1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

mardi 29 juin 2010

MANIFESTE POLITIQUE

Camarades.

Quand l’oligarchie hondurienne a perpétré le coup d’état le 28 juin dernier, jamais elle n’aurait imaginé qu’elle devrait affronter un des exemples de courage et de dignité les plus importants de l’histoire de notre patrie latino-américaine. Le peuple hondurien s’est mobilisé depuis le moment même où il s’est rendu compte de la trahison, planifiée et organisée par l’impérialisme et l’oligarchie hondurienne. Depuis ce moment il n’a cessé un instant de s’organiser et de se mobiliser pour réclamer ses droits à transformer son présent et être maître de son futur.

Le Honduras est aujourd’hui la scène de cette bataille entre les anciens et les modernes, entre la domination et la liberté. Ici les criminels et le fascisme international, les partis de droite, les églises au service des oligarchies et les gouvernements serviles de l’empire, s’affrontent aux organisations populaires de base, aux forces politiques progressistes et démocrates, aux secteurs sociaux historiquement opprimés et à la solidarité désintéressée d’autres peuples frères.

La Résistance, est l’expression authentique de cet ensemble de forces révolutionnaires qui a fait échouer les plans de l’empire nord-américain, de la droite internationale et de l’oligarchie locale, et s’est convertie en sujet social et politique, qui se rie des services spéciaux et devient totalement incompréhensible pour une oligarchie incapable d’appréhender à partir de ses schémas moraux et de sa logique néolibérale, le sacrifice et l’espoir grâce auquel le peuple affronte la répression, le totalitarisme et les mensonges, avec une vision de l’avenir pour le bien-être de tous.

Le coup d’état militaire est l’action désespérée de l’oligarchie face au début d’un processus de transformation, interprété et canalisé par le gouvernement du Président Manuel Zelaya Rosales, qui tout en ayant été élu pour préserver les intérêts économiques des puissants, a su changer de politique économique et sociale et exercer légitimement la souveraineté nationale en plaçant l’état du côté des pauvres et en faveur des transformations de la société.

Mel Zelaya a hérité du pouvoir en pleine crise sociale, dans un contexte de bipartisme moribond, de mouvements populaire en ascension et d’une Amérique Latine vivant des processus profonds de changements économiques, politiques et sociaux. Dans ce contexte, le Président Zelaya a assumé un engagement social, démontrant son courage et son audace en affrontant une oligarchie parasitaire, corrompue et criminelle dont les privilèges n’avaient pas été remis en cause depuis Francisco Morazán. Les petites réformes entreprises, pour renforcer l’appareil productif national et freiner les privatisations des derniers services encore publics et les ressources qui appartiennent encore à l’état, ont évolué progressivement vers la transformation structurelle de l’état et de la société à travers la convocation d’une Assemblée Nationale Constituante.

La situation de l’oligarchie est aujourd’hui désespérée: les pouvoirs de l’état qu’elle détient sont en train de s’effondrer devant une crise fiscale et financière qui peut se convertir en banqueroute totale; elle est également incapable d’obtenir un soutien international qui lui fournirait les crédits pour oxygéner la grave crise économique générée par le coup d’état et l’énorme saccage de la part des fonctionnaires du régime de facto ; le monde les considère comme des violeurs des droits de l’homme dénoncés devant la Cour Pénale Internationale ; en quelques mots, il est certain qu’ils sont condamnés au désastre.

La Résistance elle se renforce, augmente ses capacités d’organisation dans le pays, se préoccupe de garantir des mécanismes de démocratie interne à même de maintenir l’unité dans la diversité idéologique et rêve d’une nouvelle société juste, égalitaire et incluante: pour l’obtenir, la stratégie du Front de Résistance Populaire (FNRP) est claire : les honduriennes et les honduriens convoqueront une Assemblée Nationale Constituante, Démocratique et Populaire pour refondre l’Etat et la Société.

Il est particulièrement important de nous souvenir et d’honorer la mémoire de nos camaradas torturés et assassinés par l’appareil répressif et terroriste de l’état au service de l’oligarchie et du Pentagone nord-américain. Pour eux, qui ont offert leur vie pour construire une société juste et égalitaire, nous réaffirmons qu’ici, personne ne se rend, personne, jusqu’à ce que les aspirations légitimes du peuple hondurien deviennent réalité ; pour eux, nous manifestons notre total soutien à la Commission de Vérité installée grâce à la Plateforme des droits de l’homme. Nous pensons que grâce à son travail, la vérité sera publique et les auteurs matériels et intellectuels des tortures, des assassinats, et des multiples violations des droits de l’homme et de la répression seront jugés.

Nous exigeons le retour de nos camaradas exilés à cause de la persécution politique de la l’oligarchie putschiste.

Face à cette crise politique, économique et sociale provoquée par l’oligarchie pour soutenir ce système injuste et inégal, nous avons adopté la feuille de route suivante:

1.- Nous devons intensifier le processus de l’Assemblée Nationale Constituante, qui sera intégrée par des députés constituants issus des secteurs sociaux ouvriers, ethniques, afro, paysans, féministes, artisans, jeunes, pour représenter le peuple hondurien fidèlement et nous renforcer depuis la base jusqu’à la structure nationale. Le nouveau pacte social sera discuté dans la cadre d’assemblées ouvertes et participatives, pour refonder un Etat Social Souverain Laïque et Démocratique, impliqué dans le progrès et le bien être du peuple hondurien. Ceci passe inévitablement par la destruction de la structure oligarchique putschiste et de son appareil répressif et criminel.

