatement un référendum « pour savoir si le président Lobo doit ou non continuer à exercer le pouvoir, car il a menti au peuple [en passant un « pacte secret » avec M. Chávez] et qu’un président qui ment à son peuple ne peut continuer dans l’exercice de la présidence [5]  ».

Ayant peut-être les « intérêts supérieurs du pays » à l’esprit, mais surtout peu désireux de finir comme « Mel », en pyjama, dans un avion, un petit matin blême, M. Lobo a expliqué que Cartagena « n’a pas pour objet d’éviter l’application de la justice ni de “blinder ” des cas de corruption », et que « personne n’est au-dessus de la loi ».

C’est ainsi que, membre à part entière de l’OEA et ayant réintégré avec honneur la « communauté internationale », le Honduras compte un éminent prisonnier politique : l’ancien ministre de la présidence Flores Lanza.


Publié dans Memoire des Luttes 

publié : le 22 juin 2011

Communauté Garifuna applique sa loi

La communauté de Triunfo de la Cruz, en face à l'absence de protection juridique qu'elle souffre, a opté pour démolir un mur construit illégalement par des investisseurs qui se sont approprié d’une partie du territoire communautaire entre la rivière Platano et la rivière Gamma.

Le manque de reconnaissance habituelle des mesures de protection accordées en faveur de la communauté par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), le 28 avril 2006 pour l’affaire 12-548, montrent l'incapacité et la conspiration du système judiciaire du Honduras avec les hommes d'affaires qui viennent prendre les territoires des Garifunas sur la côte, contribuant à l'expulsion de notre peuple du Honduras.

Les cas de Triunfo de la Cruz, comme celle de San Juan Tela, Barra Vieja et Miami montrent la voracité des hommes d'affaires, banquiers et responsables militaires liés à l'administration de ces territoires poussant le déplacement que notre peuple a souffert.

Avec l'administration actuelle, le problème des territoires Garifuna s’est aggravé : Les villes modèles, le nouveau bijou de néocolonialisme, confirme l'état du Honduras comme le cas par excellence dune République de banane.


Organisation Fraternelle Noire du Honduras (OFRANEH)

Traduit par KGKO de version en anglais

Violation des droits humains dans la région du Bas Aguán, le rapport qui accable


Dans un rapport rendu public le 11 juillet et présenté devant différentes instances de la société hondurienne et du Parlement européen, une mission internationale d’observation attire l’attention sur les violences qui, depuis le coup d’Etat du 28 juin 2009, se sont multipliées contre les paysans de la région du Bas Aguán, au Honduras.
Ayant enquêté sur le terrain du 26 février au 4 mars 2011, la mission dénonce notamment que, au sein des trois mille cinq cents familles réclamant l’accès à la terre pour vivre dans la dignité, vingt-trois personnes ont été assassinées. Alors que continuent à se multiplier les intimidations, poursuites et menaces, tant les auteurs matériels – hommes de main – qu’intellectuels – grands propriétaires terriens membres de l’oligarchie – de ces crimes jouissent de la plus totale impunité.

Mémoire des luttes publie (voir ci-dessous), en espagnol, l’intégralité du rapport « Honduras : Violaciones de Derechos Humanos en el Bajo Aguán ». La commission était composée d’organisations internationales –Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) ; Fian International (organisation pour le droit à l’alimentation) ; Vía campesina ; Initiative de Copenhague pour l’Amérique centrale et le Mexique (Cifca) ; Association des agences de développement (Aprodev ; liée au Conseil mondial des Eglises) ; Rel-UITA (section latino-américaine de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation) – ainsi que de sept mouvements honduriens : Centre des droits des femmes (CDM) ; Centre d’investigation et de promotion des droits humains au Honduras (Ciprodeh) ; Comité des familles de détenus-disparus du Honduras (Cofadeh) ; Commission de vérité (CV) ; Fian Honduras ; Vía Campesina Honduras ; Aide des Eglises protestantes de Suisse.

Depuis la publication de ce rapport, deux nouveaux paysans appartenant à la communauté de Llanga, dans le municipio de Trujillo, ont été assassinés le 16 juillet.

Une entité de l’ONU confirme l’approbation de la Corporation Dinant


Et ce malgré de nombreuses accusations à son égard

Mercredi 10 août 2011. Au cours de sa réunion de juillet à Marrakech, au Maroc, le comité exécutif du Mécanisme de Développent Propre (MDP), une entité rattachée à l’ONU (UNFCCC), décida de ne pas rendre inadmissible la Corporation Dinant de Honduras, propriété de Miguel Facussé, argumentant que l’entité ne possède pas les moyens logistiques pour examiner les dénonciations faites à l’endroit des violations des droits humains commises sur le terrain.

Dans un article de presse « Martin Hession, le président européen du comité exécutif du MDP, déclara au cours d’un communiqué envoyé par courrier électronique que – nous ne sommes pas équipés – pour enquêter sur la véracité desdites accusations.

L’article expose aussi qu’ « Il en est ainsi malgré le fait que les conflits pour l’accès à la terre, les graves violations aux droits humains ainsi qu’une impunité totale soient documentés par de nombreuses organisations, dont FIAN. Les assassinats de douze autres agriculteurs dans la Vallée de l’Aguán furent rapportés et ce, seulement au cours des quatre derniers mois ». Il existe des preuves que les gardes de sécurité de Dinant assassinèrent récemment des agriculteurs de la région.

