1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

samedi 19 décembre 2009

COMMUNIQUE No. 43


Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat communique:

  1. Nous rejetons catégoriquement les déclarations récentes du dictateur Micheletti qui accuse la Résistance d’avoir provoqué la mort de la jeune Catherine Nicolle, tombée à Tegucigalpa mardi 15 décembre sous les balles de tueurs à gage qui ont ouvert le feu sur la voiture qui la transportait.
  2. Nous considérons comme une tragédie humaine et sociale la mort violente de toute personne, et plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’une mineure. Nous exigeons que cela soit éclairci, au même titre que Tous les assassinats et autres viols des droits de l’homme perpétrés dans le cadre du coup d’état ; ceux ci ont nettement augmenté les dernières semaines ; en sont responsables les corps répressifs dirigés par l’oligarchie.
  3. Nous condamnons les menaces faites par Micheletti à l’encontre des média qui relatent avec honnêteté la vérité et ce malgré les menaces constantes de la dictature.
  4. Nous rappelons que la lutte que livre le peuple hondurien depuis le coup d’état du 28 juin est non violente.

Nous résistons et nous vaincrons!

Tegucigalpa le 16 de décembre 2009

mercredi 16 décembre 2009

La dictadure hondurienne effectue un massacre sélectif


La Résistance Hondurienne témoigne sur Vive TV, Venezuela.

Présents à Caracas, les porte-paroles de la Résistance Bertha Caceres ( dirigeante du Conseil des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras - COPINH) et Carlos Reyes (dirigeant du Syndicat des Boissons, qui a retiré sa candidature présidentielle pour ne pas avaliser la fraude) ont été interviewés par l’Informativo Popular de Vive TV.

(VER EL PROGRAMA)

Ils ont expliqué la marche vers l’Assemblée constituante et ont appelé la solidarité internationale à multiplier les actions de tout type pour mettre un terme á la dictature : depuis les plaintes contre les violeurs des Droits de l’Homme au boycott des produits d’entrepreneurs honduriens coauteurs du coup d’État (par exemple l’industire de la crevette), à l’organisation de nouvelles délégations qui se rendent sur place, etc...


Au même moment depuis le Honduras le dirigeant social hondurien Juan Barahona a dénoncé à travers la Radio Nationale du Venezuela que la dictature hondurienne effectue un massacre sélectif des membres du Front National de Résistance contre le Coup d’État.


"Au Honduras la répression s’est accentuée. Tous les jours on assassine sélectivement des compagnes et compagnons", a expliqué Barahona.

Il a signalé en outre que ce week-end on a compté 43 morts, le précédent 45 personnes ont été assassinées par la police, l’armée et les mercenaires sous contrat des putschistes.

Écouter Juan Barahona

mardi 15 décembre 2009

LA RESISTENCE EST LA NOUVELLE FORCE BELLIGERANTE AU HONDURAS

PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DU HONDURAS

BUREAU DU PRESIDENT

Tegucigalpa le 07 Décembre 2009.

LA RESISTENCE EST LA NOUVELLE FORCE BELLIGERANTE AU HONDURAS

Il faut qu’elle s’organise en plateforme politique

Etre l’axe de coordination et de rassemblement des forces politiques progressistes, qui sans perdre leur propre identité, puissent atteindre l’objectif de transformation et de changements pour le peuple hondurien.

La Résistance représente l’espoir d’une nouvelle Constitution et d’une Assemblée Nationale Constituante.

Camarades membres de la Résistance Nationale contre le Coup d’Etat

Je m’adresse à vous dans l’espoir que mes idées vous soient utiles dans vos réflexions, en ces moments si difficiles que traverse notre peuple, qui m’a accompagné et soutenu dans ma lutte de 30 ans pour la démocratie et la justice sociale pour le Honduras.

Après 163 jours de Résistance contre le coup d’état militaire qui m’a séquestré puis exilé au Costa Rica, supportant comme vous la douleur et la souffrance du peuple, après 78 jours d’attaques contre nous, en plein siège militaire de l’ambassade du Brésil, souffrant la persécution politique avec ma famille et les amis qui m’accompagnent, vous dans les rues, souffrant la répression sauvage, les massacres, assassinats, tortures, persécution politique, arrestations arbitraires, pour le simple fait de protester contre la dictature et d’exiger pacifiquement la restitution du Président élu par le peuple, le retour à la démocratie, et le châtiment de ceux qui ont usurpé le pouvoir.

Camarades; ne nous laissons pas tromper par la farce électorale du 29 novembre dernier, au Honduras, il n’y a pas de démocratie, le coup d’état s’est institutionnalisé; il n’y a pas de séparation des pouvoirs; l’impunité règne au sein des institutions co-auteurs du coup d’état: Cour de Justice, Procureur de l’Etat, Commissariat des Droits de l’Homme, députés du congrès et castes militaires.

Les élections organisées par la dictature sont invalides; elles sont viciées de naissance, sans observateurs qualifiés, sous la répression, sans garantie d’égalité ni de liberté pour l’opposition au régime de facto, sous la censure et la fermeture des medias et une abstention de plus de 60 %.

Porfirio Lobo élu par 40% des votants et avec la fraude électorale, est illégitime, est illégal. Sa Présidence est faible, au point de s’allier 48 après le scrutin avec les militaires et la dictature et de s’opposer, via le Congrès, au retour à l’ordre démocratique et de rejeter la restitution du Président élu par le Peuple. Son élection a ainsi perdu toute légitimité.

Maintenant, l’alliance putschiste Lobo-Micheletti nous impose des réformes économiques, comme dévaluer notre monnaie, et accentue la répression du peuple.

La résistance a une grande mission à assumer: se convertir en force belligérante et en plateforme politique, être l’axe pour rassembler les forces politiques progressistes, qui sans perdre leur propre identité, obligeront l’élite dominante à reconnaître que les Honduriens n’ont pas de maître, que nous aimons la Liberté, que nous avons tous droit de vivre dans de meilleures conditions. Reconnaître que nous sommes tous Honduriens et que notre pays a besoin de réformes profondes.

La résistance doit donc s’organiser en plateforme politique, autour de programmes et d’actions dans chaque quartier, chaque village, dans tous les départements du territoire national, et exiger un nouveau pacte social, une nouvelle constitution qui permettent de résoudre les problèmes et de transformer le Honduras.

Je suis arrivé à la Présidence par le Parti Libéral, je suis Libéral et continue à l’être, je pratique sa vraie doctrine, opposée aux dictatures et aux régimes militaires totalitaires. Ceux qui ont organisé ce coup d’état ne sont plus libéraux et le peuple les a punis dans les urnes. Le Parti National ne se serait jamais relevé de la déroute que nous lui avons infligée; il a du pour cela s’associer et conspirer avec l’élite économique, avec ses branches internationales, et faire ce coup d’état militaire et me sortir de la scène politique.

La Résistance est le guide, la Résistance est l’espoir pour rétablir l’ordre démocratique et convoquer la prochaine Assemblée Nationale Constituante.

Nos armes sont les idées. Notre lutte repose sur une stratégie pacifique.

Pas de coopération, non violence et désobéissance civile contre les lois injustes.

Personne ne doit obéir à deux qui gardent le pouvoir par les armes.

Par amour pour le peuple

Par amour pour les pauvres

Pour la défense de notre démocratie.

Nous ne nous reposerons qu’après avoir dérouté la dictature.

José Manuel Zelaya Rosales

Président Constitutionnel de la République du Honduras.

jeudi 10 décembre 2009

COMMUNIQUE No. 42



Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat communique:

1. Nous maintenons notre refus total du régime qui s’installera le 27 janvier, et prolongera la dictature imposée par l’oligarchie avec le coup d’état du 28 Juin.

2. Nous rejetons la campagne médiatique faisant la promotion d’un “gouvernement d’unité” intégrant des secteurs complices de la rupture de l’ordre constitutionnel et qui passerait le pouvoir du dictateur Micheletti au dictateur Lobo.