2.- Sauver nos ressources naturelles en dénonçant les concessions illégales accordées sous le modèle néolibéral, et reconsidérer les privatisations des secteurs stratégiques pour la vie économique du pays, tels que les télécoms, l’énergie, l’eau, les forêts, les ports, les mines et les hydrocarbures, les aéroports, avec la mise en œuvre d’une économie mixte qui permette la participation du peuple et une répartition égalitaire de la richesse pour satisfaire les justes aspirations du peuple hondurien à une vie digne. Pour obtenir le progrès et le bien être du peuple hondurien, il est nécessaire que les ressources nationales soient utilisées avec des objectifs nationaux. A cet égard, nous rejetons les mesures néolibérales prises par le régime oligarchique putschiste de Porfirio Lobo Sosa, qui attaque le peuple hondurien à coup de mesures d’austérité, de privatisations, de nouveaux impôts, d’augmentation du coup des services publics, transférant le coup du saccage et de la corruption du coup d’état militaire principalement sur les classes moyennes et les secteurs populaires. Nous les encourageons à continuer cette lutte patriotique avec encore plus d’engagement : pacifique, démocratique, cette lutte patriotique est la raison d’exister du FNRP.

3.- Nous appelons le peuple hondurien à s’organiser, dans les hameaux, dans les villages, dans les quartiers, dans les villes et les départements, en fronts de résistance. Nous appelons les organisations sociales, les syndicats, les fédérations, les coopératives, les corporations professionnelles à intensifier leur travail d’organisation. Les mesures prises par l’oligarchie pour stopper le processus de transformation sociale avec le coup d’état militaire du 28 juin 2009, puis les élections illégitimes, violentes et militarisées du 29 novembre dernier qui ont porté au pouvoir l’oligarchie en la personne de M. Porfirio Lobo Sosa, n’ont pas pu résoudre la crise économique, politique et sociale. Bien au contraire, la crise s’est agravée. Maintenant, l’oligarchie putschiste dans un effort désespéré de maintenir ses privilèges, prépare une offensive violente et criminelle, aidée dans sa tache par l’extrême droite nord-américaine et latino-américaine. Elle essaye à nouveau de stopper le processus social de transformation impulsé par le peuple hondurien, organisé, politiquement fort, accompagné par José Manuel Zelaya Rosales dont nous réclamons le retour inconditionnel. Le peuple digne de Morazán avance soutenu par le FNRP jusqu’à la victoire finale.

Honduras le 28 Juin 2010.

A LA MEMOIRE DE NOS MARTYRS TOMBES AU COMBAT !

POUR UNE SOCIÉTÉ JUSTE ET POUR LA REFONDATION DE L’ETAT HONDURIEN !

POUR L’ASSEMBLEE NATIONALE CONSTITUANTE !

NOUS RESISTONS ET NOUS VAINCRONS !

VIVE LE FNRP !

COMMUNIQUE "La Plateforme des Droits de l’Homme au Honduras, la Commission Vérité"

La Plateforme des Droits de l’Homme au Honduras, rappelle sa mission et son engagement pour la vérité et la justice, et présente à la communauté nationale et internationale, et plus particulièrement aux victimes et à leur famille, la Commission Vérité qui investiguera et dénoncera les cas de violations des droits de l’homme commis contre des milliers d’Honduriennes et de Honduriens depuis le coup d’état du 28 juin 2009.

La Commission Vérité est constituée des personnalités suivantes:

1. Nora Cortiñas, Fondatrice du Mouvement des Grands Mères de la Place de Mai, Argentine.

2. Luis Carlos Nieto, Magistrat et universitaire, Espagne.

3. Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix, Argentine.

4. Mirna Perla Jiménez, Magistrat de la Cour Suprême et défenseure des droits de l’homme, Salvador.

5. Craig Scott, Avocat et défenseur des droits de l’homme, Canada.

6. Elsie Monge, Religieuse catholique, Directrice du Front Equatorien des droits de l’homme, Equateur.

7. Francois Houtart, Prêtre catholique, Belgique.

8. Francisco José Aguilar, Avocat et défenseur des droits de l’homme, Costa Rica.

9. Helen Umaña, Universitaire et écrivain, Honduras.

10. Fausto Milla, Prêtre catholique, fondateur de INEHSCO, Honduras.

Les membres de cette commission ont été invités pour leur mérite et leur engagement dans la défense des droits de l’homme, et parce qu’ils garantissent leur indépendance et leur autonomie sans conditions dans le respect de leur mandat.

a. Rechercher et établir les violations des droits de l’homme qui ont eu lieux depuis le coup d’état du 28 juin 2009 et celles qui pourraient se perpétrer pendant son mandat, en identifiant dans la mesure du possible les personnes et les institutions responsables.

b. Rechercher et établir les schémas d’agression et de persécution qu’ont subis les défenseurs des droits de l’homme et les leaders sociaux qui luttent pour des changements structurels, en identifiant les acteurs et institutions responsables.

La Commission Vérité cherche à rendre leur dignité aux victimes, à documenter les cas de violations des droits de l’homme ayant eu lieux pendant cette période.

Son travail considère qu’on ne peut permettre l’oubli et le pardon, ni que l’impunité l’emporte sur la justice; de même, que les graves violations des droits de l’homme et les crimes contre l’humanité ne peuvent rester sans condamnation de la part du peuple hondurien et sans le châtiment des coupables.

Enfin, la Commission documentera les cas de viols et de crimes commis contre les défenseurs des droits de l’homme, en établira le schéma, et proposera des mécanismes de protection des victimes.

Tegucigalpa le 28.06.2010