1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

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Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

dimanche 25 avril 2010

Entretien avec Carlos Humberto Reyes, dirigeant de la Résistance du Honduras.



Réseau de solidarité avec la résistance en Honduras
“Le Honduras subit douloureusement la seconde étape du régime putschiste”

Si nous sommes dans ce blog d’accord pour envisager une situation nationale et internationale marquée par une terrible crise du capitalisme à son stade sénile et mortifère, et le fait qu’il n’a désormais d’autre issue que la répression des peuples, constituer ici et partout un réseau de résistance passe aussi par l’information. Alors voilà, il y a eu au Honduras un coup d’Etat qui a dévoilé le véritable visage de l’administration d’Obama, candidat de Wall Street. Ils ont tenté de masquer le crime comme d’habitude sous leur “démocratie” et le silence des médias complices. le Front National de Résistance Populaire du Honduras veut refonder le pays en même temps qu’il dénonce les abus contre les droits humains, commis par le gouvernement de Lobo.

In rebelion, traduit par danielle Bleitrach pour changement de société, prière citer source et traduction

Carlos Humberto Reyes,dirigeant du Front National de Résistance populaire du Honduras, a la mission, à 68 ans, de refonder son pays, l’éternel ami des Etats-Unis en Amérique centrale. Licencié en Economie et syndicaliste depuis les années cinquante, il est venu en espagne pour demander que ne soit pas invité l’actuel président, Porfirio Lobo, au sommet entre l’Union Européenne et l’Amérique latine à Madrid le mois prochain, et pour rechercher des appuis pour enquêter sur les crimes commis depuis le coup d’Etat de Micheletti en juin 2009.

_ La répression continue sous le gouvernement élu de Lobo ?

-Avec une totale impunité. les crimes ciblés se poursuivent dans le pays. Nous l’avons dénoncé à la commission Interaméricaine des Droits humains et la haute commission de l’ONU, et l’OEA a dénoncé publiquement les abus.

-Vous dénoncez la présence de paramilitaires arrivés de Colombie.

- Si il sont sous contrat, comme les agents israéliens. Ce gouvernement n’est pas légitime et nécessiste un appui extérieur. Il s’agit d’une gouvernement trés faible au milieu d’une crise économique terrible, qui a éliminé la majorité des emplois. Il a décidé de régler la situation en augmentant les taxes à la consommation et non les impots sur les revenus. Le Gouvernement est très impopulaire et le processus électoral a mobilisé à peine 30 % des électeurs.

- Les présidentielles n’ont pas été la solution, comme l’ontannoncé les États-Unis ?

- Après le coups d’Etat, ce qui devrait avoir lieu au Honduras ce n’est des élections présidentielles, mais une Assemblée Nationale Constituante. Depuis l’année 56 jusqu’à présent il y a eu quatre coups d’État et dans trois occasions, après la dictature militaire, on était sorti avec un processus d’assemblées constituantes.

- Pourquoi est- ce différent maintenant ?


- parce que les Etats-Unis ont été ceux qui ont organisé le coup d’Etat et dans son plan original ils prévoyaient déjà le coup d’Etat, la solution de la crise avec la convocation d’élections, et le fait de frauder pour amplifier le résultat de ces présidentielles pour que le nouveau Gouvernement fût reconnu. Tout cela fait partie d’un plan Etasunien pour contrôler le pays et pour donner une légitimité avec des mesures comme l’amnistie du putschiste, et maintenant la Commission de la Vérité. Que peut faire cette commission s’ il y a amnistie des coupables ?

- Quel est l’intérêt des États-Unis ?

- Les États-Unis sentaient qu’avec le président Manuel Zelaya ils perdaient le contrôle de leur allié en Amérique centrale. Le Honduras a toujours été le gendarme des États-Unis. Ils voulaient aussi donner un coup d’arrêt au processus d’intégration des peuples latino-américains. Et voilà ce qui les a décidé à intervenir et à réarmer le gendarme, qui lui a beaucoup acheté de matériel militaire dans les mois durant lesquels Robert Micheletti a été aux commandes.

- Vous étiez candidat mais vous vous êtes retiré après avoir considéré que le processus électoral était une pantomine.

- Le Gouvernement de Porfirio Lobo est la deuxième étape du régime putschiste. Ils continuent de transgresser les droits de l’homme, on assassine aux paysans, des journalistes, des membres de la Résistance et ce sont les corps de sécurité de l’État qui distribuent les coups de feu. Seulement dans la dernière semaine on a assassiné cinq paysans et deux journalistes.

- Que fera la Résistance ?

- Nous n’allons pas nous convertir en parti politique mais oui nous sommes une force politique qui veut prendre le pouvoir à travers d’une protestation pacifique. Nous voulons obtenir plus d’un million de signatures pour réclamer une Assemblée Nationale Constituante qui élaborera une nouvelle constitution et pour réussir à refonder le pays. Si non, nous nous présenterons aux élections de 2013.

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Honduras: la série de meurtres de journalistes se poursuit .



Revistazo.com

Vous remarquerez à quel point la presse occidentale, française en particulier s’intéresse peu aux meurtres en série de journalistes au Honduras, imaginez que ce genre de choses arrive à Cuba ou au Venezuela, le tam-tam médiatique, reporters sans frontières et autres stipendiés de l’empire multiplierait les sujets. Là c’est le silence total, on tue au Honduras, non seulement les journalistes, mais les paysans qui défendent leur champ. Passez il n’y a rien à voir, l’ordre impérial règne depuis le coup d’Etat.
note et traduction de Danielle Bleitrach pour changement de société, prière de signaler source et traductrice



21 avril 2010.-Une décharge dans la tête a ôté la vie du journaliste Georgino Orellana, en le changeant en septième reporter assassiné en 2010 du pays. Un meurtre de plus à déplorer de la même manière que la négligence avec laquelle les autorités policières agissent au Honduras.

Les versions préliminaires établissent qu’Orellana était surveillé par un individu, qui l’attendait à la sortie des installations de la chaîne televisora où il travaillait, dans la ville de Saint-Pierre Sula.

Une décharge adroite dans la tête, tandis qu’il montait dans son véhicule, aurait généré sa mort immédiate. Les autres disent qu’il est décédé quand il a été déposé à un hôpital public de la ville.

Le fait est que, « ce meurtre nous frappe au profond et il nous répugne. Nous devons tous réclamer une enquête parce que nous sommes sans défense », a dit pour la première fois depuis que les meurtres se succèdent depuis le début de l’année, le président du Collège de Journalistes Elan Reyes Pineda, dans une interview offerte au journal parlé Telenoticias Cinco, de la Corporation Televicentro, où il a travaillé pendant des années.

la mort d’Orellana intervient aujourd’hui , le 20 avril 2010, à peine quelques semaines après, le meurtre de ses collègues Joseph Ochoa, Nahún Palacios, David Meza Montecinos, Luis Antonio Chévez, Bayardo Mairena et Manuel Juárez, assassinés tous, en mars.

« Nous sommes effrayés, ici va arriver un moment dans lequel comme journalistes ce que nous allons mettre ce seront des CD de musique », a dit d’un ton sarcastique devant le peu de chance pour les reporters de survivre au Honduras, le président de l’Association de Presse du Honduras, Charles Ortiz.

Ortíz a participé à un programme de radio après la choc générée par la nouvelle de la mort d’Orellana. « La liberté de presse n’existe pas dans ce pays », a-t-il souligné.

Les représentants des institutions journalistiques citées, ont déclaré qu’ils allaient faire des actions de pression, y compris des manifestations publiques, pour exiger des laxistes autorités policières du Honduras, un éclaircissement sur les meurtres et sur la multiplication des meurtres des reporters dans ce pays.

L’impunité continue à faire des siennes. Jusqu’à cette date il n’y a pas eu un seul criminel qui a payé pour les meurtres de 10 journalistes assassinés de 2007 à aujourd’hui.

Georgino Orellana a reçu le titre de licencié en Journalisme à l’Université de la Vallée de Sula. Il a été un maître en journalisme cinématographique. Ilétait connu pour être un homme humble et un bon compagnon de travail.

Revistazo.com se joint aux échantillons de chagrin des parents d’Orellana et des autres collègues qui ont été sauvagement assassinés.


source: http://socio13.wordpress.com/2010/04/22/honduras-la-serie-de-meurtres-de-journalistes-se-poursuit/


mercredi 21 avril 2010

SOIREE FESTIVE DE SOLIDARITE AVEC LA RESISTANCE HONDURIENNE

De 19 heures à minuit, la Maison de Quartier Fernand Texier à St Martin d'Hères, dans l'agglomération de Grenoble se remplissait pour accueillir un public mobilisé pour le Honduras en ce 20 mars, veille du 2ème tour des élections régionales et de nombreux militants et élus nous ont rejoints. Avec cette soirée relançant la tradition des peñas latino-américaines, mêlant information, militance, repas, spectacle, danse, le public n’a pas été déçu.

L’information tout d’abord, avec des panneaux et le documentaire d’ALBA TV sous-titré en français : "Semillas de libertad" , Graines de Liberté, sur le coup d’état du 28 juin, la mobilisation de la population et la résistance qui s’organise peu à peu. Un rappel qui n’était pas inutile car on aurait presque oublié qu’il y avait un coup d’état toujours en vigueur malgré des élections en novembre, à travers la montée de la répression, avec l’assassinat de syndicalistes, de journalistes, d’enseignants, de paysans, encore d’actualité. Place au spectacle ensuite avec les danseurs de tango et de milonga et à la musique andine et puis salsa pour tous avec le DJ Pavel Castillo.