3. Nous dénonçons l’intention de l’oligarchie de passer la charge financière du coup d’état au peuple pauvre, à travers des mesures économiques comme l’augmentation de la TVA, la dévaluation du Lempira, l’augmentation des prix de l’énergie électrique entre autres. Ces mesures doivent entrer en vigueur avant la prise de possession du nouveau dictateur pour ne pas lui faire porter la responsabilité de l’aggravation de la crise économique et sociale alors qu’il en est bien évidemment responsable, lui, son parti et sa classe.

4. Nous répétons que le peuple hondurien n’assumera pas les dettes contractées par le gouvernement de facto, que ce soit auprès des banques nationales ou internationales.

5. Nous appelons les peuples du monde à maintenir leur solidarité avec la Résistance hondurienne en ignorant les représentants de la dictature alors que ceux-ci cherchent des soutiens internationaux.

6. Nous célébrons et sommes reconnaissants de la décision prise par les membres du MERCOSUR de rejeter les élections et le régime qui s’installera le 27 janvier. Nous appelons les gouvernements de tous les pays à en faire autant.

7. Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat est en pleine lutte et compte sur le soutien majoritaire du peuple hondurien. Nous augmentons nos efforts d’organisation pour dérouter l’oligarchie et installer l’Assemblée Nationale Constituante inclusive et populaire.


Nous résistons et nous vaincrons !

Tegucigalpa le 9 décembre 2009

mardi 8 décembre 2009

Honduras : Elections sous observation…libérale




par Jérome Duval

7 décembre 2009


Etre doté d’un prix Nobel de la paix, n’empêche pas le locataire de la Maison blanche de poursuivre l’ascension guerrière de son administration. Après avoir annoncé l’installation de sept bases militaires états-uniennes en territoire colombien, Barack Obama soutient ouvertement les putschistes au pouvoir au Honduras par sa reconnaissance des élections tout en optant pour l’envoi de 30.000 soldats supplémentaires pour une guerre sans fin en Afghanistan. Le budget militaire états-unien ne cesse de croître (il a plus que doublé depuis 2001) pour atteindre les 680 milliards de dollars prévisionnels en 2010 sans compter les quelque 30 milliards de dollars supplémentaires pour le nouvel envoi de troupes en Afghanistan. Les dépenses mensuelles des Etats-Unis pour la guerre en Irak et en Afghanistan qui égalaient le budget annuel des Nations unies (16 milliards de dollars) vont ainsi le dépasser…

Le fait qu’une manifestation pacifique soit sévèrement réprimée à San Pedro Sula, deuxième ville du pays, le 29 novembre, jour du scrutin - on compte des dizaines de blessés dont un journaliste de l’agence Reuters qui a été hospitalisé - n’empêche pas les Etats-Unis par la voix du porte-parole du département d’Etat, Ian Kelly, de voir dans ces élections illégales et entachées de fraude « un important pas en avant “ |1| » vers la « démocratie ». Quelques jours plus tard, le mercredi 2 décembre, Ángel Salgado, 32 ans, est décédé des conséquences d’un tir dans la tête et du fait que l’armée l’ait retenu plus d’une heure avant qu’il puisse être transféré à l’hôpital. Cette mort s’ajoute à la longue liste des crimes commis par la dictature depuis le coup d’Etat du 28 juin 2009 : 21 personnes assassinées, 133 cas de tortures, 1987 détentions illégales…

Après le concept de « guerre préventive », voici venu le temps du « coup d’Etat préventif »

“Notre préoccupation est que (les Etats-uniens) introduisent la thèse du coup d’Etat préventif en Amérique latine. (…) Je déplore certaines positions idéologiques de la diplomatie états-unienne. La politique extérieure des Etats-Unis peut être qualifiée de tout sauf d’amateurisme, et le temps de la crise au Honduras est en train de s’épuiser |2| ». Les paroles de Marco Aurelio García, conseiller aux Affaires extérieures du président Lula da Silva, le 26 novembre 2009, en disent long sur la fracture diplomatique au niveau continental créée par l’affaire des élections au Honduras. Avant les élections, Obama avait envoyé une lettre au Brésil, le prévenant qu’il reconnaîtrait le gagnant du scrutin comme président « légitime » et suggérant au Brésil d’en faire autant. La pression états-unienne n’aura, du moins pour le moment, pas été suivie d’effet. Le Brésil restera inflexible. La division des pays latino-américains s’est confirmée lors du XIXe sommet ibéro américain qui s’est conclu le 1er décembre à Estoril, au Portugal. Le « groupe des 4 » (Costa Rica, Colombie, Pérou et Panama) s’est affronté aux dix-huit autres pays du sommet qui se refusent à reconnaître ces élections. La présidente argentine, Cristina Fernández de Kirchner, qualifiant ces élections “de parodie et de simulacre démocratique”, s’associe au Brésil et aux pays de l’ALBA (Venezuela, Cuba, Bolivie, Equateur, Nicaragua…) dans le rejet de toute légitimation du processus électoral.

Impartialité des médias devant les fraudes ?

Les médias ne réagissent pas toujours de la même manière suivant les fraudes électorales. En 2000 aux Etats-Unis (la fraude avait permis l’élection de Bush face à Al Gore) ou au Mexique en 2006, ils n’avaient pas soulevé l’irrégularité dans les mêmes proportions qu’en Iran par exemple. De la même manière, la volonté affichée du président colombien à briguer un troisième mandat après avoir modifié la Constitution, ne soulève pas la même indignation que pour la réélection de Hugo Chávez au Venezuela. Les Constitutions cadenassées, comme celle du Honduras, à un mandat présidentiel de quatre ans non-renouvelable, permettent l’alternance par un bipartisme néolibéral qui ne change en rien le système. En 2009, pour les élections au Honduras, les médias préfèreront titrer sur le « gagnant » de l’élection plutôt que sur le caractère frauduleux et illégal d’un scrutin organisé dans un pays en état de siège. Ainsi, El Pais titre « Porfirio Lobo, l’homme du changement |3| » tout en avançant des chiffres d’abstention totalement contestés et non avérés. Pepe Lobo, bien que vainqueur d’un scrutin désapprouvé par la quasi-totalité des Etats, a rempli les pages de nos quotidiens en tant que « vainqueur », lui rendant ainsi une certaine légitimité.

Observateurs juges et parties, la farce est servie

Ainsi, le Costa Rica, la Colombie, le Pérou et le Panama emmené par les Etats-Unis ont reconnu et donc légitimé le "nouveau gouvernement" de Porfirio Lobo qui doit prendre ses fonctions le 27 janvier 2010, date à laquelle prend fin le mandat de Manuel Zelaya. Dans ce contexte, la reconnaissance des élections est un acte politique fort. En effet, mis à part ces quelques pays inféodés à Washington, ni l’Organisation des Etats Américain (OEA), ni les pays de l’ALBA |4| n’ont reconnu ce scrutin. Aucun observateur des Nations unies, de l’OEA, de l’Union Européenne (même si il y avait des « observateurs » du PPE, ils n’étaient pas présents au nom de l’U.E) ni du Centre Carter, habituellement habilité à ce genre de missions n’ont daigné être présents.

La liste des « observateurs » présents au Honduras pour les élections est d’ailleurs riche d’enseignements, elle représente une extrême droite prête à tout. On y trouve entre autre, le groupe fascisant Uno América, trois députés du Parti Populaire espagnol (PP), l’eurodéputé Carlos Iturgaiz du même groupe, le réseau “Red Latinoamericana y del Caribe para la Libertad |5|” , financé par la NED connue pour son soutien à la mafia anti-cubaine de Miami),, de même que la Fondation privée FAES de José María Aznar. En manque de légitimité, le régime putschiste a cherché à recruter des observateurs, à travers la Cohep (Consejo Hondureño de la Empresa Privada), équivalent au Medef français. A l’étude de cette longue liste, il semble difficile de trouver des observateurs hostiles à Micheletti. Hagamos Democracia est une organisation qui, contrairement à son nom, promeut sous l’égide du Département d’Etat étatsunien, l’infiltration « dans les processus électoraux des pays qui contredisent la politique états-unienne en Amérique Latine |6| » . Comment expliquer la différence d’appréciation de la participation entre le TSE qui l’estime à 61%, Hagamos Democracia qui en voit 47 % et le Comité pour la Défense des Droits Humains au Honduras (CODEH) qui estime à 22 % le nombre de votants ?

