Le Comité de la Grève Générale est constitué des organisations suivantes : Confédération Unitaire des Travailleurs du Honduras (CUTH), Confédération des Travailleurs du Honduras (CTH), Centrale Générale des Travailleurs (CGT), Collectif des Femmes Honduriennes CODEMUH, Bloc Populaire, Coordination des Syndicats Bananiers (COSIBA), étudiants lycéens et universitaires, représentants d’autres instances du peuple hondurien, tous membres du Front de Résistance Populaire (FNRP). Face aux problèmes de violations des droits de l’homme et sociaux, et en particulier: le refus manifeste du régime de Porfirio Lobo Sosa de valider le décret de réévaluation du salaire minimum, le projet de décret de “Plan National Solidaire Anticrise pour l‘Emploi ”, l’indifférence face à la lutte des enseignants pour la défense de l’éducation publique et pour la récupération de leurs fonds de retraites INPREMA vidés par les putschistes, la loi d’“Investissements Public Privé”, nous déclarons :
1. Nous rejetons la réforme du Régime de Participation Public Privé, qui est un projet de privatisation des services publics.
2. Nous exigeons de Porfirio Lobo Sosa la réévaluation du salaire minimum, approuvée le 31 décembre 2009, et ce rétroactivement. Personne n’ignore le coût élevé des aliments de base et l’augmentation des frais de santé, d’éducation et de tout ce qui est nécessaire pour survivre, ce qui représente un déséquilibre important avec les revenus de la population, mettant en danger la santé et la vie des familles appauvries; cette situation est encore plus critique dans le secteur de l’industrie de montage où les ouvrières et les ouvriers survivent avec 121,32 Lempiras par jour (5 Euros), salaire qui n’a pas été revu en 3 ans. Nous soutenons également les revendications des fonctionnaires.
3. Nous rejetons énergiquement le “Plan National Solidaire Anticrise pour l’Emploi” car il viole la loi, la constitution, le code du travail, les accords et traités internationaux. Avec ce projet, la population perdra tous ses droits en matière de droits du travail. Les problèmes de chômage de notre pays ne sont pas de la responsabilité des travailleurs, mais des entreprises privées qui ne prennent aucune initiative pour le développement du pays et de gouvernements qui s’occupent uniquement d’exploiter les travailleurs pour obtenir des gains fabuleux en enfonçant le peuple dans la misère, afin qu’il accepte n’importe quel travail précaire pour pouvoir survivre. Ce Plan Anticrise mettra fin à la stabilité du travail, aux droits syndicaux et à toute forme d’organisation qui lutte réellement pour les droits des travailleurs, aux congés payés, au 13eme mois, au congé maternité, au paiement des jours fériés et du dimanche, au préavis de licenciement, aux indemnités de licenciement entre autre. Ces droits ont été conquis par la lutte de la classe travailleuse en 56 ans, depuis la grève générale de 1954. Nous ne permettrons pas que nous soient retirées nos conquêtes sociales.
4. Nous dénonçons la répression menée par le régime de Porfirio Lobo Sosa contre les enseignants. Nous sommes solidaires et apportons notre soutien inconditionnel dans leur lutte pour la défense du droit à l’enseignement public, à la sauvegarde financière de l’INPREMA, institution à laquelle les putschistes ont volé plus de 4,2 milliards de lempiras d’épargne (dans ce fond les enseignants épargnent 7% de leur salaire pour leur retraite). L’enseignement public est un instrument fondamental de développement social; l’avant projet de « Loi générale d’éducation » actuellement en discussion au congrès est une menace car il restreint l’enseignement public aux jeunes mineurs de 15 ans. Le lycée sera de fait réservé à ceux qui peuvent payer un établissement privé, chose impossible pour les personnes pauvres. Pour ces raisons, la lutte contre la privatisation de l’enseignement est du ressort de toute la population, et pas seulement des enseignants.
5. Nous exigeons du régime de Porfirio Lobo Sosa l’arrêt de la répression et des persécutions, et une solution rapide au conflit avec les paysans, en particulier les camarades du MUCA (région de l’Aguan).
6. Nous accusons le régime de Porfirio Lobo d’être responsable des violations des droits des femmes et d’être indifférent à l’augmentation des assassinats de femmes. Sur les six premiers mois de ce régime, 168 femmes ont été assassinées selon les statistiques officielles de l’état, sans que pour autant les institutions n’aient bougé le petit doigt pour rechercher les coupables et faire appliquer la loi. Nous exigeons de réelles enquêtes et une condamnation des assassins.
Nous convoquons TOUTES LES ORGANISATIONS populaires ET LE PEUPLE EN GENERAL à s’unir à la grande GREVE GENERALE pour la défense de nos droits sacrés conquis au cours de luttes historiques. Nous préparons cet événement avec la formation du Comité de Grève Central, en plus des comités de grève régionaux dans les zones nord, centrale et sud et des comités de base.
VITE LA GREVE GENERALE !