Les bénéfices de cette soirée iront aux organisations de la résistance hondurienne.

Le Collectif Honduras de Grenoble doit rester mobilisé, pour relancer tous ceux qui se sont déjà manifesté et pour amplifier la solidarité

pour le Collectif Honduras de Grenoble.

MFAllamand


Lettre du COFADEH pour l’ONU

Le Comité des Disparus demande l’aide de l’ONU

Le Cofadeh sollicite la Haute Autorité des Nations Unies pour qu’elle nomme d’urgence une commission sur l’emploi de mercenaires au Honduras, il sollicite également la Commission sur les Exécutions Arbitraires et Sommaires, la Commission sur la Liberté de la Presse et d’Information et la Commission des Droits de l’Homme pour qu’elles enquêtent sur les plaintes réitérées de violations des droits de l’homme qui se déroulent au Honduras.

Dans la lettre, le Cofadeh explique aux Nations Unies son inquiétude profonde à propos des détentions illégales, des violations de domicile, des tortures psychologiques, des abus d’autorité et des autres violations des droits de l’homme, qui sont commises contre les citoyennes et citoyens honduriens par l’armée et la police au sein des installations paysaneas de la Vallée de l’Aguán, Département de Colón.

Voici la lettre en question :

Tegucigalpa, MDC., Le 13 avril 2010

Monsieur le Haut Commissaire des Nations Unies Genève, Suisse

Monsieur,

Je m’adresse à vous, pour exprimer certains de nos soucis à propos des détentions illégales, des violations de domicile, des tortures psychologiques, des abus d’autorité et autres violations aux droits de l’homme, qui sont commises contre les citoyennes et citoyens honduriens par l’armée et la police au sein des installations paysannes de la Vallée de l’Aguan, Département de Colón.

LES FAITS :

Le mardi 23 mars 2010 dans la ville de Tocoa, Colón, le gouvernement du Honduras a présenté au Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán (MUCA) la deuxième proposition des entrepreneurs au nom de l’État du Honduras pour négocier le conflit.

Le jeudi 01 avril 2010, le paysan Miguel Ángel Alonso Oliva 22 ans a été assassiné, un membre de la Coopérative Guanchías, placée sur la rive gauche du Río Aguán, par un tir de R-15.

Le 07 avril 2010, a été assassiné José Leonel Álvarez Guerra, 32 ans, membre de la Coopérative La Confianza, placée sur la rive droite du Río Aguán, sur les terres revendiquées par l’entrepreneur Miguel Facussé. Il a été tué de cinq balles qui ont été tirées depuis une moto en déplacement montée par deux individus.

Vendredi 09 avril 2010, après qu’une chaîne nationale ai diffusé à la demande du “Gouvernement de Réconciliation et d’Unité Nationale” une information menaçant de sanctions pénales pour la fabrication, la détention, le transport, l’usage, l’acceptation, l’acquisition ou la fourniture d’armes, d’explosifs ou le matériel de guerre ou de combat, en détaillant fusils AK-47, sous-mitrailleuses, pistolets et chimbas (arme de fabrication artisanale), sans commandement visible ont mobilisé plus de 2500 policiers et militaires vers la zone du Bas Aguán, où le MUCA discutait des propositions des entrepreneurs René Morales (nicaraguayen) ; Reynaldo Canales (salvadorien) et Miguel Facussé Barjum (palestinien).

Le samedi 10 avril les forces armées militaro-policières ont pris le contrôle de toute la zone, en amenant dans cette intention des véhicules blindés légers, des mortiers, des vedettes rapides, des commandos militaires et des véhicules spécialisés dans le combat tout terrain. Ils ont fermé tous les accès conduisant à la Coopérative La Confianza.

Le dimanche 11 avril la Coopérative Guadalupe Carney a été assiégée par l’armée et la police, coopérative qui avait déjà été en septembre 2008 le théâtre d’affrontements entre les paysans et les propriétaires terriens de la région, était présent le sous-commandant de police Henry Osorto, le même qui commande aujourd’hui l’opération autour de cette coopérative.

Le lundi 12 avril les forces d’occupation ont maintenu le contrôle de toutes les entrées et des sorties du département de Colón vers Olancho, Olanchito et San Pedro Sula, et un contrôle total de la Lagune de Guaymoreto, adjacente à la vallée. Aujourd’hui 13 avril, ils ont arrêté quatre jeunes étudiants qui allaient vers l’École Normale de Trujillo, chef-lieu du département, par la suite ils ont été relâchés.

Le 11 et 12 avril, les opérations de contrôle militaire - avec listes en main - ont contrôlés toutes les personnes qui passaient dans le département, ce qui indique l’existence d’une liste de profils individuels des leaders paysans de la région. De la même manière, ils ont pris note de la quantité de lits disponibles dans chaque centre hospitalier de la région, le 12 avril ils ont également ordonné aux petits commerçants qu’ils ferment leur commerce à 19h00. Tous ces ordres ont été mis suivis tandis que les séances de négociation du conflit se déroulent à l’Institut National Agraire et à la Maison Présidentielle, entre des agents du régime de Lobo Sosa et la direction du MUCA.

Le mardi 13 avril à l’aube ils sont rentrés et ont investit les maisons de la coopérative El Despertar, où ils ont arrêté Ulises Laínez et Vicente Padilla, relâchés après quatre heures de détention arbitraire. Durant cette opération les forces du gouvernement ont agressé physiquement et psychologiquement quatre mineurs de 2,4,6 et 10 ans. Ils ont également investit la communauté de Rio Claro, proche de la coopérative El Despertar, et sans aucun ordre ils ont investit trois domiciles dont ils ont intimidés les habitants.

Aujourd’hui un mardi 13, tandis que la Force Aérienne fait patrouiller des avions de combat F-15 dans le ciel de La Ceiba et de Tegucigalpa, monsieur Lobo Sosa était attendu à 15h00 par la direction paysanne de l’Aguán, ses conseillers et des leaders de la résistance nationale. Le pays est dans l’attente des résultats de cette négociation menée sous la menace des armes pointées sur les coopératives agraires en litige.

NOTRE DEMANDE :

Devant la gravité des faits décrits ci-dessus et pour éviter un bain de sang vu l’absolue inégalité entre les forces en présences dans la zone de l’Aguán, nous sollicitons qu’il soit demandé au gouvernement du Honduras :

- Que soit ordonnée une enquête indépendante, exhaustive et impartiale à propos des plaintes réitérées de violations des droits de l’homme, avec l’intention d’identifier les responsables, étant donné que l’une des personnes dénoncées comme directeur de l’opération de l’Aguán est un membre connu du Bataillon 3-16 [1], du nom de Billy Fernando Joya Améndola [2].

- Que soit nommé immédiatement un médiateur ou une commission avec des représentants du groupe de travail de l’ONU sur l’emploi de mercenaires, de la Commission sur les Exécutions Arbitraires et Sommaires, de la Commission sur la Liberté de la presse et de l’Information, et un représentant de la Haute Autorité des Droits de l’homme des Nations Unies.

Cette action comporte un caractère urgent, vue l’incapacité à se défendre dans laquelle se trouve le peuple hondurien par le manque de légitimité de l’État après la rupture du fil constitutionnel en juin 2009, et par le déficit conséquent d’application de la justice, pour que d’une forme générale l’on puisse garantir le respect des droits de l’homme et la liberté fondamentale sur tout le pays, conformément aux normes internationales ratifiées par le Honduras.

Respectueusement,

BERTHA OLIVE DE NATIVI Comité mixte


Source : Defensores en linea "Carta del Cofadeh al Alto Comisionado de las Naciones Unidas"
Traduction : Primitivi

Notes

[1] Le Bataillon 3-16 (ou 316) était un escadron de la mort, il était aussi connu sous le nom de Groupe des 14. Le chef d’état-major des armées hondurienne, Romeo Vásquez Velásquez, est fortement soupçonné d’avoir réactivé un escadron de la mort portant le nom de Bataillon 14+5.

Le nom du bataillon proviendrait du fait qu’il est formé de quatorze commandos militaires spécialisés en contre-insurrection, soigneusement choisis par Romeo Vásquez Velásquez, à qui ont été adjoints 5 commandos policiers provenant du Commando Spécial des Cobras. Pour la petite histoire Romeo Vásquez Velásquez, chef des armées au moment du putsch de juin dernier, a été nommé le 8 mars dernier gérant de l’entreprise Hondurienne de Télécommunications (Hondutel) par le président Porfirio Lobo Sosa.

Sur ces deux points voir "Le Bataillon 14+5 de Romeo Vásquez Velásquez" et "Honduras : entreprises, taxes et militaires" ainsi que les autres articles dans lesquels il est cité

[2] Billy Joya : Dans l’opération en cours il commande le 4° Bataillon (Cuarto Batallon) qui coordonne l’opération. C’est un ancien membre de l’escadron de la mort Bataillon 3-16, il était conseiller en sécurité du président de facto Roberto Micheletti après le Coup d’État de juin 2009.

Pour en savoir plus sur ce triste sire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Billy_Joya

La Résistance hondurienne dénonce une intervention des USA.


Pour la résistance hondurienne la présence d’Otto Reich [1] au Honduras au moment de l’assaut sur les coopératives paysannes de la vallée de l’Aguan n’est absolument pas due au hasard, mais répond à une planification de la réappropriation du pays par les yankees. En cela la vision de Bertha Cáceres recoupe incontestablement les mécanisme que Naomi Klein a mis à jour dans son essai "la doctrine du choc". Incroyable non ?!

Bertha Cáceres, membre du Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH), a dénoncé la présence de l’ex-sous-secrétaire de l’État américain, Otto Reich, dans le pays.