Quoi qu’il en soit, l’ambassadeur états-unien, Hugo Llorens, a félicité Lobo en définissant sa victoire comme « un grand triomphe pour la démocratie », « Pepe Lobo est un homme de grande expérience politique… Je lui souhaite bonne chance et les Etats-Unis travailleront avec lui pour le bien de nos deux pays… Nos relations seront très fortes |7|. » dira t-il. Le nouveau responsable pour l’Amérique latine du département d’Etat, Arturo Valenzuela parlait lui aussi de « pas significatif pour le retour du Honduras vers la démocratie et l’ordre constitutionnel… |8| » . Inutile de s’attarder sur le point de vue des Etats-Unis, il est on ne peut plus clair.

Et comme pour clore l’affaire, le Congrès qui a voté mercredi 2 décembre contre le retour de Zelaya à la présidence (à 111 voix contre 14), : cela confirme donc la position de ce même congrès émise le jour du coup d’Etat avec les mêmes protagonistes. La résistance du peuple n’entend pas en rester là et voyant le retour du président légitime improbable, appelle aussitôt à la lutte pour une assemblée constituante. Le Panama se lamente de la décision du Parlement Latino-américain (Parlatino) qui vient de suspendre (avec 103 votes pour, 7 contres et 3 abstentions) le Congrès du Honduras pour avoir voté contre la restitution du président Manuel Zelaya.

Le nouveau gouvernement de Porfirio Lobo qui ne cesse de clamer au « dialogue » devra prendre en compte une résistance qui ne faiblit pas et faire avec la non-reconnaissance de la quasi-totalité des gouvernements du monde. En attendant, Micheletti est revenu à son poste de dictateur qu’il avait temporairement laissé en suspens (du 25 novembre au 2 décembre), le temps de faire avaliser les élections par un maximum de pays. Le dictateur fait des adeptes et les partisans de « démocratie » imposée au forceps par des coups d’Etat militaires se réjouiront de la nomination début novembre de Roberto Micheletti, comme vice-président de l’Internationale Libérale. L’Internationale Libérale, crée en 1947 et ayant son siège à Londres regroupe des organisations libérales de plus de 80 pays. Son président, le Hollandais Hans van Baalen, par ailleurs député au Parlement européen, explique que cette décision a été prise lors du 56ème Congrès de son organisation qui s’est tenu au Caire fin octobre et que cette nomination permettra à Micheletti « après avoir été président du Honduras », la possibilité « d’avoir une plus grande participation, plus active dans l’Internationale Libérale. » « Nous croyons qu’il peut rapprocher le libéralisme de l’Amérique centrale au monde et qu’il peut renforcer la démocratie de la région |9| Cette organisation n’a bien sûr pas omis d’envoyer des observateurs valider les élections. En toute neutralité, vous vous en douterez…
notes articles:

|1| EE.UU reconoce a Lobo como nuevo presidente du Honduras”, El País, 30.11.2009. Lire aussi Arturo Valenzuela : “…the election is a significant step in Honduras’s return to the democratic and constitutional order after the 28 June coup…” http://www.state.gov/p/wha/rls/rm/2...

|2| "Nuestra preocupación es que (los estadounidenses) introduzcan la tesis del golpe preventivo en América Latina", afirmó el asesor especial del presidente Luiz Lula da Silva en asuntos exteriores, Marco Aurelio García. "Lamento cierta posición ideológica de la diplomacia estadounidense. La política externa de Estados Unidos puede ser llamada de cualquier cosa, menos de amateur, y el tiempo de la crisis en Honduras se está agotando", dijo García a periodistas, en el marco de la cumbre en Manaos sobre el cambio climático global de los países amazónicos. http://www.ansa.it/ansalatina/notiz...

|3| “Porfirio Lobo, el hombre del cambio”, El País, 1er décembre 2009.

|4| L’Alternative bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA, qui signifie « aube » en espagnol) a été créée à l’initiative du Venezuela en opposition à l’ALCA qui promeut la concurrence par le libre-échange. L’Alliance est fondée sur des principes de coopération et de complémentarité prenant en compte les asymétries entre les pays membres. M. Manuel Zelaya, avait signé en août 2008 le document d’adhésion à l’ALBA.

|5| Voir leur site web : http://www.democracialatinoamerica.org

|6| Lire Giorgio Trucchi, Quels que soient les résultats ne les croyez pas !

|7| El País, 1er décembre 2009.

|8| Lire les declaration de Arturo Valenzuela : “…the election is a significant step in Honduras’s return to the democratic and constitutional order after the 28 June coup…” http://www.state.gov/p/wha/rls/rm/2...

|9| En ese sentido comentó que el nombramiento de vicepresidente le permitirá a Micheletti "luego de ser presidente de Honduras", la posibilidad "de tener una mayor participación, más activa, en la Internacional Liberal".Creemos que él puede acercar el liberalismo de Centroamérica al mundo y que puede fortalecer la democracia de la región".http://www.elheraldo.hn/Ediciones/2... http://www.liberal-international.or...

http://www.cadtm.org/Honduras-Elections-sous

vendredi 4 décembre 2009

Communiqué de presse





HONDURAS : UNE FARCE ÉLECTORALE

65% d’abstention, une Victoire pour le Peuple Hondurien en Résistance !


Le 28 juin 2009, un coup d’état militaire a arrêté et expulsé hors du pays le président constitutionnel Manuel Zelaya Rosales. Ce jour là, devait être organisé une question au Peuple : « souhaite-t-il que soit organisé un référendum le jour de l’élection présidentielle du 29 novembre suivant, pour que le successeur du Président convoque une assemblée constituante ».


Une dictature militaire s’est mise en place avec le soutien de tous les pouvoirs de l’État hondurien ainsi que du Pentagone. Sous le couvre feu, le peuple hondurien est entré en résistance pacifique.

Durant ces cinq mois de résistance pacifique, les violations des droits de l’homme se sont multipliées : assassinats par l’armée et la police, arrestations, tortures, disparitions, avec l’aval de la Cour Suprême de Justice et du Parlement.


Après cinq mois de dictature, les putschistes sont bien décidés à garder le pouvoir, alors que le président légitime est, depuis le 21 septembre, retenu par l’armée à l’intérieur de l’ambassade du Brésil et que la résistance ne faiblit pas.


Après deux premières tentatives, le Président légitime du Honduras Manuel Zelaya, en exil depuis le jour du coup d’État perpétré par l’oligarchie et l’armée, est revenu au péril de sa vie dans la capitale de son pays écrasée par une sanglante dictature. Il a trouvé refuge à l’ambassade du Brésil où il subit depuis lors de constantes agressions de la part des forces armées : des sons stridents d’une violence insoutenable sont diffusés par des canons sonores, des grenades lacrymogènes et des gaz toxiques sont lancés à l’intérieur de l’ambassade et de puissants projecteurs sont dirigés toute la nuit vers le bâtiment. La foule qui, bravant le couvre-feu, passe la nuit aux alentours de l’ambassade du Brésil pour protéger leur Président légitime est la cible de matraquages et de tirs d’armes à feu. Le siège du Comité des Familles de Détenus et Disparus au Honduras (COFADEH), où s’étaient réfugiés des manifestants, a été attaqué par des policiers qui ont lancé des gaz lacrymogènes à l’intérieur du bâtiment.


La communauté internationale tout entière a condamné le coup d’État dans ce pays d’Amérique Latine. Une Amérique Latine dont on pensait que les années noires de son histoire appartenaient définitivement au passé. Aucun peuple ne veut voir réapparaître de sinistres personnages du type Pinochet au Chili ou Videla en Argentine. Aucun peuple ne souhaite revivre l’obscurantisme des dictatures. Des dictatures qui, de surcroît, sont fabriquées de toutes pièces pour servir les intérêts géopolitiques et économiques des États-Unis et de ses multinationales.


La dictature a cherché à se rendre légitime en organisant les élections de ce 29 novembre et, si possible, à les faire reconnaître par la communauté internationale afin d’évincer définitivement le projet du Président Zelaya, centré autour de la question de la convocation d’une assemblée constituante. Ce projet est devenu la revendication première d’une résistance héroïque qui reste déterminée malgré la répression.