Mandaté par l’ONU (UNFCCC), le comité exécutif du MDP supervise le Mécanisme de développement propre de Kyoto sous l’autorité et la direction de la Conférence des parties, qui sert à son tour de réunion des parties au Protocole de Kyoto.

Le comité exécutif du MDP est le destinataire des sollicitudes pour des « crédits de carbone » de la Corporation Dinant et c’est cette entité qui continue d’appuyer Miguel Facussé, jusqu’à ce jour pour un montant d’environ 60 millions de dollars, et ce malgré des dénonciations constantes provenant d’une grande quantité d’organismes de protection des droits humains transmises par l’entremise des Observatoires des biocombustibles et de MDP qui confirment continuellement les attaques de la part de Miguel Facussé et de sa Corporation Dinant contre des agriculteurs au Honduras.

Journaliste assassiné, membre du FNRP


Geremias Orellana été membre actif du Front de Résistance Hondurienne

Samedi Juillet 16. Le radio animateur Geremias Orellana, 26 ans, a été tué par une balle dans la tête jeudi dernier, 14 Juillet le matin, dans la ville de Candelaria, Département du Lempira, alors qu'il conduisait sa motocyclette sur la route entre les villages de San Lorenzo et La Candelaria.

Orellana conduisait Radio Joconguera près de la frontière du Honduras et El Salvador. Il a été membre du Front National de Résistance Populaire. Selon des amis locaux Orellana était un observateur actif aux violations des droits humains et l'impunité dans le pays.

Le prêtre local, José Amilcar Lara, a rapporté par Radio Globo que le maire du village, Manuel Bonilla, Hernan Castro, qui travaille également à la station de radio et lui-même ont aussi reçu des menaces de mort.

Manuel Orellana est le journaliste numéro 12 d’une liste d’assassinats après le coup de Juin 2009, faisant du pays le plus dangereux sans situation de guerre à exercer cette profession dans le monde.

L'UNESCO condamne le meurtre de journalistes honduriens

20 juillet 2011 – La Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a condamné mercredi le meurtre, au cours d'incidents distincts, de deux journalistes honduriens : Nery Jeremías Orellana, abattu le 14 juillet, et du journaliste de télévision Adan Benítez, tué le 4 juillet. La Directrice générale a également demandé qu'une enquête approfondie soit menée sur ces deux meurtres.

« Je condamne le meurtre de Nery Jeremías Orellana et d'Adan Benítez », a déclaré la Directrice générale. « Tuer des journalistes est un crime commis contre la société toute entière. Une presse indépendante qui alimente un débat éclairé est indispensable à la démocratie et à l'Etat de droit. J'appelle les autorités à mener une enquête approfondie sur ces crimes afin de montrer que toute personne dans le pays est libre d'exercer son droit fondamental à la liberté d'expression sans craindre pour sa vie».

Nery Jeremías Orellana, âgé de 26 ans, dirigeait Radio Joconguera dans la ville de Candelaria. Il a été abattu le 14 juillet. Membre du Front élargi de résistance populaire (FARP), un mouvement d'opposition, il était également correspondant de Radio Progreso.

Adan Benítez, 42 ans, travaillait pour deux télévisions locales : 45TV et Teleceiba Canal 7. Il a été arrêté par deux hommes armés qui l'ont dépouillé de ses biens avant de lui tirer une balle dans la tête dans la ville portuaire de La Ceiba, au nord du pays.

D'après Reporters sans frontières, trois journalistes ont été tués au Honduras depuis le début de l'année. L'organisation de défense de la liberté de la presse recense 12 meurtres de journalistes au Honduras au cours des 18 derniers mois.

Organisations Demandent un Stop à la répression et à l’impunité dans le Bajo Aguán

Les organisations présentent le rapport final de la Mission Internationale

Les organisations internationales qui ont enquêté sur la situation des droits de l’Homme dans le Bajo Aguán du 26 février au 4 mars 2011 présentent face au Parlement européen et à la société hondurienne son rapport final, dénonçant la poursuite des assassinats sélectifçs, la répression et l’impunité, et formulant des recommandations dirigées aux autorités du Honduras et à la communauté internationale.

La grave situation de violation des droits de l’Homme dans le Bajo Aguán a encore une fois été au centre des discussions et dénonciations au niveau national et international.

Lors d’une conférence de presse à Tegucigalpa, les organisations nationales1 des droits de l’Homme et la Rel-UITA représentant les organisations et réseaux qui ont composé la Mission Internationale2, ont fait connaître le contenu du rapport final de la Mission en question.

Elles ont dénoncé la répression systématique contre les familles paysannes qui exigent l’accès à la terre et une vie digne, la concentration des meilleures terres entre les mains de quelques propriétaires terriens et producteurs de palme, ainsi que l’impunité qui règne dans cette zone.

« Les mouvements paysans se sont confrontés à des injustices et violations constantes, aussi bien du droit à la vie que de l’intégrité, la liberté et la sécurité personnelle. Mais également à la violation du droit à l’alimentation, à la santé, au logement et à l’éducation, sans que l’on n’enquête ni ne sanctionne correctement ces crimes », peut-on lire dans la presse.