Cáceres considère que la présence de Reich "réaffirme l’objectif du Coup d’État d’asseoir le projet de domination impérialiste" et que c’est "encore un pas des États-Unis pour se réinstaller dans la région".

Elle a ajouté que l’interventionnisme au Honduras a grandi "de manière effronté" depuis le putsch du 28 juin 2009. Cáceres a rappelé sur Réseau National de Radio Communautaire du Honduras qu’Otto Reich avait été réuni avec l’état-major des armées honduriennes la nuit avant le putsch.

De plus, elle a indiqué que Reich est au Honduras pour "se réunir avec l’extrême-droite et continuer ainsi la stratégie réactionnaire déployée".

Elle soutien que cette présence indique que la "répression va s’acentuer". Elle critique également l’inauguration de la nouvelle base militaire américaine à la Mosquitia [2].

La présence de Reich au Honduras correspond à une forte militarisation de la zone du Bas Aguán, où le Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán (MUCA) met en avant un processus de récupération des terres [3].

À ce sujet, Cáceres indique que "les étrangers ont constaté que la lutte des Honduriens est un ‘mauvais exemple’ pour d’autres peuples, d’autres communautés et pour le secteur paysan".

Otto Reich

Histoire de mieux situer le personnage, nous avons traduit sa fiche en provenance de wikipedia anglais, puisqu’il ne dispose pas de fiche en français... Malheureusement nous n’avons pas traduit les différents renvois de bas de page, il faudra vous référer à la fiche anglaise pour cela.

Otto Juan Reich (né le 16 octobre 1945), Américano-cubain, est un ancien fonctionnaire senior des administrations des Présidents Ronald Reagan, George H. W. Bush et George W. Bush. Parmi d’autres positions tenues, il a été l’Envoyé Spécial du président pour l’Hémisphère de L’Ouest, Assistant du Secrétaire d’Etat pour les Affaires d’Hémisphère de l’Ouest, Ambassadeur Américain au Venezuela et Assistant Administrator de l’Agence américaine pour le Développement international (USAID).

Reich a été nommé Assistant du Secrétaire d’Etat pour l’Hémisphère de L’Ouest en janvier 2002. En 2003, Bush l’a nommé alors Envoyé Spécial américain de l’Hémisphère de l’Ouest. Depuis le départ de la Maison Blanche en 2004, il a été à la tête de sa propre société de conseil internationale, Associated d’Otto Reich LLC, basé à Washington D.C. Reich a servi de conseiller de politique sur l’Amérique latine pour la campagne présidentielle de John McCain (ultra conservateur).

De 1967 à 1969, comme un officier parachutiste, il a exercé les fonctions d’officier des Affaires Civil dans l’armée américaine dans la Zone du Canal de Panama. On lui a décerné la Commendation Medal de l’armée américaine.

De 1981 à 1983, Reich a été administrateur assistant de l’Agence américaine pour le Développement international (USAID) responsable de l’assistance économique américaine en Amérique latine et aux Caraïbes. En 1991 et 1992, sur la demande du Président George H. W. Bush, Reich a servi comme Député Représentant américain à la Commission des Nations Unies sur les Droits de l’Homme à Genève.

De 1983 à 1986, Reich a établi et dirigé l’inter-agence de l’Office de Diplomatie Publique pour l’Amérique latine et les Caraïbes. L’OPD a déclassifié des renseignements de la CIA et les a disséminés pour influencer l’opinion publique et inciter le Congrès à continuer à financer la campagne de l’administration Reagan contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua. L’OPD a été extrêmement controversée et critiquée par de nombreuses sources gouvernementales, incluant un rapport d’équipe fait par le House Foreign Affairs Committee, qui l’a caractérisé comme une opération de politique domestique et de propagande. En 1987, une enquête du Contrôleur Général a déterminé que l’OPD s’est livré aux "activités de propagande interdites, secrètes, au-delà des activités acceptables d’agence publique d’information". L’OPD a violé aussi “une restriction des appropriations annuelles du Département d’État interdisant l’utilisation des fonds fédéraux pour la publicité ou les buts de propagande non autorisés par le Congrès.”

De 1986 à 1989, Reich a servi d’Ambassadeur au Venezuela. Pour ce service il a reçu le Superior Honor Award du Département d’État, le Meritorious Service Award et l’Order of the Liberator de la république du Venezuela, le plus haut honneur conféré par cette nation. Pendant qu’il était en poste à Caracas, on a dit que Reich avait contribué à la libération d’Orlando Bosch, exilé cubain, de la prison où il purgait une peine de 10 ans pour l’explosion du vol 455 de la Cubana de Aviación le 6 octobre 1976 faisant route de la Barbade à la Havane. Les soixante-treize personnes à bord avient été tuées, incluant beaucoup de jeunes membres d’une équipe cubaine d’escrime.

Pendant les audiences du Sénat pour son travail pour l’administration Bush en 2002, on a demandé à Reich, "considérez-vous qu’Orlando Bosch est un terroriste ?", Reich a répondu : "je n’ai pas de connaissance suffisante des activités criminelles de M. Bosch pour juger de son statut légal."

De 1989 à 2001, Reich a travaillé comme conseiller d’entreprise pour des clients tels que Bell Atlantic, McDonnell Douglas Aircraft Co., AT&T, Bacardi, British American Tobacco, et Lockheed Martin, qui a cherché à vendre des avions de chasse F-16 au Chili. Il a aidé aussi à la conception de l’acte Barres-Burton qui a mis en place l’embargo cubain par extentension de l’application territoriale de l’embargo initial pour l’appliquer aux compagnies étrangères faisant du commerce avec Cuba.

Reich a tenu le poste d’Assistant du Secrétaire d’Etat pour les Affaires de l’Hémisphère de L’Ouest au moment de la tentative de putsch contre Hugo Chávez le 11 avril 2002. Le jour où Pedro Carmona a été installé comme président, Otto Reich a convoqué les ambassadeurs de l’Amérique latine et des Caraïbes à son bureau pour exprimer son soutien et celle de l’administration américaine pour le nouveau gouvernement. Ce moment a coïncidé avec le changement des USA se focalisant sur le terrorisme Islamique et moyen-oriental juste après le 9/11 ; pendant que selon certains critiques l’Amérique latine fut déléguée aux officiers de carrière.

Selon un rapport au New York Times, Reich a averti des aides du Congrès qu’il y avait plus en jeu au Venezuela que simplement le succès ou l’échec de Hugo Chávez. Il a accusé Chávez de fourrer son nez dans la compagnie pétrolière d’Etat, de fournir un refuge aux guérilleros colombiens et de tirer d’affaire Cuba avec des taux préférentiels sur le pétrole. Il a dit aussi que l’administration avait reçu des rapports que "les forces paramilitaires étrangères" - qu’ils sont soupçonné d’être constituées de Cubains - ont été impliquées dans la sagnalnte suppression de 14 manifestants anti-Chávez. M. Reich, qui a refusé d’être interviewé, n’a offert aucune preuve de ses accusations.

Les États-Unis, qui avaient admis le gouvernement de facto, n’ont pas condamné le putsch avant que Chávez n’ait été restitué au pouvoir par les militaires vénézuéliens.

En 2002, peu de temps après qu’il ait été nommé comme l’Envoyé Spécial, Reich a été aussi nommé pour servir dans l’équipe du très décrié Institut de l’Hémisphère de l’Ouest pour la Coopération de Sécurité, mieux connue sous le nom de l’École des Amériques.

Il a exercé aussi les fonctions de vice-président de l’entreprise Production Responsable Mondiale de Vêtements (WRAP), une organisation d’employeurs qui contrôle l’utilisation de sweat-shop et de maquilladoras et qui a été critiquée par les activistes anti-maquilladoras. De 1998 à 2001, Reich était le co-hôte de l’émission CNN International “Choc d’Opinions,” une version espagnole de l’émission de CNN "Feu croisé". Il apparaît régulièrement sur les média américains et latino-américains.

Pendant les élections Présidentielles américaines de 2008, Reich a servi de conseiller de politique étrangère à John McCain.


Sources :
Agencia Pulsar "La Resistencia hondureña denuncia intervención de EEUU"
Wikipedia english article sur Otto Reich
Traduction : Primitivi

Notes

[1] Une fiche sur ce triste personnage est disponible à la suite de l’article de l’Agencia Pulsar

[2] Voir l’article "une seconde base militaire US sur le sol hondurien"

[3] Sur cette affaire voir les différents articles relatifs à l’Aguan

L’armée a lancé l’assaut contre une communauté sans défense.

Comme annoncé depuis une semaine, le déploiement des forces armées dans la région de l’Aguán n’était pas là pour faire joli. Hier matin à l’aube l’assaut a été donné contre une communauté paysanne et deux personnes ont été brièvement arrêtées.

Le gouvernement de Lobo cultive le double discours il annonce officiellement vouloir négocier avec les paysans du MUCA, et en même temps il lance l’armée contre eux tandis qu’une campagne médiatique les décris comme des guérilleros alors que ce ne sont que des paysans extrêmement pauvres.

Cette manière d’agir, agression armée, enlèvements et assassinats des leaders ou des personnes trop militantes relève de la même stratégie de terreur que celle qui était mise en oeuvre durant les dictatures de Pinocher au Chili ou de la Junte en Argentine. Le but est clair : les pauvres doivent mettre genou à terre et laisser le pays aux mains des plus puissants pour continuer à imposer un modèle néolibéral mortifère. Le but pour la classe dirigeante et les multinationales n’est pas le développement du pays et le bonheur de la population il est d’engranger un maximum de profits, ritournelle que le monde entier commence à bien connaître.

