1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.

1 346 876 honduriens ont dit OUI à la constituante.
Le chemin de le Refondation n’est pas facile. Dérouter politiquement l’oligarchie par des moyens non violents nous impose une discipline de fer, nous impose d’assurer la démocratie interne du FNRP pour garder le soutien populaire et augmenter la base organisée, formée et mobilisée.

mardi 6 avril 2010

Honduras: la guerre sale

Jean Ortiz

Le gouvernement illégitime de la marionnette Porfirio Lobo, issu du coup d'Etat du 28 juin 2009 et de la farce électorale du 29 novembre dernier, sous couvert de "démocratie" supposément restaurée, a entrepris une campagne de liquidation sélective des militants et dirigeants du Front national de résistance populaire, qui menace un gouvernement faible.



Depuis le début de 2010, cinq journalistes ont été assassinés, motivant la protestation de la Commission interaméricaine des droits de l'homme, qui considère le pays comme le plus violent de la zone. La semaine dernière, le professeur Joe Manuel Flores a été abattu dans son collège El Pedregal (Tegucigalpa), devant ses élèves, et en toute impunité, par un groupe para-militaire. Cinq paysans, il y trois semaines environ, étaient tombés sous les balles de tueurs à Aguan (Département de Colon). La semaine dernière encore, les dirigeants syndicaux de l'enseignement supérieur du SITRAUNAH, ont été arrêtés; ligotés et enchaînés comme de vulgaires délinquants, puis emprisonnés. Et l'Université fermée. Une grande manifestation de protestation rassembla des milliers de personnes le 25 mars. La semaine dernière, toujours et encore, deux journalistes du Canal 4 de télé de Juticalpa ont été criblés de soixante balles. Toutes ces victimes étaient membres de la Résistance.

Le coup d'Etat du 28 juin était bien destiné à donner un coup d'arrêt à l'ALBA, un avertissement à tous les mouvements populaires d'Amérique latine, et à refaire du Honduras, comme dans les années 1980, le gendarme de l'Amérique centrale. Le président ZELAYA fut renversé parce qu'il mettait en péril l'ordre néo-libéral et les privilèges d'une oligarchie richissime. N'avait-il pas, en janvier 2009, augmenté le salaire minimum de 160 à 275 dollars? Refusé de privatiser l'eau et noué des accords avec le mouvement populaire. La "quatrième urne" proposée pour consulter le peuple (le 28 juin) sur la nécessité d'une Constituante, fit crier militaires, tous les médias, politiciens corrompus et grands propriétaires, au "chavisme"!!! Elle n'était que consultative...Mais le prétexte était trouvé. Pas question de laisser se rebâtir un pays instable, verrouillé, et aux injustices abyssales.

Depuis juin, chaque jour qui passe, éclaire la participation du Pentagone, du "complexe militaro-industriel", de la CIA, de l'homme de tous les coups tordus, l'ambassadeur américain Negroponte, des contre-révolutionnaires cubains, dans un "golpe" "préventif". Depuis, les manoeuvres se multiplient pour blanchir le « golpe »: élections du 29 novembre avec environ 30% de votants selon la Résistance, constitution d'un gouvernement "d'intégration" (qui n'intègre que les putschistes et leurs amis), projet d'installation d'une autre base militaire nord-américaine en Mosquitia, dans une zone pétrolière...L'armée est dans toutes les institutions... Et silence médiatique du "Monde", de "El Pais" etc, après leur campagne estivale de mensonges...

Paradoxalement, le "golpe" a stimulé un mouvement populaire devenu puissant et permis de dépasser les clivages entre mouvements sociaux et politiques opposés au régime. Le Front national de résistance populaire fonctionne horizontalement, est composé d'organisations indépendantes et très hétérogènes, mais articulées, créatives, ayant essaimé dans tout le pays. Il se fixe désormais comme principal objectif, selon l'une de ses figures emblématiques, Carlos H. REYES, la refondation du pays à travers un processus constituant. D'avril à juin, il organisera une consultation populaire pour une Constituante, et compte recueillir 30% de signatures.

Pendant ce temps, le Parlement européen, bavard sur Cuba, se tait sur le Honduras et l'Union Européenne s'apprête à boucler, le 27 avril, un Traité de libre commerce prédateur avec l'Amérique centrale. Depuis l'ouverture des frontières et le "libre commerce" imposé par les Etats-Unis, il ne reste plus au Honduras que 2000 producteurs de riz sur 25.000. Le riz, transgénique, doit désormais être importé du Nord. Washington et l'Union européenne contribuent plus que jamais au pillage de l'Amérique centrale.



Edité par T 34 - 01 Apr 2010 à 16:01

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