« Au Honduras, nous devons continuer à enquêter et dénoncer les crimes qui sont actuellement commis au Bajo Aguán. La Mission Internationale contribue de manière importante à donner de la continuité au travail initié et à situer la dénonciation au niveau mondial », a dit Bertha Oliva, coordinatrice du Comité de Parents de Prisonniers Disparus au Honduras (COFADEH pour ses sigles en espagnol).

Gilda Rivera, directrice du Centre des Droits des Femmes (CDM pour ses sigles en espagnol), a expliqué que les données présentées dans le rapport final « sont très bien renseignées et sont le résultat d’un travail de terrain approfondi réalisé par la Mission Internationale ».

Selon Gilberto Ríos, directeur exécutif de FIAN Honduras, il faut aller à la source des violences et des violations dans le Bajo Aguán. « Les causes d’au moins 11 conflits agraires qui n’ont pas été résolus persistent encore. Nous avons besoin de développer des politiques publiques visant à atteindre une véritable réforme agraire et à garantir l’accès à la terre pour les familles paysannes », a assuré Ríos.
     
Recommandations

Face à cette situation, la Mission Internationale a lancé un appel aux autorités nationales afin qu’elles enquêtent et sanctionnent tous les assassinats et crimes commis, et qu’elles fassent cesser immédiatement la répression et la violence contre le mouvement paysan. Elle a également exigé le respect des dispositions légales et accords relatifs aux conflits agraires.

De plus, elle a demandé instamment à la communauté internationale de renforcer son attention et son action sur la situation des droits de l’Homme dans le Bajo Aguán.

Préoccupation du Parlement européen

Le rapport final a aussi été présenté à différentes instances du Parlement européen. Selon des membres d’une délégation de la Mission Internationale à Bruxelles, le rapport a été bien reçu par la Sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement européen et par des représentants du Conseil européen et du Service Extérieur de l’Union européenne.

Durant l’audience publique, l’importance de faire un suivi de la situation de violence et d’impunité dans le Bajo Aguán a été mise en évidence, une situation qui a été un sujet d’attention importante au Parlement européen.

Pendant qu’elle comparaissait face aux media internationaux, la vice-présidente de la Sous-commission des Droits de l’Homme, Laima Andrikiené  et l’eurodéputé Richar Howitt, ont exprimé leur grande préoccupation concernant « les taux élevés d’impunité régnant dans le pays et les difficultés démontrées pour protéger les droits de l’Homme dans le Bajo Aguán ».

Finalement, les membres de la Mission Internationale ont demandé à Emine Bozkurt, présidente de la Délégation du Parlement européen pour les Relations avec l’Amérique Centrale, d’inclure le Bajo Aguán dans la visite que la délégation réalisera en octobre prochain au Honduras.

Suite à des menaces de mort le prêtre Fausto Milla part en exil


Selon le COFADEH, plus de 200 personnes sont toujours exilées pour des causes politiques.

Vendredi 8 juillet 2011. Tegucigalpa. Aujourd’hui, le COFADEH annonça que l’organisation se vit dans l’obligation d’impulser les démarches nécessaires pour sortir du pays le Père Fausto Milla. Ce vendredi 8 juillet, au cours de la matinée, ce dernier parti pour le Nicaragua.

«Fausto Milla doit être éloigné pour quelques temps, le mettre en sécurité est notre obligation» commenta Berta Oliva, directrice de l’organisation, qui assura que les menaces sont aussi dirigées contre la Commission de la Vérité, pour laquelle Fausto Milla est commissionnaire.
«Les menaces qu’ont reçus Fausto Milla et son assistante Denia Mejía sont très fortes. On parle de messages, de courriers électroniques contenant des menaces de mort, la dernière en liste étant la visite malintentionnée d’un groupe d’hommes dans une automobile aux vitres teintées qui se présentèrent à sa clinique de Corquin, dans la région de Copan» ajouta Oliva.

Berta Oliva annonça aussi qu’il y a encore plus de 200 personnes exilées suite à de sérieuses menaces et que les conditions pour leur retour ne sont pas encore présentes.

Pour sa part, Milla lia ces menaces à Miguel Facussé, suite à des informations qu’il reçu récemment d’une personne de confiance: «Au cours d’un appel que j’ai eu hier soir provenant d’une personne très proche, cette personne insista sur cette accusation, dans laquelle figure clairement Miguel Facussé en tant que personne qui prétend commettre cet acte. »

«Dans ce nouvel exil j’emmène l’espoir du peuple hondurien, l’espoir de pouvoir voir triompher la vérité et la justice.»

Dans un même souffle, Milla exhorta tous les Honduriens et Honduriennes «à multiplier leur effort dans la lutte afin de réussir à sortir la patrie des griffes des fauves qui la dévorent», dénonçant qu’il y a 400,000 enfants souffrant de dénutrition au Honduras, ainsi que les structures de pouvoir qui dominent la police et l’armée à l’aide des millions qu’ils extraient du peuple.

Traduit par le groupe de traducteurs du FNRP de : Por Amenazas de Muerte Padre Fausto Milla va al exilio

Rassemblement en face de la base militaire Soto Cano réprimé par la police


A nouveau au Honduras, la protestation sociale a été réprimée par les forces répressives de l’Etat.