(photo : defensoresenlinea.com)

Ce mardi 13 avril des militaires et des policiers armés jusqu’aux dents ont fait irruption à l’aube dans la communauté El Despertar, ils sont entrés dans les maisons en défonçant les portes sans aucun mandat de perquisition ni d’arrêt ou d’ammener et ont sortis Ulises Laínez et Vicente Padilla, membres de la Coopérative El Despertar, en les traînant par les cheveux.

La Coopérative El Despertar, c’est l’une des 28 communautés affiliées au Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán (MUCA), qui sont réprimées par le régime de Porfirio Lobo qui a déployé dans la région une force militaro-policière inouïe, comme s’il partait en guerre.

“Je faisait la cuisine pour les petits qui vont à l’école, quand tout à coup un tas de policiers et de militaires est entré par la cuisine en demandant qui dormaient, je leur a dit qu’ils y avait seulement là mes enfants, ma belle-mère et mon beau-frère et je leur ai demandé qu’ils n’entrent pas parce que ma belle-mère est malade et quasi mourrante. Mais ils n’ont pas fait cas de ma demande et ils ont été directement où dormait mon beau-frère Ulises qu’ils ont saisi par les cheveux et ils l’ont emmené”, a dit la belle-soeur d’Ulises Laínez encore très nerveuse lors de son interview avec defensoresenlinea.com.

Cela est arrivé avant cinq heures du matin et la force militaro-policière séquestré ces deux personnes durant plus d’une heure puis les a laissés en liberté après leur avoir dit qu’ils étaient identifiés. Leur libération s’est produite après que le COFADEH ai dénoncé cette action sur Radio Globo et que le Vice-ministre de la Sécurité Roberto Romero Luna, n’ai pas su expliquer cette action illégale lors d’une interview sur la même radio.

Quatre enfant de 2 à 10 ans que les Forces Armées ont trouvé dans deux maisons ont été jetés à terre, les cris et les pleurs des petits n’ont pas ému les agents qui ont fouillé toute la maison de manière violente. L’une des femmes présente a été frappée à la tête et un militaire l’a fait sortir de chez elle à la pointe du fusil, comme s’il s’agissait d’une dangereuse délinquante.

“En plus de nous menacer, de nous traiter comme des chiens et d’avoir détruit les portes des maisons à coups de pied, ils nous ont volés deux portables et deux bicyclettes” indique une des victimes.

Après sa libération Ulises a raconté qu’il dormait profondément quand il a été tiré par les cheveux par des militaires, "ils m’ont saisi par les cheveux, m’ont balancé les chaussures et m’ont braqué, quand je leur ai demandé pourquoi ils me faisaient cela ils m’ont dit de ferme ma gueule. Après ils m’ont emmené dehors sans chaussures sans être habillé par qu’il ne m’ont pas laissé m’habiller".

Chercher la réconciliation avec une mitraillette pointée sur la tête

Bertha Oliva : On ne peut pas réconcilier le peuple hondurien avec une mitrailleuse pointée sur la tête. (photo : defensoresenlinea.com)

Bertha Oliva de Nativí, la Coordinatrice du Comité des Parents de Détenus Disparus au Honduras (COFADEH) a critiqué la manière dont l’actuel régime aborde le problème de la terre dans l’Aguán.

“C’est une manière de chercher la réconciliation avec le peuple hondurien en pointant une mitraillette sur sa tête durant plus de 48 heures. Cela a semé la terreur parmi les paysans incapables de se défendre, cette action me rappelle seulement une opération similaire qui s’est déroulée à San Esteban Olancho en juin 1981, environ 15 jours après qu’ils aient fait disparaître Tomás Nativí”, a fait remarquer la défenseure des droits de l’homme.

“Et voyez l’ironie, l’escadron qui encadre actuellement l’opération est le même qui était escadron de la mort dans les années 80 et qui a fait disparaître beaucoup de gens, c’est une réédition du passé ce qui se déroule dans l’Aguán” a-t-elle dénoncé.

Elle a ajouté que cette opération était alors coordonnée par Billy Joya Améndola [1], tout comme l’opération actuelle. “Ils sont arrivés avec des hélicoptères et beaucoup d’armement, beaucoup de gens sont morts et d’autres disparues, nous les cherchons encore et l’État hondurien n’a toujours pas répondu à notre demande”.

A la fin de l’écriture de cet article, des centaines de militaires et de policiers sont encore dans la rue principale de la communauté El Despertar, les habitants craignent que d’autres actions répressives soient menées.


Source : Defensoures en linea "Fuerza militar-policial asalta viviendas y captura campesinos en el Aguán"
Traduction : Primitivi

Notes

[1] Billy Joya commande le 4° Bataillon (Cuarto Batallon) qui coordonne l’opération. Sur Joya voir aussi "Des assauts en cours le long de la rivière Aguán", "Le Bataillon 14+5 de Romeo Vásquez Velásquez" et http://fr.wikipedia.org/wiki/Billy_Joya

Un déploiement militaire digne d’une guerre pour des palmiers à huile.


La situation dans la région du Bajó Aguán, sur la rive droite de la rivière Aguán dans le nord du pays reste très préoccupante et tendue. Les différentes coopératives mises en place par le mouvement paysan MUCA est sont sous la menace directe de près de 24 commandos militaires équipés d’armes de gros calibre et soutenus par la police et les gardes armés des trois propriétaires terriens de la zone.

Le gouvernement de Profirio Lobo dit maintenir le dialogue tout en faisant des déclarations contraires, accusant les paysans de vouloir déstabiliser le régime. Les médias pro-putschiste quant à eux déverse un flot de désinformations en faisant croire que le syndicat paysan serait un groupe guérillero armé, argument mainte fois utilisé au Chili sous Pinochet ou en Argentine avec la Junte.

La situation au Honduras est extrêmement tendue, les assassinats se sont multipliés depuis le début de l’année et la militarisation de la région du bas Aguán fait encore monter la tension d’un cran.

Arrivée de commandos militaires ce week-end
(photo : El Revistazo)
La forte présence militaire cantonnée dans la zone du Bajó Aguán, fait régner une atmosphère angoisse et d’incertitude quant à une possible évacuation des membres du Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán – MUCA - ceux qui affrontent depuis des décennies les tout-puissants propriétaires terriens de la région, dans une lutte du pot de terre contre le pot de fer pour laquelle 6 personnes ont été assassinées depuis fin janvier.

La nouvelle est arrivée ce week-end. La Coordinatrice des Organisations Populaires de l’Aguán (COPA) a confirmé la présence militaire sur la zone. “Il y a 26 commandos pleins de militaires dans le secteur. Les soldats viennent dans des voitures de type 2.5 et dans des Land Rovers, ces derniers sont utilisés pour le transport d’armement lourd et se garent dans les propriétés des latifundistes du coin."

Elle dénonce également le terrorisme d’État du gouvernement, dirigé par le président Porfirio Lobo Sosa, qui a envoyé 29 commandos militaires et des véhicules sans plaques équipées d’armes de gros calibre, qui sont arrivées à la zone de l’Aguan, autour de 16h heure de l’après-midi du samedi 10 avril, avec l’objectif claire d’effrayer et d’intimider les populations locales.

Dans le document la COPA ajoute que "Nous Responsabilisons le Président de la République, le Ministre de la Sécurité, le Ministre de la Défense et les Entrepreneurs Miguel Facussé, René Morales et Reinaldo Canales, de tout fait violent qui pourraient arriver dans les prochaines heures".

Le bataillon 4, commandé par Billy Joya,
ex-membre de l’Escadron de la Mort 3-16 [1] (photo : Vos El Soberano)

Suivant les témoignages, des patrouilles de militaires et de policiers circulent dans la propriété de palmiers à huile de Facussé. “Ils ont fait d’intenses patrouilles et sont très menaçants, jusqu’à tirer des rafales contre un petit de 10 ans qui est sorti pour les voir quand ils faisaient leurs exercices militaires”, a dénoncé une paysannes au correspondant de defensoresenlinea.com, dimanche dans la nuit.

Plusieurs témoins ayant croisés les convois militaires les décrivaient comme partant en guerre. "Sur la route du littoral de l’Atlantique littoral vers le nord nous avons constaté le mouvement de trois brigades de l’armée, chacune d’elles mobilisant à plus de 11 commandos, apprêtés comme s’ils allaient à la guerre”, a expliqué Andrés Pavón, directeur du Comité pour la Défense des Droits de l’Homme au Honduras (CODEH).

Il a aussi dénoncé la campagne médiatique de désinformation qui veut faire croire que les paysans du MUCA sont un groupe de guérilleros armés et "qu’ils seraient prêt à faire feu sur les militaires, ce qui est totalement faux". Cette campagne est diffusée par les médias appartenant aux familles qui ont un poids économique et politique important dans le pays, les mêmes familles, les mêmes médias, qui soutenaient Micheletti quelques mois auparavant.

Selon l’organisation internationale FIAN, des commandos qui sont installés dans la zone de l’Aguán 12 sont originaires du département d’Olancho et les autres viennent de la ville de La Ceiba.

Durant une communication téléphonique avec des dirigeants du MUCA, le Ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Jacobo Regalado Weizemblut, a refusé de prendre connaissance des déplacements des militaires. Bien que l’information n’ai pas été confirmée, on suppose que les militaires vont rester cantonnés dans la région du Bajó Aguán jusqu’au règlement du conflit.

