1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

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Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

vendredi 25 juin 2010

Communiqué No. 62


Le Front de Résistance Populaire (FNRP) soutient la Commission Vérité organisée par la Plateforme des Droits de l'Homme au Honduras.

Le FNRP recherche la vérité, la justice et les réparations pour les victimes des violations des droits de l'homme faites par les régimes de facto imposés par la force du coup d'état militaire du 28 juin 2009.

Le FNRP considère que le décret du régime actuel qui crée la "Commission pour la Vérité et la Réconciliation (CVR)" est illégal, et le restera tant que l'ordre constitutionnel n'aura pas été rétabli. Il est de plus illégitime parce qu'il ne respecte pas les standards internationaux et les bonnes pratiques et principes mis en œuvres dans plus de 30 commissions vérité à travers le monde. Il ne bénéficie d’aucune crédibilité auprès du peuple hondurien et des organismes internationaux, entre autre ceux de défense des droits de l’homme.

Ce décret de CVR établit comme objectif de « clarifier les événements ayant eu lieux avant et après le 28 juin 2009 dans le but d’identifier les actes qui ont mené à la crise et de donner au peuple hondurien des éléments pour éviter que cela ne se reproduise dans le futur ». Le but réel est de justifier le coup d’état, de légitimer l’impunité sous couvert d’une « réconciliation » recherchée désespérément par le régime actuel dans le but d’obtenir la reconnaissance internationale et l’ouverture des organismes financeurs.

La CVR est la stratégie de ceux qui ont promu et réalisé le coup d’état pour obtenir l’oubli et le pardon pour les criminels. Ceci n’est pas une exagération de notre part ; en février dernier, le Centre pour la Justice et la Loi Internationale (CEJIL) déclarait que le comportement des autorités honduriennes indiquait qu’une « commission vérité planifiée par ce gouvernement serait une farce ».

Même si elle avait été créée par un état de droit, la CVR ne bénéficierait pas de la légitimité attendue. Les victimes en sont exclues, de même que d’autres secteurs de la société hondurienne; elle est créée par un décret présidentiel qui n’inclut pas les autres pouvoirs de l’état, et qui ne peut garantir l’application de la justice puisque « dans certains cas les institutions de l’état ont soutenu activement le coup d’état », précise le CEJIL.

Le CEJIL remarque qu’après le coup d’état, le parquet général et le tribunal suprême de justice ont rejeté les dénonciations d’assassinat, de tortures, d’abus sexuels et d’arrestations arbitraires « sans même diligenter un enquête ». Cette attitude persiste encore aujourd’hui.

De plus, comment peut-on croire en la bonne volonté de ceux qui contrôlent les trois pouvoirs de l’état quand ils parlent de réconciliation, si ce sont les mêmes personnes qui ont participé au coup d’état, les mêmes qui se sont auto promulgués une amnistie pour se libérer d’enquêtes judiciaires futures, les mêmes qui ont converti en « héros » du Honduras un criminel sans scrupules, les mêmes qui au mépris de la loi ont excusé le haut commandement militaire pour avoir exilé le Président Constitutionnel, les mêmes qui ont récompensé le général Romeo Vásquez Velásquez en le nommant gérant de HONDUTEL, les mêmes qui continuent le saccage des biens de l’état et répriment le peuple hondurien ?

Une Commission Vérité doit établir les faits, apporter une reconnaissance morale et éthique aux victimes des violations des droits de l’homme pour présenter ensuite des recommandations politiques qui garantissent que ne se reproduisent plus ces violations des droits de l’homme.

Nous croyons résolument que la Commission Vérité promue par la Plateforme des Droits de l’homme atteindra ces objectifs parce qu’elle est légitime, responsable, éthique et a la reconnaissance du peuple hondurien et des organisations internationales de défense des droits de l’homme.

Nous exprimons notre considération et nos remerciements aux membres nationaux et internationaux qui intègrent la Commission Vérité, pour leur grande crédibilité professionnelle et leur engagement pour la défense des droits de l’homme.

Nous résistons et nous vaincrons !

Tegucigalpa le 22 juin 2010