1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

vendredi 16 octobre 2009

Derniers "ajustements" et conclusion proche au Honduras




Les négociations n'ont finalement pas encore abouti sur la question du retour du président Zelaya. Les crispations les deux tendances du Parti Libéral, parti du président renversé comme du putschiste Micheletti, tardent à s'aplanir, mais le différent semble plutôt porter sur les modalités constitutionnelles (décision du Congrès, ou de la Cour suprême) du rétablissement que sur son principe.

Les putschistes, qui ont réalisé un coup d'etat "à l'ancienne" ne respectant les nouvelles normes "Soros" du coup d'Etat "du 21e siècle" (mobilisation de la "société civile", "répression" des affreux autocrates socialistes, "victoire de la liberté"...), sont acculés, ils doivent agir pour voir les élections prévues fin novembre reconnues (élections probablement acquises à la droite - ou à la "normalisation" - après 3 mois de répression sanglante des forces progressistes - emprisonnements, disparitions...).

Déjà, en rupture avec le triomphalisme qui ne manquerait pas d'accueillir, au Honduras et dans le monde, le retour de Zelaya, nous avons exprimé notre position selon laquelle les putschistes ont déjà gagné, avec le soutien de la bourgeoisie impérialiste US et de ses alliés et laquais du monde entier (en particulier de l'OEA), le "processus" actuel n'étant qu'un maquillage démocratique de cette victoire.

Qui de sensé peut parler de victoire avec l'"accord" en passe d'être finalisé ? Avec la Constituante enterrée, les froces progressites décimées, un Zelaya de retour privé de tout pouvoir et de toute façon en fin de mandat, une élection du 29 novembre acquise, par le rapport de forces, à la droite soutien du coup d'Etat...

Ce qu'aurait été une victoire

- La remise du pays en l'état du 28 juin. Le président élu a été privé de 3mois et demi de son mandat, celui-ci doit donc être prolongé, et les élections reportées d'autant. Comment prétendre que ces élections se dérouleront "dans des conditions normales", après ce qui s'est passé, sous prétexte que Zelaya est revenu à la présidence ?

- Dans l'intervalle (et dans les meilleurs délais), devrait se tenir le référendum initialement prévu le 28 juin, sur le projet d'Assemblée Constituante.

- Non pas "pas d'amnistie" (ce qui signifie que le vainqueur du 29 novembre, pro- ou (utopie, utopie...) anti-putsch pourra faire juger le camp adverse), mais la destitution de leurs fonctions et le procès selon la loi hondurienne des putschistes, des tortionnaires et des assassins.

Ces revendications n'ont rien de révolutionnaire, et même tout de démocratique petite-bourgeoises. C'est pourtant ce qu'ont été incapables de tenir fermement les négociateurs de Zelaya.

Non pas pour les voir aboutir, ce serait rêver, mais pour montrer à la face du monde que dans les pays dominés les principes les plus élémentaires de la légalité bourgeoise ne s'appliquent pas, ou plus dès qu'il s'agit d'améliorer même de façon ridicule la condition du peuple. Et pour démasquer la position des États-Unis et de leurs alliés de l'OEA sur ces principes, dont ils se font les héros quand il s'agit de Cuba, du Venezuela,de la résistance colombienne, du Hamas ou de l'Iran.

Car bien sûr la "communauté internationale" n'aurait pas manqué de dénoncer l'"irresponsabilité", l'"obstination" du camp Zelaya...

Mais trêve de politique-fiction. Tout cela est bien entendu impossible à des grands bourgeois issus de l'oligarchie, même animés des meilleures intentions réformistes et humanistes. La détermination populaire, prolétaire, est étrangère à leur psychologie de classe.

Quoi qu'il arrive désormais au Honduras, le combat ne fait que commencer. La dictature terroriste n'aura duré que 3 mois et demi, et non 40 ans, mais la "légalité démocratique" rétablie et sanctionnée par les élections du 29 novembre sera une "légalité démocratique" à l'espagnole.

La marche du peuple hondurien doit reprendre là où elle s'est arrêtée : devant les isoloirs pour une assemblée constituante. Tel est l'enjeu aujourd'hui de la lutte des classes au Honduras.



Par Servir_Le_Peuple - Publié dans : Amérique Latine