Les organisations de défense des droits de l’homme ont demandé à la communauté internationale et à d’autres organisations être “attentifs et d’effectuer toutes les démarches à leur portée pour éviter l’accentuation de la violence dans le Bajó Aguán”.

Le litige pour les terres au Bajó Aguán existe depuis des décennies, mais il a pris plus de force il y a deux mois. Depuis lors, six personnes (NDT : uniquement des paysans et des syndicalistes) ont été assassinées dans ce conflit qui oppose les paysans de la région et les puissants propriétaires terriens René Morales et Miguel Facussé, oncle de l’ancien président Carlos Flores Facussé.

Les monocultures de palmiers à huile de Miguel Facussé.
Polluantes, destructrices et uniquement destinées à l’export.
(photo : Vos El Soberano)

Assassinats et négociation

Les représentants du Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán (MUCA) ont tenté des négociations auprès du gouvernement de Porfirio Lobo Fade et les propriétaires terriens, afin d’obtenir une résolution pacifique de ce conflit.

Mais lamentablement, tandis que les négociations continuent dans la Maison Présidentielle, 6 paysans ont perdu la vie dans le secteur : Feliciano Santos, 40 ans, Francisco Montes et Isidro Cano, 45 ans chacun, Juan Ramón Mejía, 60 ans, Miguel Ángel Alonzo Oliva, 22 ans et José Leonel Álvarez Guerra, 32 ans. Le dernier assassinat en date est celui de José Leonel Álvarez Guerra qui a été tué le 6 avril par un groupe de paramilitaires alors qu’il revenait chez lui voir son enfant à peine né.

Lundi dernier, le 5 avril, des dirigeants du MUCA ont eu une réunion avec le gouvernement de Lobo, réunion pour laquelle aucune des parties n’a cédé. Le dialogue a été ajourné pour reprendre demain mardi 13 avril. On ne sait toujours pas si il sera effectivement reconduit après que Porfirio Lobo ai déclaré que cette lutte n’est pas pour la terre mais uniquement pour déstabiliser son gouvernement, de même l’arrivée de renforts militaires au cours du week-end fait largement douter du fait que le gouvernement de Lobo veuille continuer le dialogue. [2]


Sources :
Revistazo "Presencia militar en el Bajo Aguán mantiene en zozobra a campesinos"
Vos El Soberano "Campesinos del Aguán bajo asedio : ¿Doble discurso de Porfirio Lobo o falta de poder real ?"
Traduction : Primitivi

Notes

[1] Voir aussi "Des assauts en cours le long de la rivière Aguán", "Le Bataillon 14+5 de Romeo Vásquez Velásquez" et http://fr.wikipedia.org/wiki/Billy_Joya

[2] NDT : cet argumentaire traiter les opposants de terroristes, assimiler des mouvements sociaux ou syndicaux à des guérilleros, donner comme explication une volonté de déstabiliser le gouvernement, utiliser des véhicules sans plaques, etc... Fait parti de la stratégie bien connue de la guerre sale, telle qu’elle avait été mise en place au Chili par Pinochet ou en Argentine par la Junte. Le parallèle entre ce qui se déroule actuellement au Honduras et les dictatures sud américaines des années 60/80 (Chili, Argentine, Brésil, Uruguay, ...) est une réalité. L’État hondurien est entrain de détruire totalement toute une couche de la société hondurienne.

Une seconde base militaire US sur le sol hondurien


Les États-Unis ne sont pas en reste pour leur extension militaire, tandis qu’une négociation est en cours avec le Brésil pour l’installation d’une base près de Rio de Janeiro, que 7 bases vont bientôt être installées en Colombie, une nouvelle base militaire US a été inaugurée vendredi dernier au Honduras.

L’installation de cette dernière dans un pays qui connait depuis juin 2009 un regain de démocratie est bien évidemment justifiée par (cocher la bonne réponse)
a/ la lutte contre le terrorisme
b/ la lutte contre le narcotrafic
c/ le déploiement d’une aide auprès de la population

Aller on ne va pas vous faire bisquer, la bonne réponse est b.

A la frontière avec le Nicaragua. Inauguration d’une nouvelle base militaire américaine au Honduras Prétenduement pour lutter contre le trafic de drogue.

Caracas le 9 Avril - Inauguration ce jeudi au Honduras d’une nouvelle base militaire des USA, pour ’combattre le narcotrafic’.

L’ambassadeur des USA dans ce pays a informé que le sien avait investi 2 millions de dollars dans la construction des installations, en plus de fournir 4 navires et d’aménager les accès.

La base navale est sitée au nord-est du département de Gracias a Dios, frontalier avec le Nicaragua. Elle compte un bâtiment multifonctions, un centre d’opérations qui permet d’augmenter la capacité à héberger davantage de personnel, et un quai pour l’ancrage des vedettes de patrouille.

Par ailleurs, le diplomate a aussi expliqué que la base sera dirigée par la Force Navale du Honduras, coordonnée avec l’assistance des officiers du ’Commando Sur’ de l’armée américaine.

Il convient de rappeler que les USA possèdent déjà une installation militaire dans ce pays d’Amérique Centrale à Palmerola, dans le département central de Comayagua, et qu’ils ont la possibilité de faire atterrir des avions à longue portée grâce à la longueur de sa piste.

Il est nécessaire de mentionner que, bien que la Maison Blanche nie quelque appui au coup d’état contre le président constitutionnel Manuel Zelaya, la base de Palmerola a été l’endroit où a été conduit au départ Zelaya, après le renversement qu’il a subi le 28 Juin 2009.

Sources :
El Tiempo (Honduras) "Instalan base naval de EEUU para combatir el narcotráfico"
El Heraldo (Honduras) "Honduras inaugura base naval en La Mosquitia"
Radiomundial (Venezuela) "Inaugurada nueva base militar estadounidense en Honduras"
Aporrea (Venezuela) "Inaugurada nueva base militar estadounidense en Honduras"
Europapress (Espagne) "EEUU y Honduras inauguran una base naval cerca de Nicaragua para actividades contra el narcotráfico"
Traduction/Synthèse : Alma

Quand l’aristocratie veut se préserver à tout prix.

Jean-François Le-Dizès



Suite au coup d’État perpétré au Honduras l’an dernier et de la mobilisation contre celui-ci, j’ai séjourné deux semaines à Tegucigalpa, capitale de ce pays, vingt-et-un ans après mon premier voyage dans ce pays d’Amérique Centrale, et ce afin d’apprécier l’atmosphère sociopolitique.


Pourquoi un coup d’État ?

Depuis le début des années 1980, le Honduras connaissait un régime politique civil qui consistait en une alternance entre deux partis politiques, le Parti libéral et le Parti national. Par le biais de la corruption de la classe politique, la politique menée par l’un comme par l’autre parti a toujours été en faveur de l’aristocratie. Si bien que la pauvreté et les inégalités sont extrêmes : 70% de la population est pauvre (1), 58% des richesses sont accaparées par 20% de la population (2).

Dans ces conditions, les gens se détournaient de plus en plus de la politique. Ainsi, la participation aux élections n’a cessé de baisser aux élections présidentielles : elle est tombée de 84% en 1985 à 56% en 2005 (3). Issu de cette dernière élection, le Président Zelaya du Parti libéral a rompu avec cette politique. Il a pris différentes mesures en direction des couches populaires :

- augmentation de 42% du SMIC (4) ;
- gratuité de l’électricité pour les 62% plus pauvres (5) ;
- gratuité de l’inscription scolaire ;
- distribution de nourriture aux scolaires, de bourses aux étudiants ;
- attribution de la sécurité sociale aux domestiques et aux ouvriers du bâtiment ;
- crédits accordés aux mini-entreprises.


Cette politique fut, économiquement parlant, favorisée par le changement d’alliance en politique étrangère. Zelaya a pris ses distances avec Washington pour adhérer à l’ALBA. Ce qui a permis d’importer du Venezuela, du pétrole à bien meilleur marché qu’auparavant. Avec en plus la création d’une entreprise nationale de distribution d’essence ayant le monopole de la vente, le prix de l’essence avait nettement diminué. En outre, pour pallier au manque de médecins, des Cubains sont venus exercer ce métier au Honduras. Zelaya projetait d’importer des médicaments génériques du Brésil. Enfin, il avait décidé de pourvoir d’un terminal commercial la base aérienne militaire de Palmerola, où est notamment stationnée l’armée étasunienne.

En juin 2009, « Mel », en suivant les exemples d’Hugo Chavez au Venezuela et d’Evo Morales en Bolivie, a voulu tenter de changer la Constitution en demandant aux Honduriens, par une « consultation populaire non-contraignante », s’ils désiraient ou non l’élection d’une Assemblée constituante. C’est alors que toutes les forces conservatrices (aristocratie, multinationales, classe politique, militaires, Églises catholique et évangélique, gouvernement étasunien) ont organisé le coup d’État militaire du 28 juin. Craignant de perdre leurs privilèges liés notamment à la corruption, les députés ont approuvé, à raison de 80% des présents, ce coup d’État. La Ministre des Affaires étrangères étasunienne, Hillary Clinton, au courant des préparatifs, a laissé faire l’armée hondurienne.