Il s’agit pourtant bien évidemment d’un scrutin illégal dont les résultats ne peuvent être reconnus puisque la campagne électorale s’est déroulée sous une dictature qui a sérieusement restreint les garanties constitutionnelles, a bloqué à de nombreuses reprises les moyens de communication et a violemment réprimé l’opposition.


Le but de l’opération putschiste était d’empêcher toute participation citoyenne aux affaires du pays afin que l’oligarchie liée aux multinationales et aux États-Unis puisse continuer à régner sans obstacles, maintenant la population dans la misère et l’oppression. Il s’agissait également d’éviter que le Honduras participe à l’intégration latino-américaine et des Caraïbes qui est en marche et cherche à se libérer de la main mise étasunienne.


Le jour de la « farce électorale » du 29 Novembre, le Front de résistance du peuple Hondurien a appelé la population à rester chez elle de 6 h à 18 h, pour s’opposer par cet « état de siège populaire » à la grande farce électorale et se protéger de l’impressionnant déploiement répressif de quelques 30.000 militaires, policiers et paramilitaires.


Bien que la dictature déclare un taux de participation électorale supérieur à 60% et qu’à l’issue de cette mascarade un président ait été présenté à l’opinion publique, « l’état de siège populaire » a rencontré le succès espéré : le taux d’abstention a été supérieur à 65% malgré la répression et les intimidations dont le peuple a été l’objet, la dictature n’ayant pas hésité à harceler les personnes chez elles afin de les pousser à participer au vote, prolongeant même d’une heure le temps d’ouverture des bureaux de vote qui sont restés vides toute la journée.


Le peuple hondurien continue à lutter pour son projet politique : retour à la tête de l’État du président constitutionnellement élu Manuel Zelaya et organisation d’élections régulières dans le cadre de la Constitution, et au-delà de ces objectif il appelle à la mise en place d’une assemblée constituante, autrement dit à une refonte structurelle de l’État par les citoyens et pour les citoyens.


Pour le peuple hondurien, la défense de ses droits légitimes et de l’indépendance de son pays est une lutte sans concessions!


Nous lançons un appel urgent au peuple français et à la communauté internationale dans son ensemble pour le soutien de la lutte du peuple hondurien!


jeudi 3 décembre 2009

La longue marche de la résistance hondurienne




Le Front contre le coup d’État revendique la « victoire » de l’abstention lors des élections. Il appelle la communauté internationale à ne pas reconnaître le futur gouvernement.

Tegucigalpa, envoyée spéciale.

Seuls ou par grappes, les militants du Front de la résistance commencent à prendre place dans le grand hall du siège du syndicat des travailleurs de l’industrie de la boisson et assimilés (Stibys), transformé en QG depuis le coup d’État du 28 juin qui a ébranlé le Honduras. À la porte d’entrée, chacun prend un malin plaisir à montrer son auriculaire dépourvu d’encre, preuve que les élections générales du 29 novembre ont été boycottées. Les sympathisants du président renversé, Manuel Zelaya, chauffent la salle. « Mel résiste, le peuple est avec toi ! » crie l’un. « Oui, on a pu ! » lance un autre, en allusion à l’abstention, estimée par la résistance à 65 % des électeurs. Dona Alicia arrive remontée. Elle se tourne vers un défenseur des droits de l’homme arrêté dimanche par les militaires et lui demande comment il va. « Vous comprenez pourquoi il faut rejeter ces résultats ! » Un fichu vert olive à l’effigie du Che orne son visage ridé. Elle habite le quartier de la République du Venezuela. « Avec des amis de la résistance, nous nous sommes relayés devant le bureau de vote pour relever le nombre d’électeurs. On en a compté 700 et pourtant, les résultats officiels parlent de 1 000 votants, vous croyez que c’est normal ? » fait-elle mine de s’interroger.

Refonte démocratique

Il est plus de midi et l’ambiance est explosive. Combien sont-ils venant des nombreuses collines qui forment Tegucigalpa, la capitale ? Plus de 3 000 assistent à cette assemblée générale, une des plus importantes de ces derniers mois. Coordinateurs du Front, dirigeants d’associations des droits de l’homme, syndicalistes, militants des quartiers populaires, féministes, avocats et médecins entrés en résistance au lendemain du coup d’État se succèdent au micro pour fustiger la journée du 29. Une pancarte raille les décomptes du tribunal suprême électoral : « 2 + 2 = 5. » Un téléphone portable collé au micro rappelle la salle à l’attention. La communication crachotante s’installe. « Le peuple a châtié ceux qui l’ont châtié ! » clame, le président « Mel ».

Remerciant le peuple et la résistance, le président légitime en profite pour interpeller « les différents groupes politiques » qui se sont livrés à l’entreprise du 29 novembre en vue de charmer la « communauté internationale ». « Ces groupes, poursuit-il, n’osent pas parler de coup d’État parce qu’ils ont peur des militaires et des grandes multinationales. Parce que je disais la vérité, parce que je disais qu’il faut une constituante au Honduras parce que c’est ce dont nous avons besoin aussi en Amérique centrale, je suis aujourd’hui entouré de militaires », en allusion à son emprisonnement dans l’ambassade du Brésil depuis plus de deux mois. Cinq mois après le putsch, la refonte démocratique du pays reste le leitmotiv du Front national de résistance. « La nouvelle constitution doit être représentative de tous les secteurs du pays : les paysans, les ouvriers, les patrons, estime Dona Alicia. Une constitution qui nous permette de mieux vivre » dans ce pays où 70 % de la population est pauvre.

Assemblée constituante

Plus tôt dans la journée, la coordination du Front a annoncé qu’elle ne reconnaîtra pas le nouveau gouvernement, qui doit entrer en fonction en janvier 2010. « Nous réitérons que tous les actes que réaliseront l’actuel régime de facto et son successeur ne seront pas reconnus par le peuple », a déclaré Carlos H. Reyes, l’une des figures du Front, parce que « ces élections illégales et illégitimes » avaient pour but de « garantir le pouvoir à un secteur minoritaire de la population ». Il réclame, lui aussi, l’installation d’une assemblée nationale constituante. « Le régime de facto est sorti fragilisé de ces élections », a estimé le leader Rafael Alegria, contrairement à ce qu’affirment les principaux médias honduriens. « Il n’y a aucune raison de dialoguer avec un régime illégal », a-t-il rétorqué au nouveau président, « Pepe » Lobo, qui entend former un « gouvernement d’unité nationale ». Propos destinés à rassurer la communauté internationale. C’est également vers elle que se tourne la résistance afin qu’elle « méconnaisse le prétendu gouvernement qui s’installera le 27 janvier ». En début de soirée, une « caravane de la victoire » s’est mise en route. Plus de 300 voitures ont défilé à coups de Klaxon, en passant le plus près possible de l’ambassade du Brésil.

Cathy Ceïbe
http://www.humanite.fr/2009-12-02_International_La-longue-marche-de-la-resistance-hondurienne

mercredi 2 décembre 2009

Honduras, pays soumis par des élections illégitimes




1er décembre par Adolfo Pérez Esquivel

La communauté internationale ainsi que les gouvernements et les peuples latino-américains ne peuvent avaliser les élections immorales et illégitimes qui ont lieu aujourd’hui au Honduras.

Le gouvernement des Etats-Unis ne peut être que complice dans l’organisation du coup d’Etat dans ce pays ; un coup d’Etat réalisé pour soumettre le peuple hondurien et imposer dans la région une politique de domination et de saccage. Le soutien manifeste apporté par le gouvernement d’Obama, qui a demandé que ces élections soient organisées par la dictature, essaye de justifier l’injustifiable, de cacher et de méconnaître la souveraineté de tout un peuple et la légitimité du président Manuel Zelaya qui se trouve pratiquement emprisonné depuis déjà deux mois dans l’Ambassade du Brésil de Tegucigalpa, en supportant l’agression permanente de ceux qui ont fait le coup d’Etat. Tout cela est très dommageable pour toutes les démocraties du continent mais cela empêche aussi les Etats-Unis de construire des relations de respect avec leurs voisins et laisse plutôt présager que d’autres pays, dont les intérêts ne correspondent pas à ceux des Etats-Unis, pourraient aussi subir des situations semblables.

