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lundi 31 mai 2010

Huit journalistes assassinés au Honduras: qui demande des comptes au FBI ?



Jean-Guy Allard

• LE ministre de hondurien l’Intérieur Oscar Alvarez, qui vient de demander aux Etats-Unis de l’aide du FBI pour «éclaircir les circonstances» de la vague d’assassinats de journalistes au Honduras, occupait ce même poste en 2004 au sein du gouvernement de Ricardo Maduro, lorsque le terroriste Luis Posada Carriles est arrivé dans ce pays d’Amérique centrale où il devait trouver, par ses bons offices, un refuge sûr.

Ce membre du gouvernement de Porfirio Lobo est le neveu du général Gustavo Alvarez Martinez, l’ancien chef des Forces armées du Honduras allié à John Dimitri Negroponte lorsque cet agent de la CIA et criminel de guerre était ambassadeur à Tegucigalpa et dirigeait les plans macabres de l’Administration de Ronald Reagan contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua. Alvarez Martínez s’est rendu célèbre par les persécutions qu’il a dirigées contre les jeunes, des religieux et des militantes de gauche, ainsi que par sa soumission totale aux Etats-Unis.

En 2004, au cours du show médiatique monté avec l’arrivée de Posada le 26 août, ce fut Oscar Alvarez qui, six tours plus tard, déclara à l’agence AP que ses services d’immigration étaient incapables de trouver ce terroriste bien que, disait-il, la police avait localisé «plusieurs résidences» où l’on croyait qu’il pouvait être logé.

Quelques jours plus tard cependant, il suggérait une fausse piste: Posada, disait-il, «pourrait avoir quitté le pays et nous pensons qu’il pourrait se trouver aux Bahamas». Le gouvernement des Bahamas a immédiatement démenti cette information.

«Nos informateurs signalent que Posada Carriles pourrait s’être servi du Honduras comme escale pour se rendre dans les Caraïbes», a aussi déclaré Alvarez.

Posada est entré au Honduras en provenance de la capitale panaméenne le jour même de sa libération, par l’aéroport de San Pedro Sula, muni d’un faux passeport nord-américain, à bord d’un jet privé affrété par ses complices de Miami. Plus personne n’a parlé d’enquête dès le moment où la presse a cessé de s’intéresser au sujet.

Dans un reportage sur l’incident publié par le site Rebelión fin 2004, le chercheur et journaliste Carlos Fazio signalait que «certains indices font penser que le président du Honduras, Ricardo Maduro, a participé à une tractation pour que toute trace de Posada Carriles soit effacée à San Pedro Sula».

Et Fazio d’ajouter: «Il est évident que pour ce faire il y a eu un troisième et puissant acteur qui, dans l’ombre, a déplacé les fils de la trame: les Etats-Unis».

En 2005, il a été confirmé que le FBI et le ministère public hondurien ont protégé Posada Carriles, lorsque Me Juan Carlos Sanchez, l’avocat du directeur limogé des services d’immigration honduriens Ramon Romero, a présenté à un tribunal un document confirmant l’entrée de Posada au Honduras que Posada sous la protection d’agents de la police fédérale des Etats-Unis.

Bien que Posada était réclamé par le Venezuela comme auteur de l’explosion en plein vol d’un avion de Cubana de Aviación en 1976 avec 73 personnes à bord, et que l’on savait pertinemment qu’il était parrainé par le mafieux d’origine cubaine Ralph Nodarse –un vieux collaborateur de la CIA–, on n’a pas trouvé trace du terroriste international.

En janvier 1994, Posada planifia au Honduras un plan d’attentat contre Fidel Castro, financé depuis Miami par la FNCA. L’attentat devait avoir lieu pendant l’investiture du président Reina. Jusqu’en 1996, Posada a dirigea un groupe de tueurs d’origine cubaine qui, avec la complicité de militaires honduriens, exécuta plus de 40 attentats dans ce pays.

OSCAR ALVAREZ, UN PROTÉGÉ

DE L’EMPIRE

Alvarez a fait ses études à la Texas A&M University, considérée comme une vraie pépinière d’agents de la CIA. Sur le campus de cette même université se trouve la George Bush Presidencial Library. Dans cette institution au profil militariste, Alvarez a rejoint le Corps de cadets, un bon tremplin pour rentrer dans l’US Army. Il est aujourd’hui président de l’Association des anciens de la Texas A&M au Honduras.

Alvarez a longtemps résidé à Dallas, où il a été consul son pays.

Ce ministre du gouvernement Lobo a occupé cette même fonction au gouvernement de Ricardo Maduro Joest jusqu’en 2005, et il a dirigé la répression contre les mouvements populaires, ainsi que des opérations musclées de «nettoyage» dans les quartiers pauvres de Tegucigalpa, faisant preuve d’un mépris total pour les droits de l’Homme.