Quand la corruption augmente les inégalités

Durant mon séjour, tant par mes conversations que par les informations reçues par les différents médias, j’ai été frappé par l’importance de la corruption, des détournements de fonds et des passe-droits. Deux employés de banque que j’ai rencontrés par hasard dans un café m’ont affirmé que les détournements d’argent coulaient à flot. Si, durant mon séjour, les enseignants avaient deux mois d’arriérés de paiement de salaire, c’était parce que cet argent avait été détourné par des responsables de l’administration. Autre exemple, tout l’argent prévu pour l’aménagement hydraulique de la petite ville de Sabanagrande a été détourné, et la ville, au grand dam de ses habitants, n’a pas été équipée. Une quantité (33%) des consommateurs d’électricité, et pas des moindres, sont illégalement et en toute impunité, dispensés de paiement (5). De la même façon, une personne bien placée m’a rapporté qu’aucun des grands magasins de Tegucigalpa ne payait ses impôts. Naturellement, aucun de ces cadeaux ne se fait sans contrepartie auprès des administrations concernées. L’ensemble de ces détournements de fonds, sur la période 1982-2006, est estimée à 10% du PIB (Produit Intérieur Brut) (3). S’il est arrivé que des affaires concernant la corruption ou le détournement de fonds passent devant les tribunaux, jamais un prévenu n’a été condamné pour ces motifs, la magistrature étant elle-même corrompu, m’a-t-on si souvent dit. C’est pour la même raison que la Cour Suprême a reconnu le coup d’État.
La corruption et les détournements de fonds font partie de la culture hondurienne. Aussi, leur élimination ne peut qu’être, au mieux, le résultat d’un long processus.


Une élection dans une atmosphère de chape de plomb

Le coup d’État a été l’occasion d’un réveil politique de la part de la population. En effet, dès que la population a pris connaissance de celui-ci, elle s’est mobilisée. Par exemple, le groupe de femmes de la « colonia » San Francisco de Tegucigalpa que j’ai rencontré m’ont raconté qu’elles sont allées immédiatement rejoindre la foule devant le Palais présidentiel. Telle balayeuse de terrasse de café me dit que ce coup d’État a été un mauvais coup pour les pauvres. Depuis le 28 juin, la répression est très dure. 140 militants ou manifestants ont ainsi été tués6. Un certain nombre d’entre eux, notamment des syndicalistes, sont abattus froidement en pleine rue par des escadrons de la mort. La police ne retrouvant jamais les coupables, tout laisse à penser que celle-ci ou l’armée sont les commanditaires de ces assassinats. À la colonia San Francisco, les différents affrontements entre la police et la population ont fait, depuis le 28 juin, trois morts parmi les jeunes.


Par ailleurs, 140 personnes sont inculpées « d’atteinte à la sécurité de l’État » (7). Trois d’entre elles sont déjà incarcérées (7). La responsable de la COFADEH (Comité des Familles de Détenus et de Disparus du Honduras) que j’ai rencontrée m’a expliqué qu’après leur arrestation par la police, les militants étaient torturés. Cette organisation a recensé depuis le coup d’État 3 033 violations aux Droits de l’Homme. Nombre de militants ainsi que certains journalistes reçoivent, par téléphone, des menaces de mort. Aussi, pour se protéger, les militants sont amenés à changer de quartier, de ville ou même à se réfugier à l’étranger. Par ailleurs, après le coup d’État, les chaînes de radio et de télévision opposées à ce coup ont été fermées par l’armée, qui a saccagé leur matériel. Face à toutes ces atteintes aux Droits de l’Homme, les militants défendant cette cause cherchent à faire inculper les dirigeants « golpistes » par le Tribunal Pénal International.


Et c’est dans cette atmosphère de peur qu’a eu lieu, le 29 novembre 2009, l’élection de Porfirio Lobo à la tête d’un État toujours largement influencé par l’armée. Boycottée par le Front National de la Résistance Populaire (FNPR), cette élection n’a vu que 35% des électeurs y participer (6).


La résistance au « Golpe »

Quand on se promène dans Tegucigalpa, qui est une capitale de 1 250 000 habitants8, située au milieu des montagnes à 1 000 m d’altitude, à la jonction de différents petits cours d’eau, on ne peut pas, en ce moment, ne pas remarquer la quantité d’inscriptions politiques sur les murs de la ville. Les inscriptions les plus fréquentes sont : « Fuera golpistas », « Urge Mel », « Si a l’ALBA », « Constituyente », « Patria o muerte, venceremos ». Dans le cadre du FNPR, la résistance (pacifique) s’organise. Dans les campagnes, on assiste à une lutte pour la propriété de la terre entre les « terratenientes□ » et les « sans terre », notamment dans la vallée de l’Aguan. Il faut savoir qu’au Honduras les « terratenientes » occupent 37% des terres cultivables (1), que 27% de la population rurale est sans terre et que 17% autres en ont moins d’un hectare (9). Dans la vallée de l’Aguan, suite aux mobilisations des années 70 et de la réforme agraire qui s’en suivit, des « sans terres » avaient reçu des parcelles, mais non des titres de propriété. Aujourd’hui, les « terratenientes » qui prétendent avoir acheté ces terres y cultivent des palmiers africains pour en tirer des agrocarburants. Grâce aux dessous-de-table, m’a-t-on dit, la justice leur a donné raison. Aussi, organisés au sein de « Via campesina », les 3 500 familles de presque sans terre de la vallée ont, en décembre 2009, occupé les latifundia. Depuis, il y eut de nombreux affrontements entre d’une part les « sans terre » et d’autre part la police nationale, les militaires et les polices privées. Trois paysans ont ainsi été tués. Au moment où j’ai rencontré des délégués de ce mouvement qui venaient d’être reçus à la Présidence de la République, 80 autres venaient d’être arrêtés. Mais les latifundia étaient toujours occupés.


La résistance s’exprime aussi dans des manifestations de rue comme celle que j’ai vue le 25 février. C’était la première du FNRP depuis celle du 27 janvier qui avait accompagné « Mel » à l’aéroport pour son départ de l’ambassade du Brésil de Tegucigalpa pour son exil en République Dominicaine. La présence, ce jour-ci, de 400 000 manifestants10 a montré que la population n’a pas accepté le coup d’État et l’expulsion de son président renversé. Toutes les conversations que j’ai pu avoir dans les cafés avec les Honduriens vont dans ce même sens.


À la manifestation du 25 février, il y avait, certes, beaucoup moins de monde (15 à 20 000 manifestants) que le 27 janvier, mais le dynamisme était de la partie. Au début, il fut rappelé la liste des martyres résultant du coup d’État. Parmi les slogans, on entendait « El pueblo unido jamas sera vencido », « Los militares sirven a nada », « Las luchas de hoy, el futuro del hombre ». D’autres dénonçaient l’impunité dont bénéficient les « golpistes », auteurs de crime, et ce grâce à l’adoption d’une loi d’amnistie. Des pancartes réclamaient des salaires dignes, dénonçaient les licenciements massifs et l’impérialisme étasunien.


Les premiers objectifs du FNRP, qui est un front large, sont le départ des « golpistes » et la formation d’une assemblée constituante. Les différentes critiques que j’ai entendues à l’égard de l’actuelle Constitution, de la bouche de personnes se réclamant du Front de la Résistance sont :

- le Président de la République ne peut être réélu. Il peut donc négliger ses électeurs ;
- la présence de troupes étrangères (étasunienne) est autorisée
- la Constitution défend les « terratenientes »

Au sein du FNRP il existe une tendance à vouloir, à partir de la société civile, créer, à l’image des Zapatistes du Chiapas, un État parallèle à celui existant.


À la pression intérieure exercée par la Résistance, s’ajoute la pression extérieure émanant des gouvernements des pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Ainsi, le Honduras a été exclu du sommet de Cancun réunissant en février 2010 l’ensemble de ces gouvernements. L’arrivée clandestine de Manuel Zelaya à l’ambassade du Brésil a été une autre preuve de l’opposition de ces pays au « golpe ».


Face à ces pressions, les « golpistes » sont obligés de lâcher du lest. Ainsi, suite à des manifestations contre la privatisation du barrage hydroélectrique de Nacaome, les députés ont dû se déjuger en votant son maintien dans le secteur public. Aujourd’hui, « radio globo » et « canal 36 », médias d’opposition, ont pu reprendre du service. Le gouvernement annonce différentes mesures sociales : aide aux chefs de famille femmes ayant une micro-entreprise, rétablissement de la gratuité de l’inscription scolaire que les « golpistes » avaient supprimée.


Une pauvreté qui ne diminue pas

Durant mon séjour, la pauvreté m’est apparue tout aussi importante que lors de mon voyage de 1989. Le Honduras est en effet le troisième pays plus pauvre du continent, après Haïti et le Nicaragua (11). Les petits vendeurs de rues abondent. La sous-alimentation et la malnutrition sont très présentes. C’est ce que m’ont expliqué notamment les femmes de la colonia San Francisco. Selon la FAO, 15 personnes meurent chaque jour de faim au Honduras. Aussi bien les femmes de la vallée de l’Aguan que certaines de celles de San Francisco m’ont informé qu’elles n’avaient pas chez elle l’eau courante. Cette pauvreté pousse à l’exode rural vers les colonias des villes ou vers l’étranger, notamment vers les États-Unis. Les familles qui choisissent Tegucigalpa comme lieu d’immigration doivent squatter un bout de terre sur les versants des montagnes qui entourent la ville. Pour celles qui ont édifié la colonia San Francisco, la reconnaissance de leur installation par les autorités n’a été que le résultat d’une longue lutte d’une dizaine d’années, qui a été marquée par leur expulsion par la police à plusieurs reprises. Les Honduriens qui choisissent les États-Unis risquent à tout moment l’expulsion de ce pays. Alors qu’ils sont 7,1 million au Honduras (2), les Honduriens sont 600 000 sans papiers aux États-Unis (5). En 2009, 48 630 d’entre eux s’en sont fait expulser (5). Quelqu’un m’a rapporté le cas d’un Hondurien qui s’est fait expulser après 10 ans de séjour dans ce même pays !