Je ne peux m’empêcher de signaler aussi la lamentable soumission du président du Costa Rica, Oscar Arias, (Prix Nobel de la Paix), devant les propositions du département d’Etat. Il a soutenu l’appel à des élections illégitimes de la part de ceux qui ont fait le coup d’Etat et a gardé le silence sur toutes les violations des droits humains subies par le peuple hondurien. Cela ne peut que desservir la construction d’un chemin vers la Paix.

Aujourd’hui 29 novembre au Honduras, ont été détenus notre compagnon Gustavo Cabrera, Coordinateur Général du Service Paix et Justice en Amérique Latine et le Pasteur Ménonite César Càrcamo. Tous les deux font partie d’une Mission d’observation internationale des églises. Bien qu’à présent ils aient été libérés, cela montre bien que la dictature hondurienne cherche à empêcher le monde de savoir la vérité sur ce qui se passe dans le pays, en cachant les graves violations des droits humains et, tout spécialement, les conditions répressives dans lesquelles s’est déroulée la préparation de ces élections.

C’est avec cette farce électorale qu’on essaye de cacher le véritable motif du coup d’Etat au Honduras qui est de maintenir les peuples dans la misère et dans l’oppression pour que quelques-uns puissent continuer à s’enrichir sur le dos de la nature elle-même. D’un côté, on cherche à freiner le plus possible l’augmentation du salaire minimum pour garantir des gains plus élevés aux propriétaires des “maquilas” (ces usines où les plus pauvres sont obligés de travailler pour pouvoir survivre). D’un autre côté, on cherche à réouvrir le pays aux concessions minières et forestières, à promouvoir les privatisations et les profits du libre commerce pour les transnationales des Etats-unis et de l’Europe, Tous cherchent à éviter les accords solidaires entre les pays latino-américains, le réinvestissement des revenus du Honduras dans les pays de l’ALBA (l’Alliance Bolivarienne des Amériques), et enfin l’approfondissement et l’amarage du pays en accord avec ses propres intérêts économiques, politiques et militaires.

Le coup d’Etat au Honduras est en fait un coup d’Etat contre tous les peuples de la région. On ne peut y imposer des élections sans auparavant rétablir l’ordre constitutionnel et le gouvernement légitime du président Manuel Zelaya. Tout cela n’a pu se faire sans l’accord du département d’Etat, du Pentagone et de la CIA. En réalité, tout cela se fait en accord avec les grands projets d’infrastructure qui aboutissent au saccage des pays latinos-américains. Ces projets sont “le Plan Puebla – Panama” pour le Mexique et l’Amérique Centrale, “le Plan Colombia” et la remilitarisation du continent avec les sept bases militaires des Etats-Unis en Colombie, les bases prévues au Panama et au Pérou, la présence militaire à la Triple Frontière (Argentine, Brésil, Paraguay) et la 4ème flotte dans les mers du sud : tout cela met bien en évidence les mécanismes de domination qui se mettent en place. On continue dans la même ligne des dictatures militaires des années 70 qui avaient été imposées dans tout le continent au nom de “la Doctrine de la Sécurité Nationale”. Elles ont eu un terrible coût en vies humaines avec des milliers de morts, des torturés, des emprisonnés des disparus et, en plus, avec la destruction des capacités productives des peuples et la mise en place du néo-libéralisme qui a provoqué l’endettement avec toutes les conséquences qui ont suivi : les ajustements structuraux, les privatisations et la dérégulation généralisée.

Les grands moyens de communication, véritables monopoles au service des intérêts de domination imposés, se déchaînent dans des campagnes nationales et internationales contre les gouvernements qui veulent avoir leur propre façon de penser et qui recherchent l’indépendance et la souveraineté de leurs peuples. Lorsque le bombardement culturel et les règles du marché n’ont pas les résultats escomptés, c’est alors que surviennent les agressions et les coup d’Etat soutenus par la CIA et le Département d’Etat. C’est ce qui est arrivé au Vénézuela, en Bolivie et lors de l’agression de la Colombie contre l’Equateur.

Il est clair cependant que le chemin choisi par tous les organisateurs de coups d’Etat ne peut pas continuer longtemps. Le peuple du Honduras s’est dressé pour défendre sa liberté et ses droits. Après 150 jours de résistance non-violente dans les rues et dans toutes les régions du pays, aujourd’hui même, dans leur grande majorité, ils sont retournés dans leurs maisons (pour boycotter les élections) et donner une réponse digne et sans équivoque à la fraudueuse convocation électorale. Les gouvernements du continent et du monde entier sont très nombreux à avoir refusé de reconnaître le gouvernement issu du coup d’Etat et à ne pas vouloir donner leur accord à l’organisation de ces élections.

Nous demandons instamment aux gouvernements de la région et aux organismes internationaux comme l’Organisation des Etats Américains (OEA), l’ONU, le Parlement Européen et l’Union Européenne, de ne pas reconnaître aussi cet essai de blanchiement du coup d’Etat par des élections. Ils doivent insister pour obtenir le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la restitution du pouvoir au Président Zelaya, et ils doivent suspendre toute forme de soutien au gouvernement duHonduras, qu’il soit financier, commercial et militaire, tant que cela dure.

Nous appelons les organisations de défense des droits humains et les organismes sociaux, culturels et religieux à assumer de façon solidaire la défense de la souveraineté et de l’Etat de Droit du peuple hondurien et de rejeter toute forme de complicité qui rendrait bâtard l’exercice de la démocratie.

La Paix est le fruit de la Justice ; il n’existe pas d’autre chemin possible. Pour cela, il faut écouter la voix du peuple hondurien qui continue à réclamer la mise en place d’une Assemblée Constituante Nationale afin de remettre le pays sur pied sur des bases d’égalité et d’inclusion. Alors seulement, il sera possible de gouverner. (Traduction Francis Gély)

Buenos Aires, le 29 novembre 2009.

Source : Alai

mardi 1 décembre 2009

Comuniqué No. 41

Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat communique au peuple hondurien et à la communauté internationale:

1. L’échec total de la farce électorale organisée par l’oligarchie le 29 novembre sous la dictature confirme notre position: les élections et leur résultats sont illégitimes; le gouvernement qui d’installera au pouvoir le 27 janvier l’est tout autant.

2. Nous appelons les gouvernements et les mouvements sociaux démocratiques et honnêtes de par le monde, à rejeter les résultats de la farce électorale et à ne pas reconnaître le prétendu gouvernement qui s’installera le 27 janvier prochain.

3. Face à ce processus électoral qui n’a pas la moindre légitimité ni la moindre légalité et qui prétend garantir l’exercice du pouvoir à un secteur minoritaire de la population, la convocation d’une Assemblée Constituante est la seule alternative pour canaliser les exigences de participation politique de tout le peuple hondurien. Nous continuerons à lutter pour cela.

4. Nous rappelons que toutes les décisions prises par l’actuel régime de facto et par son successeur ne seront pas reconnues par le peuple. Nous rejetons expressément toute amnistie des violations des droits de l’homme.

5. Nous profitons de l’occasion pour reconnaître la labeur du Comité des Familles de Détenus et de Disparus du Honduras, qui célèbre aujourd’hui 27 ans de lutte pour la vérité, la justice et la construction d’une société respectueuse des droits de l’homme.


NOUS RESISTONS ET NOUS VAINCRONS
Tegucigalpa le 30 novembre 2009

lundi 30 novembre 2009

C0MMUNIQUE No. 40




Front de Résistance Populaire Contre le Coup d’Etat

ECHEC DE LA FARCE ELECTORALE


C’est avec satisfaction que nous annonçons au Peuple hondurien et à la communauté internationale que la farce électorale organisée par la dictature a été ridiculisée par l’affluence insignifiante dans les bureaux de vote, au point que le Tribunal Electoral putschiste a du prolonger d’une heure le vote jusqu’à 5 heures du soir.