Autour de trois cents personnes qui étaient rassemblées en face de la base militaire nord-américaine de Soto Cano (Palmerola) -en demandant l’arrêt de la militarisation au Honduras et en Amérique latine- ont été réprimées avec du gaz lacrymogène et des coups par un fort contingent des militaires et policiers.

« On été en train de nous déplacer vers l’entrée principale de la plus grande base militaire étatsunienne de la région, quand la police nous a attaqué avec du gaz. Il y a plusieurs camarades blessés», a expliqué Bertha Cáceres, coordinatrice du Consejo Cívico de Organizaciones Populares e Indígenas de Honduras (COPIN).

Minutes après, le group de militants nationaux et international ont pris la rue à nouveau et ont continué avec la protestation, laquelle s’inscrive au rencontre international contre la militarisation qui s’est développé les jours précédents à l’Esperanza, dans le département d’Intibucá, Honduras.

« On est entouré par des militaires et policiers, néanmoins, notre action est pacifique et on veux seulement exprimer notre rejet au putschisme, à l’impérialisme, et à la répression. On demande justice, la fin de l’impunité, et que on n’approuve pas la loi avec laquelle les députés [NDLT: du congrès national] prétendent réactiver le service militaire obligatoire dans le pays», a affirmé la dirigeante du mouvement indigène.

Selon Cáceres, la décision de se mobiliser en face de la base militaire Soto Cano -à l’occasion du deuxième anniversaire du coup d’État qu’en 2009 a renversé le gouvernement légitime de Manuel Zelaya- est due à l’exigence de « faire mémoire sur le rôle néfaste que les Etats-Unis ont eu depuis plus de cent ans contre le peuple hondurien ».

« On fait le rappel sur le fait que les Etats-Unis ont joué un rôle fondamental dans le coup d’État, et que la militarisation poussée par ce gouvernement impérial en toute l’Amérique Latine et les Caraïbes fait partie d’une stratégie d’invasion, exploration et de pillage de nos pays ».

« Une fois de plus la protestation sociale est en train d’être réprimée et criminalisée, et on le dénonce au monde», a conclut Cáceres.


Giorgio Trucchi - LINyM
http://nicaraguaymasespanol.blogspot.com/2011/06/honduras-protesta-frente-la-base.html

Deux Wikileaks récentes révèlent le rôle central des États-Unis lors du coup au Honduras

L'ambassade américaine a été le plus grand « courtier en puissance» suite au coup d'état.

Deux câbles importants ont été publiés sur Wikileaks ce juin 2011. Un fait partie de la première impression que l'ambassade américaine à Tegucigalpa,  travers l'ambassadeur Hugo Llorens, a envoyé à Washington concernant l'état de plusieurs sujets au Honduras. Parmi d'autres questions Llorens rapports des réunions avec des politiciens comme le maire de Tegucigalpa Ricardo Alvarez et l'ancien président du Honduras, Ricardo Maduro. D'autre part, le jour même du coup d'État, le 28 juin, il a eu une rencontre avec trois hommes d'affaires de hauts rangs : Antonio Travel, Emilio Larach et Emin Barjum et un autre homme d'affaires les a  rejoint par vidéo-conférence de San Pedro Sula.

« Les trois ont accepté (...) que le coup était illégal, mais ont soutenu qu'il n'y avait pas d'autre choix que d'accepter le régime actuel et attendre les élections en novembre » Llorens écrit.

Ceci et toutes autres informations que nous avons lu après le coup suggère que, immédiatement après le coup d'État la plupart des putschistes ont été perçus comme le centre de négociations politiques domestiques pour l'ambassade américaine. En effet, l'ambassade américaine a agi comme le « courtier de puissance" plus grands et plus influents d'entre eux, pour utiliser la description de l'ambassade pour  les putschistes. Les États-Unis se considère celui qui devrait être satisfait, tandis que dans la sphère publique les États-Unis étaient à couteaux tirés avec les élites.

Llorens explique dans un câble que « Pratiquement toutes les élites politiques et les contacts personnels ont exprimé leur surprise et consternation à la suite de la réponse du gouvernement des États-Unis (USG), déclarant qu'ils se sentent abandonnés par l'USG »

L'autre câble analyse les acteurs individuels influents au Honduras qui aurait pu prendre part au processus de négociation des Accords de San José signés en novembre 2009 avant les élections au Honduras. Tous les acteurs ont été évalués avec des descriptions usant les couleurs comme « sang rouge » à « Snowblind blanc » comme était la norme pendant la guerre froide. Cela renforce la théorie de Mark Weisbrot que les Accords récemment signé à Carthagène sont antagonistes aux Accords de San José, car celles de San José ont été évidemment conçu sous le contrôle habituelle de Washington ainsi que celles de Carthagène ont négociée une souveraineté pour la région qui a été largement célébrée par la résistance Hondurien tout en étant critiqué par les défenseurs et organisations des droits de l'homme en raison de l'influence potentielle que les accords peuvent avoir sur la continuation des atteintes aux droits de l'homme.