Une éducation à la traîne de l’Amérique Centrale

Les enfants sont loin d’être tous scolarisés. Dans certaines régions, il n’y a pas d’école. Les paysannes de la vallée de l’Aguan m’ont affirmé qu’il n’y en avait pas chez elles. En outre, l’uniforme, les livres et les cahiers sont à la charge des familles. Les femmes de San Francisco m’ont informé qu’un certain nombre d’enfants de leur colonia n’allaient pas à l’école car leurs parents ne pouvaient payer de telles charges. Le travail des enfants, qui touche 39% de ceux-ci (2), contribue également à la déscolarisation. Aussi, la fréquentation scolaire est basse : 79%2, alors que dans les six autres pays d’Amérique Centrale elle est comprise entre 90 et 99% (2). En outre, le système scolaire est dual : d’un côté, les écoles publiques qui n’offrent que 100 jours de cours par an dans des classes dont les effectifs peuvent atteindre 55 ; de l’autre côté des écoles privées qui offrent le double de jours de cours dans l’année. Si, dans les universités, la division est la même, très peu de personnes accèdent à ce niveau : seulement 2% d’une classe d’âge, m’a-t-on rapporté, y accèdent. On m’a parlé, ici aussi, d’une certaine corruption de l’administration universitaire pour l’obtention des diplômes. Et de toutes les façons, l’aristocratie se transmet ses places de génération en génération.


Si, durant mes nombreuses promenades dans Tegucigalpa, je n’ai vu aucune bibliothèque, j’ai en revanche rencontré plusieurs librairies comme je n’en avais jamais rencontrées dans l’ensemble de l’Amérique centrale 21 ans auparavant. En revanche, la presse, qui, à l’époque avait une forte coloration de gauche, est devenue très conformiste.


Parce que nombre d’adulte sont analphabètes, le Président Zelaya avait dans ses projets le lancement d’une campagne d’alphabétisation.


La santé pour les riches

Tant les femmes de la vallée de l’Aduan que celles de la colonia San Francisco se sont plaint de l’absence de lieux de soins publics gratuits à leur proximité. S’il existe, par endroits, des hôpitaux et des centres de santé où les soins sont gratuits, les médicaments sont payants et l’équipement est rudimentaire. Et comme bon nombre de personnes ne peuvent payer les médicaments… Par ailleurs, seulement une minorité de personnes bénéficient de la sécurité sociale : la quinzaine de pourcents de familles dont le chef est salarié. Aussi, le médecin, ancien candidat à l’élection présidentielle, que j’ai rencontré, regrette que les Honduriens abandonnent complètement leur médecine traditionnelle basée sur les plantes. En outre, il m’a expliqué que, si des hôpitaux ne sont pas pourvus de tel ou tel autre équipement, c’est pour inciter les patients d’aller dans le secteur privé qui en est pourvu, les propriétaires de celui-ci corrompant les administrations des hôpitaux pour qu’ils ne s’en procurent pas. Aussi, selon lui, seules les personnes pouvant se payer tous leurs soins dans le secteur privé, soit environ 5% de la population, sont véritablement bien soignées. Cependant, le taux de mortalité infantile du Honduras (20‰ (2)) est, en comparaison avec les six autres pays d’Amérique Centrale (21‰ en moyenne (2)), moyen.


Les problèmes d’alimentation dont souffrent les Honduriens et qui gangrènent leur santé est en partie le résultat d’une forte poussée démographique. En effet, de 1930 à aujourd’hui, la population est passée de 860 00012 à 7,1 millions (2) ! Aujourd’hui, le taux de fécondité reste assez élevé. Il est de 3,32 contre 2,92 à la moyenne des six autres pays centre-américains. Si la contraception est autorisée, il y a pénurie de médicament. Par exemple, les femmes de la vallée de l’Aduan m’ont dit qu’il n’y en avait pas chez elles. Et même quand les femmes en ont à leur disposition, souvent le poids moral de l’Église les empêche de les utiliser.


Un mouvement de femmes très impliqué dans la résistance

Alors qu’elles n’ont le droit d’hériter que depuis quelques décennies, qu’elles n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1955, les femmes honduriennes me sont apparues très impliquées dans le Front de la Résistance. À la manifestation du 25 février, la banderole d’un de leurs mouvements revendiquait le rétablissement de l’autorisation de la pilule du lendemain supprimée par les « golpistes, le droit à l’avortement et l’éducation sexuelle. Constamment de mèche avec l’Église catholique, les « golpistes » ont également supprimé l’Institut National de la Femme.


Un des grands problèmes dont m’ont fait part le groupe de la colonia San Francisco est la violence conjugale. Les séparations que celle-ci provoque, les naissances non-désirées et le fait que de nombreux hommes n’assument pas leur paternité font que les chefs de famille femmes sont très nombreuses et se retrouvent donc souvent avec de faibles ressources.


Un souci écologique réduit

Si les problèmes environnementaux ne sont pas actuellement le premier souci des Honduriens, il existe, ici ou là, des mobilisations concernant ces questions : contre la pollution des eaux provoquée par les exploitations de mines d’or et d’argent, contre la construction d’un barrage hydroélectrique, qui expulserait nombre d’habitants. Mais, à Tegucigalpa, le problème écologique le plus important est celui de la fourniture d’eau en période de saison sèche. Les autorités n’ayant pas anticipé l’accroissement de la ville, nombre de quartiers se retrouvent à sec et leurs habitants sont obligés de se fournir auprès de livreurs privés qui amènent ce liquide par camion citerne et en profitent pour demander des prix prohibitifs. Ainsi, certaines femmes de la colonia San Francisco m’ont assuré que, compte tenu de leurs revenus, elles devaient choisir entre manger et boire.


Depuis mon dernier passage à Tegucigalpa, la circulation automobile, dans des rues pas toujours goudronnées, s’est beaucoup accrue. En effet, cette capitale, qui regroupe une bonne partie de la bourgeoisie hondurienne, a vu son nombre de voitures particulières beaucoup augmenter. Par ailleurs, les taxis individuels ont proliféré, au détriment des taxis collectifs. Handicapée par sa topographie, la ville ne possède aucun transport sur rail. Aussi, compte tenu des importants embouteillages, il est projeté d’établir, comme à Londres, un péage à l’entrée de la ville.


L’apparition du crime organisé

Depuis mon dernier passage au Honduras, la sécurité s’est nettement dégradée. Les femmes de la colonia San Francisco se sont plaintes à moi de la violence qui règne dans leur quartier. Presque tous les magasins de Tegucigalpa sont gardés à leur entrée par un policier privé muni d’un fusil, prés à tirer. Les épiceries de quartier ne servent qu’au travers une petite ouverture au sein d’une grille qui ferme la boutique. Les lotissements bourgeois ont leur entrée, soit gardée, soit fermée par des grilles. Le soir, dès que la nuit tombe, tous les commerces et les services ferment. Durant mon séjour, pour des raisons de sécurité, un centre de santé de Tegucigalpa a fermé ses portes, son gardien ayant été abattu. Le Honduras est, avec le Venezuela le pays d’Amérique Latine ayant le plus haut taux d’assassinat : 58 par an pour 100 000 habitants5.


La persistance de la pauvreté, l’absence tant d’ascenseur sociale que de débouchés sociaux-politiques ne peuvent que faire le lit de la délinquance, qui, au Honduras, prend, entre autres, la forme de crimes organisés. Il n’y a pas un seul jour où la presse ne parle d’assassinats perpétrés par les « maras ». Ces jeunes grand-délinquants seraient une vingtaine de milliers (13).



Notes:

1 « 135 dias que estremecieron a Honduras », œuvre dirigée par Mario Mencia Gamera, Tegucigalpa

2 UNICEF

3 Revue « Envío Honduras » Tegucigalpa

4 Correo de Orinoco

5 Le quotidien « La Tribuna » Tegucigalpa

6 Le mensuel « El Libertador » Tegucigalpa

7 Comité des Familles de Détenus et de Disparus du Honduras

8 Wikipédia

9 Via campesina Honduras

10 FNPR

11 « El Tornillo sin fin », organe du Front de résistance estudiantin

12 « Le Honduras, difficile émergence d’une nation, d’un État » d’André-Marcel d’Ans. Éditions Karthala 1997

13 « Maras, pandillas y desviación social » de Gustavo Sánchez Velásquez. Éditions Dunken, Buenos Aires, 2008



Source: http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=6&id=2675&option=com_content&Itemid=11

vendredi 16 avril 2010

Comuniqué sur la situation dans la région de l`Aguan


Depuis samedi 10 avril 2010, les habitants des différents villages du département de Colon font face à une mobilisation militaire de l’armée et de la police sans précédent. Dans cette région, le gouvernement ne cherche aucunement à résoudre les problèmes agraires des différents groupes de paysans face aux menaces des grands propriétaires terriens Miguel Facussé Barjum et René Morales (d’origine nicaraguayenne) et Reynaldo Canales (salvadorien).

Bien que le gouvernement ait nié, via son secrétaire à l’agriculture, la mobilisation de troupes, environ 40 commandos provenant de plusieurs régions militaires du nord du pays, appuyés par des hélicoptères armés de gros calibre et par des forces paramilitaires à la solde des grands propriétaires terriens, menacent les communautés villageoises. Le département vit un état de guerre et de répression psychologique dans le cadre des futures négociations qui commenceront le 13 avril prochain entre les groupes paysans du MUCA, le gouvernement et les grands propriétaires terriens.

Le FNRP condamne les actions menées par les corps répressifs de l’état face à la mobilisation permanente des paysans.