Cela crève l’évidence. Le suivi que nous avons réalisé au niveau national indique un niveau d’abstention minimum de 65 a 70%, le plus élevé de l’histoire du pays, ce qui signifie qu’à peine 30 à 35% de l’électorat a voté. Par cette forme, le peuple hondurien a punis les candidats putschistes et la dictature, qui se débat maintenant pour montrer à l’opinion publique internationale un volume de votants qui n’a jamais existé. Nous dénonçons que la dictature a eu recours à des manœuvres frauduleuses comme faire venir des salvadoriens, membres du parti ARENA, pour voter dans notre pays ; ces faits ont été dénoncés par les paysans du municipe de Magdalena, Intibucá. Nous devons nous attendre à ce que le nombre de votants soit également augmenté via des manipulations informatiques.

Le désespoir du régime de facto est tel qu’il a réprimé brutalement la manifestation pacifique qui se déroulait à San Pedro Sula, durant laquelle plusieurs camaradas ont été blessés, frappés et arrêtés; une personne est portée disparue. Parmi les blessés on compte un reporter de REUTER; deux religieuses de l’ordre « Latinoamericano de Iglesias » ont été arrêtées alors qu’elles étaient observatrice des droits de l’homme.

Ce résultat représente une grande victoire pour le peuple hondurien, le Front de Résistance invité tout le peuple hondurien en résistance à célébrer dès demain la déroute de la dictature.
Nous convoquons à Tegucigalpa une Grande Assemblée le lundi 30 novembre à partir de midi au siège du syndicat STYBIS, et invitons à la grande Caravane de la Victoire contre la Farce Electorale qui partira à 3 heures de l’après midi du « Planeta Cipango ».

NOUS RESISTONS ET NOUS VAINCRONS

Tegucigalpa le 29 novembre 2009
4:00pm



dimanche 29 novembre 2009

Communiqué No. 39




CONFERFENCE DE PRESSE

FRONT DE RESISTANCE CONTRE LE COUP D’ETAT

Le Front de Résistance Contre le Coup d’Etat fait savoir au peuple hondurien et à la communauté internationale les faits suivants:
Dimanche 29 novembre. 7:00am / 11:00am. Nous avons constaté l’échec de la farce électorale du fait du peu d’affluence de votants dans les bureaux de vote, et ce malgré la campagne d’intimidation menée par le gouvernement de facto et les entreprises privées : menaces pénales si la population ne se présente pas à voter, menaces de perte d’emploi si les salariés ne prouvent pas qu’ils ont voté. Cette réalité interdit au Tribunal Suprême Electoral de donner des résultats de forte participation dans le but de donner une crédibilité à cette farce électorale.
Cela signifie que le peuple hondurien a acquis la maturité pour reconnaître quels sont ceux qui convoquent ces élections illégitimes, et qui constituent le principal obstacle à la démocratie. L’ensemble de la population a adhéré volontairement aux consignes du Front de Résistance de réaliser un « couvre feu populaire » actif, pour ne pas avaliser la farce électorale de la dictature. Pour son attitude digne et vaillante, nous invitons le peuple de Morazán à Reiser ferme et en alerte jusqu’à dérouter définitivement les putschistes.
Nous dénonçons devant le peuple hondurien et la communauté internationale que les forces répressives du gouvernement usurpateur accentuent la terreur contre ceux qui s’opposent au coup d’état, envahissant depuis la nuit dernière les locaux d’organisations populaires et maisons d’habitation, menant des actions d’intimidation policière dans les quartiers d’habitation, bastions de la Résistance, encerclant militairement les sièges des syndicats, bloquant les rues et les routes avec des check point d’intimidation.
Nous sommes reconnaissants de la solidarité des peuples d’Amérique centrale qui ont vaillamment bloqué les routes panaméricaines en signe de rejet des élections du régime putschiste. Nous remercions aussi la communauté internationale présente à travers différentes organisations de solidarité et de défense des droits de l’homme.
NOUS RESISTONS ET NOUS VAINCRONS


Tegucigalpa le 29 novembre 2009

COMUNIQUE No. 38


1. Nous dénonçons que quelques heures avant la farce électorale organisée par la dictature militaire, les forces de répression ont commencé une féroce persécution contre les organisations populaires qui se sont opposées au coup d’état : pour exemple l’attaque et la destruction du siège de « Red Comal” à Siguatepeque, l’encerclement militaire du siège du syndicat STIBYS à Tegucigalpa, l’encerclement militaire des communautés Guadalupe Carney à Silín, département de Colón, de la Colonie La Paz, à La Lima, département de Cortés, et la militarisation du centre INESCO du père Fausto Milla à Copán. De même, nous sommes préoccupés par l’attentat à la bombe contre le Centre des Droits de la Femme à San Pedro Sula.

De même, l’action répressive a touché des membres actifs de la Résistance Populaire, dans les Colonias Kennedy et El Reparto à Tegucigalpa, à Gualala, département de Santa Barbara; à San Pedro Sula, département de Cortés; la dirigeante féministe Merlyn Eguigure a été arrêtée à Tegucigalpa, puis libérée face à la pression de ses camarades du Mouvement Visitación Padilla.

De plus, le bureau du dirigeant du Parti Unificación Democrática, Gregorio Baca, a été saccagé, son vigile Humberto Castillo a été arrêté (handicapé) ; idem pour la maison de la sœur de la journaliste Percy Durón, de Radio América. Enfin, Monsieur Fabricio Salgado Hernández, de la colonia Tiloarque, est dans un état critique après avoir souffert le feu des militaires qui gardaient le quartier général de l’Etat Major, après avoir souffert un accident de circulation à cause des obstacles placés par les militaires sur la chaussée.


2. Cette violence montre que le Peuple hondurien est sans défense face à la répression du gouvernement de facto. Elle donne une idée du climat de persécution dans lequel se réalise le cirque électoral aujourd’hui. Pour cela, le Front de Résistance contre le Coup d’Etat répète que ne sont pas réunies les conditions pour organiser des élections propres et sures, et que l’obstination du gouvernement de facto trahit leur urgence de passer la main à de nouveaux putschiste.


3. Nous alertons le Peuple hondurien et la communauté internationale, que cette escalade de répression s’accentue dans les prochaines heures, en prenant comme prétexte la vague d’attentats réalisés de manière douteuse contre des bus, des écoles et des édifices publics, et systématiquement et honteusement attribués par la police à la Résistance populaire.


4. Pour toutes ces raisons, le Front de Résistance contre le Coup d’Etat rappelle que sa lutte est
PACIFIQUE, et appelle le Peuple hondurien à ne pas participer à la farce électorale organisée aujourd’hui par l’oligarchie. Nous démentons tout message cherchant à créer la confusion et appelant le Peuple à ne pas voter.

¡Nous Résistons et nous vaincrons!

Tegucigalpa, le 28 novembre 2009

jeudi 26 novembre 2009

“Ces élections ne sont pas celles du peuple, mais celles des patrons” Giorgio Trucchi



Face a des centaines de personnes réunies au siège du Syndicat de Travailleurs de l’Industrie des Boissons et Assimilés (STIBYS), la Candidature Populaire Indépendante a décidé de se retirer du processus électoral car elle le considère illégitime, « bâtard » et avec un fort relent de fraude de la part du régime putschiste, qui refuse toujours de restaurer l’ordre constitutionnel au Honduras.
Le candidat présidentiel pour la Candidature Populaire Indépendante qui est aussi président du STIBYS et membre du Comité Exécutif de la UITA, Carlos Humberto Reyes, et ses trois adjoints, Bertha Cáceres, Carlos Amaya y Maribel Hernández, ont annoncé cette décision définitive après avoir réalisées des dizaines d’assemblées dans tout le pays, afin de recueillir le sentiment des bases.

La réponse fut sans conteste : plus de 95 pour cent des personnes soutenant la candidature de Carlos H. Reyes s’est exprimé contre la participation dans le processus électoral.