Ricardo Maduro a participé, aux côtés de Roberto Micheletti, au coup d’État qui a renversé le président constitutionnel Manuel Zelaya, et il a été parmi les premiers putschistes à être accueillis à Washington par les congressistes de l’extrême droite cubano-américaine qui ont prétendu légitimer le coup d’Etat.

En annonçant sa demande d’aide au FBI, il y a quelques tours, Alvarez a affirmé qu’il avait recours à la police étasunienne dans le seul but d’assurer «la transparence du processus» d’enquête sur l’assassinat de huit journalistes depuis le début de l’année dans ce pays.

Il y a quelques jours, Alvarez a déposé au Congrès national un rapport contenant sa version sur «les progrès de l’enquête» sur la mort des journalistes, qui comprend les noms des responsables présumés.

Les journalistes assassinés au Honduras cette année sont Nicolas Jesus Asfura Asfura, Joseph Ochoa, David Meza, Nahum Palacios, Bayardo Mairena, Manuel Juarez, Luis Antonio Chevez et Georgino Orellana.

LE PROCONSUL LLORENS, UN BUSHISTE de pure souche

L’ambassadeur US Hugo Llorens –il a admis avoir participé à des réunions où ont été discuté les plans de coup d’Etat avant l’enlèvement du président Zelaya, le 28 juin 2009– est un Cubano-américain émigré à Miami reconverti en directeur des Affaires andines du Conseil national de sécurité, à Washington, après une carrière d’agent de la CIA.

Au moment du coup d’Etat de 2002 contre le président vénézuélien Hugo Chavez, Llorens était conseiller du Sous-secrétaire d’Etat aux Affaires hémisphériques Otto Reich et du conspirateur par excellence Elliot Abrams.

Peu après le putsch de Tegucigalpa, le New York Times confirmait que le Secrétaire d’État adjoint aux Affaires de l’hémisphère occidental, Thomas A. Shanon, ainsi que l’ambassadeur Llorens, «avaient parlé» avec des hauts officiers des Forces armées et des dirigeants de l’opposition au sujet de «la manière de renverser le président Zelaya, de procéder à son arrestation l’arrêter et des personnes susceptibles de s’acquitter de cette mission».

En juillet 2008, Llorens a remplacé l’ambassadeur Charles «Charlie» Ford, personnage qui a proposé, à la demande de George W. Bush, que Posada Carriles reçoive l’asile et le statut de réfugié au Honduras.

LE FBI, CÉLÈBRE POUR «COUVRIR» TERRORISTES ET TORTIONNAIRES

Aux Etats-Unis, le FBI –la police fédérale chargée du contre-espionnage et, particulièrement des dossiers politiques– se distingue par sa tolérance en ce qui concerne la présence sur le territoire de l’Union de dizaines d’individus recherchés dans leurs pays pour des crimes politiques.

A Miami, le sanctuaire de ces criminels latino-américains, parmi lesquels on compte des anciens présidents corrompus, des tortionnaires, des terroristes et des promoteurs d’actions terroristes, le FBI a une politique confirmée d’inertie, de tolérance, voire de complicité avec tout ce qui a à voir avec les activités illégales de l’extrême droite.

Pour ce qui est de Cuba, les cas de Cubano-américains –parmi lesquels se trouvent Orlando Bosch Avila et Luis Posada Carriles- liés à des actions terroristes et bénéficiant d’une protection absolue, sont légion. Plusieurs d’entre eux ont été utilisés par les services de renseignement nord-américains dans la guerre sale livrée par les Etats-Unis pendant de longues années pour juguler les aspirations légitimes des peuples.

Au cours des dernières années, les Etats-Unis ont accueilli sur leur territoire des dizaines d’opposants vénézuéliens étroitement liés à des groupes qui prônent la violence. L’agent de la CIA Patricia Poleo, recherchée par la justice vénézuélienne pour son implication dans l’assassinat du procureur Danilo Anderson, vit actuellement à Miami. Parmi beaucoup d’autres repris de justice vénézuéliens protégés par le FBI de la Floride figurent l’ancien président Carlos Andrés Pérez et Henry Lopez Sisco, tortionnaire et assassin de la police secrète, qui affiche des états de service éloquents en matière d’assassinats, de disparitions lors de la répression déclenchée dans les années 70 contre les jeunes militants.

Miami offre aussi asile à l’entrepreneur bolivien d’origine croate Branko Marinkovic, qui a organisé et financé la tentative d’assassinat contre le président Evo Morales en avril 2009, avec la complicité d’Alejandro Melgar Pereira, gérant du Centre d’arbitrage et conciliation de la CAINCO de Santa Cruz.

Au Honduras, le FBI a toujours maintenu une présence plus ou moins marquée. C’est à l’ambassade US de Tegucigalpa que l’agent spécial George Kiszynski avait interviewé Posada Carriles en 1992 au sujet de son rôle dans le trafic d’armes et de drogue à la base salvadorienne d’Ilopango. Quelques années plus tard, Posada déclarait au New York Times qu’après tout, Kiszynski était «un très bon ami». •

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