La « câble couleur » est preuve que le Département d'État américain a jugé nécessaire de faire un profil de tous les acteurs potentielle afin de crée les Accords de San Jose dans lequel Oscar Arias a vraisemblablement été leur homme fort. Cela confirme la thèse détenu par de nombreux journalistes, écrivains et érudits que ces accords étaient uniquement conçu par le gouvernement américain comme un moyen de résoudre une crise qu'ils ont finit par cacher sans vergogne devant les yeux du monde. Cela a créé un milieu idéal pour l'impunité et les violations constantes des droits de l'homme, y compris la vie de 11 journalistes. Les "diseurs de vérité" putschistes aiderait à Washington a caché un des pires épisodes de la politique étrangère américaine dans l'histoire récente dans laquelle le département d'état américain à facilement jouer et manipuler les élites peu instruites et non qualifiés qui ont été les acteurs dans le coup au Honduras.

Loin de ce qu'on peut lire dans les câbles de Wikileaks, l'establishment politiques et militaires de Washington a aidé à organiser le coup d'État du Honduras et a mit son personnel et lobbyistes à   améliorer l'image du coup d'État.  Les sources d'information utilisées par l'ambassadeur ne sont pas claires, ni quel rôle la CIA ou l'ensemble du personnel de sécurité, que ce soit privé ou public, ont joué  dans le coup et comment ils interagissent avec l'ambassade.

Encore une fois, les câbles sont également adressés à l'ambassade américaine à Caracas et Southcom à Miami.

Traduit par KGK de Two recent Wikileaks reveal US central role during the Honduras Coup

Honduras, Radios communautaires: des voix de la terre toujours exclues des ondes

La réintégration du Honduras à l’Organisation des États américains (OEA) a-t-elle refermé la sinistre parenthèse du coup d’État survenu il y a deux ans jour pour jour, le 28 juin 2009, et de ses conséquences sur les libertés publiques et les droits de l’homme ? L’Association mondiale des radios communautaires-Amérique latine et Caraïbes (AMARC-ALC) et Reporters sans frontières ont ensemble posé la question (http://fr.rsf.org/honduras-inquietude-sur-l-avenir-des-07-06-2011,40407.html) alors que le pays retrouvait officiellement sa place dans la communauté des États du continent. Le combat contre l’impunité et pour l’avènement d’un réel pluralisme reste d’actualité si l’on en croit les représentants de La Voz de Zacate Grande, voix de la terre exclues des ondes.
 
Une envoyée spéciale de Reporters sans frontières était présente à Zacate Grande lors du premier anniversaire de la radio communautaire, le 14 avril dernier. Cette visite a donné lieu à un long reportage audio – pour l’instant accessible seulement en espagnol mais résumé ci-dessous  – téléchargeable à partir de ce lien : http://dl.free.fr/gITEkPwVZ

L’événement du 14 avril a, par ailleurs, réuni la plupart des radios communautaires du Honduras affiliées à AMARC. Cette rencontre a été l’occasion de constater que dans la majorité des cas, la lutte pour la défense de la terre a été le motif principal de la création des radios communautaires. La Voz de Zacate Grande illustre particulièrement bien cette situation.

Une décennie de lutte inégale


Depuis plus de onze ans, les habitants sont soumis à un harcèlement constant du simple fait de faire valoir leurs droits sur la péninsule de Zacate Grande. Située à l’extrême sud du pays, dans le golfe de Fonseca, celle-ci est réclamée par le grand propriétaire terrien et magnat de la palme africaine Miguel Facussé Barjum (http://fr.rsf.org/honduras-miguel-facusse-barjum-entrepreneur-03-05-2011,40193.html), qui prétend y développer de grands projets touristiques. Plusieurs familles de l’oligarchie hondurienne ont également investi le bord de mer pour y bâtir de luxueuses demeures, alors même que les autorités arguant du respect de la convention internationale RAMSAR sur la protection du littoral, refusent aux paysans le droit de mettre en œuvre et de gérer eux-mêmes des projets qui profiteraient au développement des communautés locales.

Organisés au sein de l’Association pour le développement de la péninsule de Zacate Grande (ADEPZA), les paysans confrontés à la tactique d’encerclement mise en œuvre par les grands propriétaires ont opté pour la récupération des terres sur lesquelles ont vécu leurs parents depuis des temps ancestraux. S’appuyant tantôt sur les lois de protection de l’environnement tantôt sur celles concernant le respect de la propriété privée, la justice semble avoir pris fait et cause pour les grands propriétaires. La plupart des membres d’ADEPZA font l’objet de poursuites judiciaires pour “atteinte à l’environnement” ou “usurpation”. C’est notamment le cas du secrétaire d’ADEPZA, Gerardo Aguilar, un des vingt et un membres de l’équipe de jeunes collaborateurs de la radio. En effet, le terrain sur lequel celle-ci a été érigée dans le hameau de Puerto Grande est revendiqué par Miguel Facussé. Le statut des radios communautaires n’étant pas reconnu au Honduras, le président d’ADEPZA, Pedro Canales, est également poursuivi pour “utilisation illégale de fréquence”.

Par ailleurs, la justice s’acharne toujours contre Elia Xiomara Hernández et Elba Yolibeth Rubio, deux collaboratrices de la radio. Appréhendées alors qu’elles couvraient  une expulsion violente dans la localité voisine de Coyolito, elles ont été  accusées de “sédition” et “désobéissance à la force publique” et sont depuis soumises à un contrôle judiciaire (http://fr.rsf.org/honduras-cible-d-un-incendie-criminel-il-y-18-01-2011,39343.html). L’obligation de se rendre tous les quinze jours en bateau au tribunal situé sur l’île voisine du Tigre, occasionne des frais importants qui sont à la charge des accusées.