« Nous vivons un moment historique pour le Honduras, et aujourd’hui, 8 novembre, nous allons prendre une décision qui est le résultat des assemblées que nous avons réalisées partout dans le pays » - déclara Carlos Amaya, face à un public attentif qui remplit le salon du STIBYS.
« Historiquement, le Honduras a été utilisé par l’impérialisme nord-américain pour freiner les processus révolutionnaires en Amérique Centrale et pour favoriser les intérêts de ses multinationales et des élites politiques et économiques.
Ils nous ont vendu la fausse idée d’une démocratie qui n’a jamais existé –a continué Amaya- et que cette démocratie allait nous protéger de la crise économique. Le résultat est que plus d’un million de d’honduriens ont dû émigrer du pays à cause des problèmes économiques.
Nous venons de voir comment les institutions de l’Etat et l’impérialisme nord-américain ont tombé le masque et ont forgé un coup d’Etat contre un peuple qui s’est réveillé.
A moins de vingt jours du processus électoral conduit par les putschistes –conclut le candidat- la dictature qui a réprimé et assassiné le peuple est toujours en place, et ces élections ne servent qu’à légitimer et donner une continuité au putsch. Nous avons récupéré notre mémoire historique et nous continuons le combat. Le temps d’attente est révolu. »

Après une profonde et très ponctuelle exposition de Bertha Cáceres, dans laquelle la dirigeante du Conseil Civique d’Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH) aborda le thème de la militarisation de la région, du processus de pillage et de privatisation des ressources naturelles au bénéfice des multinationales nord-américaines et européennes, et de la nécessité de développer un profond programme de prise de conscience et formation de la population pour contrer les politiques qui visent à freiner le processus d’émancipation du peuple hondurien, Carlos Humberto Reyes prit la parole.

« Ici beaucoup de masques sont tombés, entre autres celui des Etats Unis. Ils nous ont trompés lorsqu’ils ont voulu nous convaincre qu’avec le dialogue on pourrait rétablir l’ordre constitutionnel.
Nous ne pouvons plus cautionner cette farce, le temps est fini. Et plus de 95 pour cent des personnes consultées lors des assemblées ont affirmé que nous ne devons pas participer au processus électoral. Alors nous avons décidé de nous en retirer. »

En paraphrasant l’auteur-compositeur hondurien Mario de Mezapa, le candidat présidentiel a affirmé : « ces élections de sont pas les nôtres, ce sont celles des patrons, et puisqu’il est ainsi, nous nous retirons des élections, mais pas de la politique, ni de la résistance ni du combat.
Avec cette décision nous n’avons rien perdu –reprit Reyes- ce sont plutôt eux qui perdent : pour pouvoir gouverner ils ont du faire usage des baïonnettes. L’expérience de la Candidature Indépendante est très riche et nous apprend que les gens des quartiers, les professeurs, les ouvriers, paysans, femmes et jeunes peuvent choisir et proclamer leurs propres candidats.
De ces élections naîtra un gouvernement sans légitimité populaire. Il ne pourra pas gouverner, et nous devrons profiter de cette faiblesse pour qu’il tombe et pouvoir reprendre la route pour l’Assemblée Constituante. »

Carlos H. Reyes rappela aussi que c’est le moment pour le peuple de commencer à faire de la politique et d’approfondir son organisation et sa prise de conscience afin de contrer le coup d’Etat forgé depuis l’Empire contre les changements qui ont lieu en Amérique Latine.

Dans une brève déclaration à Sirel, le candidat présidentiel et leader ouvrier a déclaré : « nous allons profiter de la conjoncture actuelle et du combat de résistance qui s’est développé ces derniers mois pour commencer à construire une nouvelle force politique afin de relever les défis qui nous attendent, dès que les gens prendront conscience de la nature du processus électoral actuel.
Le retrait de la Candidature Indépendante n’est pas la fin de quelque chose, mais plutôt le début d’une nouvelle étape, d’une nouvelle façon de faire de la politique, où les candidats seront désignés directement par le peuple ; un instrument politique pour les organisations populaires.
Je profite de l’opportunité pour souligner l’importance du travail réalisé par la UITA ici au Honduras. Si ce n’était pas grâce aux abus que nous avons pu dénoncer dans la presse internationale, ils nous auraient déjà brisés.
Nous remercions ce courage, nous remercions la UITA et tous les camarades du mouvement syndical et populaire qui nous ont aidé.
Le gouvernement de facto a prévu d’introduire un décret pour établir dans le pays le travail temporaire et la demie journée. Avec cela ils veulent briser le Code du Travail, autrement dit, ils veulent transformer le Honduras en un paradis fiscal et patronal. »

Puis il conclut « C’est pour cela aussi que nous luttons, et depuis notre résistance nous vous demandons de continuer à nous donner votre soutien pour gagner cette bataille »

Source: Rel-Uita

Traduit par Vladimir Altuna pour Investig'Action

Image: Latuff

MORAZAN RESISTE!

COMUNIQUE No. 36


Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat communique:

1. Le processus électoral du 29 novembre est illégitime et illégal car il est convoqué dans un contexte de coup d’état militaire qui nie les droits humains essentiels de la population.

Les forces répressives de l’Etat a augmenté sa surveillance et sa persécution des militants de la Résistance, au point de déclarer l’état d’urgence, ce qui pourrait être le préambule à une offensive militaire contre le peuple désarmé..

2. Nous reconnaissons la droiture des mouvements politiques et des candidats qui ont renoncé à la farce électorales organisée par l’oligarchie, sans restitution du Président Manuel Zelaya Rosales. C’est un acte de respect pour le peuple, de fidélité aux principes et de dignité, qualités indispensables pour affronter les ennemis de la liberté et de la démocratie.

Nous déplorons en même temps le double discours de ceux qui accompagnaient récemment encore la Résistance dans son rejet du processus électoral, et qui maintenant décident d’y participer, avalant ainsi le coup d’état et la continuité de la dictature de Micheletti, même si celui si sera remplacé demain par un autre pion de l’oligarchie.

Nous savons que les militants et la base des mouvements de résistance ne sont pas prêts à cautionner un processus électoral qui prétend donner un visage acceptable à un régime répressif, exploiteur et totalitaire.

3. Nous renouvelons notre appel à l’ensemble de la population de rejeter la farce électorale du 29 novembre. Aujourd’hui le peuple sait que l’unique chemin de retour à l’ordre des institutions passe par la restitution sans conditions du président Zelaya et la convocation d’une assemblée constituante.

4. Nous rappelons que les actions du Front de Résistance contre le Coup d’Etat sont totalement pacifiques et nous rejetons toute déclaration, désinformation ou action mal intentionnée de la part de la dictature qui intente de salir notre lutte ou d’altérer sa nature non violente.


Nous résistons et nous vaincrons !

Tegucigalpa le 24 novembre 2009

mercredi 25 novembre 2009

Communiqué No. 35

Le Front de Résistance contra le Coup d’Etat communique:

1. Nous alertons la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme sur la répression croissante et la persécution du peuple. Le Comité pour la Défense des Droits de l’Homme au Honduras (CODEH) a averti que les forces répressives de l’état préparent des actions de terreur, en se faisant passer pour des militants de la résistance et justifier ainsi l’assassinat massif de personnes liées au Front de Résistance contre le Coup d’Etat.

2. Nous dénonçons la mobilisation des forces militaires sur l’ensemble du territoire national, avec armes et matériel de campagne, sans aucune logique avec la préparation d’un processus électoral. Les préparatifs des forces armées incluent l’embauche de mercenaires, d’un fort contingent de réservistes, et la préparation d’hôpitaux et de cliniques pour apporter une attention médicale aux militaires et policiers impliqués dans les actes de violence contre la population.

3. L’absence” du pouvoir du dictateur Micheletti entre les 25 novembre et le 2 de décembre prochains, n’est qu’une manœuvre pour masquer le caractère totalitaire du régime de facto et des forces armées qui ont organisé un processus électoral illégitime et frauduleux.

4. Nous condamnons les menaces et persécutions contre différents média d’informations qui relatent la vérité sur la situation que vit notre pays, et qui se sont répétées aujourd’hui avec l’interruption du signal de la télévision canal 36.

5. Nous rappelons qu’il est impossible d’organiser des élections libres sous ce régime putschiste de répression.

6. Nous appelons tous les Fronts de résistance nationaux ainsi que les organisations solidaires à l’étranger à augmenter leurs mesure de sécurité et à se préparer à dénoncer tout type de violation des droits de l’homme par la dictature.