Le Front de Résistance Populaire de San Pedro Sula, condamne énergiquement ces actes militaires qui mènent le pays vers une guerre de basse intensité, vers le terrorisme d’état que nous avons connu dans les années 80´s, et qui aujourd’hui, provoque l’intimidation, la persécution, la provocation, les menaces de morts et les assassinats de paysans, de dirigeants, de journalistes et de membres de la Résistance Populaire. Nous rendons directement responsables Porfirio Lobo, le ministre de sécurité de facto Óscar Álvarez et les grands propriétaires terriens Miguel Facussé Barjum, Reinaldo Canales et René Morales, de toute violation des droits de l’homme commise par l’armée, la police et les groupes paramilitaires.

Nous exigeons un retrait immédiat de toutes les troupes concentrées dans le département de Colon, l’arrêt de la répression contre les camaradas paysans et leurs familles, une solution immédiate à la crise agraire et la reconnaissance du droit des paysans à l’accès à la terre, l‘ouverture immédiate d’une enquête sur les différents cas de violations des droits de l’homme, la condamnation des responsables de l’assassinat des camarades paysans de la région de l’Aguan.

Enfin, nous appelons les Fronts de Résistance Populaires des autres régions à rechercher des ressources et des aliments pour nos camaradas paysans, et les organisations paysannes des autres régions à lancer un processus massif de récupération de la terre sur tout le territoire national.

11 AVRIL 2010

FRONT DE RESISTACE POPULAIRE DE LA REGION DE SAN PEDRO SULA

lundi 12 avril 2010

Billy Joya et l’opération "Trueno" contre les paysans de l’Aguán


Billy Fernando Joya Améndola dit Billy Joya

Dans le nord du Honduras, dans la région de l’Aguán le MUCA annonce que l’assassinat de Miguel Ángel Alonso fait partie de la nouvelle stratégie des propriétaires terriens Miguel Facussé, Reinaldo Canales et René Morales pour l’extermination des mouvements populaires paysans. Les latifundistes ont le soutien actif de l’armée et de la police à travers la base navale de Puerto Castilla et de la section de la Policia Nacionale Preventiva.

Les groupes paramilitaires et militaires sont entraînés au IVème bataillon d’infanterie de La Ceiba, Atlántida, sous le commandement de Billy Joya [3], dans les installations de l’Usine Exportatrice de l’Atlantique, communauté de la Quebrada de Agua, municipalité de Tocoa. Et également dans les installations du XVème bataillon, communauté de Rio Claro, municipalité de Trujillo, département de Colón.


06/04 Sabotage sur la voiture d’un membre de la résistance afin de simuler un accident.

Ricardo Salgado (photo : Vos El Soberano)

Les écrous des roue du véhicule de Ricardo Salgado, un actif membre de l’équipe d’analyse politique du Front National de Résistance Populaire, ont été déserrés. Heureusement lorsque la roue gauche de sa voiture s’est détachée Ricardo a réussi à manoeuvrer et a éviter un accident fatal. “ce n’était pas une plaisanterie de mauvais goût, c’était intentionnel” a-t-il indiqué, il a déposé plainte auprès du Comité des Parents de Détenus Disparus au Honduras (COFADEH) qui regroupe toutes les plaintes contre les putschistes afin de les présenter devant l’OEA et l’ONU. Avant cette histoire M. Salgado et son épouse avaient reçu de mystérieux appels sur leurs téléphones portables, quelques jours avant son accident un véhicule inconnu était stationné devant sa maison.


Le MUCA dénonce la militarisation de la région de l’Aguán
affiche du MUCA (photo : MUCA)

Jeudi 1er avril le XVème bataillon est arrivé sur la zone. Vendredi 2 avril 6 commandos avec 240 militaires des Forces Spéciales avancent accompagnés de deux hélicoptères étasuniens qui survolent la rive gauche de la rivière Aguán. Le MUCA a été informé qu’un bataillon a pris position à environ 200 km de Colon dans le département de Olancho plus de 200 militaires avec des armes de gros calibre et un équipement anti-émeute, selon la source militaire ce sont les mêmes qui ont exterminés un groupe de compatriotes qui comprenait le père Guadalupe Karney [4]. Ils sont en route vers Colomb pour des actions contre le MUCA.

30 policiers sont arrivés dans la municipalité de Tocoa, ils ont été repositionnés avec des éléments comprenant 100 Cobras [5] en provenance de San Pedro Sula, les paramilitaires et les mercenaires engagés par les propriétaires terriens.

Les actions d’intimidation auprès des membres du Front de Résistance et du MUCA vont croissantes, des véhicules inconnus sont stationnés près des logements des personnes impliquées dans ces mouvements et des rafales d’armes de gros calibres ont été relevées. Il y a même eu une mise à prix sur la tête de certaines personnes, ainsi que l’envoi de messages téléphoniques indiquant qu’ils vont les tuer.

Le MUCA du quartier Guadalupe Karney est sous la menace d’extermination, où il y a 48h ont été prises d’autres terres de Miguel Facussé dans le secteur de Tumbador, municipalité de Trujillo. On leur a donné 24h pour déménager.


07/04 Annonce de l’assassinat de Jose Leonel Alvarez Guerra

Jose Leonel Alvarez Guerra, 35 ans, habitant le quartier Manga Seca de Tocoa, membre du MUCA actif au sein de la coopérative paysanne La Confianza a été assassiné à son domicile. Il a été tué de 5 balles par deux individus juchés sur une moto rouge qui ont pris la fuite immédiatement après les coups de feu.


Mobilisation de la Résistance à Tegucigalpa

Le Front National de Résistance Populaire de Tegucigalpa s’est mobilisé pour empêcher que la mairie tenue par le putschiste Ricardo Alvarez ne déplace le coût financier du Coup d’État sur la population locale à l’aide d’un nouvel d’impôt inacceptable.


Le service de l’eau est un trop bon business pour Pepe Lobo

(photo : Vos El Soberano)

Le service de l’eau est un trop bon business pour Pepe Lobo de fait le Service National des Aqueducs et des Égouts (SANAA) a informé hier que malgré les pluies qui sont tombées sur la capitale il a décidé de maintenir le programme de rationnement établi pour les deux prochaines semaines. Dans le même temps Freddy Nasar, le gendre de Miguel Facussé tente d’obtenir à travers le groupe TERRA la concession du Rio Gualcarque et la construction du barrage de San Fransisco de Opalaca.


Les manifestants de Marcala sortent Rodríguez et Llorens
Manifestation dans Marcala (photo : Mirian Emanuelsson)

Le 28 mars dernier des centaines d’habitants de la municipalité de Marcala, département de La Paz, appuyé par des compagnons de la résistance du département d’Intibucá ont manifesté dans la rue. Paysans et indigènes ont marché en déclamant qu’ils ne voulaient pas des miettes des patrons mais tout le pouvoir afin de créer un Nouvel Honduras, juste et digne pour le peuple.

Fait ahurissant, le Cardinal Oscar Rodríguez, putschiste notoire, a tenté de joindre la marche mais les manifestants l’ont rejeté. Un autre personnage a tenté de rejoindre la marche et a été tout aussi fermement maintenu à l’écart : Hugo Llorens l’ambassadeur des Etats-Unis.

Le reporter Dick Emanuelsson a également rencontré M. Facussé accompagné de son petit-fils Jason qui ne comprend pas pourquoi les peuples indigènes, comme les Lencas, résistent aux projets de construction de barrages et de réservoirs que lui et Fredy Nasar veulent construire à La Paz et à Intibucá.


Sources :
Agencia Pulsar Wilfredo Reyes : “La gente prefiere morir en la tierra”
Vos El Soberano "Billy Joya y la operación "Trueno" contra campesinos del Aguán"
Vos El Soberano "Aflojan tuercas de las llantas del carro de Ricardo Salgado para simular accidente"
Vos El Soberano
Vos El Soberano "No definitivo a la concesión del Río Gualcarque y la construcción de la represa en San Francisco de Opalaca"
Vos El Soberano "URGENTE COMUNICADO MUCA : MILITARIZACIÒN DEL AGUAN"
Vos El Soberano "Porque el agua es el negocio redondo de Pepe Robo : Seguiràn los racionamientos pese a lluvias"
Vos El Soberano "Marcala en Resistencia ‘se enfrentó’ con Miguel Facussé y el Cardenal Oscar Rodríguez..."
Traduction : Primitivi

(photo : Vos El Soberano)

Notes

[1] MUCA : Mouvement Unifié des Paysans de l’Aguán.

[2] Trueno : tonnerre

[3] Billy Fernando Joya Améndola (surnommé Billy Joya), ancien membre de l’escadron de la mort hondurien Bataillon 316, était conseiller en sécurité du président de facto Roberto Micheletti après le Coup d’État de juin 2009. Voir "Le Bataillon 14+5 de Romeo Vásquez Velásquez" et http://fr.wikipedia.org/wiki/Billy_Joya

[4] Abbé James Francis « Guadalupe » Carney : Prêtre jésuite de St. Louris, Carney a commencé à travailler comme missionnaire au Honduras en 1961. l’Abbé Carney a pris le nom de « Padre Guadalupe » en l’honneur de Notre-Dame du nom. Cette relation profonde avec le pays et son peuple l’a amené à renoncer à sa citoyenneté américaine et naturalisé citoyen du Honduras en 1974. En 1983 il a disparu, son corps n’a jamais été retrouvé, des témoins disent qu’il a été capturé par l’armée hondurienne le 15 septembre 1983 [2], probablement torturé et exécuté. Voir http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Francis_Carney

[5] Cobras : les Forces Spéciales de la police