Enfin, outre les poursuites judiciaires également engagées contre lui, le directeur de la radio, Franklin Meléndezhttp://fr.rsf.org/honduras-attentat-contre-le-directeur-de-la-16-03-2011,39802.html). Les auteurs, qui entendaient manifester ainsi leur opposition aux initiatives promues par ADEPZA par le biais de la radio, n’ont, quant à eux, jamais été inquiétés par la justice et circulent librement dans la communauté et ses environs. a été victime, le 13 mars dernier, d’un attentat par balle qui l’a blessé à la jambe (

De telles tensions n’ont pas vraiment lieu d’étonner au sein d’une population dont de très nombreux membres ont été contraints d’émigrer aux États-Unis pour échapper à la misère et souvent subvenir aux besoins de la famille restée au village. Miguel Facussé a, en tout cas, très bien su exploiter cette situation. En faisant miroiter l’obtention de titres de propriété à ceux qui acceptent de travailler pour lui, l’entrepreneur encourage activement la division et les conflits entre habitants de Zacate Grande. C’est ainsi que la veille de la célébration de l’anniversaire de la radio, l’épouse de Miguel Facussé a fait le tour des villages pour distribuer des jouets et des friandises aux enfants.

A ces pratiques clientélistes, les collaborateurs de La Voz de Zacate Grande opposent le droit à l’information conçu comme un outil destiné à promouvoir l’éducation pour tous. Les propos recueillies lors des visites réalisées au mois d’avril dernier témoignent du fait que, plus qu’un simple média, la radio constitue pour eux un instrument de défense de l’intérêt commun.

Fragile reconstruction


Au Nord, sur la Côte Atlantique, la communauté afro-hondurienne de Triunfo de La Cruz a également reçu la visite de Reporters sans frontières durant la même période. Là non plus, les populations ne pourraient faire entendre leur opposition à des projets agroindustriels et immobiliers sans le secours de leur radio. Issue de l’Organisation fraternelle noire du Honduras (Ofraneh), Radio Coco Dulce (appelée aussi Radio Faluma Bimetu en langue garifuna) a malheureusement subi des attaques répétées au mois de janvier dernier, qui l’ont amené à interrompre ses programmes pendant douze jours (http://fr.rsf.org/honduras-reprise-sous-haute-tension-des-01-02-2011,39445.html). Triste rappel pour un média réduit au silence un an plus tôt après un incendie criminel (http://fr.rsf.org/honduras-mise-a-sac-d-une-radio-07-01-2010,35963.html). Avec le concours d’International Media Support (IMS), AMARC-ALC et Reporters sans frontières avaient alors financé la reconstruction du média. Cette année, les deux organisations ont doté la radio d’un petit système de vidéosurveillance. Ce secours matériel est à la fois nécessaire et insuffisant. Alors que notre envoyée spéciale se trouvait dans la région, le 7 avril, la maison d’Alfredo López, directeur de Radio Coco Dulce, a été incendiée (http://fr.rsf.org/honduras-les-radios-communautaires-toujours-13-04-2011,40021.html). Les auteurs courent toujours.

Le Mouvement paysan de Rigores se fait violemment expulser


« Les militaires arrivèrent avec un mandat d’expulsion en disant que nous possédions des armes »

Samedi le 2 juillet 2011. Le 24 juin dernier, le juge assigné à la ville de Tocoa, Josue Pagoda Mejia, émit un mandat d’expulsion contre le Mouvement paysan de Rigores dans le Bajo Aguan. Au cours de cette expulsion, 114 demeures, évaluées à 14000 lempiras chacune, furent démolies. Six salles de cours furent démolies, trois églises, trois projets d’engraissement de poulets, un centre communautaire ainsi que plusieurs autres infrastructures productives du groupe et les cultures de la prochaine récolte connurent le même sort, le tout à l’aide d’une pelle mécanique. Le tracteur du groupe fut aussi confisqué. Les enfants perdent une autre période scolaire dû à la destruction des écoles ainsi que le traumatisme engendré par cette expulsion.

Douze agriculteurs furent emmenés au poste de police de Tocoa et libérés postérieurement, tandis que plusieurs femmes eurent des fausses couches durant l’expulsion qui prit place entre midi et 9 heures du soir. 13 autres agriculteurs font face à un mandat d’arrêt, tandis que les réseaux de solidarité annoncèrent que le 1er juillet deux paysans du même groupe furent arrêtés. Carlos Sandoval est toujours détenu et les autorités refusent à fournir des informations quant à la raison pour laquelle il fut arrêté.

Sur les terres de Rigores, récupérées en 2001, vivent au total plus ou moins 500 personnes. À l’heure qu’il est, elles se retrouvent forcées de dormir chez des connaissances et survivent avec l’aide de la communauté, tel que rapporté par des représentants du groupe.

Les militaires et la police arrivèrent « fortement armés, menaçants et intimidant la dignité des agriculteurs » déclara l’un des membres du groupe.
Pour être « non-cultivées », les terres de Rigores furent originalement récupérées par le groupe en accord à la législature hondurienne. Toutefois, le groupe a souffert 5 expulsions au cours des 11 dernières années, cette dernière exécutée par le juge Ever Isael Lopez Oseguera suivant une demande du présumé propriétaire des terres Erick Rivera.