“POUR L’ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE, NOUS RESISTONS ET NOUS VAINCRONS”


Tegucigalpa, le 20 de novembre 2009

mardi 17 novembre 2009

LETTRE DU PRÉSIDENT MANUEL ZELAYA AU PRÉSIDENT BARACK OBAMA




Tegucigalpa le 11 novembre 2009


Monsieur Barack Obama

Président des Etats Unis d’Amérique

Monsieur le Président:

Le Front de Résistance contre le Coup d’Etat vous salue au nom des millions d’honduriens qui livrent une croisade historique pour la restauration de la Démocratie dans leur pays.

Comme vous le savez, le 28 juin dernier, l’armée hondurienne a réalisé un Coup d’Etat pour sortir du pouvoir le citoyen José Manuel Zelaya Rosales, Président élu lors dés élections démocratiques en 2005.

Ce Coup d’Etat est un véritable crime contre la Démocratie au Honduras, et compte avec le soutien de la majorité des députés du Congres National, de la totalité des magistrats de la Cour Suprême de Justice et des gérants des autres instantes de l’Etat, mais a été conçu et imaginé par les couches économiques, sociales et politiques privilégiées de notre pays, c’est à dire par le secteur des hommes d’affaires et politiques traditionnels, propriétaires des média, et soutenu par les leader religieux.

En réaction, le Peuple hondurien est sorti à la rue exiger la restauration de l’ordre constitutionnel, la restitution du Président Zelaya Rosales et la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante qui permette de réorganiser le pays sur de nouvelles bases, via une processus démocratique.

Ce mouvement social et politique est connu internationalement comme “la Résistance hondurienne”, et est organisé à travers le « Front National de Résistance contre le Coup d’Etat ». Le Front, Monsieur le Président, n’est pas né d’un projet politique, mais directement de l’initiative des citoyens sortis dans la rue pour manifester contre les chars et les fusils. De fait, il rassemble des partisans du Président Zelaya mais aussi de son opposition, mais qui ont en commun le reset du coup d’état et des méthodes antidémocratiques.

Il est important de rappeler que notre peuple ne s’est jamais senti seul dans cette lutte. Tous les pays du monde ont exprimé à l’unisson leur rejet de ce putsch odieux, y compris celui que vous présidez, en rompant les relations diplomatiques avec le régime de facto. En quatre mois, nous avons été témoin de diverses formes de solidarité active, et nous constatons que les démocrates du monde voient dans ce coup d’état le début d’une escalade internationale pour revenir sur les avancées obtenues par des régimes élus par les urnes, et plus particulièrement dans le sous continent latino-américain.

La bataille pour le Honduras s’est convertie alors dans une nouvelle Bataille pour la défense de la Démocratie continentale et planétaire.

Ceux qui ont démis par la force le Président élu dans les urnes poursuivent leur plan, avec la prétention de gérer le processus électoral du 29 novembre prochain, alors que les libertés publiques sont suspendues, en particulier la liberté d’expression et de réunion, et que continue la répression contre les démocrates honduriens et les violations des droits sociaux garantis dans notre Constitution. Nous avons des indices forts que les putschistes préparent une scandaleuse fraude électorale pour légitimiser un gouvernement qui leur succèderait à partir de janvier 2010.

Cette réalité mène à la conclusion que tant qu’un régime de facto gouvernera notre pays, ne pourront exister les conditions démocratiques minimales pour que les partis politiques puissent participer à un processus électoral fiable et transparent. Pour cette raison notre Front a décidé de ne pas reconnaître ces élections, et encore moins le gouvernement qui en sortirait, même dans l’hypothèse où le Président soit restitué, car nous ne pouvons entrer dans le jeu de manipulations politiques organisé par les ennemis de la Démocratie.

En conséquence, Monsieur le Président, les conditions démocratiques prévalant au 28 juin n’ayant pas été rétablies, rien ne permet au Gouvernement des Etats Unis de baisser la pression contre LA TERQEDAD de l’élite putschiste.

Bien que vous soyez exprimé ouvertement pour le retour de la Démocratie au Honduras, nous avons observé de la part du Gouvernement des Etats Unis une position qui laisse une impression d’incohérence avec votre discours. Pendant que d’un côté, votre Secrétaire d’Etat Madame Hillary Clinton déclare œuvrer pour le retour de la démocratie dans notre pays, nous avons constaté que d’un autre côté, votre Gouvernement ne déploie pas l’arsenal à sa disposition pour faire pression sur les usurpateurs honduriens à abandonner le pouvoir.

Dès le début votre Gouvernement a fait pression sur les putschistes en supprimant leurs visas et une partie de la coopération financière et non financière. Nous avons constaté néanmoins que la coopération militaire s’est poursuivie, ce qui a permis à des émissaires des putschistes d’entrer dans le territoire nord américain pour faire du lobbying auprès de secteurs de la Chambre des Représentants et du Sénat. Nous n’avons pas entendu de votre part une condamnation énergique des multiples violations des droits de l’homme commises par la répression militaire et policière, documentées amplement par la Commission Interaméricaine des Droits de l’Hommes.

Mais surtout, nous avons constaté un recul de ces mesures dès lors qu’un dialogue avait été instauré entre les putschistes et le Président Zelaya et que fut signé l’accord de « Tegucigalpa-San José ». En réalité, il n’y a pas eu de dialogue sincère de la part du régime putschiste, comme le démontrent les constantes violations du pacte. La signature de cet accord n’a pas entraîné le retour du Président Zelaya à sa fonction légitime. Au contraire, le régime de facto a imposé une interprétation arbitraire de l‘accord, attribuant au Congrès National ayant participé au coup d’état, le pouvoir de décider sur la restitution du Président. A un tel point que pendant que le régime de facto maintient une supposée attitude de “dialogue”, il pratique la torture psychologique avec des appareils électroniques et des substances chimiques contre le Président Zelaya et ceux qui sont réfugiés avec lui à l’Ambassade de la République Fédérative du Brésil.

La Résistance hondurienne est particulièrement préoccupée qu’un porte parole du gouvernement nord-américain, comme Monsieur Señor Thomas Shannon, puisse déclarer publiquement que les Etats Unis reconnaîtront le gouvernement issu des élections du 29 novembre prochain, même si le Président Manuel Zelaya n’est pas rétabli dans ses fonctions.

Pire encore, nous ne pouvons être indifférents aux informations indiquant que l’attitude de votre gouvernement est liée à des négociations de politique intérieure autour de la nomination du prochain Ambassadeur au Brésil et du Directeur Adjoint pour les affaires de l’hémisphère occidental du Département d’Etat. Si ces informations s’avéraient exactes, nous serions devant une pratique opposée à celle que proclament les fonctionnaires de votre gouvernement dans leur déclaration pour défendre la démocratie.

Face à tout cela, nous nous permettons de vous demander respectueusement de :

1. Rendre cohérentes vos déclarations en faveur de la restauration de la Démocratie au Honduras avec des mesures de pression plus efficaces en vue d’obtenir la démission du gouvernement putschiste, comme la suspension totale de toute aide financière, de toute coopération militaire, et le retrait de vos représentations diplomatiques.

2. Exprimer sans laisser de doutes que votre gouvernement soutient la restitution immédiate sans condition et en sécurité du Président Zelaya et demande l’arrêt des actes de torture électronique et chimique menés contre l’ambassade du Brésil.

3. Exiger du gouvernement putschiste la restauration des libertés démocratiques et des garanties constitutionnelles.

4. Ne pas reconnaître le processus électoral programmé au 29 novembre et s’abstenir d’envoyer des observateurs, puisqu’un processus électoral fiable est impossible sous ce régime putschiste..


Seule une politique ayant pour corolaire ces quatre points pourra dissiper l’inquiétude que notre Peuple a vis à vis de la politique extérieure de votre Gouvernement.

Nous vous remercions pour votre attention et vous manifestons toute notre considération et estime.

Sincèrement,


FRONT DE RESISTANCE CONTRE LE COUP D’ETAT