Les paysans, pour la majeure partie affiliés à la CNTC, lancèrent un appel à la communauté nationale et internationale afin que ces derniers se prononcent en solidarité avec leur situation.

Honduras : retour à l’OEA, retour à la normale?

L’Organisation des Etats américains (OEA) a approuvé, mercredi 1er juin, le retour du Honduras en son sein. Tegucigalpa en avait été exclu le 4 juillet 2009, à la suite du coup d’Etat qui avait chassé le président Manuel Zelaya du pouvoir, le contraignant à l’exil.

Cette décision résulte d’une « médiation » orchestrée par le président colombien Juan Manuel Santos, dans le cadre d’un rapprochement – parfois surprenant – avec Caracas. Profitant, le 9 avril, d’un sommet à Cartagena, M. Santos avait organisé une rencontre « inopinée » entre son homologue vénézuélien Hugo Chávez – proche de la résistance hondurienne – et le président de facto du petit pays d’Amérique centrale, M. Porfirio Lobo.

Rien ne laissait présager qu’elle porterait fruit : une semaine après l’élection de M. Lobo, le 29 novembre 2009, M. Chávez avait dénoncé un scrutin « frauduleux », puisque organisé par les putschistes. Il proclamait alors : « Le président du Honduras se nomme Manuel Zelaya  (1). » Pour les mêmes raisons, l’Union des nations sud-américaines (Unasur) (2) choisissait de ne pas reconnaître l’administration Lobo (3).

Un commentaire n’avait toutefois pas échappé au pouvoir hondurien. Celui du ministre des affaires étrangères vénézuélien, M. Nicolás Maduro, lequel avait précisé qu’une normalisation avec le Honduras n’était pas envisageable… tant que M. Zelaya se voyait privé de ses droits politiques dans son pays (4). Or, le 9 avril, M. Lobo s’avère disposé à quelques concessions dans ce domaine.

A l’issue de la rencontre, M. Chávez se réunit avec M. Zelaya ainsi qu’avec M. Juan Barahona, porte-parole du Front national de résistance populaire (FNRP), qui coordonne l’opposition aux putschistes. L’objectif : envisager les modalités d’une « sortie de crise ». Quatre conditions émergent : 1/ retour de tous les exilés, dont M. Zelaya ; 2/ mise en place d’une Assemblée nationale constituante « participative et démocratique » ; 3/ démantèlement des structures issues du coup d’Etat et châtiment des putschistes ; 4/ reconnaissance du FNRP en tant que parti politique.

Très vite, M. Lobo autorise le retour de M. Zelaya. Pour le reste… Le 18 mai, Mme María Ángela Holguín, ministre colombienne des affaires étrangères, relativise le caractère contraignant des quatre « points » avancés par MM. Zelaya et Barahona. Après tout, précise-t-elle, « il ne viendrait à personne l’idée d’imposer des conditions à qui que ce soit » (5).

MM. Lobo et Zelaya poursuivent néanmoins les discussions. Réunis le 22 mai en Colombie, ils signent un texte ouvrant la voie à la réintégration du Honduras au sein de l’OEA : l’accord de Cartagena. Sur les quatre pages du document, le terme « coup d’Etat » n’apparaît qu’une seule fois (en référence à la formulation du verdict de l’OEA ayant conduit à l’éviction du Honduras). Si le point 7 mentionne la tenue d’une Assemblée nationale constituante, il la replace dans le cadre de l’article 5 de la Constitution qui encadre les consultations populaires. « Avec, toutefois, un léger bémol, souligne Maurice Lemoine (dans son reportage à lire dans le numéro du Monde diplomatique actuellement en kiosques). Si 2% des électeurs ou dix députés peuvent solliciter une telle consultation, c’est le Parlement qui décidera, en dernière analyse, si elle sera organisée ou non ! » Sur ce point, comme sur celui de la reconnaissance du FNRP en tant que parti politique – envisagée, mais soumise à un processus de collecte de signatures ainsi qu’à l’approbation du Tribunal suprême électoral (6) –, la résistance est donc renvoyée au fonctionnement « routinier » des institutions du pays. Celles-là même dont elle a appris à se méfier. Un détail ? M. Lobo signe le document en tant que « Président du Honduras » ; M. Zelaya en tant qu’« ex-président ».

Le rapport de force, national et régional, permettait-il d’obtenir « plus » ? La question demeure sans réponse évidente. Il n’en reste pas moins que l’accord de Cartagena ne convainc pas tout le monde. A droite, les « durs », hostiles à toute négociation, pestent. A gauche, également, certains doutent : un éventuel retour du Honduras au sein de l’OEA devait ouvrir la voie à au démantèlement du pouvoir putschiste. Outre le fait qu’il lui permet de compter sur des lignes de crédit et une aide internationale qui lui faisait cruellement défaut, ne risque-t-il pas, finalement, de légitimer l’administration Lobo ?

Le Conseil civique des organisations populaires et indigènes (COPINH) « condamne énergiquement la réintégration imminente du pays au sein de l’OEA » et appelle la population à « poursuivre ses efforts jusqu’au démantèlement des structures issues du coup d’Etat » (7). Après avoir participé aux tractations, M. Barahona annonce pour le FNRP que « toutes les conditions ne sont pas réunies pour que le Honduras réintègre l’OEA » (8). Un point de vue que partage l’Equateur, seul des trente-trois pays membres de l’OEA à voter contre le retour du Honduras en son sein, soulignant les violations des droits de l’homme et l’absence de sanctions contre les auteurs du putsch de juin 2009 (9). Le Venezuela fait état de « réserves », mais approuve la résolution…

La page qui s’ouvre verra le FNRP tenter d’obtenir sa reconnaissance comme parti politique de la part d’institutions qu’il avait jusqu’ici qualifiées d’illégitimes. Nul ne peut prédire l’impact de ce virage stratégique sur un attelage hétéroclite, jusque-là cimenté par sa dénonciation du coup d’Etat. Et puis, à supposer qu’il parvienne au pouvoir, de quelle marge de manœuvre disposera un nouveau Zelaya, désireux de mettre en œuvre un programme similaire à celui à celui qui lui a valu d’être renversé ? Les putschistes dorment sur leurs deux oreilles : M. Roberto Micheletti, qui les avait conduits en juin 2009, a été décoré du titre de « Premier héros national du XXIe siècle » par la puissante Association nationale des industriels honduriens, qui souhaitait récompenser « son combat pour que le Honduras ne tombe pas dans le socialisme » (10). En janvier 2010, le parlement hondurien lui accordait le statut de « député à vie ».

Le 28 mai, le retour de M. Zelaya dans son pays – une avancée indéniable – a donné lieu à des scènes de liesse à Tegucigalpa (11). Même accompagné de la réintégration du Honduras dans l’OEA, suffit-il pour conclure, avec le quotidien espagnol El País, que le Honduras « renoue avec la démocratie » (12) ?
Renaud Lambert

(1) « Chávez : Nos agarran como excusa para cualquier cosa », Noticiasaldia.com, 8 décembre 2009.

(2) Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Guyana, Paraguay, Pérou, Suriname, Uruguay et Venezuela.

(3) « Canciller Nicolás Maduro afirma que UNASUR no reconocerá Gobierno de Lobo en Honduras », Venezolana de Televisión, 5 mai 2010.

(4) « Unasur no reconoce gobierno de Porfirio Lobo en Honduras », Cubadebate, 3 mai 2011.

(5) « Holguín afina con “Pepe” borrador de condiciones para retorno a la OEA », La Tribuna, Tegucigalpa, 18 mai 2011.

(6) Giorgio Trucchi, « Resistencia en Honduras anuncia creación de partido para las elecciones de 2013 », Opera mundi, 1er juin 2011.

(7) « Bienvenido Coordinador General del FNRP », communiqué du 26 mai 2011.

(8) « Frente de Resistencia se opone a readmisión inmediata de Honduras a la OEA », TeleSURtv.net, 30 mai 2011.

(9) « Deux ans après sa suspension, le Honduras est de retour », Agence France presse (AFP), 1er juin 2011.

(10) « Industriales declaran a Micheletti héroe nacional », El Heraldo, Tegucigalpa, 11 janvier 2011.

(11) Cf. « Manuel Zelaya, de retour en retour jusqu’au retour final », par Maurice Lemoine, Mémoire des luttes, 30 mai 2011.

(12) Pablo Ordaz, « Honduras recupera la democracia », El País, Madrid, 29 mai 2011.

Villes-maquilas en pleine jungle hondurienne

Les maquilas ou maquiladoras, usines de sous-traitance étrangères exonérées de droits de douane, sont le théâtre d’une surexploitation des travailleurs et de stratégies antisyndicales systématiques. Pour le gouvernement du Honduras, qui, rappelons-le, est issu du coup d’Etat dont on fêtera bientôt le second anniversaire (voir http://www.gresea.be/spip.php?article186), ces zones de non droits sont des modèles à appliquer à grande échelle.
En témoigne l’engouement pour les théories de l’économiste américain Paul Romer qui consistent à imaginer la création ex-nihilo de "villes modèles" ("charter cities" en anglais) sur un terrain vague de mille kilomètres carrés qui, à l’image de Singapour ou Hong Kong, posséderaient leurs propres lois, forces de police, tribunaux, etc. Les lois du pays d’accueil (comme celle de payer des impôts ou les lois relatives au droit du travail) ne s’y appliqueraient pas. Exception est faite aux lois relatives aux relations extérieures, ces "régions spéciales de développement" pouvant par contre signer accords et traités internationaux. Pour pouvoir mettre ces théories en pratique, le Congrès a modifié l’article de la Constitution qui postulait l’interdiction de créer des organes juridictionnels d’exception en ajoutant "à l’exception des privilèges juridictionnels des régions spéciales de développement".
La police privée se chargera de prévenir toute présence syndicale et de rétablir l’ordre si besoin s’en fait sentir. D’ailleurs, si les conditions de vie et de travail ne plaisent pas aux habitants de ces villes privées, ils n’auront qu’à partir.

"Le rêve américain frappe à la porte du Honduras" titre deux semaines après le vote du Congrès le quotidien hondurien La Prensa (2 février 2011). Mais ces "villes modèles" sont le rêve des grandes entreprises transnationales. Pour les Honduriens, elles risquent de s’apparenter plutôt à un cauchemar. Rappelons qu’ils luttent encore pour le retour de leur président démocratiquement élu et pour la construction d’un "pays modèle".

Publié en Gresea.be